AniMal
par le 24/09/25
198 vues

 C'était la cinquième fois qu'ils se voyaient. La première, ils avaient baisé dans une cathédrale, sous l'oeil interloqué d'un cardinal en peinture, entre le rétable et son tombeau, au nez et à la barbe des visiteurs. Elle était croyante, alors ça l'excitait plutôt cette situation. Ils avaient fait ça sur le carrelage glacé.

  La seconde fois, ça s'était passé contre une falaise sur un sentier de promenade. Ils furent surpris par un couple de randonneurs, qui, à leur façon de détourner le regard comme s'il n'y avait rien à voir, s'étaient sentis bien plus mal à l'aise que notre couple de baiseurs. Il est souvent embarrassant de pénétrer, sans l'avoir voulu, l'intimité des gens.
 
  La troisième et quatrième fois furent banales.

  Là, elle était dos au mur de sa véranda, face à lui. Le repas cuisait et répandait des senteurs d'huile d'olive, de cumin, de graines de sésame et d'aubergines. Ils venaient de boire l'apéro. Elle était très excitée, lui un peu moins. 

 

  « Frappe-moi. »


  Il l'incisa d'un regard aigu de métal noir. C'était une jolie fille. Quelques kilos en trop au niveau des cuisses et du cul, mais un visage très harmonieux, des cheveux très fins. Sans se retirer de ses beaux yeux lapis-lazuli, il leva son bras, paume ouverte, et laissa tomber une main ferme sur sa joue. Cinglant. Sonore. Sec. Dur. Elle eut le courage de ne pas baisser la tête et de rester droite, fière.

  Une deuxième gifle plus appuyée vint la récompenser. Puis un aller-retour.
 

  « Encore. »


  Une quatrième, aussi franche que les premières. Il n'avait pas peur de lui faire mal : elle voulait avoir mal. Sentir sa force brute exercée contre elle. Cette fois-ci son visage resta tourné du côté imprimé par la baffe. Il lui attrapa le menton et la mâchoire avec sa main gauche, pour la repositionner face à lui. Et cinq, et six. Ses jambes fléchirent un peu. Sa joue devenait rosacée.

  Il envoya sa main entre ses cuisses, saisir sa chatte. Trempée. Littéralement ruisselante. Lui aussi bandait ferme, maintenant.


  «Tourne-toi sale petite pute. »


  Elle s'exécuta. Il défit son pantalon pour en sortir sa queue qu'il enfonça en une seule fois dans le sexe ouvert et imbibé de sa sale petite pute. Il la baisa, fort et sans aucun ménagement.

  Le repas fut prêt. Ils s'assirent au-dehors, dans le petit jardin ombragé. C'était très bon, elle était bonne cuisinière. Le rosé aussi était sympa.

  La nuit tomba doucement dans un feulement de feuilles brassées par la brise. Après le dessert, qu'elle avait également préparé elle-même, ils rentrèrent dans la maison et prirent place sur le canapé. Il lui fit la lecture de quelques contes des frères Grimm.

6 personnes aiment ça.
Louvanima
C est léger et drôle. Très agréable à lire. Les jeux de mots, les associations et les frères Grimm à la fin 😂
J'aime 25/09/25
AniMal
Merci @Louvanima , ça fait plaisir vu que c'est mon premier post ici. En fait cette nouvelle est à part dans ma (vieille pour la plupart) production de ce type : elle est écrite à la troisième personne alors qu'obviously c'est du vécu à 100%, mais elle avait publiée sur un blog d'auteur où je n'avais pas envie d'assumer ce type de pratiques devant un lectorat pas du tout préparé. Son style en est donc un peu bizarre je trouve, un poil bancal à mon goût, mais j'ai fait comme j'ai pu.
J'aime 26/09/25 Edité
Hidden Side
Chouette texte, vif, nerveux, avec des images parfois surprenantes mais qui font mouche. Le croisement du banal et du singulier, qui produit un "choc de lecture" rafraichissant. Un instantanné de vie dans cette relation naissante qui est bien rendu je trouve par cette narration à la troisième personne. La forme très courte est bien exploitée, avec cette chute un peu absurde qui remet de la légèreté sur la fin. Bien joué !
J'aime 26/09/25
AniMal
Merci bien , quelle analyse sure ! La narration à la troisième reste un truc que j'aime moins, je préfère d'ordinaire être en pleine immersion, ça permet une plus grande "complicité" narrative avec le lecteur, là il faut être très subtile ("nos baiseurs"). Merci de noter la chute. Je crois qu'elle est réelle, de mémoire.
J'aime 26/09/25