Bonjour,c'est un sujet très intéressant sur lequel je me suis posé pas mal de questions depuis que je fréquente ce milieu (environ 1 an, c'est pas des lustres...), m'étant rapidement rendu compte des différences de domination entre hommes et femmes, ne serait-ce que dans les représentations visibles sur le net.Pour préciser, même si je me ressent switch, je porte avec bonheur le collier de ma Maîtresse depuis 8 mois.Précaution d'usage n°1 : Je ne peux parler que de mon expérience, de ma vision, sans prétendre qu'il s'agisse d'une vérité universelle.Précaution d'usage n°2 : Ce n'est pas parce que c'est visible sur le net que c'est la réalité. J'ai le sentiment que les histoires, témoignages, vidéos... sont très exagérées en particuliers dans le domaine de la femdom : dommes très sévéres, trés cruelles, soumis lope systématiquement humilié, sodomisé... j'ai l'impression qu'il s'agit souvent plus de faire fantasmer les lecteurs que de retranscrire une réalité.En effet, j'ai depuis longtemps (c'est très relatif, hein) l'impression que la domination masculine est axée sur le plaisir sensuel, sexuel du Maître ET de la soumise. Qu'il s'agit d'explorer les nombreuses voies qui s'offrent à eux... au contraire de la domination féminine (et plus encore lorsqu'elle se revendique gynarchique) qui tend à castrer psychologiquement le soumis, le priver de plaisir direct avec sa maîtresse, brider sinon nier son droit au plaisir physique et sexuel, voire se servir de ce désir pour humilier le soumis lorsqu'il est cocu. Je ne crois pas que l'on retrouve souvent cela dans la domination masculine...FemmeFemelleEsclave a écrit : "Je préfère sans contexte sentir en moi la puissance d’un sexe Mâle (...) qu’un substitut en silicone ou autre." Je pense qu'il en est de même pour une Domme. Pourquoi alors refuser ce plaisir à son soumis (il est vrai que nombre de soumis semblent avoir ce fantasme de frustration). Je ne crois pas qu'un Dom ait ce genre de scrupules avec sa soumise.J'ai parfois l'impression que les "plus grand obsédés de la b..." ne sont pas les Dom mais bien certaines Dommes, par l'idée de nier la sexualité "naturelle" de leur soumis plutôt que de la maîtriser, de la mettre à leur service à elles... La "différence d'appareillage" me semblant particulièrement secondaire pour justifier ces différences. L'organe sexuel principal de l'être humain étant le cerveau, ni le pénis, ni le clitoris.De nombreux soumis semblent aimer cette position d'esclave asexué frustré. Dire que ce n'est pas mon cas est un sacré euphémisme... Cela ne m'empêche pas d'être au service de ma Maîtresse, de lui obéir, mais sans nier mon statut d'homme. La frustration sexuelle n'est pas le carburant de ma soumission. Que penser des Dominas qui ont besoin de cet élément pour maîtriser un soumis...?Ais-je raison quand j'observe que la femdom me semble plus orienté "service" / et mise en scène de tâches ménagères ?Au final j'ai l'impression que la définition de ces rôles se fait surtout en réaction des stéréotypes masculins et féminins patriarcaux : La "prude femme" soumise se verra imposé une sexualité débridée par son Maître. L'homme spontanément cavaleur se verra imposé une chasteté tyrannique par sa Maîtresse. Ce qui est pour moi assez décevant de ce milieux qui véhicule tout de même une certaine idée de liberté, d'indépendance vis à vis des dogmes et standards sociaux. Notons tout de même qu'il y a probablement bien peu de Domina qui se limitent à cette chasteté imposée dans le cadre de leur relation D/s. Quel soumis ne donnent pas un coup de langue de temps en temps, et/ou la Maîtresse qui n'a pas un/des amant(s)... Pas folle non plus.Heureusement ma Maîtresse est amatrice de jeux d'une autre nature. D'ailleurs, elle m'expliquait un soir qu'il était très mal vue "en soirée" qu'une Domme embrasse un homme, surtout un soumis, alors que rouler une galoche à une autre femme (domme ou soumise) était "normal" : une manière encore une fois de jouer sur les frustrations masculines, de rappeler aux hommes la distance entre eux et les Domina... Je ne crois pas que des Doms se roulent souvent des pelles en soirée pour manifester leur fraternité virile. Et j'ai pu constater lors d'une soirée privée à laquelle nous étions le seul