analogique
#25
Lupa a dit...

Les réflexions indispensables d Analogique, de Son ange et de Koi sur ce sujet sont impatiemment attendues !!!!!!
Pitié missieu si te plaiiiii


Hello,

Son ange et Thutale on déjà exprimé l'essentiel de ce que je pourrais dire de la chose...

Dans la vie quotidienne, j'ai tendance à penser que les insultes dégradent davantage la personne qui les prononce que la personne à qui elles sont adressées: elles ne traduisent que la bassesse du regard porté sur l'autre dans un moment de conflit où on est à court d'argument. Et il se trouve que —même dans une colère noire— j'ai une beaucoup trop haute opinion de moi-même pour m'abaisser à insulter quelqu'un. Etre réduit à insulter, c'est faire l'aveu d'une défaite.

Dans ma sexualité, c'est pareil. Il s'ensuit que je ne peux éventuellement prononcer des insultes que lorsque je suis soumis et acculé à cette dernière extrémité comme seule et dernière modalité d'expression possible, l'insulte étant absolument incompatible pour moi avec la dominance, en plus d'être un tue-l'amour.

De plus, avec ma partenaire, dans les moments de pratique, nous sommes dans un rapport qui magnifie l'autre, nous nous honorons mutuellement de nos mots d'amour; insultes et dégradation n'ont pas leur place dans notre lexique. Si des obscénités fusent, elles ne viennent jamais d'en haut, ce sont plutôt des cris de révolte ou d'indignation qui viennent d'en dessous lorsque ça fait (très ou trop) mal: ils n'ont alors pas valeur d'insulte, et sont parfois même teintés d'admiration pour le sadisme machiavélique qui les suscite, ce qui les retourne en compliments pour qui les reçoit, qui va ainsi se sentir encouragé à continuer...

Toutefois, et c'est là où je rejoins la contribution de Thutale, ma compagne et moi ne sommes pas insensibles —loin s'en faut— à l'exploration de nos zones troubles, et de la faille qui consiste à érotiser l'inacceptable. Dans ces moments de perte de contrôle de soi, où le corps et la volonté lâchent, il peut nous arriver de jouir du sentiment délicieux de honte exposée à l'autre, partagée avec l'autre... Mais le ressort et le chemin d'accès à ces zones ne passe pas pour nous par les insultes ou l'humiliation, bien au contraire; nous allons donc visiter ces états en empruntant d'autres détours, ou en retournant une situation potentiellement "dégradante" dans un contexte social normé pour la vivre comme une situation "magnifiante" dans le contexte de notre intimité.

Il y aurait sans doute plein d'autres choses à dire, mais il se trouve que j'ai plein d'autres choses à faire, c'est donc tout pour cette fois.
Bonne journée!
Dernière modification le 14/01/2016 12:42:54 par analogique.
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