par Abyme
le 23/11/14
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Une chanson que j'ai écrite en hindi (que j'ai appris) lorsque je vivais en Inde, pour ma compagne de l'époque, qui était restée en France, mais aussi par extension pour la femme en général.
(je précise que même si j'aime évoquer le concept de Dieu, pour certaines belles formules, je ne suis pas croyant)
MUJHE LE CHALO
Mujhe le chalo
(Emmène-moi)
Vahan, lahren ke us par
(Là-bas, au delà des vagues)
Mujhe le chalo
(Emmène-moi)
Upar, badalon ke us par
(Là-haut, au delà des nuages)
Mujhe le chalo
(Emmène-moi)
Dur, kshitij ke us par
(Loin, par delà l’horizon)
Andar, sachchai ke gahrai men
(En dedans, au profond de la vérité)
Mujhe Bhag-van ka tattva halke se chune do
(À travers toi, laisse-moi effleurer l’essence de Dieu)
(je précise que même si j'aime évoquer le concept de Dieu, pour certaines belles formules, je ne suis pas croyant)
MUJHE LE CHALO
Mujhe le chalo
(Emmène-moi)
Vahan, lahren ke us par
(Là-bas, au delà des vagues)
Mujhe le chalo
(Emmène-moi)
Upar, badalon ke us par
(Là-haut, au delà des nuages)
Mujhe le chalo
(Emmène-moi)
Dur, kshitij ke us par
(Loin, par delà l’horizon)
Andar, sachchai ke gahrai men
(En dedans, au profond de la vérité)
Mujhe Bhag-van ka tattva halke se chune do
(À travers toi, laisse-moi effleurer l’essence de Dieu)
Pièces jointes
https://soundcloud.com/filo-deva/mujhe-le-chalo
Composé par Vava, Mickael Alassimone & Filo Ecrit par Filo Interprété par Vava (flûte), Mickael Alassimone (guitare) & Filo (chant & percussions)
Posté dans: Art/Dessin/Poésie/Musique
Suggestion
Par : Abyme
Après le feu
cratère
lunaire
dont la béance
indécente
pulse encore
Et tu dors
sous mon toit
sous toi le lit
sous le lit le sol
sous le sol
la terre
et le feu
Cratère
lunaire
je t'aime indécente
je te veux
encore
mais tu dors
Sur toi
je m'immisce
je survole
je m'envole
dans l'éther
je brûle
Cratère
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Par : Abyme
Il y a trois ans, je répondais sur FB au défi de lister mes dix livres préférés. Avant tout, sélectionner seulement 10 livres parmi mes favoris, impossible... Ma première liste faisait le double et j'ai dû en sacrifier douloureusement, et j'arrive ici difficilement à 11 entrées, dont certaines débordent un peu (cycles) :
1) LE SINGE GRAMMAIRIEN de Octavio Paz (Skira/Flammarion)
Mon livre fétiche, une œuvre rare et précieuse, d'un immense poète, et illustrée. C'est de la prose, mais extrêmement poétique, frisant avec le surréalisme et la philosophie. Le livre est épuisé depuis longtemps, et je ne comprends pas qu'il ne soit pas réédité, même s'il est à classer dans des ouvrages trop intellectuels pour le commun, il est tout à fait à part dans l'œuvre de Paz et dans la prose poétique en général, à part dans le sens "au dessus".
2) LE LIVRE DE L'INTRANQUILLITÉ de Fernando Pessoa (Christian Bourgois)
De la prose, uniquement, jetée apparemment sur le papier dans un geste spontané, ça se sent, dans une fièvre de dire et de créer. Mais une prose essentiellement poétique, évidemment. Une révélation, au même titre — sinon plus — que Rimbaud dans l'incontournable "Saison en Enfer".
À lire aussi bien sûr "Les poèmes païens" et "Le gardeur de troupeaux".
Pessoa signifie "personne", il était l'auteur aux mille visages, a écrit sous une multitude de pseudos, dont trois au moins ont connu le succès indépendamment.
Cet auteur m'a toujours fasciné, un vrai "virtual pretender", un écorché vif de génie.
3) LE PENDULE DE FOUCAULT d'Umberto Eco (Grasset)
ECO était un érudit, un auteur subtil, intellectuel et passionné.
Certes, au début, ce roman impressionne un peu le lecteur moyen par son vocabulaire assez haut-perché littérairement et intellectuellement, mais ce n'est qu'au début.
Ensuite c'est de l'ésotérisme, du symbolisme, de l'aventure, du polar, du roman historique, du suspense, et plusieurs rebondissements vers la fin, qui remettent tout en cause. Écrit certainement avec délice et, pour ma part, lu avec délice.
Un de mes livres cultes.
4) LE CYCLE DE DUNE de Frank Herbert (Robert Laffont)
Bon, je triche puisque le cycle comporte 6 volumes.
Ceux qui me connaissent savent à quel point ce récit est pour moi un des meilleurs de science fiction. En effet, il combine une écriture intelligente et riche avec des références érudites, la psychologie, la spiritualité, la subtilité (énorme). Il s'agit ici d'une dystopie (contraire d'utopie), c'est à dire une histoire qui présente une société sous des hospices peu optimistes, mais tellement riches. Ce n'est même pas de la science-fiction pour moi, ça dépasse ce concept.
