Féminisme, sexualités, et abus de langage L'approche féministe de la sexualité a souvent été moqué dans une société contemporaine où on parle d'autant plus de sexe que celui-ci se pratique de moins en moins à deux, mais en solo. Renversement de tendance, désormais on s’intéresse à leurs idées en la matière. Un exemple parmi d'autres, ce petit article issu d'un media mainstream, concis et complet, sur ce thème. Mais ce qui est intéressant c'est la façon surprenante dont le discours féministe est utilisé. En fait les féministes appellent à une redéfinition globale des rapports sociaux entre les humains – et le sexe n’est rien de plus qu’une interaction sociale - bien plus qu'à un vague update sexuel qui en définitive ne changera rien du tout. Or, on qualifie de « féministes » des éléments de discours isolés de leur contexte, en mélangeant joyeusement causes probables et effets potentiels. Ou mieux encore, on range sous une étiquette féministe – on ne prête qu’aux riches - des approximations quelconques, et là, utiliser l’adjectif « féministe » devient carrément un abus de langage. Prenons un exemple. Cet article dit en gros qu'il faut « s'inspirer de la sexualité gay/queer ». Alors que n'importe quelle lesbienne queer vous dira qu'il n'y a pas de sexualité SPECIFIQUEMENT homo/queer, il y a juste des gens qui se trouvent être des homos/queers qui font l'amour, nuance, colossale nuance. Chercher une recette de cuisine qu'auraient les lesbiennes, les gay males, les trans, les ce-que-vous-voudrez pour bien faire l'amour c'est tout simplement nier que ces personnes soient des humains. Une lesbienne n'est pas un clitoris bipède qui a un grigri lui assurant de merveilleuses séances de baise dans son sac à main : c'est juste la fille de la porte d’à côté, avec ses problèmes de femme, et ce sont d'ailleurs ces problèmes qui lui assurent le soutien des féministes, et qui expliquent son engagement fréquent dans leurs rangs. C'est une femme avec une relation personnelle à la sexualité, ladite sexualité pouvant être réussie ou non, banale ou kink, et qui n'est que la résultante de sa vie de couple (souvent) ou d'amante en recherche (parfois). Le bonheur sexuel d'une femme gay ne provient jamais d'une Grande Révélation Divine qu'elle aurait reçu le jour de son coming-out ! La revendication du droit à la différence, que toutes les féministes partagent, implique la revendication de l’individualisation des sexualités. C’est sans doute un point commun entre revendications féministes et revendications homosexuelles, mais qui n’a que très peu de rapports, sauf induits et secondaires, avec une recette magique que posséderaient les homos/queers. https://www.rtl.fr/girls/love/sexe-4-raisons-de-s-inspirer-du-feminisme-pour-mieux-jouir-de-sa-sexualite-7797124064
Dernière modification le 18/05/2019 05:04:07 par marina001.
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