Dressage : faire acquérir un comportement, une aptitude par des exercices répétés.
et aussi : forme d'éducation, d'apprentissage particulièrement sévère
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J’aime ce mot de dressage, que l'on utilise parfois pour caractériser les premiers temps de la relation Maitre/esclave.
Et s'il m'est arrivé, lors de mon "dressage", de subir souvent la cravache, de gémir, de crier, si mes larmes ont coulé parce j'avais mal, je suis surtout reconnaissante à mon Maître pour la manière dont il m'a dressée.
Parce qu'il ne s'agit pas seulement d'éduquer, mais aussi de châtier, chaque fois que nécessaire, afin que l'esclave apprenne quelle est sa place et ce que son Maître attend d'elle.
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Quelle que soit le vécu, les expériences antérieures du Maitre et de l’esclave, chaque relation est unique, parce chaque Maître a ses propres exigences et sa façon de les vivre.
C'est durant la phase de son "dressage" que l’esclave apprendra, comprendra, intègrera ce que son Maître attend d’elle.
Et c'est aussi en la "dressant" que le Maître découvrira, en expérimentant sur et avec elle, comment obtenir d’elle le maximum de plaisir, pour lui mais aussi pour elle, en testant ses limites, pour l'amener à les dépasser.
Cette phase de « dressage » prend plus ou moins de temps, en fonction du Maître et de ses envies, et des expériences antérieures de chacun.
Mais si « l'esclave» est dressée comme il se doit, dans la clarté des exigences du Maitre vis à vis de celle qui s'est donnée à lui et la manière dont elle devra s'en acquitter, ce sera une période enrichissante pour les deux, puisque c’est durant ce temps que chacun « découvrira» l’autre, ses besoins, ses attentes, ses désirs.
C'est aussi un temps où la responsabilité du Maître est immense.
Parce que c’est sur lui, sur la manière dont il "dressera" l'esclave que reposera la réussite ou l’échec de la relation en devenir.
Il jouira d'elle, mais devra en même temps veiller à lui donner confiance, en lui, en elle.
Et quand il testera ses limites, ce devra être pour la conduire à les dépasser, et lui faire accepter le cadre qu'il lui imposera.
Cette période, pour moi, a aussi été celle où j'ai été le plus fréquemment « punie », puisque, par définition, je n'avais pas encore acquis les codes et réflexes nécessaires à satisfaire pleinement celui auquel j'avais choisi de me soumettre.
Mais l’éducation passe aussi par la sanction, et les punitions qui m'ont été imposées étaient le moyen le plus sûr de me faire progresser.
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Maxime a été un "dresseur" merveilleux,
qui a su me punir chaque fois que je m'écartais du cadre qu'il m'avait tracé,
m'imposer ses désirs tout en m'écoutant,
pour m'amener finalement où il l'avait décidé, en m'apprenant à me faire désirer ce qu'il attendait de moi.
Il a testé mes limites en s'arrêtant toujours au moment qu'il fallait,
pour me donner envie de les dépasser.
J'ai eu mal parfois mais j'avais besoin d'avoir mal.
Pour apprendre son corps, son sexe, son plaisir.
Il a bien sûr joui de moi, mais en me faisant découvrir le bonheur de jouir de lui.
Et s'il n'a cessé de féconder mon corps et chacun de mes trous.
c'est d'abord moi qu'il a fécondée, en m'apprenant à aller plus loin, à vivre plus fort
Je n'ai pas simplement été "dressée" mais complètement re-formatée.
Et si aujourd'hui j'ai appris l'essentiel,
si je suis fière de ce qu'il a su faire de moi,
il m'a surtout donné envie de continuer d'apprendre, de progresser, grâce à lui, avec lui, pour lui, pour nous.
Pour que je devienne pleinement ce que j'ai besoin d'être
son esclave.
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Hugin
#1
Chère FemmeFemelleEsclave
Encore une fois vos mots résonnent en moi et je suis d'accord avec vous sur l'importance de cette phase, cette période ou l'on apprend à se connaître l'un l'autre, ainsi que la responsabilité qui pèse sur le dominant ou la dominatrice.
Pour ma part ce qui m'a le plus marqué dans les punitions ce n'est pas la douleur physique mais plutôt la blessure morale ressentie. La douleur s'estompe rapidement mais le sentiment d'avoir déçu ma maîtresse, de voir son visage insatisfait car je suis sortie du cadre est une blessure à l'âme qui reste d'avantage que la blessure corporelle.
