Tant qu'on est à jeter des pelletées de gros sel sur une plaie béante...
Le problème du "niveau" scolaire, c'est qu'on continue à le considérer avec les yeux de ceux qui l'ont connu avant. Si y'a des bases qui peinent à être inculquées de manière globales; un des plus gros défis de l'éducation c'est de former des jeunes ne sachant pas réellement ou on les envoie. Ingurgiter et restituer des données catégorisées, ordonnées, dans des repaires qui tiennent d'un mélange entre culture pédagogique, préjugés et mythologie nationale...je suis sceptique. On a été foutus d'observer les multiples causes d'échec scolaire (qui souvent se superposent)... pour l'aspect social et familial on laissera de côté cette fois... ce qui nous intéresse ici c'est aussi ce pourquoi poussent nombre d'enseignants depuis belle lurette; c'est un modèle scolaire qui ait les outils pour s'adapter aux élèves; tenir compte de leur personnalité pour leur proposer des domaines, des approches qui leur permettent une assimilation, une compréhension de ce qu'ils apprennent. Là ou le bas blesse, c'est que notre modèle lui, même à l'époque d'auparavant-avant-quand-c'était-mieux, n'a jamais été pensé pour autre chose que former la masse de prolo de la génération suivante.
Ca fait un siècle qu'il est prouvé qu'on obtient plus à chercher à former des individus épanouis qu'à en faire des premiers de la classe productifs et disciplinés.
Un peu à la façon du paradoxe du contrôleur-contrôlé de Lady Spencer; on a des structures qui investissent énormément pour juguler, contrôler, réprimer, diriger... qui ne sont plus à même de se mobiliser efficacement pour évoluer.
Notre culture, celle qui n'est généralement pas considérée comme vulgaire, les Brecht, les Zola... c'est pas non plus un gage de qualité.Un exemple à deux balles: L'autre jour, j'entends aux infos que la Peste de Camus compte parmi les meilleures ventes mondiales cette année... En conséquence de la pandémie.. heu..lol?
Un autre exemple magique; le discours de Dakar de Sarkozy (dont les conséquences sont toujours visibles, parlez en aux jeunes qui se font trouer au Sahel). Ce fameux discours reprend un extrait de Mircea Eliade dans son analyse du "mythe de l'éternel retour":
« Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire (...). Jamais il ne s'élance vers l'avenir (...). Dans cet univers où la nature commande tout, l'homme reste immobile au milieu d'un ordre immuable où tout est écrit d'avance. (...) Il n'y a de place ni pour l'aventure humaine, ni pour l'idée de progrès »
Le mec qui a écrit le discours; prend hors contexte le propos d'un historien des religions qui se penche sur des croyances tribales, donc qui a cherché volontairement les cas de structures sociales et religieuses les plus archaïques par rapport à nos critères... et s'il avait fait un effort de lecture; et à minima de compréhension, il n'aurait pas pu échapper à la conclusion de se chapitre qui porte sur la liberté créatrice (et re-créatrice) qui existe dans ces sociétés en lien à cette perception cyclique et aux rituels qui purgent régulièrement ces sociétés de leurs tentions.
Ca montre que l'accès au savoir et la capacité à restituer n'est gage de que dale. Cet exemple témoigne de la façon dont le milieu dans lequel évolue l'auteur du discours biaise sa perception, qu'il est aussi pertinent que le présentateur de alien théory quand il considère un fait... il cherche à le faire corréler à sa réalité et passe à côté du vif du sujet sans même le voir.
Dernière modification le 10/01/2021 11:36:34 par Exit Mankind.
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