À noter que le cycle devait comporter sept volumes au lieu de six, mais qu'Herbert est mort avant d'avoir pu l'achever, au moment où sortait le malheureux film de David Lynch qui est une insulte ridicule à son œuvre.
Doublement hélas, le sort s'est acharné sur celle-ci en la personne de son fils, Brian Herbert, mauvais écrivaillon, qui a décidé de la prolonger en s'adjoignant les services d'un écrivain au kilomètre sans saveur, Kevin J. Anderson. Ce fut d'abord une trilogie de préquelles (action se situant avant) décevante tant au niveau de l'écriture que du fond, privilégiant l'action, comme dans des blockbusters du cinéma américain, puis d'une autre trilogie de préquelles de préquelles, encore plus catastrophique et bourrée d'incohérences par rapport au cycle, puis du fameux septième volume concluant le cycle (faisant revenir tous les premiers héros morts grâce au clonage, hum, puis introduisant un personnage créé par eux pour les préquelles, double-hum), puis d'un recueil de textes courts mélangés à un passage inédit de la plume de Frank Herbert, et maintenant ils s'attaquent à écrire des volumes s'insérant entre les volumes du cycle, comme si ça ne suffisait pas (il faut dire que ça marche, alors pourquoi s'en priver).
L'œuvre d'Herbert père se retrouve donc noyée sous le flot de cette logorrhée de seconde zone, et les jeunes lecteurs ne peuvent pas éviter de passer par leurs livres s'ils décident de tout lire dans l'ordre chronologique désormais présenté. J'en suis révolté, comme la plupart des amateurs d'Herbert.
Les autres livres de Frank Herbert sont bons également, comme La Mort Blanche par exemple, mais Dune restera son chef d'œuvre.
5) HISTOIRES EXTRAORDINAIRES, NOUVELLES HISTOIRES EXTRAORDINAIRES et POÈMES de Edgar Allan Poe
C'est par ces livres et cet auteur que j'en suis vraiment venu à envisager sérieusement d'écrire. L'art de l'étrange, de la narration ciselée, de l'écriture sachant aller à l'essentiel tout en gardant le souci du détail, de l'inventivité (inspirateur de Conan Doyle pour Sherlock Holmes, quand même), du romantisme, de la noirceur de l'âme... Tout m'a séduit dans Poe, le poète maudit par excellence, mon maître !
6) LE CYCLE DE LA TOUR SOMBRE de Stephen King (Albin Michel)
Cycle de 7 volumes (hé hé).
J'aurais pu citer d'autres livres de lui, car je les ai tous lus et j'en ai préféré certains, même si d'autres m'ont déçu, mais le Cycle a la particularité d'être improvisé pour les quatre premiers volumes, et particulièrement bien ficelé pour les trois derniers. On y retrouve plein de références à plusieurs de ses autres romans, ce qui donne une cohérence rare à toute son œuvre. Il s'agit là d'une épopée, épique, symbolique et fantastique, bourrée d'inventivité, de suspense et de sensibilité.
7) SOIE de Alessandro Baricco (Folio)
Encore un auteur latin après le trio de tête, (et encore j'ai dû sacrifier Alejandro Jodorowsky de ma liste) moi qui pourtant ne suis pas sensible aux cultures latines en général... Un petit livre, mais fort riche, qui s'intéresse au Japon dans ses aspects les plus délicats. Il est au roman ce que le haïku est à la poésie. J'ai envie de conseiller du même auteur le roman OCÉANS MER.
8) LE FEU DU DEDANS de Carlos Castaneda (Témoins Gallimard)
Le septième des neuf volumes retraçant l'expérience initiatique de cet auteur tour à tour adulé et dénigré. Ce volume est mon préféré, d'abord parce qu'il est celui par lequel j'ai commencé à dévorer le cycle (que j'ai repris dans l'ordre après), ensuite parce qu'y est révélé le principe majeur par lequel tout le reste fonctionne.
En bref, c'est le parcours d'un étudiant thésard de Los Angeles s'intéressant aux sorciers indiens qui va suivre les enseignements secrets lui permettant de devenir un shaman héritier des connaissances des "grands anciens" toltèques.
Certains détracteurs prétendent qu'il a tout inventé. Si c'est le cas, c'est un écrivain parmi les plus géniaux et inventifs de sa génération ; si tout est vrai, c'est l'expérience spirituelle la plus importante du siècle !
9) LE CHAOS ET L'HARMONIE (La fabrication du réel) de Trinh Xuan Thuan (Folio)
LE livre à lire si on s'intéresse à l'univers et comment il fonctionne : astro-physique, espace-temps, big bang, infini, étoiles, trous noir, mécanique quantique, infiniment petit... Tout y est expliqué et vulgarisé simplement, passionnément, reléguant Hubert Reeves au rang d'"astro-physicien pour la télé". En plus, Thuan termine par la dimension spirituelle, remettant tout en place en témoignant de ses propres questionnements et de sa foi.
