Déplacer pour recadrer votre photo
MS

MSM

Vit à Clermont Ferrand, Auvergne, France.
a répondu à la discussion "Féminisme et BDSM" de eneidem.
La question posée par Eneidem est fort intéressante à priori et votre réponse pleine d'intelligence dialectique. Effectivement à brûle pourpoint l'on peut s'interroger, sur les motivations qu'une féministe pourrait avoir pour subir dans l'intimité la domination d'un homme et sa gestion des apparents conflits d'intérêts. Cependant il semble qu'un défaut de précision lexicale nous entraîne dans de faux débats. Le concept de soumission dans la sphère sociale et celui de soumission dans la sphère érotique ne se rejoignent qu'en apparence par le mot les définissant, lequel, comme beaucoup de mots dans notre langue, revêt divers acceptions. Socialement la soumission se traduit par la mise en place de relations inégalitaires entre deux personnes, entre deux groupes, reposant principalement sur un rapport de force pouvant prendre différentes formes, physique, intellectuelle, financière...Dans ce cas il est évident que la, le, les soumis subissent une domination qu'ils n'ont en aucun cas souhaitée et contre laquelle ils sont par ailleurs susceptibles de se battre. Ici la relation est toxique. Cette soumission est subie, imposée, elle est l'expression d'une contrainte et génère chez la, le, les dominés un sentiment a minima désagréable. Ici le dominant tire de la situation un profit exclusif, nous sommes sur le terrain des relations à bénéfice unilatéral. Enfin sur le plan sociétal la soumission prend un aspect sexué dans le sens où elle s'exprime principalement au détriment des femmes et effectivement l'historique dominance masculine est un facteur essentiel pour appréhender correctement l'acception du mot soumission dans ce contexte. Dans la sphère érotique, la soumission est l'élément d'un jeu, d'une fiction, animée par deux personnes qui en tirent des bénéfices partagés. Dans ce contexte la relation est égalitaire et rien ne peut advenir sans l'implication volontaire des protagonistes. En outre, l'ensemble des sexologues parait d'accord pour reconnaître que la soumission dans un rapport D/s porte une certaine ambiguïté, dans la mesure où la personne soumise retire quelques gratifications de la situation et la personne dominante s'engage à respecter les désidérata de sa/son protégé. Ici la relation n'est pas toxique elle est au contraire source d'équilibre et de bien être. Au delà de ce problème lexical, je crois aussi qu'en pointant spécifiquement la soumission érotique d'une femme à un homme dominant on donne un caractère genré à cette dernière et c'est à mon sens une erreur. Le concept de soumission érotique ne s'applique pas seulement aux relations homme/D femme/s. Nous serons tous d'accord pour reconnaître que la soumission peut s'exprimer dans des formes de rapport diverses et variées, HD/Fs, FD/Hs, FD/Fs, HD/Hs, et que les mécanismes profonds qui la gouvernent sont identiques pour une F/s et pour un H/s. La soumission érotique puise ses ressources, bien sûr dans la psyché collective mais pas seulement. L'organisation intrapsychique de chaque individu et les fantasmes en découlent sont conséquents d'un historique riche de multiple éléments au rang desquels on trouve aussi bien, la génétique, le vécu, les expériences émotionnelles que les représentations sociétales. Analyser la soumission érotique en ne faisant référence qu'à la psyché collective hantée par la soumission des femmes et la domination des hommes, réduit le champ des investigations et amène à mettre en exergue de fausses problématiques. La soumission érotique revêt un caractère asexué et je crois que c'est un point essentiel à retenir pour éviter le piège de l'amalgame tendu par le défaut de vocabulaire. Le rapport entre la sphère érotique et la sphère sociétale ne procède pas, me semble-t-il, d'un continuum mais d'une imbrication faite d'influences mutuelles, d'allers retours. Savoir laquelle est motrice de l'autre parait aussi impossible que de savoir qui de la poule ou de l'œuf...Cela dit je crois que l'organisation archaïque de nos sociétés, l'invention des normes, tabous et autres codes moraux s'est fondée sur une volonté de contrôler la sexualité, de l'encadrer et dans ce sens on peut dire qu'elle a présidé à cette organisation. Il en est de même entre l'être social et l'être intime, l'un façonne l'autre et inversement. De fait je ne peux croire qu'il puisse y avoir un quelconque dilemme entre l'envie de se soumettre dans le cadre d'un jeu érotique et l'envie de combattre l'oppression sociale que subissent les femmes. Le féminisme reste un combat politique, une façon de penser le gouvernement des femmes et hommes entre eux dans le domaine sociétal et le combat politique n'a pas sa place dans la sphère intime tout simplement parce que c'est un non sens. En quoi vouloir obtenir à travail égal un salaire égal, vouloir plus de partage des pouvoirs, une meilleure représentation au sein de l'assemblée nationale et du sénat, plus de reconnaissance des compétences, moins de discrimination, vouloir lutter contre toutes les formes de harcèlement et d'agressions sexuelles etc... serait source d'un conflit interne chez une féministe engagée dans des pratiques érotiques où elle feinte la soumission? Par ailleurs qu'en serait-il de cette même problématique quand la soumission s'exprime entre une femme/D et une femme/s ou entre deux femmes switch?
