par Abyme
le 24/05/15
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JOUR 3
Littérature
« Caresses-moi la queue », me dis-tu, alors que nos paroles échangent leurs premiers battements de paupières.
Que tu n'hésites pas à me dire ce que tu attends de moi, en toute franchise, me rassure et m'encourage, quelque part.
J'aime que tu profites de ma présence à tes côtés pour ne te refuser aucun des plaisirs qui te prennent.
Je laisse courir mes mains sur ton torse, sur ton ventre, en joie d'être investie d'une mission qui m'honore, dès ce petit matin.
Je prend le temps de te faire languir, mes doigts t'effleurent la peau et remontent doucement l'intérieur de tes cuisses, qui s'ouvrent imperceptiblement, comme les ailes d'un papillon. Mes mains s'insinuent sous ton sexe qui se tend, glissent au creux de tes hanches, reviennent, repartent, mes lèvres embrassent ton ventre, tes tétons, puis ton gland qui cherche sa mise à nu.
Et là je te branle, délicatement, à l'affût des gestes magiques qui te saisissent soudain, et que tu savoures, sans équivoque possible.
Je te branle et mes lèvres viennent baiser ton sexe, qui s'échaude et s'impatiente.
« J'espère que tu mouilles bien, parce que dans trois minutes je te prends ».
Merci pour ta prévenance, mais je sens qu'il n'y a pas de souci à se faire de ce côté-là, et te caresser m'éveille à la conscience que ce désir que j'attise en toi sera à la mesure de la véhémence avec laquelle je serai prise, dans trois minutes.
Si courtes et tellement longues.
Je te branle de plus belle, et tu craques, soudain, me retournes sur le lit, attires vers toi d'un geste franc mes cuisses ouvertes, et me pénètres, impétueux.
J'atteins un orgasme réellement libérateur, car je sens qu'enfin il y a quelque chose qui se débloque en moi. Toute mon appréhension de la veille s'est évaporée ce matin, mon étoile est là à présent, pour m'accompagner, sereine et bien au dessus de toutes mes déraisons. Tu jouis à ton tour, et éjacules sur mon ventre tendu vers toi, tu hurles le cri de ce loup, et je jubile à te voir t'abandonner à ce plaisir, défaillir d'une si tendre et violente conquête.
Cette fois, il n'est pas trop tard pour les croissants, que tu ramènes en nombre sur la petite table.
« Tu avais des lectures à me faire ? », me demandes-tu, alors que mes mains caressent très innocemment la couverture des livres aux travers desquels je voyage loin, en ce moment.
Alors oui, je lis.
Pendant que ta langue s'immisce entre mes cuisses.
« Des mots
qui effleurent à la conscience
et qui nous disent ce que l'on est
alors qu'on ne le sait pas
toujours coupable toujours vacillante
on le fait quand même
les yeux fermés
juste avec le courage stupide de faire ce qu'on attend
de moi
une fille qui « cède » à leurs avances
une femme qu'ils « sautent » est une « pute »
le dégoût rend lucide
la seule manière de se tirer du machisme c'est de s'en faire un plaisir
on projette nos transgressions et nos rêves
non pas ce que l'on est mais ce que l'on est en puissance
âme pure et orgueilleuse
prouver que cette image de dégoût ne correspond pas à l'âme
et elles se regardent dans la glace lorsqu'elles ont du dégoût
c'est comme un masque démoniaque
mais c'est un masque
elles veulent s'y confronter encore plus pour passer au travers
irregardable et inconcevable
se conformer dans ce plaisir honteux
matérialité très prégnante de la chair
passage vers l'immatériel
vertige
on s'évanouit dans ce corps-là
c'est bien le corps qui jouit mais c'est un corps céleste
j'étais morte de timidité et d'orgueil
ce qui va souvent ensemble
on n'est pas dupe de cette vulgarité
et c'est tout de même mortifiant d'y succomber
deux êtres exemplaires miraculeux incandescents
et presque métaphoriques
vivre son amour le temps qu'il prenne feu
le temps qu'il vous embrase
nous propulse hors du temps humain
qu'est-ce que le sommeil
c'est la démission de soi-même
il n'y a pas de vie en dehors de l'éternité
ou alors une vie très contingente
très pauvre et étroite
la vie humaine elle n'est pas mythique mais misérable
c'est comme ça
on revient dans le temps de tous les jours
dans les contingences matérielles
il peut y avoir une quiétude mais ce n'est plus une révélation
de l'ordre de la transcendance
tout est toujours à conquérir c'est toujours la première fois
et quand ça cesse d'être la première fois
ça cesse d'être tout court. »
Je reprends mon souffle.
« La sexualité humaine
n'est pas faite pour se reproduire
mais pour se produire
c'est-à-dire être une conscience unique
un regard merveilleux
qui rend tout d'un coup visible celui qui le porte
c'est désirer la personne pas seulement son cul
même si évidemment ça passe aussi par là
c'est un attrait irréversible
vers une personne en entier
vers un être corps et âme
et alors que je n'étais pas une proie
je peux tout-à-fait le devenir très vite
me projeter dans l'illusion
mais parfaitement lucide
volontairement naïve
évidemment fragile
je déteste le discours sentimental
quand c'est pour coucher avec quelqu'un
balivernes sentimentales au rabais et stupides
simplement pour que la pauvre crétine
se croit aimée et que Monsieur se sente autorisé
à rentrer sa bite dans sa petite caverne
l'amour est une exaltation
les deux corps qui s'étreignent c'est l'âge de pierre de la lumière
c'est ça qui va faire jaillir l'étincelle ensuite ça n'existe plus
c'est ça la jouissance
c'est le corps glorieux qu'on peut avoir
impossibilité qu'on a quand il s'agit d'aller
vers ce qui est magnifique et beau
de l'accepter et de le dire
la timidité ça s'abat sur vous
le masochisme c'est la désespérance
de s'adapter à ce qui ne va pas
reflet du romantisme
ce qui ne peux pas être blanc on le rend noir
on peut trouver un extrême plaisir
dans la déchéance et la noirceur
et on voit combien ça lui fait peur
c'est presque une pure provocation faite à soi-même
elle le fait pour s'obliger à l'admettre
c'est une horreur inculquée une horreur acquise
qui la diminue
la religion c'est la vierge ou la putain
il n'y a pas de milieu
viol par exorcisme
le viol ne me violera pas
je suis un être peut-être pénétrable
mais en réalité un et indivisible
un être qu'on ne peut pas atteindre pour vaincre sa peur
il faut faire ce dont on a peur
il faut s'y exercer
funambule
armé d'un orgueil absolu ».
