Internet est la cause, j'en suis convaincue. Mais il n'y a rien d'artificiel ou de déformé ou d'inhumain dans l'émergeance de nouvelles "cases". C'est le résultat d'une évolution sociale accélérée (très très accélérée) par la mondialisation des modes de communication, mais elle est naturelle. Elle choque parce qu'elle est rapide, elle a pris le rythme de son véhicule : la technologie.
Imaginez un avant internet où votre bulle sociale était très réduite parce qu'elle se limitait à notre capacité à nous déplacer physiquement pour rencontrer des personnes, elles-mêmes parties intégrantes de nos propres communautés, donc majoritairement en vase-clos. C'était possible de rencontrer quelqu'un "comme nous" sans trop savoir pourquoi. En général, soit les gens se cachaient, soit on les appelait les "marginaux" (un mot que ma grand-mère affectionne particulièrement).
0,2% c'est presque rien, mais à l'échelle de 8 milliards d'habitants, ça fait beaucoup d'individus. Notre bulle sociale d'avant internet ne dépassait pas en moyenne 150 personnes, mais surtout, nos relations superficielles étaient très éparses, donc il y avait peu de chances de se "retrouver". Des gens seuls, qui aurait du finir seuls sans internet, se sont trouvés des points en commun avec d'autres gens seuls, et ont formé des groupes. Ca n'a rien d'étonnant, l'humain est un être social. Notre bulle sociale n'a pas vraiment évolué entre l'avant et l'après internet. Mais ce qui a évolué, c'est
- l'accès à l'information mondialisée et les relations superficielles (les réseaux sociaux) : c'est ça qui encourage la création d'identités sociales (l'émmergeance de nouvelles communautés qui n'auraient pas pu exister sans internet, par la rencontre de gens qui n'étaient pas destinées à se rencontrer, par la distance, la culture, le milieu social, etc.),
- le phénomène de chambre d'écho ou de bulle de filtre, généralement on repproche aux algorythmes d'être à l'origine de "l'emprisonnement" de la pensée critique des utilisateurs en nourissant les contenus qui leur sont affichés avec que des idées qui vont dans leur sens (politique, social...), mais les gens, en se regroupant par affinités, entretiennent ce phénomène de filtre.
Ce qui parait artificiel dans la "bulle de filtre" c'est pas quelque chose qui est né avec internet et ses algorythmes, c'est quelque chose qui existe naturellement dans toutes les communautés humaines, c'est d'ailleurs l'étincelle nécessaire à la naissance de toutes les communautés.
Ce qu'internet a fait c'est : accélérer les processus, les produire à plus grande échelle, en plus grand nombre. Mais rien n'est fondalementalement né d'internet, comme si c'était un "bug" social.
Donc, c'est normal, naturel. Mais surprenant, choquant, par la rapidité et l'ampleur de ce phénomène. Ca rend les choses plus difficiles à accepter parce que c'est rapide et en nombre. Mais avant ça, il y a toujours eu des créations de cases ou de nouvelles communautés... petit à petit, suffisament pour être progressivement acceptées et incluses dans les sociétés. Ce qui n'est plus le cas : comme un fruit qui grossi trop vite sous le soleil, il se craquèle.
Imaginez un avant internet où votre bulle sociale était très réduite parce qu'elle se limitait à notre capacité à nous déplacer physiquement pour rencontrer des personnes, elles-mêmes parties intégrantes de nos propres communautés, donc majoritairement en vase-clos. C'était possible de rencontrer quelqu'un "comme nous" sans trop savoir pourquoi. En général, soit les gens se cachaient, soit on les appelait les "marginaux" (un mot que ma grand-mère affectionne particulièrement).
0,2% c'est presque rien, mais à l'échelle de 8 milliards d'habitants, ça fait beaucoup d'individus. Notre bulle sociale d'avant internet ne dépassait pas en moyenne 150 personnes, mais surtout, nos relations superficielles étaient très éparses, donc il y avait peu de chances de se "retrouver". Des gens seuls, qui aurait du finir seuls sans internet, se sont trouvés des points en commun avec d'autres gens seuls, et ont formé des groupes. Ca n'a rien d'étonnant, l'humain est un être social. Notre bulle sociale n'a pas vraiment évolué entre l'avant et l'après internet. Mais ce qui a évolué, c'est
- l'accès à l'information mondialisée et les relations superficielles (les réseaux sociaux) : c'est ça qui encourage la création d'identités sociales (l'émmergeance de nouvelles communautés qui n'auraient pas pu exister sans internet, par la rencontre de gens qui n'étaient pas destinées à se rencontrer, par la distance, la culture, le milieu social, etc.),
- le phénomène de chambre d'écho ou de bulle de filtre, généralement on repproche aux algorythmes d'être à l'origine de "l'emprisonnement" de la pensée critique des utilisateurs en nourissant les contenus qui leur sont affichés avec que des idées qui vont dans leur sens (politique, social...), mais les gens, en se regroupant par affinités, entretiennent ce phénomène de filtre.
Ce qui parait artificiel dans la "bulle de filtre" c'est pas quelque chose qui est né avec internet et ses algorythmes, c'est quelque chose qui existe naturellement dans toutes les communautés humaines, c'est d'ailleurs l'étincelle nécessaire à la naissance de toutes les communautés.
Ce qu'internet a fait c'est : accélérer les processus, les produire à plus grande échelle, en plus grand nombre. Mais rien n'est fondalementalement né d'internet, comme si c'était un "bug" social.
Donc, c'est normal, naturel. Mais surprenant, choquant, par la rapidité et l'ampleur de ce phénomène. Ca rend les choses plus difficiles à accepter parce que c'est rapide et en nombre. Mais avant ça, il y a toujours eu des créations de cases ou de nouvelles communautés... petit à petit, suffisament pour être progressivement acceptées et incluses dans les sociétés. Ce qui n'est plus le cas : comme un fruit qui grossi trop vite sous le soleil, il se craquèle.
Dernière modification le 13/06/2025 20:23:25 par Ekho.
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