Cette blessure ne put être guéri qu'en la satisfaisant à nouveau, en éprouvant se sentiment de fierté d'avoir fait ce que l'on attendait de moi, ce bonheur à nul autre pareil quand je contemple son sourire et son visage satisfait. Ce qui me pousse à faire de mon mieux, à dépasser mes limites afin de nous puissions être contenter tous les deux.
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Cher Apprentieesclave
Je vous rejoins complètement sur le fait que la douleur physique est ce qui s’estompe le plus vite, mais que les blessures morales, elles, prennent beaucoup plus de temps à cicatriser.
Et c’est là où le Maitre/la Maîtresse doit faire la part des choses : il/elle est en droit de punir y compris sévèrement le corps de celle/celui qui l’a déçu(e).
Mais en veillant à ne jamais le/la blesser dans ce qu’il/elle est et ressent.
Le dressage peut et doit parfois être sévère.
Il reste néanmoins une éducation, dont le but, je l’ai compris ensuite, est d’amener l’esclave à vouloir devenir ce que son Maitre/sa Maîtresse veut qu’il/elle soit.
C’est dans cette perspective que mon Maitre m’a dressée » et je lui en suis reconnaissante.
Sans cela, rien n’aurait été possible pour la suite.
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Hugin
#3
Au début j'ai eu un peu de mal avec le dressage, car l'on ne s'accordait que moyennement bien sur le plan personnel. Les choses se sont mieux passé quand je me suis mis "de coté", si je puis dire.
Sur le plan BDSM l'on s'entendait bien mais il y avait quelques soucis sur le plan personnel. J'ai progressé dans ma soumission et dans ma mentalité mais je l'ai vécu comme une régression au niveau humain.
C'est de comprendre ce fait qui m'a amener à reconsidérer la relation. J'ai finis par comprendre, comme vous, le but du dressage mais je me perdais petit à petit. Je me suis demandé si cela valait le coup que je ne sois plus moi même pour devenir son esclave et la réponse fut non.
C'est pour cela qu'aujourd'hui ma recherche est plus posée, plus lente, car je souhaite reprendre le dressage, m'améliorer dans mes pratiques et ma façon de voir mais tout en restant celui que je suis à la base.
Je vois peut être les choses de la mauvaise façon mais pour le moment c'est la ou j'en suis, je trouverai peut être une dominatrice qui me fera changer d'avis, l'avenir nous le dira.
Dernière modification le 04/07/2020 18:23:03 par Hugin.
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Cher Apprentiesclave.
Pour moi, c’est la manière dont vous voyez aujourd’hui les choses qui est la bonne.
Dresser un/une esclave ce n’est pas le/la faire « régresser au plan humain » mais tout au contraire de l’amener à se dépasser et à s’accepter pour ce qu’il/elle est et veut être.
Ce n’est en aucun cas pour un Maitre ou une Maîtresse simplement se défouler sur « l’esclave ».
Cette façon de procéder n’est pas condamnable ou malsaine en soi, mais dans ce cas il ne s’agit pas de dressage mais juste de plans cul sado maso.
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Hugin
#5
Merci pour votre réponse chère FemmeFemelleEsclave, c'est ce que je me suis dit et c'est pour cela que je n'ai pas voulu continuer la relation.
En tous cas vos paroles me réconforte dans ma façon d'agir, merci à vous et c'est toujours un plaisir d'échanger avec vous, car vos sujets sont toujours intéressants.
Dernière modification le 05/07/2020 13:15:58 par Hugin.
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#6
Très intéressante discussion par ici :-) qui m'amène à poser des questions.
Quelle est la ligne entre être réceptif au dressage du maître, lui faire confiance pour mener à bien cette transformation par l'éducation douloureuse et renier sa personne, descendre humainement?
Car le maitre est celui qui a la vision, qui sait où il emmène le soumis et dans quel but. Le soumis, s'il s'est déclaré d'accord pour être soumis à ce maitre, donne sa confiance au maitre et sera amené à changer, faire des choses qui peuvent aller à l'encontre de ce que pense le soumis sur l'instant T ou bien à des choses qui lui seront soit moralement soit physiquement difficiles. A quel moment vous vous dites, Non, là ça n'est plus moi, non là ce n'est plus ma vision du BDSM, non ça ne va pas dans le bon sens?