Résonne un silence teinté de ces paroles dispersées partout entre ces murs qui se taisent encore,
et mon cœur qui cogne.
(à suivre)
Littérature
« Caresses-moi la queue », me dis-tu, alors que nos paroles échangent leurs premiers battements de paupières.
Que tu n'hésites pas à me dire ce que tu attends de moi, en toute franchise, me rassure et m'encourage, quelque part.
J'aime que tu profites de ma présence à tes côtés pour ne te refuser aucun des plaisirs qui te prennent.
Je laisse courir mes mains sur ton torse, sur ton ventre, en joie d'être investie d'une mission qui m'honore, dès ce petit matin.
Je prend le temps de te faire languir, mes doigts t'effleurent la peau et remontent doucement l'intérieur de tes cuisses, qui s'ouvrent imperceptiblement, comme les ailes d'un papillon. Mes mains s'insinuent sous ton sexe qui se tend, glissent au creux de tes hanches, reviennent, repartent, mes lèvres embrassent ton ventre, tes tétons, puis ton gland qui cherche sa mise à nu.
Et là je te branle, délicatement, à l'affût des gestes magiques qui te saisissent soudain, et que tu savoures, sans équivoque possible.
Je te branle et mes lèvres viennent baiser ton sexe, qui s'échaude et s'impatiente.
« J'espère que tu mouilles bien, parce que dans trois minutes je te prends ».
Merci pour ta prévenance, mais je sens qu'il n'y a pas de souci à se faire de ce côté-là, et te caresser m'éveille à la conscience que ce désir que j'attise en toi sera à la mesure de la véhémence avec laquelle je serai prise, dans trois minutes.
Si courtes et tellement longues.
Je te branle de plus belle, et tu craques, soudain, me retournes sur le lit, attires vers toi d'un geste franc mes cuisses ouvertes, et me pénètres, impétueux.
J'atteins un orgasme réellement libérateur, car je sens qu'enfin il y a quelque chose qui se débloque en moi. Toute mon appréhension de la veille s'est évaporée ce matin, mon étoile est là à présent, pour m'accompagner, sereine et bien au dessus de toutes mes déraisons. Tu jouis à ton tour, et éjacules sur mon ventre tendu vers toi, tu hurles le cri de ce loup, et je jubile à te voir t'abandonner à ce plaisir, défaillir d'une si tendre et violente conquête.
Cette fois, il n'est pas trop tard pour les croissants, que tu ramènes en nombre sur la petite table.
***
« Tu avais des lectures à me faire ? », me demandes-tu, alors que mes mains caressent très innocemment la couverture des livres aux travers desquels je voyage loin, en ce moment.
Alors oui, je lis.
Pendant que ta langue s'immisce entre mes cuisses.
« Des mots
qui effleurent à la conscience
et qui nous disent ce que l'on est
alors qu'on ne le sait pas
toujours coupable toujours vacillante
on le fait quand même
les yeux fermés
juste avec le courage stupide de faire ce qu'on attend
de moi
une fille qui « cède » à leurs avances
une femme qu'ils « sautent » est une « pute »
le dégoût rend lucide
la seule manière de se tirer du machisme c'est de s'en faire un plaisir
on projette nos transgressions et nos rêves
non pas ce que l'on est mais ce que l'on est en puissance
âme pure et orgueilleuse
prouver que cette image de dégoût ne correspond pas à l'âme
et elles se regardent dans la glace lorsqu'elles ont du dégoût
c'est comme un masque démoniaque
mais c'est un masque
elles veulent s'y confronter encore plus pour passer au travers
irregardable et inconcevable
se conformer dans ce plaisir honteux
matérialité très prégnante de la chair
passage vers l'immatériel
vertige
on s'évanouit dans ce corps-là
c'est bien le corps qui jouit mais c'est un corps céleste
j'étais morte de timidité et d'orgueil
ce qui va souvent ensemble
on n'est pas dupe de cette vulgarité
et c'est tout de même mortifiant d'y succomber
deux êtres exemplaires miraculeux incandescents
et presque métaphoriques
vivre son amour le temps qu'il prenne feu
le temps qu'il vous embrase
nous propulse hors du temps humain
qu'est-ce que le sommeil
c'est la démission de soi-même
il n'y a pas de vie en dehors de l'éternité
ou alors une vie très contingente
très pauvre et étroite
la vie humaine elle n'est pas mythique mais misérable
c'est comme ça
on revient dans le temps de tous les jours
dans les contingences matérielles
il peut y avoir une quiétude mais ce n'est plus une révélation
de l'ordre de la transcendance
tout est toujours à conquérir c'est toujours la première fois
et quand ça cesse d'être la première fois
ça cesse d'être tout court. »
Je reprends mon souffle.
« La sexualité humaine
n'est pas faite pour se reproduire
mais pour se produire
c'est-à-dire être une conscience unique
un regard merveilleux
qui rend tout d'un coup visible celui qui le porte
c'est désirer la personne pas seulement son cul
même si évidemment ça passe aussi par là
c'est un attrait irréversible
vers une personne en entier
vers un être corps et âme
et alors que je n'étais pas une proie
je peux tout-à-fait le devenir très vite
me projeter dans l'illusion
mais parfaitement lucide
volontairement naïve
évidemment fragile
je déteste le discours sentimental
quand c'est pour coucher avec quelqu'un
balivernes sentimentales au rabais et stupides
simplement pour que la pauvre crétine
se croit aimée et que Monsieur se sente autorisé
à rentrer sa bite dans sa petite caverne
l'amour est une exaltation
les deux corps qui s'étreignent c'est l'âge de pierre de la lumière
c'est ça qui va faire jaillir l'étincelle ensuite ça n'existe plus
c'est ça la jouissance
c'est le corps glorieux qu'on peut avoir
impossibilité qu'on a quand il s'agit d'aller
vers ce qui est magnifique et beau
de l'accepter et de le dire
la timidité ça s'abat sur vous
le masochisme c'est la désespérance
de s'adapter à ce qui ne va pas
reflet du romantisme
ce qui ne peux pas être blanc on le rend noir
on peut trouver un extrême plaisir
dans la déchéance et la noirceur
et on voit combien ça lui fait peur
c'est presque une pure provocation faite à soi-même
elle le fait pour s'obliger à l'admettre
c'est une horreur inculquée une horreur acquise
qui la diminue
la religion c'est la vierge ou la putain
il n'y a pas de milieu
viol par exorcisme
le viol ne me violera pas
je suis un être peut-être pénétrable
mais en réalité un et indivisible
un être qu'on ne peut pas atteindre pour vaincre sa peur
il faut faire ce dont on a peur
il faut s'y exercer
funambule
armé d'un orgueil absolu ».