10) ISHMAEL suivi de PROFESSEUR CHERCHE ELEVE AYANT DESIR DE SAUVER LE MONDE de Daniel Quinn (J'ai lu)
Ces deux petits livres m'ont permis de mettre des mots sur des idées que j'avais déjà sur l'évolution de l'humanité entre la période où l'homme vivait en harmonie avec la nature & les autres espèces et la période où il a commencé à les dominer et les détruire, y compris sa propre planète.
Ses théories, plus que probables, sont présentées sous forme de dialogues propres à la maïeutique, entre un gorille télépathe et le narrateur, ce qui est symboliquement astucieux. Il semble que ces ouvrages soient hélas épuisés, et c'est bien dommage.
Mais évidemment ça remet tellement en question la bienséance et la pertinence de notre civilisation de plus en plus libéralo-mondialiste que certaines instances ont peut-être préféré ne pas permettre sa réédition.
11) LA REVOLUTION DU SILENCE de Krishnamurti (Stock+plus)
Là encore, révélation : j'ai découvert avec surprise et satisfaction toutes mes théories personnelles spirituelles et philosophiques, mais déjà exposées de façon claire et développées comme je n'aurais jamais pu le faire, par un penseur reconnu et adulé en son temps. Son nom hindou peut laisser croire qu'il s'agit d'un gourou de plus, prônant une pensée religieuse hindoue, bouddhiste ou autre, mais pas du tout au contraire : Krishnamurti est un agnostique éclairé et redéfinit certaines grandes notions comme l'introspection, la liberté, la méditation, la vie en société, la religion (justement), le paraître, la sagesse, etc sous forme de dialogues ou d'extraits de conférences.
J'ai choisi ce titre car c'est le premier ouvrage que j'ai lu de lui, mais ils sont tous aussi riches et intéressants.
Je ne peux m'empêcher d'au moins citer LA MAISON DES FEUILLES de Mark Z. Danielewsky, LA MEMOIRE DOUBLE de Igor et Grishka Bogdanov, LE SOUFFLE DU MONDE de Yves Simon, L'ÉCHELLE DES ANGES de Alejandro Jodorowsky, NEIGE de Maxence Fermine, LES PILIERS DE LA TERRE de Ken Follett, LA JEUNE FILLE ET SON FOU de Marcel Moreau, STANCES À SOPHIE de Christiane Rochefort, et et... je vais arrêter, c'est bon.
Filo
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Par : KAPA🅒•••🔺rt
Dead Seagull est une artiste numérique polonaise dont le travail se distingue par ses illustrations étranges et dérangeantes, repoussant les limites du surréel. Son art se fait souvent des plus insolites, parfois perturbant, tout en figurant la beauté féminine. Elle réussit à marier des sujets délicats avec une touche de macabre, créant ainsi un contraste saisissant qui définit son style unique.
L'univers de Dead Seagull est caractérisé par une ambiance souvent sombre, parfois teintée d'érotisme, qui invite à la réflexion sur la dualité de la beauté et de l'obscurité. Cette dualité est au cœur de son œuvre, explorant les profondeurs de l'âme humaine à travers un prisme à la fois fascinant et inquiétant. Les thèmes abordés sont variés mais s'articulent principalement autour de l'exploration de l'identité, de la solitude, et de la complexité des émotions humaines, le tout enveloppé dans une esthétique visuellement originale.
Les œuvres de Dead Seagull ont acquis une certaine reconnaissance, étant exposées dans des lieux emblématiques à travers le monde. De Times Square à New York, en passant par le carrefour de Shibuya à Tokyo, jusqu'aux espaces prestigieux de Art Basel, ses créations interpellent et fascinent.
Les créations de Dead Seagull se distingue non seulement par son contenu thématique riche et parfois provocateur mais aussi par son excellence technique. Utilisant les outils numériques avec une maîtrise exceptionnelle, elle donne vie à ses visions de manière à ce que chaque pièce soit à la fois une exploration de nouveaux territoires artistiques et un hommage à la tradition esthétique qu'elle contribue à réinventer.
En conclusion, Dead Seagull est une figure montante de l'art numérique contemporain. Son œuvre, à la fois belle et troublante, continue de captiver et de provoquer. Son talent unique pour fusionner l'érotisme avec des éléments sombres et surréalistes fait d'elle une voix incontournable dans le dialogue artistique moderne, défiant nos perceptions et nous invitant à regarder au-delà du voile du visible.
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Par : Abyme
À cœur et à cris
nos corps se mêlent et se courbent
échines cabrées
mon mâle refrain
te tord et aura raison
de ton défi feint
Semi-plénitudes
mélangées échevelées
frêle infinitude
Jaillit la substance
en un râle incontinent
l'oubli récompense
tu ris et tu pleures
appelle la lune à témoin
de ton impudeur
Quel sera le prix
de ce fruit cueilli encore
à l'incandescence ?
Filo
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Par : Thutale
Pour bien se casser la tête sur la scansion
(indice : il y a des failles et des libertés)
Exercice de simple provocation - (Sans le mot coupable)
(extrait)
Je viendrai à vous nue, le corps cerclé de chaîne
Cliquetante. J'aurai la peau d'une blancheur
Eclatante, l'âme ravie, le feu à l'aine :
Charmante. Vous me voudrez pour amante sur l'heure
Je vous adjurerai de ne point me faire mal
De laisser là vos mœurs barbares. Sans botter
Mes fesses tendres. "Aussi vrai que je suis mâle !"