Qu'est ce qui vous fait basculer de l'autre coté? Un manque de confiance envers le dom? Un manque de communication? Des limités énoncées ou non énoncées qui ont été dépassées? Ou bien un dressage pas bien mené, peut être trop difficile, qui vous lasse?
Autre chose?
Évidemment, vous aurez lu mon intervention en lisant Maitre/ Maitresse et soumis/ soumise.
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Hugin
#7
Pour ma part ce fut le manque et les problèmes de communication qui furent à l'origine de la rupture. Ces soucis entraînèrent énormément de frustrations morale et intellectuelle, sans compter que les ascenseurs émotionnels sont dur à vivre au quotidien.
Ma Maîtresse de l'époque partait du principe du je devais comprendre et me former tout seul mentalement à être un esclave, quand je sortais du cadre, elle me répondait "pense comme un esclave" mais sans ajouter de précision. De ce fait à force de nager dans le brouillard sans indicateurs on finit par perdre sa route. Cela entraîne un doute et une perte de confiance en son guide et sans confiance le dressage n'est pas possible, surtout quand on veut discuter de certaines choses, demander des confirmations et quand l'autre nous répond que ce genre de questions la gonfle et qu'il faut que je me débrouille tout seul, cela ne donne guère envie de continuer.
Le point le plus important qui a fait tout basculer, c'est le fait que la communication ne passait pas bien, il y a eu beaucoup de quiproquos, de mauvaises compréhensions etc... Je ne pouvais pas être moi même et discuter franchement car le plus souvent elle comprenait de travers la plupart du temps, même quand je me forçais à rester simple, comme si je m'adressais à une gamine de 12 ans. J'ai pensé que je devais mal m'exprimer, qu'il fallait que je change ma façon de faire etc... Après avoir essayer plusieurs façon de faire pour en arriver au même point, j'ai compris que le problème venait d'elle et non de moi.
Donc j'ai modifié ma façon de faire, me cantonnant à des sujets simplistes, n'effleurant que la surface des choses et suite à une énième incompréhension de sa part, la coupe était pleine et j'ai décidé de partir. J'aime réfléchir et aborder des sujets un minimum complexe pour comprendre les choses, explorer de nouvelles pistes etc... Avec Elle je me sentais dépérir intellectuellement, au niveau physique il n'y avait pas de soucis, de nouvelles pratiques, de nouvelles expériences cela allait, mais sans l'esprit le corps ne reste qu'un véhicule du coup je suis allé vers un horizon plus épanouissant sur tous les points.
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Boutdhomme
#8
Bonjour et merci pour vos partages. C'est passionnant. En effet parce que je suis justement au tout début de ce dressage. Et j'ai aussi soif de comprendre. Grace à vous j'en sais un peu plus. Un grand merci pour le temps que vous avez passé à rédiger cela.
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Lady Hydre
#9
Merci de cette discussion à cœur ouvert ..
je pars toujours du principe de la confiance de pouvoir échanger librement , sans rien se cacher , c’est là que j’accorde à mon soumis ou ma soumise ce droit la ..
Le dressage, pour moi c’est plus une éducation, ou un savoir faire , fait partie de tout se que vous pouvez évoquer FemleFemelleEsclave et Apprentiesclave ..
cela va de la punition au coup de martinet ou ou autre ..
et surtout de l’échange ..
Dernière modification le 11/07/2020 20:00:45 par Lady Hydre.
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#10
Bonjour Esclave, merci pour ta réponse. Elle est très claire et bien développée. A ce que tu dis, effectivement, la Domina était peu tournée vers toi. Elle n'a pas vérifié par étapes quel était ton ressenti, et sans communication, a mal mené le dressage. Tu as réagi au mieux, en te remettant en cause et en essayant d'améliorer la situation. L'issue que tu as donné à cette relation est selon moi la bonne.
Dernière modification le 20/04/2023 17:49:17 par BDSM.
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Hugin
#11
Bonjour Aux Ordres de L
Merci pour Votre réponse qui m'encourage à poursuivre dans la voie que j'ai choisi aujourd'hui.
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C'est exactement ça et il est dommage que ce texte se perde peu à peu dans le fond de la bibliothèque.
Tant de soumises novices ou débutantes voire curieuses du SM devrait en prendre connaissance.
Merci...
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Merci à vous pour le commentaire
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