J'ai lu ce sujet il y a quelques jours et je suis resté assez dubitatif mais il m'a contraint à replonger dans des documents de mon tout début de carrière. Et j'ai finalement trouvé un certain nombre de réponses aux zones d'incertitudes que la lecture de cet article avait créé en moi.À mon sens et ça n'engage que moi, la PEUR n'est pas le sujet. Pour 2 raisons, d'abord parce que la peur est subjective, on peut même aller jusqu'à dire qu'elle n'existe pas et ensuite parce que la peur n'est que la conséquence du phénomène de stress. Le stress est cette condition qui perturbe l'homéostasie sur le plan physiologique et psychologique. Une double atteinte des zones du cerveau liées à la "coordination", la cognition et les émotions...3 zones, hippocampe, cortex et amygdales. Le vrai sujet c'est le stress car tout part de là, c'est lui qui au travers de la représentation mental que chacun va avoir, va générer ou non de la peur.Certaines sont hyper entraînées au phénomène du stress, je voudrais citer en premier des cas que j'ai observé chez les soldat du feu. La différence entre une situation d'exercice et une situation réelle fait qu'un pompier, pourtant rompu au stress dû aux risques, va perdre plus de 40% de ses facultés réactives sur une situation réelle par rapport à la même situation en exercice. La différence c'est tout simplement la représentation mentale que le pompier se fait de l'environnement dans lequel il se trouveAutre exemple frappant, les hommes du GIGN à l'épreuve du "Tir de confiance". C'est l'épreuve qui vient couronner 10 mois de formation physique, psychique et mentale pour devenir membre de cette unité d'élite. Il s'agit d'un tir à balle réelle à 50m sur un collègue de promotion qui tient sur son abdomen un disque rond de 15cm de diamètre en terre cuite. Il est prouvé que le matériaux stoppe la balle. Lors de cet exercice on a observé la production massive dune sécrétion qui "bloque" le fonctionnement de la zone du cerveau ou se gèrent les émotions.Enfin, pour avoir eu des légionnaires à encadrer, je confirme que certaines personnes parviennent à tellement maîtriser le stress que la peur n'existe pas. Lorsque vous êtes en OPEX et que les balles sifflent autour de vous vous n'avez pas le droit d'avoir peur.Vouloir créer de la peur est à mon sens très dangereux car plus de 80% vont "se coucher", 15 à 20% des personnes vont avoir une réaction terriblement et redoutablement agressive parce que pour ces personnes le stress génère exactement la même réaction physiologique qu'une personne atteinte d'épilepsie : forces décuplées, blocage du système émotionnel et blocage neurologique musculaire par surproduction d'acide lactique.Donc il est à mon sens possible de "jouer" avec la frontière du stress, encore faut il la connaître de façon précise afin d'éviter de générer une peu qui renvoie directement à une atteinte psychologique.Le deuxième sujet qui m'a interpellé dans ce bel article c'est la confusion entre peur et phobie. En fait il s'agit de deux phénomènes bien différents qui sont "gérés / produits" par des zones différentes du cerveau.L'élévation du niveau de stress donne lieu à une interprétation qui génère un niveau de peurLes phobies sont le niveau le plus élevé dune crainte, qui va évoluer en angoisse qui va se muer en phobie. Les mécanismes sont totalement différents car la crainte est déjà à la base une représentation mentale d'un événement qui crée une émotion. Et là effectivement on peut parler de limite. Jouer avec les phobies à relativement peu d'intérêt à mon sens car on touche très rapidement au "NON ABSOLU" qui comme l'excès de peur va engendrer une atteinte psychologique.Il faut donc un très long entraînement et une connaissance très approfondie de la personne et des mécanismes physiologiques et psychologiques pour pouvoir surfer sur la limite...Je comprends parfaitement la réponse de Jokjc qui pour moi est transparente et correspond à du "vécu" (blocage et verrouillage émotionnel et fermeture des neurotransmetteurs), ainsi que le questionnement de Oneiros qui "ne saisi pas l'intérêt de générer un phénomène extrême" alors la relation BDSM se nourrit déjà naturellement de ces excipients. Merci chère Lady pour ce bel article qui donne à réfléchir sur notre rôle (indépendamment du statut)et sur nos actes...
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