Tombant agenouillé, vous poursuivrez : "Beauté,
Beauté des cieux qui virent notre rencontre !
Belle enfant, mais je ne puis y songer sans honte
Mes mains tremblant vers vous ne veulent que bercer
Ma langue laper, mon membre vous ravir, et...
oui... des paroles douces couleront de mes lèvres.
Je tresserai pour vous des couronnes de fleurs,
Vous donnerai le bain, vous masserai des heures
Et vous ferai connaître les plus brûlantes fièvres."
(Thutale, in L'Ecriture n'est rien qu'un exutoire de la libido)
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Par : Orion ☀️ ☯️
Si tu n'avances pas, tu tombes.
Qui donc peut bien l'arrêter
cette maudite destinée ?
Je ne vous ai pas oubliée,
et vous allez valser
bien loin ma sombre Circé.
Si tu n'avances pas, tu tombes.
Suis-moi ou pas, tu verras
ce qui t'arriveras.
Tu seras loin de moi,
et ce sera ton choix.
Si tu n'avances pas, tu tombes.
Tu tombes.
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Par : #
Le pauvre garçon, triste et sans espoir
racontait ses malheurs, auprès
d'un voisin de comptoir
sur qui il s'épanchait :
"J'ai beau avoir envie
de batifoler un peu,
toutes les donzelles me fuient
et me laissent malheureux."
Son pote de beuverie,
ému par ce triste constat
lui proposa alors, fissa
de voir du pays.
"Crois-tu, en ton for intérieur
que le fait de voyager loin,
me sortira de tout ce foin
et suffira à mon bonheur ?"
"Bien sûr, crois-moi sur parole !
il te faut aller en Autriche
si tu veux avoir du bol
et tâter de la belle miche."
Intrigué, le godelureau demanda
pourquoi il lui fallait ainsi
tenter sa chance au radada
si loin de chez lui.
"Aies confiance, tu n'as qu'à y aller,
les donzelles viendront à toi
et pas une n'osera détaler,
car c'est bien connu : "à Vienne, queue pourra !"
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Par : Méridienne d'un soir
"Un jour je m'élancerai avec les proverbes des oiseaux, tard dans l'année, quand leur cœur, grain de grêle, est blanc. Einst flieg ich auf mit der Laubvögel Sprüche im späten Jahr, wenn ihr Herz, ein Hagelkorn, weiss ist. Le lac. Englouties les rives. Sous le nuage la grue. Miroitements blancs, les millénaires des peuples bergers. Avec le vent j’ai gravi le mont. C’est ici que je vivrai. Chasseur j’étais, mais l’herbe m’a retenu". Johannes Bobrowski (1917-1965) a longtemps semblé chanter seul sur sa steppe, lui l’allemand de l’Est, près des frontières baltiques. Pourtant certains d’entre nous avaient reçu en plein cœur, il y a bien longtemps, son roman "Le moulin de Levine", mais la plus belle part de son œuvre, ses recueils de poésie, n’étaient accessibles qu’en allemand. Puis enfin des traductions et la parution de l’anthologie "Ce qui vit encore", nous permettent d’accéder à ce poète considérable et secret. Il est temps de lui faire grande place parmi nous. Ses mots sont autant d’invocations à son enfance, aux herbes, au lac, et au fleuve. Imperméable au réalisme socialiste de la RDA, en résonance avec le dialogue avec la nature, le jadis du monde, Johannes Bobrowski dit le caché des choses. Laconique, il mélange une sorte de pensée magique à une langue moderne, elliptique. Sa poésie semble granitique, immédiate, fruit d’un long dialogue avec le réel, commencé depuis des temps immémoriaux. Il sanctifie presque "la pure présence des choses". Et donc au travers de son langage en éclats, Johannes Bobrowski approche au plus près bien des mystères, bien des fantômes reviennent dans une mémoire vacillante, dégarnie. Les lieux, les gens, les espaces, et les peuples, tout s’entrecroise chez lui. "Nuit, longtemps ramifiée en silence, temps, fuyant, amer, ainsi devenu de vers en vers: enfance. C’est là que j'ai aimé le loriot". Il semblait fait de noir et de peu de lumière, de chamanisme envers les forces obscures des arbres, des fleuves, des ombres. Son monde était celui de l’Europe de l’Est. Cet écrivain protestant, hanté par l’éthique et le remords n’était pas un écrivain réaliste. Et quand il évoque le sort des tziganes et des juifs, ce n’est que par des allusions déchirantes. Loin des réalités politiques de l’Allemagne de l’Est, il trouvait refuge dans la poésie et les romans, et surtout au sein de ses immenses forêts obscures qui cheminaient alors sans cesse dans sa tête. "Enseigne-moi la parole, herbe, enseigne-moi à être mort et à entendre, longuement, et à parler, enseigne-moi, pierre, à demeurer, eau, ne te soucie pas, ni toi, vent, de moi. Sur l’ample versant, sur la prairie, les clôtures, sur les poteaux, j’étais le vent et l’interminable parole, en bas, du fleuve, je suis venu avec des mains de roseau, j’étais, sans bruit, étendu dans l’herbe, la tempe ouverte, les grillons me laçaient les cheveux". Il vivait dans son monde imaginaire, là où la cruauté des contemporains et de l’univers nazi qu’il avait subi, ne pouvait l’atteindre. Mort très jeune à quarante-huit ans, il semblait reclus, silencieux, publiant très