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Jeu : activité d'ordre physique ou mental, non imposée, ne visant à aucune fin utilitaire, et à laquelle on s'adonne pour se divertir, en tirer un plaisir.
Activité de loisir soumise à des règles conventionnelles où interviennent, de façon variable, les qualités physiques ou intellectuelles, l'adresse, l'habileté et le hasard.
Rôle : ce que doit dire ou faire un acteur dans une pièce de théâtre, un film ; ce que doit exécuter et représenter un danseur dans un ballet.
Personnage représenté par l'acteur, le danseur.
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Les termes de « jeu » et de « rôle » sont communément utilisés dans le « milieu » bdsm pour désigner nos activités en la matière et la posture qui est la nôtre dans nos rapports à l'autre.
Pendant longtemps, ces termes ne me posaient pas question.
Même si je me doutais bien que le caractère « ludique » de ce que je subissais (volontairement) de la part des mecs auxquels je m’offrais eût sans doute semblé étrange à la plupart des mes contemporains, c’était ma manière d'accéder au plaisir.
De même, dans ces « jeux » auxquels je me livrais, j’assumais un rôle, celui de la soumise, de l’esclave.
Mais ce n’était que cela, un rôle, puisque soumise ou esclave je ne l’étais que le temps du « jeu ».
Lorsque l’homme avait rempli son office, que le « jeu » était terminé, qu’il m’avait fait jouir en abusant de moi, je redevenais ce que j’étais avant, une femme qui s’était un temps abandonnée à un intermède de sexe et de violence et qui quelque part, au fond d’elle-même, ressentait une forme de honte de ce à quoi elle s’était abaissée. Même si ce sentiment ne durait guère, jusqu’à la « séance » suivante.
Aujourd'hui, ces mots, même si je continue de les utiliser, faute de mieux, et en les mettant désormais entre guillemets, je ne m'y reconnais plus.
Je ne suis plus dans le "jeu".
La souffrance et la jouissance sont toujours présentes, et davantage que tout ce que j'ai connu par le passé.
Mais ce n'est plus un "jeu", je ne "joue" pas avec Maxime, ni lui avec moi.
Nous sommes dans l'interaction du Maitre et le l'esclave, la fusion des corps et des désirs, le besoin irrépressible pour moi qu'il me domine, me possède, jouisse de moi et moi de lui.
Je ne me perçois plus non plus dans un "rôle".
Je ne "joue" plus les esclaves.
Je le suis, je veux l'être, de toute les fibres de mon corps et de toute la force de mon esprit.
Et quand je me prosterne devant lui, ce n'est par "jeu", parce que je sais que ça l'excite, que ça le fait bander, mais parce que j'en ressens la nécessité, pour lui prouver que je lui appartiens.
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Alors, si faute de mieux, je continue d'utiliser ces mots, non, je ne joue plus désormais.
Je suis ce que j'ai toujours voulu être, sans oser l'assumer.
Merci à toi, Maxime, de m'avoir fait grandir et appris à vivre mes désirs.
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