Je me souviens de la première fois où j’ai passé la bride au cou d’une Femme. J’étais, je le reconnais, plus jeune, moins expérimenté et surtout beaucoup moins confiant. Cependant j’avais apporté un soin particulier au choix de l’article. Une bride en cuir épais, de qualité, comme celle qu’on monte sur les gros chiens, avec un anneau large ou passer plusieurs doigts etait possible. J’y avait adjoint une laisse optionnelle en acier lourd, à gros maillon, mais courte pour rester agile dans le maniement. Un très bel ensemble assorti d’une sangle en cuir ferme du même tenant permettant une prise ferme et sans défaut.
Celle-ci m’a depuis apporté beaucoup de plaisir. Autant dans l’apprentissage de l’art de son maniement que dans la variété des pratiques que celle-ci nous aura permis avec ces Dames.
A mon sens, une bride doit être entièrement assumée. Sans aucun détours ni ambiguïté. C’est un symbole et celui-ci doit être puissant et sans équivoque s’il veut inspirer une emprise rassurante. Toute dissimulation, hésitation ou atermoient créera un climat de suspicion prompt à rompre l’harmonie Maître / Soumise.
En effet, Mesdames, j’entends tout à fait votre volonté de ne pas vous laisser contraindre de la sorte par quiconque sans avoir atteint un certain seuil de confiance. Autant dans la personne elle-même que dans sa maîtrise de l’objet. Mais je fais confiance à votre jugement et à votre sensibilité pour savoir confondre un Maître malveillant ou malhabile.
Les vilaines laisses toutes fines pour petits lapins roses n’ont pas droit de citer dans mon vocabulaire. Au-delà de leur aspect cheap, de leur inconfort et de leur capacité à tourner ces Dames en ridicule; elles ne reflètent pas le contrôle et l’emprise que celles-ci attendent de l’objet. Et encore moins l’autorité que celui-ci confère à celui qui l’opère.
Une bride respectable doit pouvoir devenir un objet de désir et de convoitise pour ces Dames. Un de ceux qui font mouiller les lèvres et tourner les têtes.
Je reconnais par ailleurs avoir un faible tout particulier pour le harnais en cuir avec mordant. Même si celui-ci est moins versatile dans ses pratiques, il apporte certaines notes de transgression délicieuses qui résonnent en moi.
En effet, beaucoup moins confortable: le maintien du visage se faisant par la contrainte de la mâchoire. Souvent doté de lanières et d’anneaux latéraux (en metal dans mon cas) qui vont également compresser les plus fins minois. Son esthétique singulière confère, par anthropomorphisme, un côté cru et animal à ces Dames. Non pas un animal de compagnie qu’on identifie par un sobriquet et chérit comme son propre enfant; mais bel et bien un animal sauvage et libre dans toute sa splendeur. Et qu’il est, à l’évidence, fort agréable pour nous de dresser.
Ce côté légèrement plus kink de l’objet permettra à une Femme aguerrie une distanciation plus prononcée de sa propre psyché. Aussi, si celle-ci apprécie (car ça n’est évidement pas du goût de toutes), elle en fera un objet de libération fort, et qu’elle pourra même, parfois, de son propre chef, venir proposer à son Maître lorsqu’elle aura envie d’être apprivoisée.
Notez enfin que j’ai une tendresse particulière pour un mords en cuir assorti, permettant à ces Dames de punir à foison l’objet. Tout particulièrement quand encaisser une pratique devient physiquement plus difficile. Et ceci sans jamais abîmer leur précieuse bouche.
Il permet aussi Maître expérimenté de jauger les seuils d’inconfort et de les adapter pour faire durer le plaisir de l’un, comme de l’autre.
A noter que celui-ci autorise même l’emploi d’un safe word rassurant dans les cas extrêmes.
Et, comble de la sophistication, une longe de cuir longue et de bonne facture permettra accessoirement de cravacher cuisses, fesses et seins saillants pour redonner de l’entrain à la promenade, puis de la fougue au galop.
En résume j’invite donc ces Messieurs qui voudraient s’y essayer à choisir savamment une bride adaptée à leur maîtrise de l’objet et, par-dessus tout, j’invite ces Dames à apporter le plus grand soin au choix de ces Messieurs …