Hidden Side
par le 03/09/25
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Parfois le désir vous prend au bas-ventre comme une démangeaison.

Pas assez fort pour faire exploser un couple, mais trop présent pour disparaître.

Alors on reste là, coincé entre la routine du quotidien et cette furieuse envie d’autre chose.

 

On se dit qu’on n’a pas le temps.

Qu’on ne peut pas, qu’on ne doit pas.

Qu’on a une vie rangée, un lit partagé, des horaires, des enfants peut-être, des voisins qui entendent tout.

Bref, que le fantasme doit rester dans sa boîte.

 

Et pourtant.

 

Il y a ce besoin de se faire secouer. De se faire salir.

Ou de salir quelqu’un.

L’envie de réveiller ce qui sommeille en nous et parfois tape du poing.

 

Alors quoi ? Se lancer pour de vrai ?

La chair moite, la corde qui brûle, la voix qui ordonne ?

Ça fait peur quand on n’a jamais goûté.

Trop brutal, trop risqué.

Ça casse une vie trop bien tenue.

 

Et si on commençait autrement ?

Avec les mots.

 

Je parle pas des jolis mots, des phrases polies qu’on écrit au bureau.

Mais des mots qui griffent, qui claquent et qui collent.

Ces mots qui sentent le foutre et la peur, la honte délicieuse et l’envie de recommencer.

 

Écrire au lieu de frapper, lire au lieu de se faire attacher.

Construire une scène sur une page au lieu d’un lit défait.

 

Dit comme ça, ça peut paraître tiède.

Mais en réalité...

Il y a des phrases qui brûlent plus que les cordes.

Un ordre froid, sec, envoyé sans emoji, qui vous traverse le corps comme une gifle.

Un paragraphe bien senti qui vous ouvre les cuisses sans qu’aucune main ne vous touche.

 

On peut s’y perdre… sans se mettre en danger.

Deux cerveaux, deux sexes qui s’écrivent.

Sensations partagées, sévices imaginés.

La honte reste virtuelle.

Mais l’excitation, elle, est bien réelle.

 

Dans ce jeu-là, il y a un truc presque plus pervers.

C’est lent, et ça oblige à détailler.

À s’avouer ce qu’on veut vraiment.

À écrire, noir sur blanc, « j’aimerais qu’on me tienne en laisse et qu’on me prive de jouir jusqu’à ce que je supplie ».

Et ça, parfois, c’est plus humiliant qu’un genou à terre.

 

Alors oui, commencer par les mots, c’est un compromis.

Mais en soi, c’est aussi un kink.

Une faiblesse transformée en force.

Ne pas pouvoir posséder l’autre de ses mains… mais l’obliger à s’offrir par sa plume.

Ne pas pouvoir articuler des ordres… mais les glisser en silence, avec la certitude qu’ils seront lus, relus, enregistrés.

 

Est-ce que ça suffit ? Bien sûr que non.

Le manque des corps finit par se rappeler, frustration implacable.

Mais pour celles et ceux qui brûlent sans oser, c’est peut-être la première marche.

Un terrain d’essai, un laboratoire.

Un avant-goût qui n’abîme rien, mais qui, dedans, peut tout bouleverser.

 

Alors vous qui me lisez et qui hésitez, qui imaginez mais vous retenez…

Et si vous essayiez ?

Avec une phrase, puis une autre.

Jusqu’à ce que vos doigts tremblent sur le clavier.

 

Parce que parfois, la soumission commence par de simples mots tapés en silence.

 