Résonne un silence teinté de ces paroles dispersées partout entre ces murs qui se taisent encore,
et mon cœur qui cogne.
(à suivre)
Posté dans: Histoires & Confessions
Thèmes:
Compte-rendu
Suggestion
Par : Abyme
Hep, j’ai trouvé une de ces fameuses “études scientifiques“, vous savez, qu’on assène dans une discussion comme si c’était indubitable. En l’occurrence celle-ci est en revanche plutôt “bitable“ (néologisme improvisé pour les besoins de ma phrase).
Bref j’avais envie de la partager ici et de proposer un vrai débat sur l’importance de la taille.
Une étude d’urologues britanniques (London King’s College), publiée en France en 2013 dans le Figaro Santé, a rassemblé tous les critères statistiques et médicaux possible dans le monde pour déterminer la taille moyenne d’un pénis en érection par peuples et pays. L’Académie française de chirurgie avait trouvé les mêmes résultats en 2011.
Voici les résultats principaux (nous parlons de moyennes évidemment) :
Moyenne mondiale : 13,12 cm
Les deux derniers du classement :
Népal : 9,3 cm
Corée : 9,6 cm
Au milieu du classement, donc proches de la moyenne :
Grèce : 12,18 cm
Italie : 12,5 com
Espagne : 13,58 cm
Belgique : 14,04 com
Angleterre : 14,03 cm
Suisse : 14,35 cm
Allemagne : 14,48 cm
France : 14, 5 cm
Suède : 14,8 cm
Portugal : 14,15 cm
Hollande : 15,6 cm
En haut du classement :
Cameroun : 16,65 cm
Congo : 17,93 cm
Tailles mesurées à la base supérieure (pubienne) du pénis, la règle étant aplliquée sans pression sur la peau (pour ceux qui ont plus de graisse, la mesure avec pression, surnommée “Bone-press“ serait évidemment plus flatteuse).
Sachant que la profondeur moyenne d’un vagin varie entre 7 et 12 cm, avec une paroi de fond plutôt souple et une capacité d’agrandissement de 200%, mais que la zone la plus sensible est à 4 cm de l’entrée du vagin.
À noter que le plus long pénis du monde (enregistré) est américain avec 34 cm.
Il est commun d’entendre ce genre de phrases : « Ce n’est pas la taille qui compte mais la façon de s’en servir », ou encore « Il vaut mieux une petite vaillante qu’une grosse paresseuse ».
Sans tomber dans le soupçon d’hypocrisie, j’ai tout de même remarqué que ceux qui prononcent ces phrases sont en général des femmes qui fréquentent un homme qui en a une petite, ou ces hommes eux-mêmes, mais lorsque ces mêmes femmes tombent sur un homme bien membré (pas paresseux et qui sait en plus s’en servir) elles sont bien contentes.
Il y a aussi bien sûr celles trop délicates qui ont facilement mal lors d’un rapport, et donc préfèrent un petit phallus pour des raisons plus évidentes.
C’est encore plus fréquent pour la sodomie : je me suis retrouvé face à des refus par des femmes qui aiment pourtant cette pratique d’habitude.
Ensuite, il faut bien déterminer ce qui est le plus important : on parle souvent de la longueur, alors que le plus déterminant, me semble-t-il, devrait être l’épaisseur.
Donc la phrase à dire ne serait-elle pas plutôt : « Ce n’est pas la taille qui compte, mais l’épaisseur » ?
L’étude britannique a également déterminé que la moyenne mondiale de circonférence d’un pénis en érection est de 11,66 cm (environ 4 cm de diamètre), et la moyenne européenne est de 12,5 cm (un peu plus de 4 cm de diamètre).
Il existe deux théories pour déterminer la circonférence (périmètre) à partir du diamètre ou le diamètre à partir de la circonférence : mathématiquement on devrait utiliser π = 3,141, donc
P = 3,141 X D
D = P : 3,141
Mais ce serait supposer que le périmètre d’un pénis est parfaitement circulaire, comme un manche à balai ! Donc la seconde théorie propose plutôt cet ajustement :
P = 2,7475 x D
D = P : 2,7475
Mais cette dernière formule est cette fois trop généreuse. il faudrait donc calculer des deux manières puis faire la moyenne des deux.
Une étude américaine (Université de Los Angeles) a déterminé que les femmes préfèrent un sexe de largeur moyenne pour un compagnon de vie et nettement plus large pour un coup d’un soir.
Qu'en dites-vous ?
383 vues
Par : sylvie35
Le canot ralentit, puis dérive lentement, moteur coupé. Quel soulagement !
Les vibrations du moteur deux temps, amplifiées par les barreaux de la cage et les trois pénis qui me pénètrent profondément, sont une véritable torture [1]. Les sensations dans le cul sont les pires. C’est atroce. Je suis en larmes.
« Frøken, se på fuglene, der rede på klippen! »
Le bras tendu me désigne ce que je dois regarder, une colonie d'oiseaux marins qui nichent à flanc de falaise, dans la partie supérieure. C’est très vertical ! Chaque arrête, même la plus minuscule, est surmontée de son couple de volatiles attitré. Guillemot de Troïl, Goéland argenté, Grand Cormoran, ..., de nombreuses espèces cohabitent.
Spectacle original, certes! Mais on ne m'a quand même pas conduite jusqu'ici en cage, enchaînée, pénétrée, pour faire du tourisme ornithologique ???
Le canot redémarre et la terreur m’envahit à l’idée de cette torture qui va recommencer. J’ai envie de hurler « Pitié ! Arrêtez ce moteur », mais impossible de sortir un seul mot avec une bite artificielle dans la gorge.
Étrange... Maintenant les vibrations se font moins durement ressentir dans mon cul. Elles sont désagréables, mais supportables. Mes sensations ont radicalement changé. Quelques secondes plus tard, une expérience sensorielle que je reconnais parfaitement mais que j'avais presque oubliée m'envahit tout le corps. L'orgasme !
