Affichage d'un seul post
marina001
#4
Sujet intéressant Hearthbeat ! Tout en signalant que je partage entièrement le point de vue de Zarathoustradom , j’expose un cas , sans être bien certaine qu’il colle tout à fait à la problématique.
J’ai un peu fréquenté un club , avant de ne plus pratiquer le BDSM que at home , comme beaucoup de gens. J’y cotoyais parfois une « débutante », plus âgée que moi, une trentaine d’années. Je n’ai jamais vu une pareille recherche de l’humiliation. Certaines cherchent à dépasser leurs limites, elle, elle cherchait vraiment à toucher le fond. Et encore, une fois touché le fond, elle creusait ! Les nanas du club (je suis homo) pensaient d’abord à une « frénésie » , état parfois rencontré chez les débutantes.
Sauf que chez la loustic en question c’était bien plus pathologique. Un terme me venait à l’esprit en la voyant : la logorrhée deutéro-SM. Elle pensait vraiment être au Sears & Roebuck, je veux ceci, je veux cela, je veux tout essayer, je suis une crotte, non, une sous-crotte, non, en fait une sous-sous-crotte, au point qu’une Domina très expérimentée qualifiait son comportement d’auto-sadisme plus que de masochisme mental. Je ne crois pas qu’elle ait été satisfaite une seule fois par une soirée, par une pratique, par un dialogue : il lui fallait toujours « autre chose ».
Il y avait une véritable négation de l’autre, vue comme une simple distributrice d’humiliations en tous genres. Ce qui faisait d’elle une bottom très peu recherchée. De plus, à trop jouer à la sous-crotte, à force elle a fini par passer pour ce qu’elle était : une grande malade. Franchement, et même si une saleté ne voyait pas de problèmes à l’utiliser de temps à autre, je crois que l’ensemble des tops se seraient crues déconsidérées en frayant avec elle : le cabinet du psy c'était pas ici ! Les lez’ sont très fortes pour envoyer de mauvaises vibrations. Sans être formellement virée elle a fini par comprendre qu’elle était indésirable. Perdue de vue depuis.
Je ne crois pas un instant à la « guérison » d’une faille psychologique via le BDSM. Catharsis, peut être. Mais mauvaise catharsis. Un peu comme un alcoolique entretient soigneusement sa cirrhose en buvant du bourbon à la place de sa vodka habituelle. Le coup du "les bdsm'ers ? tous des malades" on l'a toutes et tous trop entendu. Celui du "les bdsm'ers sont tous des gens équilibrés" , moi je l'ai trop entendu , aussi. Le BDSM ne nous rend ni meilleurs, ni pires. Nous sommes ce que nous sommes. BDSM ou pas. Une bonne personne ne sera pas changée par le BDSM. Une ordure non plus. Une personne souffrante pas d'avantage. Nos pratiques ne sont ni une religion, ni une philosophie, ni une thérapeutique.
Dernière modification le 15/05/2018 07:22:03 par marina001.
6 personnes aiment ça.