peu. Mais il aura, à mi-voix, hurlé à l’immense. Dans ses mots il y a de l’incantatoire, de l’invocation, de la prière païenne. Aussi les poèmes de Bobrowski sont parfois identiques et répétitifs, comme des formules magiques, ou des pans hantés de mémoire. Sorte d’appels envers sa Lituanie rêvée, des steppes entrevues, des loups et des vallées rencontrés. Ses mots sont forgés par son expérience et également par son vaste imaginaire entre monde magique et monde protestant. Sa conscience historique se mélange avec sa façon d’appréhender le monde au travers de sensations immédiates. Comme un grenier de mémoire des allemands de l’après-guerre, de leurs victimes, il est l’écrivain lyrique de l’Europe de l’Est. Celui qui se savait étranger, donc proche de tous les étrangers. Celui qui fut étranger dans sa propre patrie sous le joug communiste. "Je ne suis pas ici. Je cherche un lieu, pas plus large qu’une tombe, le petit mont au-dessus des prairies. De là je peux la voir, la rivière". Ses mots sont un effort de reconstruction des mémoires effacées, de ces temps où les polonais, lituaniens, russes et les juifs avaient vécu dans une précaire harmonie, excepté les pogroms sanglants. En un temps où les nationalismes étaient tapis sous la cendre. Il est un poète profondément humaniste, pour qui la vérité est fondamentale. Johannes Bobrowski est profondément un homme de l’Est et sa vie ne peut se comprendre que si le souffle du vent sur les arbres résonne en vous, si les oiseaux vous parlent, si les nuages de neige vous sont un manteau fraternel, si vous vous souvenez des ruines, de tous les massacres. "Quelqu’un, toujours, il m’accueille, il a volé au-dessus des vents, il a écouté la parole dans le sable des rives, où le froid brûle, sur ton œil s’est déposé le givre, la muette glace d’une fleur, une larme en plein midi". Sa vie se place face à l’éphémère, dans la crainte de la fin des temps qu’il a approchée pendant la guerre. Sa vie fut un passage discret, attentif aux êtres et aux choses, écrasée par le poids de l’Histoire. Il est né le neuf avril 1917 à Tilsit, en Prusse Orientale, très proche du monde baltique qui va le fasciner. Il est le fils d’un cheminot et sa mère est fille d’un fondeur de cloches. Ses ascendants paternels et maternels sont tous implantés depuis longtemps dans cette région qui se situe entre Vistule et Niémen, ils sont protestants. Il fait ses études à Meml (Niémen), et Königsberg, et séjourne souvent en Lituanie chez ses grands-parents pendant son enfance. Il passe ses vacances sur les rives du Niémen où il rencontre des tziganes et des marchands ambulants juifs venant de l’intérieur de la Lituanie, et qu’il célébrera plus tard. Membre d’une communauté protestante dès 1930, qui deviendra alors un mouvement d’opposition chrétienne au nazisme, il s’initie aux lectures bibliques. Il étudie l’orgue et l’harmonie, et la musique baroque. En 1937 ses parents s’installent à Berlin. Il est mobilisé de 1939 à 1945 dans l’armée allemande et il est envoyé sur le front polonais, puis sur le front russe, et il côtoie l’horreur et l’inhumanité des nazis. En 1942 il est envoyé sur le lac Ilmen, près de Novgorod en Russie. Il en gardera toute sa vie un profond souvenir et attachement. Il commence alors à écrire des poèmes. Ses études d’histoire commencées en 1941-1942 sont interrompues et il retourne auprès du lac Ilmen. En 1943 lors d’une permission il peut épouser Johanna Buddrus. Il est fait prisonnier sur le front russe et va travailler au fond des mines de charbon de Donetsk pendant quatre ans. Il survit et est libéré fin 1949, car allemand de l’Est, il pourrait contribuer à l’édification du futur paradis communiste. Donc près de douze ans de sa vie, si courte, auront été ainsi balafrés par la guerre. Il s’installe à Berlin-Est en 1949. Il gagne alors sa vie comme lecteur et en 1951 il fait publier son premier recueil de poèmes "Le temps sarmate". En 1962 il obtient le prix envié du "groupe 47", celui que recevra aussi Ilse Aichinger. En 1964 paraît son chef-d’œuvre "Le moulin à Levine", hommage à son grand-père et livre inoubliable. Il est mort à Berlin Est le deux septembre 1965 d’une péritonite mal soignée, juste au moment où il commençait alors à être reconnu comme l’un des plus importants poètes de langue allemande de l’après-guerre. Rien de marquant dans sa vie, à part la plaie de la guerre au sein de la Wehrmacht. "Il m’a entendu. Je n’ai pas vu le pêcheur qui abaissait sa ligne, les femmes lavaient le linge depuis la barque, quand par le chemin de halage est venu l’autre avec ses chevaux, dans la fumée, et que par-dessus les clôtures passait le chant de deux appels, un qui sonnait clair et profonde la réponse, mais le soir elle s’est prise dans le vent". Mais il dégage alors une intériorité, une attention tendre et nostalgique vers aussi bien les humains que les arbres, que l’on retrouve dans ses écrits. Les mots de Johannes