C'est seulement lorsque je reprends mes esprits après un plaisir intense que je comprends. Pas de doute, le zebralyvox [2] a migré, pour atténuer mes douleurs rectales, restaurant par la même occasion ma sensibilité clitoridienne. Je l'adore ce symbiote ! Il est toujours au bon endroit au bon moment.
Mes réflexions sont de courte durée, car voici un nouveau pic de plaisir qui déferle irrésistiblement. Puis encore un autre ! Les vibrations du moteur sont terribles. Cela fait plus d'un an que je n'ai pas eu d'orgasme, et ma sensibilité est extrême.
Le canot accoste dans la crique où j'avais été embarquée. Les deux gaillards blonds débarquent ma cage, délicatement cette fois, puis retirent les trois pénis de mes orifices. Je suis dans un état second, à force d’orgasmes répétés.
« Du er en tøs! » dit le plus grand des deux, en me montrant le pénis dégoulinant de cyprine qu'il vient d'extraire de ma chatte, ce qui fait bien rire son collègue. Je ne comprends pas le danois mais je devine ce qu’il a dit.
Ils me libèrent de mes chaînes et m'aident à sortir de ma cage. Ils ont toutes les clés ! Néanmoins l’anneau abdominal et les hameçons sont laissés en place.
Je leur montre le sac à dos qui contient mes vêtements, resté sur le canot.
« Du skal forblive nøgen ! » et ils se marrent...
Je ne sais pas ce qu'il y a de drôle, mais je comprends qu'ils ne comptent pas me le rendre. Des danois qui ne parlent pas un mot d'anglais ça doit être rare. Ceci dit, ces deux-là n'ont pas l'air très malins.
Ils embarquent sur le canot et s'éloignent, me plantant là, seule, nue.
Je parcours lentement la plage, me demandant ce que je dois faire. Je ne vais quand même pas rentrer nue à l'hôtel ! Faute de mieux, je m'allonge sur le sable chaud. C'est agréable. Je ferme les yeux tout en me masturbant lentement et j’atteins rapidement un état de somnolence semi-orgasmique très plaisant.
Lorsque j’ouvre les yeux, il me semble apercevoir un mouvement au loin près de la falaise. Je ferme un œil et avec deux doigts j'appuie légèrement sur l'autre - technique que j'ai découverte par hasard, bien pratique pour focaliser correctement quand on est un peu myope et que l'on n'a pas ses lunettes.
« Maître !! »
Je me lève plus vite que mon ombre et je cours à toute vitesse vers lui. Je le distingue à peine dans une faille de la falaise, mais c'est bien lui. Je vais lui sauter au cou, le prendre dans mes bras !
Arrivée à quelques mètres de lui je me ravise. Une esclave sexuelle ne se comporte pas ainsi. Je stoppe net ma course et m'agenouille en position nadu, cuisses ouvertes, paumes vers le haut, m'annonçant ainsi disponible pour le plaisir des hommes, pour son plaisir.
Mon Maître n'est pas très protocolaire, à part quelques règles que je dois respecter strictement. Il aime voir comment je m'adapte spontanément au contexte. Il me félicite ou me récompense lorsqu'il apprécie, m’engueule ou me punit lorsque mon comportement ne lui convient pas. « C’est ainsi que l’on dresse une chienne », aime-t-il à dire.
Il semble apprécier mon initiative.
« Tu es sacrément bandante, salope ! »
C'est sa manière de me témoigner son affection. Je l'avoue, j'aurais aimé un « Bonjour Ysideulte, comment vas-tu? Qu'est-ce que tu m'as manqué! », mais je dois me faire une raison et accepter mon statut. Je suis sa chienne, pas sa compagne.
« Merci Maître! Vous aimez les fentes on dirait ! »
Il reste immobile dans cette haute et étroite faille de la falaise, qui me fait irrésistiblement penser à une chatte...
« Quoi ? Ah oui, en effet. Ah Ah! Très drôle! »
D'autres m'auraient giflée pour mon insolence et remise à ma place, mais lui il apprécie mon humour à deux balles... Cela le fait rire.
« Ta chatte dégouline ! Tu devrais avoir honte ! »
« Maître, puis-je vous demander à quoi rime ce délire de tourisme ornithologique en cage ? »
« Ah, tu n'as pas aimé, salope ? »
« Euh... Si, mais disons que ça paraît absurde dans le contexte. Quel intérêt? Je pensais que j'avais été conduite jusqu’ici pour quelque chose d'important. »
Et puis je lui raconte la torture causée par les vibrations du moteur, et ma quasi-certitude que le zebralyvox a migré de mon clitoris vers mon rectum.
Il me présente ses excuses et m’avoue n’avoir pas prévu les effets des vibrations. Rares sont les Maîtres qui admettent leurs erreurs. C’est dans ces moments-là que je suis plus convaincue que jamais d’avoir fait le bon choix. J’aime cet homme. A la folie. Quel honneur d’être sa chienne !
« Qu’est-ce qui est arrivé à tes jambes ? »
« Les ronces… L’accès de l’escalier en est envahi »
« Aie ! Pauvre petite chienne, ça a dû te faire mal »
Je ne peux m’empêcher de sourire à cette remarque venant d’un homme qui prend énormément de plaisir à me fouetter …
« La balade en mer, c’est une idée de Sonia. Elle pense que c'est la capacité à donner de notre temps et de notre inventivité pour des choses sans importance, sans intérêt, qui fait de nous des humains, et je ne suis pas loin de partager son avis. Pourquoi prendre un verre ensemble quand on n'a pas soif ? Pourquoi baiser quand on ne veut pas se reproduire ? »
« Sonia est ici, en Europe? ». Se jeter dans la gueule du loup... Elle n'a pas pu s'en empêcher. Je me doutais bien qu'elle est un peu folle. Mais ne faut-il pas un grain de folie pour rester fidèle à ses convictions, affronter la censure et le dénigrement, et maintenant prendre le risque d’être capturée, déclarée ennemie de la démocratie et exécutée ?
« Tu parles trop ! Ouvre la bouche »
Qu’est-ce que c’est bon de sucer la bite du Maître ! Mais le plaisir n’est que de courte durée. Il ne tarde pas à me prendre en gorge profonde, sans ménagement, et dans cette position c’est encore plus pénible.