11 personnes aiment ça.
Idaelle
Vous décrivez merveilleusement bien les tourments que bcp ici et ailleurs partagent. Est ce que j'aurais dû ? Pourquoi ne l'ai je pas fait ? Remords , regrets ? Il faudrait parfois comme dans certaines demeures et châteaux des portes derrière lesquelles serpentent des couloirs cachés. Je reconnais que l'exercice des mots peut avoir un impact bien plus profond qu'une simple génuflexion. Puissiez vous trouver cette personne avec laquelle jouter.
J'aime 03/09/25 Edité
Hidden Side
Merci Idaelle, vos mots me touchent au cœur, vous le savez. Et oui, on est nombreux à hésiter, l'envie au bord des lèvres, à laisser passer les années. Alors je jette mon carnet à la mer - c'est sûr, ça flottera moins bien qu'une bouteille (sans même parler de s’enivrer...)
J'aime 03/09/25
Idaelle
Parfois il faut du temps pour que les courants portent sur une plage les désirs. L'essentiel est je pense d'avoir trouvé les mots, l'énergie pour oser provoquer une réaction des dieux , peut être seront ils cléments à votre égard et offriront un regard dans lequel vous pourrez faire miroiter des étoiles.
J'aime 03/09/25
Laidy Sienne
Merci pour ce très beau partage de votre intériorité. Les mots sont vraiment bien choisis. qu'en pensez-vous ?
J'aime 03/09/25
Ben
Une approche pleine de bon sens, je me suis reconnu , je partage votre idée du pas à pas transposé au mot à mot, les anciens l'avaient compris et vous aussi, la plume est plus forte que l'épée... Et je dirais même que c'est déterminant d'une bonne relation pour la simple et bonne raison que les mots sont d'une certaine manière des préliminaires, à l'écrit ou à l'oral, au bout des doigts ou au creux de l'oreille, le poids des mots fait monté inexorablement la température encore et toujours.
J'aime 03/09/25
constant
Je me reconnais parfaitement là. J'ai beaucoup pratiqué les mots avec un peu de réels aussi. Mais après y avoir goûté c'est resté dans ma tête, ELLE est restée dans ma tête Après, ma situation dans le vrai monde ne me permettait pas d'être à 100 % a son service. Ma situation à changé et j'espère pouvoir vivre le réel avec ELLE et la satisfaire du mieux que je peux car ELLE le mérite amplement Merci à Vous #Milady 😍
J'aime 05/09/25 Edité
Hidden Side
Merci à tous pour vos retours. Si j’ai réussi à vous touchez, alors pari remporté …
J'aime 04/09/25 Edité
Hidden Side
Merci Idaelle. Et oui, si une partenaire de joute venait à me contacter pour une collaboration textuelle, je me ferais une joie de faire briller plus fort son soleil intérieur.
J'aime 04/09/25 Edité
Idaelle
Rares sont les étoiles filantes, soyez vigilant, attentif, curieux et si vous fermez fort les yeux en dedans il est très possible que sa robe vienne illuminer vos cieux .
J'aime 04/09/25
Hidden Side
Je vais rester fidèle au poste, en haut de ma vigie, même si « l’essentiel est invisible pour les yeux »… sauf peut être pour les gens suffisamment curieux des autres.
J'aime 04/09/25 Edité
Idaelle
Hardi capitaine !!😉
J'aime 04/09/25
sylvie35
Le cerveau est le premier organe sexuel et les mots ont le don de le mettre dans tous ses états 1f642.png Bien stimulé, il se révèle être un très gros pervers (qui l'eût cru), mais qu'est-ce que c'est bon 1f602.png Peu d'hommes le comprennent, malheureusement (enfin, peu de femmes aussi...).
J'aime 05/09/25
Hidden Side
Au tout début, j’ai commencé à écrire pour « stimuler » celui de ma compagne, exclusivement - Antigravité, je l’ai écrit pour elle quand nous avons commencé à nous découvrir ces attraits D/s. Et puis, j’ai continué pour stimuler le mien, et ceux de mes lecteurs/trices… Quoi de plus beau que provoquer des émotions fortes chez l’autre, juste par les mots ? Je sais que nous nous comprenons, à ce sujet. 1f60a.png
J'aime 05/09/25
Laidy Sienne
Bonjour à vous Merci pour cette demande d'ami, que j'écarte. Apparemment, vous êtes actif sur le site, et que vous avez trouvé ses outils. Pour votre souhait de mentor, je suggère de le faire par le biais d'un post, ces messieurs-dames les Domina.nts pourront vous répondre sur la domination. Bien mieux que moi, soumise. Même si Nouméa est loin, il y a peut-être un groupe local sous l'onglet Groupes/Local. Bonne recherche !
J'aime 06/09/25
Hidden Side
Pas de soucis, Laidy Sienne. Merci de m’avoir répondu personnellement… Même si j’utilise quelques possibilités du site, j’en méconnais apparemment certains usages, en particulier sur le sujet précis des demandes d’amis (visiblement, ne pas mélanger les « genres » en fait partie en matière de mentorat). Comme disait l’autre, « continue de faire des erreurs, padawan, tu te rapproches de la verité ». 1f60c.png Pas de groupe local, non…
J'aime 06/09/25 Edité