Genre, orientation, et féminismeLe terme « féminisme » est devenu tellement à la mode qu'on le colle un peu n'importe où. On en use tellement qu'on en mésuse. Là où ça devient patent, c'est dans tout ce qui touche à la sexualité, à l’orientation sexuelle, ou au genre. Dites noir, blanc, gris, c'est « féministe ». Dites rose, bleu, jaune pisse, alors « les féministes ont dit que » sur le sujet. A croire que nous avons un avis sur tout. Que nous sommes des Grandes Gourous omniscientes à défaut d'être omnipotentes. L'étude que vous trouverez ci-dessous fait le point sur les positions – souvent divergentes - qu'adoptent réellement les divers courants féministes sur trois sujets qui ne sont pas forcément liés : le genre, l’orientation sexuelle, et la sexualité. Il est plaisant de voir qu'un auteur universitaire sait remettre les choses dans le bon ordre et n'additionne pas les kilogrammes et les kilomètres. Le genre, l’orientation sexuelle, les pratiques sexuelles, ne s'intersectent qu'à la périphérie de leurs champs respectifs. Or, pour trop de gens, une lesbienne c'est D'ABORD une langue à pattes par exemple. Ou bien une trans-woman c'est une paire de seins avec un pénis en dessous ! Qu'on le veuille ou non, le genre ou l’orientation sexuelle ne sont souvent vus que sous l'angle très réducteur des pratiques sexuelles. Comme si un humain pouvait être caractérisé uniquement par ce qu’il fait au lit, ou non ! En tant que femme gay j'ai connu quelques femmes qui ne couchaient qu'avec des femmes, mais qui se définissaient elles-mêmes comme des hétérosexuelles, pas des lesbiennes ni des bisexuelles ! Pourtant, leur entourage les déclaraient "lez' d'honneur", à tous les coups ! Cette étude est donc un modèle du genre (humour) puisqu'elle s'attache avant tout à dire qui sont les gens plutôt que de perdre son temps à se préoccuper de ce qu'ils font au lit. L'auteure se laisse guider par la façon dont les gens se voient eux-mêmes, riche idée puisque c'est la seule façon valable d'aborder le sujet. McKinnon sait également très bien faire des choix, et effectuer un classement/regroupement. Ce qui lui permet alors de synthétiser clairement les expressions féministes sur ces divers points. En citant ses sources, et en se limitant aux textes publiés, reconnus, et répertoriés. Ce qui évite le fameux « ben, j'ai entendu ça queq' part » des journalistes ayant l'habitude de bâcler leur travail. Il est évident qu'en se limitant aux sources dites autorisées, l'auteure opère un choix qui parfois fera l'impasse sur les opinions peu tranchées. Mais franchement, après lecture, moi je trouve que c'est déjà un excellent travail, digne d'éloge, et à citer en exemple. Attention, je n'attends pas d'un-e journaliste qu'il ou qu'elle ponde une thèse à chacun de ses articles. La finalité n'est pas la même. Mais j'aimerais que les journalistes sachent faire leurs devoirs à la maison et lisent un peu de science avant de coller l'adjectif « féministe » sur des propos qu'aucune féministe n'a jamais prononcés. https://plato.stanford.edu/entries/feminism-gender/#GenFemMasSex
Dernière modification le 25/05/2019 04:20:51 par marina001.
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