La gorge profonde, mon Maître y prend beaucoup de plaisir, moi beaucoup moins. Peu importe, voir que je n’aime pas du tout mais que j’accepte sans discuter contribue à son plaisir, et pour moi c’est la seule chose qui compte. Prendre du plaisir à travers le plaisir du Maître… Heureusement l’éjaculation arrive vite et le supplice est de courte durée. Mon Maître a veillé à déverser sa semence dans ma bouche et non dans ma gorge. J’apprécie la délicatesse.
« Redresse-toi, Sonia est impatiente de te voir ».
Il accroche deux lourdes clochettes aux hameçons. Aie !
« J’adore ! Tu fais vraiment femelle comme ça » me dit-il en posant les mains sur mes hanches, mises en valeur par l'anneau abdominal qui me comprime fortement le ventre.
Il attache une laisse à mon collier d'esclave et me conduit à l'intérieur de la faille étroite. Elle est profonde et s'élargit lentement à mesure que l'on progresse. Les parois ruissellent. « On dirait un vagin ! », ais-je envie de m’exclamer, ce qui certainement provoquerait l’hilarité de mon Maître, mais avec du sperme plein la bouche impossible de parler.
Nous débouchons dans une cavité naturelle aménagée et éclairée.
« Hello Ysideulte ! »
Le « Hello Sonia ! » attendra. J’ai la bouche pleine.
Elle est accompagnée d'un homme nu, portant un collier d’esclave et tenu en laisse, comme moi. Il est en érection et tout son corps est marqué par le fouet. Les marques semblent toutes fraîches. Le pauvre a été fouetté jusqu’au sang. Je souffre pour lui.
Sonia confie la laisse à mon Maître et me prend chaleureusement dans ses bras.
Dominatrice... Très sévère au vu des marques de fouet. Les femmes sont cruelles… Allez savoir pourquoi je ne suis pas vraiment surprise. La découverte du fouet et de la soumission chez mon Maître [3] lui a visiblement donné le goût du bdsm, mais je la voyais mal poursuivre dans la position de soumise. Dommage, je ne pourrai donc sans doute jamais renouveler cette expérience qui m’a marquée, lorsque toutes deux nous étions en larmes sous les coups de mon Maître. « Profiter de l’instant présent car il ne se renouvellera peut-être jamais », c’est la pensée qui me vient à l’esprit.
Une petite table déjà mise nous attend, au milieu d’écrans, d’ordinateurs, et d’un sacré bazar. Elle ordonne au soumis de nous servir le déjeuner.
« Avant de t’assoir, montre au soumis ce que tu as dans la bouche ! ». Moment d’humiliation que mon Maître apprécie tant…
« Very nice ! You are a good slut » me complimente le soumis alors que j’ouvre délicatement la bouche, tête penchée en arrière, en prenant soin de ne pas en laisser échapper une goutte.
« C’est bien. Tu peux avaler »
Je suis autorisée à m'assoir, cuisses largement ouvertes comme toute soumise qui se respecte. S'assoir à la table des Doms, partager leur repas et leur conversation, est un honneur, j'en suis consciente, alors je veille à me tenir correctement, ouverte, cambrée, épaules bien positionnées pour faire ressortir mes mamelles. Les clochettes qui y sont suspendues m'obligent à des mouvements lents pour éviter de perturber la conversation de « ding! ding! ». Je baisse les yeux dès que Sonia ou mon Maître s'adresse à moi. Le soumis a préparé le repas et fait le service, la bite à l'horizontale. Je suis surprise par la durée et la vigueur de son érection. Qu'est-ce qui l'excite à ce point ? Mon regard est irrésistiblement attiré. C'est beau une bite ! Quand il passe à côté d'elle, Sonia lui donne une sacrée tape sur la bite, ce qui la fait osciller jusqu'à retrouver son équilibre à l'horizontale. C'est excitant à voir...
Côté gastronomie, il n'aura pas une étoile au Michelin, ça c'est sûr, mais de toute façon les pics de l'anneau abdominal qui me torturent le ventre me coupent un peu l'appétit.
Mon Maître a parfaitement remarqué ce qui attire mon regard. « Tu aimerais bien l'avoir dans le cul, salope ? »
« Je préfèrerais dans la chatte, Maître »
« Ah ah! Je sais, mais ne rêve pas trop »
Le soumis nous sert le plat principal, qui ressemble à une bouillie fadasse aux ingrédients méconnaissables, mais « garanti sans insectes » plaisante Sonia !
« Sonia réalise un film – un documentaire puissant et dérangeant. Il sera diffusé clandestinement », m'annonce mon Maître.
Il n’en faut pas moins pour que je la submerge de questions. Alors que de l’idéal démocratique de nos ancêtres il ne subsista peu à peu que le nom, alors que les libertés publiques étaient grignotées jusqu’à en être dévorées, ses enquêtes solidement documentées, ses dénonciations de conflits d’intérêt majeurs et de corruption systémique, furent accueillies dans l’indifférence générale, puis implacablement censurées. Elle fut dénigrée par les fact-checkers, puis déclarée « ennemie de la démocratie » et pourchassée.
L’information dérangeante n’intéresse pas, m’explique-t-elle d’un air triste. Les gens préfèrent le narratif officiel, ronronnant, du discours médiatique.
Jouer sur l’émotionnel pour raconter une autre histoire, donner par cet intermédiaire l’envie d’en savoir plus, de questionner la doxa. Semer les graines du doute.
Le doute… Une arme terrible que craignent tous les régimes totalitaires. Les fact-checkers n’ont pas été inventés sans raison : tuer dans l’œuf tout questionnement, dénigrer toute pensée dissidente. Si les gens commencent à réfléchir, à questionner, à s’informer, ce sont les fondations mêmes de la Suprême Alliance Démocratique qui risquent de s’en trouver fragilisées. Tout l’édifice pourrait s’écrouler comme un château de cartes.
Un film, pourquoi pas. Il faut bien tenter quelque chose pour réveiller une société lobotomisée. Semer le doute, susciter le questionnement, saper les fondations. Les chances de réussite sont minimes, mais Sonia est douée.
Un film… C’est donc pour cela qu’elle était si inquiète de l’état de sa caméra fracassée par les Brigades de Défense de la Démocratie [4].
Je ne peux m’empêcher de remarquer les images Sonar sur les écrans…
« What are you doing with these Sonar images ? »
Sonia m’explique que le canot a parcouru l’une des zones du sabotage à de multiples reprises. Les seules images officielles qui ont été diffusées sont partielles et soigneusement sélectionnées pour être inexploitables. Mais celles qui ont été obtenues avec le Sonar de fortune embarqué sur le canot sont malheureusement de trop mauvaises qualité. « One more failure. I’m used to it, but it was worth a try » me répond-elle, l’air déçue.