Bobrowski ont un éclat élémentaire, une clarté énigmatique et ils résonnent souvent comme un "tintement de grelots". La lumière se tient près de la vaste obscurité et une mémoire interminable semble remonter du seau de ses poèmes. Les tziganes déportés, les juifs massacrés, les pays dévastés, passent au milieu des fleuves et des forêts. Un appel des paysages de la Baltique, des longs chemins de glaise et de souvenirs, sont posés sur ses mots comme sur la tempe du poème. Et l’étranger, que nous serons tous un jour, est celui qui a vu sombrer le monde, celui vers qui porter son amour pour le sauver, pour nous sauver, ne serait-ce qu’un instant. Johannes Bobrowski est hanté par la nature de son enfance et il l’arpente avec "le chant des grillons dans les cheveux", des lumières dans ses vers. Le crépuscule est toujours aux portes, adossé aux clôtures, descendant de la montagne. Et ce crépuscule est celui des revenants. Souvenirs de la guerre, de son emprisonnement en URSS, de son emprisonnement moral dans l'Allemagne de l’Est communiste et totalitaire. Pour échapper à cela, il procède à une sorte de pensée magique dans ses mots. Quand il invoque l’oiseau, il est oiseau, quand il parle au fleuve, celui-ci lui répond. Il est rêves passant sur les plaines quand le vent se rappelle à lui. Profondément homme de l'Est, il vit du souffle des forêts, du feu et de la neige emmêlés. À ce stade de la fusion avec la nature, les mots n’ont plus cours, seule reste alors cette élégiaque tristesse qu’il porte à jamais en lui, et cette douleur de savoir qu’une goutte d’humanité, de tendresse l’aurait sauvé. Mais la tristesse étant inhabitable passent alors dans ses mots des éclats de tendresse: "Sur ta tempe je veux vivre ce peu de temps, sans bruit laissant errer mon sang au travers de ton cœur". "Ce que nous entendions: les crapauds, sombre, le vent montait sur la rive de roseaux, j’avais l’âge d’une fumée, entre matin et soir, roseau le matin, crapaud le soir, midi la route droite, l’arbre rassemble à son pied l’ombre". Lui le taciturne, complice du vol des oiseaux, avance sans parler au milieu de la création, brûlant, cherchant un peu d’eau dans les mots. Lui mort si jeune se sera demandé quel était son véritable nom ici-bas, et pour combien de temps il errerait à la lisière des humains et des forêts. Ses mots sont comme du sang qui murmure. Il est le poète de toutes les réminiscences, et viennent et reviennent ses amis proches: les bouleaux, les forêts, les plaines, le fleuve, les pierres, la lune, la neige, le vent et surtout la nuit. Dans ses poèmes il rend aussi hommage aux écrivains en qui il se reconnaît: Villon, Joseph Conrad, Dylan Thomas, Else Lasker-Schüler, Gertrud Kolmar, Hölderlin, Brentano, Mickiewicz, Klopstock surtout. Sa poésie est de forme classique, nulle révolution de langage, des mots souvent elliptiques qui se cognent les uns contre les autres, des images liées à la perte. La langue de Bobrowski est tout simplement une langue essentielle. Une langue sauvage aussi, portée par une pensée sauvage. Car Bobrowski est aussi un poète de la perte, perte de sa patrie, perte de ses espérances, et il s’enveloppe dans une sphère de tristesse et de mélancolie. Mais nulle froideur, nulle désolation, ses mots sont translucides, mais abrupts, rugueux souvent. La vie immédiate exige ainsi des mots immédiats. Et l’intercession des choses. L’herbe et la pierre lui apprennent à parler, car il leur parle aussi. Et le poète s’en échappe un feu, et vient la consolation de la neige. On voit donc qu’il fut à tous égards un homme des marges et des confins, ce qu’atteste son roman "Le moulin de Lévine". Né en Prusse-Orientale, longtemps assigné à un espace russophone, puis citoyen d’un État et d’une ville marqués en leur essence même par la division. Je rappellerai que ma présentation se termine par le mot "orée". "Devant la montagne, un vol d’oiseaux venait vers nous, blanche, la maison, avec la route s’approchait la forêt et se retirait, autour du marais courait le jour, un serpent, ruissellements à travers l’herbe. J’ai vu le marbre, une table sous les hêtres, nous sommes passés auprès, les chevaux s’effarouchaient, un coup a atteint la pierre, on en parle, on se montre la marque". L’essentiel de son œuvre proprement poétique a été publié, en présentation bilingue, par les éditions Atelier La Feugraie, dans des traductions de Jean-Claude Schneider. On goûte ses proses, et dans ses proses, on s'attache au roman intitulé "Le moulin de Lévine", ainsi qu’à un certain nombre de "récits" très brefs ("Erzählungen"), qui ne sont d’ailleurs pas proprement narratifs. On est d’emblée frappé par une sorte de polarité dans son style, lequel semble paradoxalement unir deux caractéristiques qui pourraient être alors parfaitement contradictoires, et que l'on pourrait qualifier d’"ellipse" et de "radotage". Le roman se situe d’emblée dans une sorte d’abyme, où