La charge mentale

Grain de sel, ou plutôt poil à gratter... Cela fait dix ans que je gravite dans la sphère SM (par contre je me f... royalement de la D/S) et dix ans que j'entends les femmes dominatrices se plaindre de "soumis" qui ne sont que des enfants cherchant à être punis par leur maman. Doit tout de même y avoir une tendance de fond... Que Madame n'ait pas envie de torcher les gosses des autres en plus des siens ne rentre pas en ligne de compte , elle n'existe pas vraiment , elle n'est qu'un archétype fantasmé , ce qu'elle est , pense , veut , désire , en tant que femme n'est qu'une variable ennuyeuse de l'équation, avec un "soumis" qui espère que jouer , voire singer , la soumission lui vaudra d'être retenu au casting. Comprenons leur désarroi , quelle lourde tâche. Séduire une femme, c'est chiant ! Il y a tout de même un progrès : demandez aux anciennes, depuis Internet les choses ont changé, maintenant la recherche c'est plutôt la domina idéale, à qui on fait sa p'tite liste de fantasmes, et qui est supposée les satisfaire, gratuitement bien sur ! En définitive, qu'elle soit une femme, une chèvre, ou Ronald Mc Donald, importe peu, elle n'est là que pour délivrer un service - j'allais écrire un sévice - sexuel, point final. Elle est un article de sex-shop qui avant tout doit répondre aux attentes du consommateur. Ce pauvre Sacher-Masoch doit sacrément rigoler dans sa tombe ! La Vénus en Fourrure devenue un produit de supermarché en simili-cuir cheap support de fantasmes de quat' sous, tsssss, où va le monde... Ma pensée va à toutes les dominatrices non vénales qui ont envie de laisser tomber. Et à tous les soumis sincères qui - noyés dans la masse des grandes gueules hurlant "je suis le VRAI soumis " - n'ont aucune chance de faire valoir leur capacité de séduction. Bon courage aux unes, et aux autres. Sincèrement. Le virtuel n'est qu'une perte de temps. Il peut permettre une approche , mais derrière toute histoire réussie d'union où entre une part de BDSM il y a toujours , ou peut-être "seulement" souvent - une histoire d'amour. Elle ne se développera pas derrière un clavier. Les femmes, les hommes, c'est de la chair, des sourires, des mots, des moues, de la sueur, des larmes, du sang... C'est beau l'humain, c'est laid l'humain, c'est encore plus génial que rêvé, c'est toujours plus superbe que fantasmé : parce que c'est imparfait, justement. Rien de plus beau qu'une page où on peut raturer, biffer, rajouter des mots, écrire des lignes en plus dans l'histoire.