Après le déjeuner, mon Maître m’attire à l’écart pour une promenade en laisse sur la plage.
« Maître, pourquoi ais-je été conduite ici ? Je ne comprends toujours pas. J’aimerais bien aider, d’une manière ou d’une autre, mais que puis-je faire ? Je me sens inutile »
« Détrompe-toi, Ysideulte, tu es bien plus importante et utile que tu ne l’imagines »
La promenade se poursuit en silence.
« Sonia a pu se procurer une autre paire de zebralyvox », me dit soudainement mon Maître.
« Où est-elle ? Je suis d’accord pour servir d’hôte ! », m’exclame-je, enthousiaste, pressentant une occasion d’être enfin utile.
« Dans la bite du soumis ! »
Ah OK !! Je comprends maintenant pourquoi il est en érection permanente. Le zebralyvox favorise l’érection afin de maximiser l’influx nerveux et de récupérer ainsi de plus grandes quantités d’énergie électrique. J’avais fait la même constatation : lorsque le zebralyvox y séjournait, mon clitoris était en érection permanente. C’était étrange de n’avoir aucune sensation alors que j’étais tout le temps en érection. Le symbiote détournait toutes les sensations à son profit.
Une question me taraude depuis le début. Que fait mon Maître ici avec Sonia ? Pourquoi ne m’a-t-il rien dit ? Pourquoi n’a-t-il pas fait le voyage avec moi ?
« Maître, est-ce que vous baisez Sonia ? »
Gifle… Gifle… et Re-gifle !
Cela m’apprendra à m’occuper de ce qui ne me regarde pas. Je n’aurai pas de réponse.
De retour dans la cavité vaginale, Sonia m’explique qu’elle voudrait transférer le symbiote de son soumis dans mon corps, ou l’inverse, dans l’espoir d’une reproduction. Mon symbiote et celui de son soumis sont sans doute les seuls spécimens naturels survivants. Les faire se reproduire est le seul espoir d’éviter l’extinction de l’espèce.
Comment faire le transfert ?
« Par les moyens naturels. Tu seras sodomisée à flanc de falaise »
Quoi ? « Pardon Maître, je ne comprends pas »
« Vous escaladerez tous deux la falaise, nus, pour rejoindre une plateforme où tu t’empaleras sur sa bite. Cela fera de belles images. »
Sonia est complètement timbrée, me dis-je, avant de devoir admettre que sans nul doute cela fera de belles images.
Je demande à mon Maître la permission d’uriner avant d’embarquer.
« Tu videras ta vessie en escaladant la falaise.»
Pendant que mon Maître me lubrifie copieusement le cul après m’avoir débarrassée de mon anneau abdominal et des hameçons, dont il coupe l’extrémité équipée de crochets anti-retour avec une pince, je vois Sonia s’approcher. Elle caresse les profondes marques que les pics de l’anneau abdominal ont laissées sur mon ventre. « Wonderful ! I want the same for my slave ! »
« Avec la permission de ton Maître, je vais devoir te fouetter jusqu’au sang, pour que tu sois marquée comme mon esclave. », me dit Sonia en anglais. J’ai une peur bleue du fouet, mais j’en comprends la nécessité. Soumis et soumise, tous deux fraîchement marqués par le fouet, escaladant la falaise nus, cela fera sans nul doute de magnifiques images. De toute façon, on ne me demande pas mon avis.
C’est en pleurs et pleine de morve, lacérée par le fouet, que je suis conduite sur le canot, qui nous attendait sur le rivage. Quand Sonia fouette, elle ne plaisante pas… Les ronces c’était du pipi de chat à côté.
Mais au moins cette fois j’évite le supplice du transport en cage. Je ne suis pas une pleurnicheuse et pourtant je sanglotte encore. Assise dans le canot, les déchirures du fouet me brûlent terriblement. Pendant le trajet, Sonia sèche mes larmes et me nettoie le visage, puis m’embrasse sensuellement. Elle aussi a été marquée par la séance de fouet chez mon Maître. Jamais je n’aurais imaginé être tellement excitée par les lèvres d’une femme sur les miennes. Je crois que nous sommes liées pour toujours.
Le canot s’approche de la falaise et les deux gaillards aident le soumis à y prendre le premier appui. Il escalade la falaise en premier. Depuis le canot, Sonia pilote un drone qui filme la scène sous tous les angles possibles. Les images sur l’écran de contrôle sont magnifiques.
Cela semble facile. Il atteint rapidement la petite plateforme et s'y allonge, la bite dressée vers le ciel, attendant fièrement qu'une salope s'y empale.
C'est à mon tour. J'hésite, vraiment pas rassurée, mais quand il faut y aller, faut y aller !
La voie d’escalade à flanc de falaise a été équipée de points de préhension et d’appui, fixés à demeure, à intervalles rapprochés. Et pourtant, l'escalade est difficile pour moi, car je n'ai aucune expérience. Je ne suis pas assurée, mais au pire, je tomberai dans l’eau, me dis-je. Le choc sera violent, mais devrait être sans conséquence.
« Prends ton temps, salope! Ce n'est pas une course! La bite t'attendra » me crie mon Maître d'en bas, voyant que je suis en train de m'épuiser.
Instinctivement, je détourne le regard vers mon Maître. Grave erreur! Ne jamais regarder en bas quand on a le vertige !! J'ai la tête qui tourne et je me sens comme attirée par le vide.
Effrayée, je m'immobilise le temps de me calmer. J’essaie de me raisonner. Pour tomber il faudrait vraiment le faire exprès, tant les points de préhension sont larges, rapprochés, et faciles à saisir. C’est ma peur plus que mes capacités physiques qui constitue mon principal ennemi.
Regarder vers le haut. Penser à la bite qui m'attend, l'objectif à atteindre. Penser à mon Maître qui m’observe. Rien d'autre. Dans l'instant présent, le monde se résume à ça. La bite sur laquelle je dois m'empaler. Le vide en dessous, je m'en fous, je ne dois pas y penser.
Je peux enfin reprendre mon escalade.
« Vide ta vessie en grimpant, chienne! »
Zut, j'avais oublié. Difficile ! J'y arrive, péniblement. Espérons que la caméra aura saisi cet instant sous l’angle idéal.