l’auteur s’interroge sur le processus d’écriture, sur la question du "comment et par où commencer". Et assez rapidement vient sous sa plume. "Donc la première phrase". Quatre pages plus loin on pourra lire. "C’est donc là la deuxième phrase". Le mot "Satz" présente bien des sens, qui peuvent se rendre en français par "phrase", mais aussi par "proposition", par "thèse". Il peut encore désigner un mouvement dans une œuvre musicale, divers types de séries, un set au tennis, le mot anglais set n’étant d’ailleurs jamais que la version anglo-saxonne de Satz. Or, la difficulté, le charme aussi de la lecture tiennent à ceci. Que chaque Satz est en fait une scène, un tableau. Mais que Bobrowski se garde bien de les relier expressément entre eux. Il s’agit de sortes de flashs successifs, d’ouvertures de diaphragme discontinues, en pointillé. À charge pour le lecteur de suppléer alors, d’imaginer et reconstituer les maillons manquants, ce qui n’est pas dans chaque cas une tâche aisée. Le style de Bobrowski est volontiers bavard. Il se présente plus exactement comme quelqu’un qui cherche ses mots, hésite, trébuche, tâtonne, se rectifie, retouche sans cesse l’affirmation précédente, reprend pour apporter une infime modification. "Mais la forêt s’ouvre en bas aux prairies et aux champs, une route va, toute droite, l’arbre a abattu l’ombre à son pied, et contre la montagne vient s’allonger, respirant les brises, avec les trains de bois, et la voile le soir, l'aveugle, le fleuve". D’où cette impression de "radotage", ou de "ravaudage", mais qui est l’une des séductions de sa manière. Il y aurait peut-être là comme la transcription directe d’une oralité, celle d’un vieux conteur au coin du feu qui nous fait assister à ses improvisations, qui nous prend à témoin du surgissement non apprêté de sa parole. Bobrowski réussit ce tour de force de promouvoir le non-dit par le bavardage et du sein même du bavardage. On pourrait même soutenir qu’il y a peu de textes où le non-dit, le latent soit à ce point insistant, jusqu’à devenir explosif, où le pouvoir de suggestion indirecte soit plus puissant. En littérature, il n'y a pas de nom pour cette admirable figure de style inversée, qui flirte peut-être avec l’antiphrase. Bobrowski l’a tout simplement inventée. Parler à la fois pour ne rien dire, et pour dire tant. La traduction trahit toujours Bobrowski, car, même s’il n’est pas toujours facile à lire, sa syntaxe et son lexique sont à tout instant d’une simplicité absolue, dictés par un désir de retour à l’élémentaire, ou par un effort pour en sortir. Mais c’est pour lui la même chose. Il use sans cesse de ces petits mots, adverbes, prépositions, particules, souvent mono- ou dissyllabiques, dont seul l’allemand a le secret, et qui lui permettent. Le français, alourdit toujours, délaie, il intellectualise aussi. L’écriture de Bobrowski est discontinue. Manifeste dans "Le moulin de Lévine", elle se monnaie autrement dans ce que sont des proses brèves. Après tout, le roman pourrait s’appréhender comme une rhapsodie de proses brèves. La frontière entre le silence et la parole, l’affleurement du verbe hors du silence sont l’un des thèmes de prédilection de tout poète. Toutes raisons de considérer Johannes Bobrowski comme de part en part poète, jusques et y compris dans sa prose. Lisière ténue entre silence et parole. "Lourd, je m’agrandis par le bas, j’étale des racines dans le sol, les eaux de la terre me rencontrent, montent, je goûte à l’amertume, tu es sans fin, un oiseau pour les airs, léger de plus en plus dans la lumière, seule ma peur encore te retient dans le vent terrestre". "Moise Trumpeter est assis sur le tabouret dans le coin de la boutique. La boutique est petite, et elle est vide. Sans doute parce que le soleil, qui y entre toujours, a besoin de place, et la lune aussi. Elle aussi entre toujours quand elle passe. La lune donc aussi. Elle est entrée, la lune, par la porte, la sonnette ne s’est agitée qu’une fois, et seulement tout bas, cependant peut-être pas du tout parce que la lune est entrée, mais parce que les petites souris courent et dansent de-ci de-là sur les minces lames du parquet. La lune est donc venue, et Moise a dit bonsoir, Lune, et maintenant ils regardent tous deux. Mais chère Lune, dit Moise, il s’en faut de beaucoup que ce soit tout, voici qu’elles ont encore, comme ça, un petit corps, et tout ce qu’il y a dedans. Mais peut-être que, ça, tu ne peux pas le comprendre, et en plus, il n’est pas du tout vrai que ça change chaque jour, au contraire, c’est toujours exactement la même chose, et c’est justement ça, je crois, qui est si étonnant. La vérité sera plutôt que c’est toi qui changes chaque jour, bien que tu passes toujours par la même porte et qu’il fasse toujours sombre, avant que tu aies pris place ici. Mais maintenant, tiens-toi coite, et fais bien attention. Lorsque nous sortîmes de la forêt, le silence se fit. Derrière nous