De marina001Un des sujets les plus clivant au sein des mouvements féministes concerne le travail sexuel. Sur ce fil comme ailleurs. Pro-sex contre tenantes de l’abolition du travail sexuel, les premières sont taxées d’être des traitres à la Cause, les secondes d’être des bourgeoises ancrées dans des considérations passéistes. Depuis quelques années, signe des temps, on parle de plus en plus d’opposition au « white feminism » chez les unes, et de limites à l’inter-sectionnalité chez les autres.Etant autant une freak chez les premières que chez les secondes, moi, je me considère comme une white feminist pro-sex et j’aimerais que les débats cessent d’être biaisés : celles qui ont le droit de s’exprimer en premier au nom des sex workers ce sont les sex workers elles-mêmes ou eux-mêmes. Cependant, elles ou ils ne sont pas les seul-e-s à avoir le droit de s’exprimer sur ce sujet, justement.Au fait, parmi les féministes, qui en connaît des sex-workers ? Bien peu je crois. Moi je connais très bien une porn performer. C’est un job qu'elle a fait pendant dix ans (avant de passer à la production et à la réalisation) et cette amie chère est également très impliquée dans une association professionnelle de sex workers. J’ai donc le privilège de savoir ce qu’elle pense de son propre métier. Et je constate une chose : ses préoccupations, et celles de ses collègues, sont à des années-lumière de ce que les gens pensent qu’elles sont. En fait, si je lis un article dans la presse mainstream, et peu importe qu’il soit « pro » travail sexuel ou « anti » travail sexuel, je ne retrouve rien de ce qui importe réellement aux gens qui en font leur métier.Au sein des diverses associations professionnelles ou des groupes d’entraide des sex workers (The Mission, la HoseChi, la AAPP, etc) le débat a toujours achoppé sur un point : ces groupes, tous composés surtout de féministes, passaient plus de temps à s’écharper sur le « pro » ou « anti » white feminism qu’à chercher le moyen de dépasser ce point et d’aller de l’avant. Mais récemment, les filles de la HoseChi ont décidé d’enterrer le tomahawk de guerre et d’aller de l’avant justement : notamment vis-à-vis des médias mainstream. Ils veulent parler du travail sexuel ? OK. Mais au moins qu’ils le fassent dans des termes jugés acceptables par les sex workers elles-mêmes ou eux-mêmes !Voici leur plaquette online : https://www.tumblr.com/privacy/consent?redirect=https%3A%2F%2Fsupporthosechi.tumblr.com%2Fpost%2F155812872760%2Fwe-are-excited-to-debut-our-media-guide-on-sexEt un résumé téléchargeable. Lisez-le. "Share widely! This document was created with the press in mind, but we made it as accessible as possible for the general public too."https://drive.google.com/file/d/0B1fbaL-EDsWERjdDTThydmNqWUk/view
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