Bonjour Nacka,
Je pense que Discretos a donné sa vision (dans laquelle je me retrouve très bien, en remplaçant soumis par soumise, Maîtresse par Maître), puisque la question était formulée ainsi ("... pour vous ?") et qu'il ne faut pas voir cela comme une volonté de normalisation visant à déclarer hérétique toute personne ne s'y conformant pas. D'après ce que j'ai pu constater, il y a une telle variété dans les manières de concevoir le rôle d'une personne soumise que rechercher une définition qui engloberait l'ensemble relèverait de la quadrature du cercle. Cette diversité complique énormément les choses quand on est en recherche et est source de pas mal de malentendus et de confusions, mais elle offre aussi un espoir pour chacun (moyennant une bonne dose de chance...) de trouver le partenaire qui partage sa vision. Lire les points de vue des uns et des autres peut aider à mettre des mots sur ce que l'on recherche et à poser les bonnes questions lors d'un premier contact.
Question simple, réponse pas facile...
Pour tenter de répondre quand même à la question, je m'exprime (pour faire simple) dans le cas d'une relation Maître/soumise mais vous transposerez sans difficulté à d'autres configurations. Je dirais que pour moi une soumise est une femme qui accepte de transférer le pouvoir de décision à un homme et ce de manière permanente. La soumise obéit à son Maître et se dévoue à son plaisir. Elle ne demande pas à son Maître de réaliser ses fantasmes. J'ai donc une vision qui est très proche de ce que Discretos à écrit.
Une fois que cela est dit, il faudrait certainement apporter beaucoup de précisions pour que ce soit bien compris et il y aurait de quoi écrire des pages et des pages, tant les possibilités de mauvaise interprétation restent nombreuses.
Il faudrait expliquer la relation D/s en elle-même et dire que chacun y trouve bonheur et épanouissement. Parce que sinon, prise à la lettre, une telle définition peut être interprétée comme très avilissante pour la soumise (puisque finalement elle ne trouve aucun plaisir, ne s'épanouit pas personnellement, etc.) et comme infantilisante puisqu'il faut tout le temps obéir. Or, le mécanisme psychologique complexe de la soumission fait que le plaisir ressenti est essentiellement cérébral (trouver du bonheur dans le plaisir et la fierté que l'on donne à son Maître) et est extrêmement intense. Voir la satisfaction dans les yeux de mon Maître, l'entendre dire qu'il est content de moi, me procure des émotions/sensations d'une intensité qu'aucun orgasme ne pourra jamais atteindre.
Il faut dire aussi que la soumise ne se soumet pas au premier venu qui se contente de se déclarer dominant sans avoir la moindre qualité humaine qui justifierait le don de la soumission: j'admire mon Maître et je suis éperdument amoureuse de lui, à mes yeux c'est un grand Monsieur, dans le sens noble du terme.
Il faut dire également que l'obligation d'obéir n'interdit pas l'échange: dans une relation D/s saine, on échange beaucoup, et cela fait que même si in fine je n'ai pas le droit de prendre les décisions, je n'ai jamais eu l'impression d'être infantilisée. Enfin, bref, il y aurait de quoi remplir un ouvrage entier... Au passage, c'est pour cela que ceux qui croient que l'on peut se lancer dans une relation D/s après avoir échangé trois mots, ou rempli un questionnaire standard, me laissent perplexe...