dans la forêt, les oiseaux continuaient à chanter, à coup sûr, mais ici, en rase campagne, le silence régnait. La forêt serrait ses chansons, pour qu’elles ne s’envolassent point dans les champs. Les arbres tendaient par devant leur feuillage comme un manteau tressé de mille fois mille feuilles, les chansons y étaient cachées, préservées comme quelque chose de précieux. Ici, dans les champs, c’était le silence. Voilà que le coucou s’était mis à crier, de manière lointaine, mais nette et tout à fait régulière, et il avait déjà une bonne avance lorsque nous nous avisâmes de compter ses cris au fur et à mesure. C’est ainsi que nous commençâmes simplement à dix-sept, et puis continuâmes". Dix-huit, dix-neuf, vingt, vingt-et-un, quarante-huit. Que devions-nous attendre pendant soixante-sept ans ? Comme le dit l’adage. Peut-être d’être devenus adultes ? Lire les vers de Johannes Bobrowski, c'est ouvrir son esprit et sa respiration aux plaines de l'Europe de l'est, de la Lituanie, de la Pologne, aux grands hivers, aux oiseaux et aux fleuves. Si la poésie contemporaine s'est éloignée peu à peu de la pure nature libre, celle du grand poète allemand, mort en septembre 1965, lui est restée profondément fidèle. Bibliographie et références: - Laurent Cassagnau, "Les Pianos de Lituanie" - Véronique Donnât, "Noir et peu de lumière" - Ralph Dutli, "Ce qui vit encore" - Luc de Goustines, "Le Moulin à Lévine" - Maryse Jacob, "La poésie de Bobrowski" - Antoine Jaccottet, "Johannes Bobrowski" - Fernand Cambon, "Johannes Bobrowski" - Gil Pressnitzer, "Johannes Bobrowski" - Jean-Claude Schneider, "Signes du temps" - Arnaud Villani, "Johannes Bobrowski" - Klaus Wagenbach, "La poésie de Bobrowski" - Ernst Wiechert, "L'élève Bobrowski" Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : Abyme
En 2001, à peine rentré d'Inde, le directeur d'un festival (Free Tibet) me contactait pour me demander si mon groupe (Santal) et moi acceptions de venir jouer en tête d'affiche un samedi soir au théâtre du Minotaure à Béziers, deux semaines après. Evidemment j'ai accepté, mais après 6 mois en Inde, la reprise fut dure.
Nous commençâmes les répétitions aussitôt, avec l'intention d'étoffer notre répertoire de nouveaux morceaux.
Le second guitariste, Mickael, me proposa une suite de notes qui pouvait former un thème intéressant, et en même pas une heure j'en ai fait cette chanson qui ensuite fut une des plus appréciées par notre public, et qui donna son nom à notre album.
Le principe de départ était de tourner autour du thème à la flûte en introduction, de le suggérer peu à peu, en l'effleurant subtilement de plus en plus, comme pour des préliminaires amoureux, puis de présenter enfin ce thème à la guitare, et commencer le chant seulement ensuite, après presque 3 mn d'intro.
Je commençais à chanter avec ma voix grave, puis en deuxième partie je passais en aigu, puis un solo de guitare ouvert à l'improvisation, et enfin un dernier refrain. Le rythme était assuré par Vincent (le flûtiste), qui maîtrise les tablas indiens. La basse assurée par Hervé est fretless, c'est à dire sans les frettes, ce qui lui donne un son rappelant la contrebasse.
La version que je propose ici est celle, live, que nous avons interprétée et enregistrée lors de ce concert à Béziers, qui fut mémorable pour le groupe, non seulement car le théâtre était comble, mais aussi car après plus de 6 mois, ces retrouvailles musicales sur scène nous avait galvanisés en une fusion rarement retrouvée ensuite.
MUSE
Wandering souls
Broken hearts
Forsaken kings and queens
Cryin’ child
Lonely joker
Misunderstood poet
Tired star
Lost melody
Forgotten tender words
Emptiness
In a creator’s mind
Just a blank sheet of paper
(refrain)
They all need a fairy, they all need a muse
Whisperin’ how all should be, untieing the noose
They all need a fairy, they all need a muse
False devout
Shallow mystic
Fanatic gathering
Faithless friends
Slayers and robbers
Slaves to evil temptations
(refrain)
They all need a fairy, they all need a muse
Whisperin’ how all should be, untieing the noose
They all need a fairy, they all need a muse.
(traduction) :
Les âmes errantes
Les coeurs brisés
Les rois et les reines déchus
L'enfant qui pleure
Le clown solitaire
Le poète incompris
La star fatiguée
La mélodie perdue
Les mots tendres oubliés
Le vide
Dans la tête d'un créateur
Juste une feuille blanche
Ils ont tous besoin d'une fée, tous besoin d'une muse
Qui leur murmurent comment tout devrait être, déliant les nœuds
Ils ont tous besoin d'une fée, tous besoin d'une muse
Les faux dévots
Les mystiques charlatans
Les rassemblements fanatiques
Les amis infidèles
Les brigands et les voleurs
Les esclaves des mauvaises tentations
Ils ont tous besoin d'une fée, tous besoin d'une muse
Qui leur murmurent comment tout devrait être, déliant les nœuds
Ils ont tous besoin d'une fée, tous besoin d'une muse.
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