Féminisme, et bye bye ma virginité ! Si les féministes ont toujours insisté sur l’importance pour les femmes de pouvoir librement choisir avec qui elles font l’amour, et comment, elles ne le font peut-être pas assez vis-à-vis des jeunes femmes en âge d’avoir leur première relation sexuelle. Une étude (voir l’article introductif ci-dessous) a réuni une cohorte d’étudiant-e-s 16+ y.o durant trois ans et les a suivi-e-s sur une thématique particulière : l’estime de soi-même avant et après les premières relations sexuelles. Relations consenties, notez-le bien. Le résultat est intéressant : le self-esteem des garçons augmente nettement après la perte de leur virginité, tandis que pour les filles, dans une majorité de cas, le regard qu’elles portent sur elles-mêmes après leur « première fois » est très peu appréciateur. Interrogées, les jeunes femmes déçues d’elles-mêmes mettent en avant le fait que le résultat n’était pas à la hauteur de leurs attentes, et estiment en être – et elles seules – responsables. Les p’tits mâles ne semblent pas avoir ce problème : ils sont très satisfaits du résultat (comprendre qu’ils ont éjaculé) et très persuadés que ce résultat éblouissant vient de leur indéniable compétence d’étalon. Autre point, la nature profonde du consentement féminin : la quasi-totalité des jeunes femmes dont l’estime d’elles-mêmes a baissé après la perte de leur virginité qualifie cet événement de passage « obligé » dans une relation, de réponse « normale » à l’attente de leur amoureux, ou de « rite » d’entrée dans l’âge adulte. Obligation. Norme. Rite. Nous voilà loin de la liberté de choix, de la vision individuelle des possibilités que l’on peut accepter ou refuser. Enfin, il y a une corrélation directe entre la tonalité de l’éducation sexuelle familiale reçue et l’âge de la première relation sexuelle. Dans les familles où les deux parents ont insisté sur la notion de choix vraiment individuel, les jeunes femmes ont leur première relation sexuelle assez tardivement, mais échappent souvent à la baisse du self-esteem qu’éprouvent leurs consoeurs plus précoces. Je fais un parallèle personnel : lesbienne ou hétéro, même combat ! J’ai toujours eu une vision très claire de ce que je voulais moi, moi et pas une autre. L’éducation reçue de mes parents à renforcé cette vision. Même si les homosexuelles ont assez rapidement leur première relation sexuelle (l’aspect « quelle chose bizarre un pénis » ne jouant pas) il n’en demeure pas moins que trop de jeunes gays font l’amour la première fois sans l’avoir vraiment désiré. Or, moi, ma première fois, elle est vraiment venue de moi, et cette volonté s’est simplement conjuguée avec la volonté semblable de mon amoureuse. Ce fut une réussite psychologique assez forte pour nous permettre à l’une et à l’autre de caser l’inévitable « on fera mieux la prochaine fois » sur la liste des choses à faire, et pas des corvées à refaire. J’estime que le discours féministe contemporain est au fond trop dirigé vers les femmes adultes ; on parle de viol, évidemment, de zone grise, c’est déjà mieux, mais on oublie presque tout le temps de s’adresser aux plus jeunes femmes par rapport à ce qui les tracasse vraiment au quotidien : dire « oui » c’est dire « je veux », et pas « je vois que tu veux ». https://www.yourtango.com/experts/mary-jo-rapini/how-you-feel-about-losing-your-virginity-depends-are-you-guy-o
Dernière modification le 16/03/2019 03:59:18 par marina001.
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