petit document sur une matriarchie située dans l'archipel des Bijagos, face à la Guinée Bissau en espagnol et sous titrage en anglais https://www.youtube.com/watch?v=HKYNGRmoldw traduction pour ceux qui ne parlent ni l'un ni l'autre (traduction perso. donc merci d'être indulgent) : "Je suis anthropologue et ma curiosité m'a amené à me pencher sur l'existence ce type de sociétés (les matriarchies). La première que j'ai visité fut le groupe ethnique Bijago, de l'archipel des Bijagos, située face à la côte de la Guinée Bissau. Cette archipel est considérée comme une Réserve de Biosphère; sa population est d’approximativement 33 000 habitants, répartis sur 5 iles qui forment le Orango Grande. Ces iles sont : Orango, Imbone, Canogo, Orangozinho et Meneque. Les gens vivent dans des maisons d'argile au toit de paille, sans électricité ni eau courante; l'assistance médicale est quasi inexistante. Quinta s'allonge; elle doit sortir tôt pour cueillir les cajous, collecter les graines qu'elle échangera contre du riz, écraser les fruits et attendre que le jus fermente pour en faire du vin. Elle devra également prendre des décisions concernant les semailles, organiser le travail de son mari Estevo et prendre soin de ses trois enfants : Lierson (8 mois) , Fidelia (9 ans) et Ja (6 ans). Quinta et Estevo ont vécu ensemble dans 2 cases pendant 8 ans : une pour vivre et une autre pour le stockage; ils ont un jardin clôturé afin de le protéger des serpents et 3 vergers dans lesquels ils cultivent du manioc, du yucca, des haricots et des patates douces. Quinta aime la force d'Estevo, sa douceur et sa sexualité. Quinta dit : " si vous ne faites pas l'amour, vous n'êtes pas heureux". Estevo aime chez Quinta son intelligence et son sens des responsabilités. Estevo affirme : "Elle connait tout de la vie, me donne de bons conseils et ne me laisse pas avoir faim. Je travaille toujours pour l'aider. Je suis un homme comblé." Quinta Augusto a 26 ans et elle est Présidente de l'association des Femmes d'Etiogo, qui se réuni tous les 15 jours pour discuter sur les problèmes du village. Estevo, le mari de Quinta, est le secrétaire de l'association et note dans un cahier les demandes des femmes. Sur cette ile, le tempérament des femmes et des hommes est exactement le contraire de celui de la société dans laquelle je vis . In Orango, il est considéré naturel que les femmes soient considérées comme les cheffes dans tous les domaines de la structure sociale : l'économie, la loi, le bien-être et la spiritualité. En réalité, tout est connecté. Les hommes sont considérés comme des enfants qui doivent être protégés. La particularité de cette société de Bijango a bouleversé tout ce que j'ai appris dans ma vie, car je me disais que l'on nous a enseigné à penser ce que nous pensons.L'éducation que nous avons reçu enfants ainsi que les habitudes sociales de la communauté dans laquelle nous vivons, a contribué à construire notre pensée et notre manière d'être. Haut et serré..... Sur la côté, les hommes organisent des combats pour s'amuser. Maintenant, Neto et Pascual combattent. Pascual dit : " Le combat consiste à attraper les testicules de l'autre et à les tirer vers le bas de toute ses forces; ainsi l'homme perd toute sa force." C'est un jeu douloureux qui ne que durent quelques minutes. Finalement, Pascual est le perdant. Neto, le vainqueur, part chercher du vin pour les plus vieux et tout le monde boit. Aujourd'hui, ils ont bu 2 fûts soit à peu près 35 litres. Les hommes sont à pied pour aller pêcher, camouflés dans des branchages; ils attrapent les poissons dans de petits filets. La pêche s'organise en 2 groupes: le premier fait du bruit pour faire fuir les poissons en direction du 2ème. Neto explique : " il faut faire une bonne pêche parce que sinon, les femmes sont en colère et nous attrapent par les parties génitales et les tiennent jusqu'à ce que nous n'ayons plus d'énergie." Dans cette société matriarcale, la matriarchie n'est pas l'opposé du patriarcat mais plutôt une autre manière plus égalitaire d'organiser la société et la vie. Là, la mère est la force d'éducation et de socialisation de l'enfant, qui transmet le respect des anciens et des enfants. C'est aussi la mère qui dirige et établi la loi mais elle n'utilise pas de pouvoir coercitif qui force, mais une autorité maternelle reconnue par tous, qui conseille et structure la société. Ce matin, à Eticoga , se réunissent les "baloberras" : Imaguey, Na-Kru, N_haden Pai et Nhaenti , pour célébrer le rituel de la coupe de la paille, cérémonie d'initiation durant laquelle les jeunes filles entrent dans le monde des adultes. C'est une cérémonie secrète. Les jeunes filles partent en forêt couper de la paille, celle-ci servira pour couvrir le temple et les anciennes vont leur passer la sagesse de leurs ancêtres. Une des jeunes femmes, Dominga ne peut parler. Les esprits l'ont possédé afin de lui enseigner le respect des plus vieux, les coutumes et traditions et aussi à propos des relations avec les hommes. Dominga Cardoso va s'engager à diriger une famille, organiser le travail, assurer leur bien-être et faire respecter la loi. " Voici les vœux de Nindo qui vit au paradis avec les morts" dit-elle. La jeune femme devra répondre de sa vie et de celle de ses enfants si elle rompt ce vœu. Je me souviens avec beaucoup de tendresse de ces histoires qui ont rendu ma vie en jungle intense comme le jour où j'ai assisté à la cérémonie de la coupe de la paille , qui est le passage à l'âge adulte des jeunes filles. Il faisait toujours sombre lorsque nous sommes sortis de notre village pour Etioga, lieu où serait célébré le rituel. La lampe torche d'Estevo éclairait le chemin et après plus de 3 heures de marche, nous sommes arrivés sur les rives de la rivière Eticoga, près du village. Nus devions traverser en barque mais lorsque nous sommes arrivés il n'y avait aucun signe de cette barque. Estevo a donc remplir son rôle de guide, pris l'initiative et se déshabilla pour traverser la rivière. Très préoccupée et secouée par la situation, je lui dis : "Mais Estevo, il n'y a pas de crocodiles ici ? "...Ce à quoi il a répondu " Ne t'inquiète pas Ana, les crocodiles sont un peu plus haut. " Les célébrations de Kundere et leurs danses ont lieu sur la plage; ce sont des danses traditionnelles où seules les femmes participent . Velita de Amburucu, la fille de Segunda, a les cheveux tressés pour l'occasion et se prépare pour la célébration. Toutes ces femmes aiment être des femmes, cela leur plait d'organiser et de donner des ordres. Elles ont entre 16 et 20 ans et sont fortes et intelligentes. Certaines sont déjà mères.Mais toutes affirment qu'elles ne se soumettront jamais à un homme, qui sont faibles par nature. Elles ne craignent ni les serpents ni les raies vénéneuses ni les esprits des ancêtres ni de Nindo qui est toujours là pour les protéger. Nindo, qui a créé le monde en 7 jours , Nindo qui leur a donné le Orango Grande, dans le canal de la rivière Geba, face à la côte de Guniée BissauPar :La Marquise ( Némésis )
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