Soyez la première personne à aimer.
Bon sujet de réflexion.
Soyez la première personne à aimer.
Abyme, Pour bien comprendre ce que vous dîtes pourriez me donner votre vision du protocole et développer votre pensée?
Soyez la première personne à aimer.
Bien lu les différents commentaires sur l'intéressante question des protocoles. Je suppose chère Eneidem que parmi les différentes acceptions du mot, celle que vous avez retenue est : "Instruction précise et détaillée mentionnant toutes les opérations à effectuer dans un certain ordre ainsi que les principes fondamentaux à respecter pour exécuter une opération, réaliser une expérience.", parce que toutes les autres et je ne vous apprendrai rien ne peuvent s'appliquer à l'expérience du jeu érotique, ni d'ailleurs à toutes autres formes relationnelles, sauf bien sur de celles relevant de la diplomatie. Vous parliez récemment d'abus de langage à propos de l'expression "Consentement éclairé" et je crois qu'en l'occurence le protocole en ce qui nous concerne en est un petit. Sans doute "règles du jeu" serait plus adapté à la situation. Vous connaissez mon goût pour la précision lexicale justifiée par un désir de ne pas parler à tort et à travers. Donc pour en revenir au cas d'espèce de votre novice Wanilia, nous pourrions lui suggérer de penser en termes de "règles du jeu". C'est simple et limpide et permettrait de lui faire entendre que les activités BDSM relèvent du jeu, du jeu de rôle, que le BDSM est une théâtralisation érotique, qui implique, dans sa forme la plus accomplie, des codes de jeu, des rôles, des costumes, une dramaturgie et une scénographie. Si Wanilia comprend qu'elle va expérimenter une chose qui relève de la fiction, "construction imaginaire consciente ou inconsciente se constituant en vue de masquer ou d'enjoliver le réel", elle évitera de s'emmêler les pinceaux, comme le font les ignorants ou les pervers, entre la sphère du réelle, quotidienne, et la sphère ludique. Voilà pour l'instant.
a posté un article.
est maintenant ami(e) avec
Soyez la première personne à aimer.
a répondu à la discussion "L'urgence du désir" de Thutale.
Zone de parking. Lumière blafarde. Au loin le brouhaha d’un périphérique. Rangées de camions interminables. Les chauffeurs : pour la plupart, dans leurs cabines. Quelques uns, discutent en fumant au son des Motorhead. Elle, 40 ans, la classe naturelle, absolue. Elle, avance. Inéxorablement, interminablement. «Slow dance, slow dance, slow dance, show me you’re a mover !». Sa jupe, serrée, courte, surmonte scandaleusement ses bottes de cuir noir. Dans le silence de la nuit les agneaux égarés creusent des sillons de lubricité. Au milieu les allées huileuses, elle déambule, lascivement. Dans les yeux fatigués des forçats du bitume : « une pute ? ». Ce n’est pas une pute, mais son image. C’est du Magritte. Elle, son cœur, il frappe si fort dans sa poitrine, à l’étrangler. Elle, la peur au ventre, comme une artiste entrant sur scène. Envie de vomir. Ses jambes, du coton mouillé. Se poser ou défaillir. Elle sur une calandre chromée, à prendre la pose, et les ténébreux qui reluquent avec insistance. Elle sent du désir, l’odeur du désir, brutal, animal, de partout dans l’air, comme un parfum dévastateur. Elle son regard tout à coup, c’est une hyène, les rires grivois tout à coup : disparus. «Slow dance, slow dance, slow dance, drive us all crazy !». Elle, les parkings à gros culs, ce n’est pas son monde. Ça sent la pisse, ça sent la merde et le gasoil, le foutre rance. Mais elle vibre, si fort, qu’elle pourrait exploser. Dans sa tête, les images se bousculent, cherchent un passage pour s’enfuir et reviennent en furie. Tout est clos. Tout est écrit. Sur son corps : « De la transcendance du corps offert à la plus basse luxure, jaillira une lumière extatique », en lettres rouge-à-lèvres, dégoulinantes. En filigrane, Lemmy, « No time for anything at all, Stay out of jail ». Elle vient d’entendre, une voix, superbement obscène, dans