Arrivée à mon tour sur la minuscule plateforme, accrochée à flanc de falaise au dessus du vide, je m'y déplace prudemment pour venir m'empaler sur la bite. Les points de préhension sur la plateforme sont rares et je m’y sens moins en sécurité que pendant l’escalade. Je m’empresse de m’empaler le cul, en me disant que la bite me maintiendra en place, ce qui me rassure un peu. Je pense surtout à ne jamais regarder en bas.
Les consignes sont claires : faire durer la sodomie le plus longtemps possible pour maximiser les chances de transfert. De toute façon, je ne suis pas téméraire, alors mes mouvements sont lents et réfléchis. J’ai bien trop peur de tomber.
Je demande au soumis s’il ressent quelque chose, parce que moi je n’avais aucune sensation dans le clitoris quand le zebralyvox y était. Il m’explique qu’il a des sensations, mais très atténuées. Pareil pour moi dans mon cul. Quelle ironie, cette sodomie dans laquelle aucun des deux partenaires n’a de vraies sensations ! Mais je m’en fous, c’est pour la bonne cause, et puis je dois avouer que l’idée complètement déjantée de Sonia est terriblement excitante. Profondément enculée, je chevauche prudemment la bite. J’ai très peu de sensations dans le cul, mais ma chatte dégouline, enduisant le bas ventre du soumis de cyprine. « Incredible ! What a slut you are ! » s’exclame-t-il. Oui, moi la fille timide et réservée, je suis une salope, et c’est bien pour cela que Sonia m’a choisie pour servir d’hôte.
Alors que le drone tourne autour de nous, j’ai pendant un moment l’impression d’être une star improbable, mélange d’actrice X et de sportive de haut niveau !
Le sens du transfert est impossible à prévoir. On verra bien.
Le soumis pousse soudainement un hurlement. Je ne tarde pas à ressentir à mon tour comme une aiguille électrifiée qui me perce le rectum. Une douleur soudaine mais atténuée. Pas besoin d’être grand clerc pour deviner que c’est moi qui ai été choisie comme hôte.
J'ai maintenant deux paires de zebralyvox dans le corps. Vont-ils copuler (à quatre!) et se reproduire? La reproduction du zebralyvox est une grande inconnue. La seule certitude est qu'une paire doit en rencontrer une autre pour que le complexe mécanisme de recombinaison des quatre patrimoines génétiques puisse se déclencher. Le summum de l'évolution !
Espérons que cela fonctionnera. C'est le seul espoir, tous les spécimens naturels découverts dans le Grand Nord Canadien ayant été détruits pour ne pas faire de concurrence aux versions génétiquement modifiées vendues à prix d'or par la Bill&Alvértos Fucking Corporation. Les spécimens conservés dans le grand glacier de l'île Komsomolets, au Nord de la Sibérie, ne sont plus qu’un souvenir. Un déluge de bombes thermobariques larguées par les bombardiers stratégiques de la Suprême Alliance Démocratique les a soigneusement éliminés [2].
Espérons !
à suivre...
Références
L’histoire se situe dans la seconde moitié de notre décennie, la France étant à présent membre de la Suprême Alliance Démocratique, une puissante fédération de démocraties modernes et progressistes. Pour en savoir plus sur le contexte social, humain, et technologique, la liste de mes articles précédents se trouve ici : https://www.bdsm.fr/sylvie35/blog/ (à lire de préférence dans l’ordre chronologique de leur publication).
[1] « Matin calme à Bornholm », article publié sur bdsm.fr le 02/07/2023, https://www.bdsm.fr/blog/8709/Matin-calme-à-Bornholm/
[2] « Zebralyvox gémellaire, l’étonnant passager », article publié sur bdsm.fr le 07/02/2023, https://www.bdsm.fr/blog/8393/Zebralyvox-gémellaire,-l’étonnant-passager/
[3] « La charte du pangolin fou », article publié sur bdsm.fr le 27/04/2023, https://www.bdsm.fr/blog/8558/La-charte-du-pangolin-fou/
[4] « Sonia », article publié sur bdsm.fr le 18/01/2023, https://www.bdsm.fr/blog/8332/Sonia/
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Par : Abyme
JOUR 5
Le départ
Je me réveille
en petite forme
un peu triste
mal au crâne
au ventre
mes règles arrivent.
Je m'extraie des couettes regarde l'heure galoper et mes pieds qui bégaient en descendant les marches, je vais pisser, je me réchauffe un café, tourne en rond dans l’étroitesse de mon cerveau comme un ventre en cage, je reviens te voir, me glisse contre ton sommeil.
Tu remues, ouvres un œil.
«Je venais voir si tu étais réveillé»
Tu me serres contre ton corps chaud, tes bras m'entourent, c'est bon. Je m'apaise dans ton souffle lent qui somnole quelques murmures lascifs. Qui remue en quelques soupirs ronronnant.
Et qui se charge
peu à peu
de ma présence
en creux
au sein de ta masse en latence
qui s’anime,
et contre mes fébrilités s’enhardie,
s’appuie sur
s’élance vers
assiège
mes émotions inverses
frileuses fiévreuses
qui me parcourent à l’intérieur
ces larmes de fond qui m’affleurent aux paupières
cet océan que je contiens par la force d’un orgueil que rien, rien n’effeuillera jusqu’au cœur.
Le clair de tes intentions ne fait plus un doute dans l’obscur qui me ronge ce matin où mon départ m’attend et mon corps épuisé me lâche et me laisse saisie dans l’étau de ton désir pointant déjà son dard contre moi, chétive dispersée émiettée tenaillée de tourmentes sourdes et bouffies sous ton impatience qui s’échaude de mes frissons sans nom s’affaire sur mes vaines paralysies empoigne mes chairs évidées et impérieuses,
me déchire le ventre qui lancine couleur rouge sombre.
Je me laisse
herbe frêle en pâture à tes appétits voraces et aux raisons sulfureuses qui t’envahissent à tes dépens et te poussent à t’épancher en moi par-delà tous mes états, et moi,
et moi qui ne te refuse pas ce plaisir qui me coûte pourtant le prix du silence que hurle mon souffle coupé tu t’escrimes avec une virulence qui semble être à la mesure de l’empreinte que tu souhaites laisser en moi, ma tête cogne celle du lit au rythme de tes décharges je suis l’infinie secousse qui t’inspire et déborde de chaque pore de ta peau suintant de mille gouttelettes,
fine bruine sur moi
un volcan en mon centre
enragé.