couple Maîtresse/soumis (tous les autres étant Maîtres/soumises) que notre présence semblait surprendre... une femme dominant un homme... certains stéréotypes et codes sexistes semblent bien présents dans ce milieu.Par rapport à l'attitude des soumis du net, j'ai vite remarqué que les soumises pouvaient faire preuve de beaucoup de caractère, au contraire de l'image que certains médias peuvent véhiculer. Au contraire, je vois régulièrement des soumis se prosterner et faire preuve d'une ridicule obséquiosité face à la première Maîtresse venue (jusqu'au cas inquiétant des "no limit").Je rejoins Lilas, plus haut : "être dans la position de la personne réceptive (...) leur est inhabituel". En tant que femmes, les soumises ont sans doute plus souvent l'habitude de devoir tenir tête. Ceci étant amplifié par la surreprésentation masculine dans les milieux libertins et bdsm qui en contraint peut-être certains à la surenchère.Par rapport à la sodomie, je vois là quelque chose de tout à fait normal : l'exploration d'une pratique sexuelle comme il en existe d'autres. Sodomie n'est pas synonyme d'homosexualité. Soumis et soumises peuvent avoir l'occasion de se la voire imposée selon le bon plaisir de leur Dom(me) - dans le respect des limites et du mot d'arrêt ! Il est physiologiquement plus compréhensible qu'un Dom l'impose, mais une Domme peut en retirer un plaisir psychologique (pas forcément lié à une quelconque notion d'humiliation), comme un soumis peut y prendre un plaisir physique, et psychologique d'être ainsi intimement lié à sa Maîtresse.La fellation, si elle est plus "naturelle" pour une femme hétérosexuelle, peut accompagner pour un homme hétéro la découverte de plaisirs nouveaux, homosexuels. A condition qu'elle soit acceptée par le soumis, que ce dernier puisse librement refuser de la pratiquer. Un homme gay n'en est pas moins un homme lorsqu’il suce son partenaire. Je ne crois pas que l'expression "faire la femme" soit courante ou bien vue dans le milieu gay. Cela me semble plutôt être une vision hétéronormée plaquée sur ce genre de relation...L'état d'esprit dans lequel la fellation est imposée au soumis me gène plus lorsqu'elle se fait dans le cadre de la féminisation de celui-ci, accompagnée de commentaires "sois une bonne chienne / une bonne pute etc..." Plus que le terme péjoratif, c'est la féminisation du qualificatif qui est ici une source d'interrogations pour moi...Pour poursuivre dans ce thème, je demeure vraiment gêné par l’appellation de cette pratique dite de la "féminisation", dans l'univers de la domination féminine.Je ne parle pas de l'homme soumis qui peut être excité par le travestissement, mais du point de vue du caractère dominant, plus particulièrement de la Domina...D'abord, on parle rarement de masculiniser une soumise...Ensuite je peux comprendre qu'une Domme veuille "habiller" son soumis de dentelles, sous-vêtements sexy, bas... mais dans ce cas, n'existe t-il pas des dessous adaptés à la morphologie masculine ? Le string féminin duquel "déborde" un service 3 pièces me semble contradictoire avec le but initial. Faire porter un soutien gorge à un homme qui n'a pas de poitrine, aussi. Pourquoi invoquer alors ce terme de "féminisation" s'il s'agit de mettre en valeur avec sensibilité une morphologie... qui n'est demeure pas moins masculine ?Alors s'il ne s'agit pas d'esthétique, pourquoi vouloir "féminiser" un soumis : s'agit-il encore de revenir à ce besoin de nier sa masculinité... par l'utilisation de vêtements inappropriés, transgressifs ? Alors féminiser = humilier ? Sans parler de la féminisation du vocabulaire parfois associé au soumis : ma (sa)lope, ma pute, ma chienne...Entre cela, le refus de toute sexualité active (remplacée par la pénétration anale), il semble se dessiner l'idée que souvent, pour être un bon soumis, celui-ci doive s'identifier à une soumise bien docile. Dom=Homme, et femme = soumis(e). Ces codes et pratiques demeurent à mon sens profondément sexistes, et qui plus est, construits sur des stéréotypes patriarcaux manifestes. D'autant plus troublant que cette vision puisse être portée par certaines Dominatrices...
Dernière modification le 21/06/2020 16:01:34 par Steph94.
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