un concert d’invectives, « je vais de baiser comme une pute ». Le voilà, le mâle qui va devoir subir ses ambitions. « Je vais te baiser comme une pute», « Je vais te baiser comme une pute », « Je vais te baiser comme une pute », dan sa tête, comme un écho, infini, elle se voit pute, elle se voit chienne et traînée, bonne à baiser à la chaîne. Son âme, au-dessus de la mêlée grasse : elle plane, avec la blancheur de l’albatros. Elle se voit transpercée à la dure, elle se regarde, elle s’admire chuchoter des mots doux et effrayants. Elle s’entend crier, à la recherche de l’extase, elle s’entend hurler son amour de la vie. Il vient de gicler dans un gémissement comique, un peu étranglé, désolé, apeuré. Elle, dans une quête d’absolu, déjà sur le bitume. Autour d’elle, une forêt de chibres bien durs et Lemmy qui crache sa rage.
Oui, quand c'est drôle!
J'en ai bien peur
Soyez la première personne à aimer.
Un assemblage de mots savants fait-il un discours savant, tel est ma question. La maniement des concepts relève de l'art quand il est maîtrisé, à défaut il n'est qu'une autre façon de perdre son temps.
Une petit bémol toutefois, sur l'expression "abus de langage". Je crois qu'il serait préférable de dire que la notion de consentement mutuel éclairé, par quoi d'ailleurs?, peut servir d'alibi à des dérapages regrettables.
Soyez la première personne à aimer.
Oui encore une chose qu'il est important de souligner. Comment peut-on d'un côté revendiquer un droit à la liberté de s'exprimer érotiquement comme bon nous semble et dans un même temps la refuser en quelque sorte aux autres. Si il est des personnes pour s'épanouir dans des relations érotiques "vanille", j'adore la vanille, et bien respectons les comme nous souhaitons qu'elles nous respectent.
Soyez la première personne à aimer.
Cliquez sur l'image pour rejoindre le salon
Merci pour la précision.
Soyez la première personne à aimer.
Cliquez sur l'image pour rejoindre le salon
Très chère Edoné, Bien reçu votre réponse que je trouve juste. Je suis désolé d'avoir heurté votre sensibilité. Ce que je voulais dire est qu'il est plus sûr d'entrer dans le monde BDSM en ayant conscience des réalités de ce milieu. Nous débattions sur la notion de consentement éclairé. Il me semble que l'éclairage peut venir de nos lectures, de nos discussions, etc... une façon de s'armer un peu. Je ne vois pas dans la culture générale un absolu, mais la connaissance ne peut nuire, je crois. Cela dit je ne ferai jamais de parallèle entre culture et intelligence relationnelle et là je vous rejoins complètement, on peut être le plus érudit des hommes et avoir un Q.I relationnel très faible et inversement. Enfin, pour ce qui est de l'ouverture d'esprit, j'y travaille.
Soyez la première personne à aimer.
Bonjour, Je viens de lire le post d'Abyme et je comprends tout à fait les interrogations qui sont les siennes. Il est évident, lorsque le jeu devient une normalité quotidienne, que l'espace pour exprimer autre chose se réduit comme peau de chagrin, que ce genre de relation pose question. Ce qui permet de dire qu'une relation érotique hors norme est établie sur des bases saines, est entre autres la capacité qu'ont les amants à sortir du jeu de rôle, de reprendre le cours de leur vie sans que celle-ci n'en soit altérée à défaut d'en être enrichie. Un autre marqueur de la salubrité de la relation BDSM renvoie à la notion de diversité érotique, car il est primordial de pouvoir jouir autrement, sur un autre mode. Deux choses caractérisent la perversion, l'incapacité de jouir sur différents modes et le reniement de l'autre en tant que sujet érotique. Il est donc évident que le cas de figure exposé par Abyme se trouve dans une zone confuse où effectivement on est en droit d'être dubitatif. Mais là encore il est nécessaire de raison garder et un sans un examen minutieux de la relation en question il est peut-être aventureux d'en tirer des conclusions.
lady chambérienne en quête de son nouveau sujet .:.
Bonsoir à tous, Je viens de lire les commentaires et aimerais donner mon point de vue sur une notion fondamentale du BDSM, celle de consentement, éclairé si possible. Je crois qu'il faut reposer quelques postulats. Tous les profils présents sur ce site on cette particularité commune d'un goût pour les sexualités dites hors "normes". Ces dernières sont des paraphilies, avec classement dans le DSM. Donc a priori toute personne initiée au BDSM sait que ces érotismes attirent une foule bigarrée, faite de gens très sains, tout à fait aptes à émettre un consentement éclairé, d'autres fragiles psychologiquement avec/ou pas trauma plus ou moins sévère et des manipulateurs pervers. Oui ces sexualité et c'est un postulat sont porteuses de risques. C'est bien cela qu'il faut avoir en tête. Bien sûr, il y a des abus, des prédations, bien sur des personnes se sont faites manipuler, et c'est extrêmement regrettable. Mais, il y aussi l'inverse, des personnes qui ont trouvé dans cette expression l'essence de leur érotisme, qui y donne tout l'amour, la bienveillance, l'écoute, et le respect, requis. Il faut donc se garder de généraliser pour le sujet qui nous concerne. L'érotisme BDSM est tellement multiforme, tellement prolifique, qu'il n'y a pas de loi universelle qui le régisse. C'est un monde potentiellement dangereux, qui n'est fait pour tout le monde, c'est aussi un postulat. Il ne faut pas s'y tromper, on ne s'achète pas le château de Versailles avec un livret A. On n'explore pas ces pratiques avant d'avoir un minimum de culture sur la chose, de culture en général, d'intelligence relationnelle. En vulgarisant ces pratiques les média ont attiré "les foules". Et c'est là où le bat blesse. Le vrai danger est là.
Pour répondre au post d'Eneidem. Je crois que si l'intitulé de ce règlement avait été : "Mes règles de base" plutôt que "Les règles de base", il n'y aurai eu aucune matière à discussion. Le concept de domination/soumission est, me semble-t-il, un concept psychologique dont les déclinaisons sont aussi nombreuses que le nombre de gens potentiellement attirés par lui. Si les règles sus-édictées conviennent à certains et qu'ils en jouissent, parce que c'est bien cela dont il est question in fine, alors très bien. Je pourrai aisément faire un parallèle avec la musique. Si nous tenons une partition musicale pour un concept, il y a aura autant de façons de l'interpréter que d'interprètes. Si vous écoutez la sixième de Shostakovitch par Karajan ou par Dorian Wilson vous aurez entendus deux versions d'un même concept musical, qui lui reste intangible. Certains jouiront de la première et moins de l'autre ou l'inverse. Nous vivons une époque où l'appauvrissement syntaxique nous pousserait bien volontiers à prendre des vessies publicitaires, pour des lanternes philosophiques. Une époque paresseuse où l'on aimerait tout schématiser, tout entrer dans de gentilles cases d'où rien ne dépasse, afin d' éviter de se confronter à la dure réalité de la complexité. Mais l'homme et sa pensée sont protéiformes et se rient des carcans pseudo-intellectuels...il faut s'y faire.
Vice Roi
Bonjour, j'ai bien aimé ton point de vue sur Eulenspiegel, je ne sais pas pourquoi mais j'ai eu l'impression que tu prenais ma défense, aussi je tiens à t'en remercier :)
Soyez la première personne à aimer.
Bonsoir, Merci pour ton retour. A vrai dire sans avoir voulu expressément prendre ta défense, il m'a semblé opportun de donner ma position sur des façons de s'exprimer, de dire, qui ne tire pas vers le s débats vers le haut. Un peu d'élégance ne peut nuire.
J'aime 22/10/17
Vice Roi
Tu as parfaitement raison .
J'aime 22/10/17
Cliquez sur l'image pour rejoindre le salon
Chère Lupa, Je vous remercie pour votre réponse et l'effort consenti, tant je perçois que votre pensée à quelques difficultés à s'exprimer clairement. Bonne journée. Amicalement.
Soyez la première personne à aimer.
Cliquez sur l'image pour rejoindre le salon
Voir les publications suivantes