Tu te retires.
Du sang sur ton sexe.
Sur mes cuisses.
Dans ma tête
peut-être.
Je t’abandonne ce corps rompu
tu me le rends saignant.
A présent
herbe folle écrasée sous le poids de ton dernier passage,
reste étendue là froissée bouleversée
et qui se redresse tout doucement
en t’entendant dire
«Hier soir en m’endormant je me suis dis qu’au réveil j’allais te faire l’amour très tendrement. Et puis je ne sais pas pourquoi, j’ai oublié».
Tu embrasses le coin de mon sourire
je hausse les épaules de mon ambivalence
à aimer tant ce qui me pousse à vouloir traverser tête baissée
mes peurs mes douleurs
pour relever enfin le regard
et le défi
d’en vivre.
***
Je passe le seuil de la porte que tu m’ouvres.
«Merci pour tout»
Je me retourne et te vois
me regardant
m’envoler sous le soleil frais piquant
de ce matin qui m’inonde en autant de secondes qui crépitent
avec toute la puissance dont se décharge
l’éphémère.
Rendue à ces rues éblouies, mon ombre cavale pour suivre mes pas qui s’égaient, elle épouse, fidèle, ces contours cruels qui me contiennent, m’enserrent, et menaçants m’enlacent de finitudes.
Pour que profondément je m’investisse
entière et multiple
de sens.
La ville est à moi, je cours.
FIN
Le début de ce récit en 7 parties est ici :
http://www.bdsm.fr/blog/2022/journal-de-bord-d-039-une-soumise-1
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Par : soumis8968
Sur ordre de ma maîtresse " Madame Angèle"
Je dois partager avec vous mon journal de soumis ( sans aucune retouche)
Bonne lecture
Jour 12
Maitresse semble en grande forme ce soir : plus jamais de sous vêtements et marquage en permanenceet
Elle m'a demandé si j'avais de l'huile, on n'a pas encore essayé l'huile en lavement, je suis un peu perplexe
Finalement Maitresse est là en mode pointillé ce soir, elle a surement des choses à faire plus importante, j'essaye de ne pas trop montrer mon impatience.
Je commence à recevoir des notifications de visite de mon profil sur bdsm.com, un espoir que Maitresse me trouve et que je puisse voir ce journal offert à tous
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Par : ChatMOnYou
(Réédition du 28/04/2020 -> 20/04/2024 - 1438 Vues)
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Les femmes mariées ont-elles des prédispositions dans la Soumission ?
Qu'est-ce qu'une Femme Mariée dans son désir de sérénité, ses pulsions extrêmes, et sa volonté à s'épanouir dans une relation BDSM ?
Entre illusion et idéalisme, frustration et désir de consommation à outrance, à l'éveil de leurs pulsions, les femmes mariées convergent toutes vers les sites où la lubricité est Reine.
"Vers un dernier regain d'énergie, pour une jouissance se voulant libératrice" pourrait-on dire de celles-ci.
A travers un dossier décryptant certains profils de femmes, leurs façons de penser et de réagir par leurs pulsions qui les étreignent, et les répercussions de leurs actes sur leurs environnements..
Plongez dans un sujet des plus captivants, où le rêve a plus d'importance que l'objectivité, la débauche a plus d'importance que les responsabilités.
Et d'une vérité qui ne peut qu'éclater ; Leurs besoins de vouloir respirer à tout prix.
01 - A qui s'adresse cet article ?
Ironiquement, moins pour les femmes mariées que pour leurs partenaires de vie, ou d'un soir..
Cet article pouvant se révéler dur et anxiogène pour les femmes n'ayant jamais effectué un travail d'introspection (Voir nuisible dans leurs désirs de spontanéité à se donner pour le plaisir).
Il est plutôt recommandé pour les hommes en devenir, les "cocufiés", ou simplement les Dominants à la petite semaine ne comprenant pas les raisons de leurs ruptures avec ce type de femmes.
Même si il est extrêmement difficile de se définir en tant qu'être humain dans une société pré-établie, seul les travailleurs/ses y trouveront leurs comptes dans ces écrits et conserveront une certaine excitation dans leurs lectures.
Le but de celui-ci n'étant pas de se donner bonne conscience, mais de se donner les "clés" indispensables à la compréhension de ces femmes, afin d'identifier leurs bien être de leurs plaisirs, et leurs besoins de leurs envies.
02 - Quels sont les principaux profils de femmes mariées arpentant un site de BDSM ?
- La femme dite "Vanille".
- La femme dite "Débauchée".
- La femme dite "Masochiste".
- La femme dite "En relation BDSM".
- La femme dite "Vanille".
Lorsque ses pulsions se manifestent, la femme dite "Vanille" a généralement une attitude constructive de communication dans son couple.
Mais ne sachant pas comment fonctionne l'homme, elle sera d'une nature à vouloir régler sa frustration sexuelle et émotionnelle de façon factuelle (Rationnelle) sans connaitre la façon de l’appréhender de par ses pulsions de femme qu'elle décidera sciemment d'ignorer.
Les échanges se révélant souvent infructueux avec leurs conjoints, elle aura d'autant plus de justification à rejoindre des groupes (Notamment créée par des ami(e)s extravertis), ou des communautés de sites "d'informations" sur les relations de couples.
Profitant de ces escapades sous le couvert de vouloir faire évoluer leur couple, c'est souvent dans ce cadre que les femmes "vanille" se découvrent le temps et l'excitation à explorer des pratiques jamais réalisées auparavant (Voir refoulées).
Il sera très difficile de faire la part des choses pour elle par la suite, oscillant entre son désir et son "travail" de faire revivre une continuité dans son couple, et l'ivresse de son appétit récemment découvert.
Elle échouera de façon ponctuelle sur des sites BDSM de part ses rêves d'un amant fougueux et charismatique, ou d'un homme façonné de toute pièce estampillé "50 nuances de Grey" (Personnage créé et commercialisé pour satisfaire les désirs utopique des femmes sans expérience, et ayant bien sûr un pouvoir d'achat).
- La femme dite "Débauchée".
Lorsque ses pulsions se manifestent, la femme débauchée se veut sportive, créative et originale.
A la fois synonyme de sa volonté de dépenser son énergie, que pour sa capacité à vouloir "leurrer" l'autre de ses besoins constants hors-normes.
Ayant un fort désir sexuel et de fraicheur de vivre, sa relation de couple se sera basée essentiellement sur des hommes simples ayant eu juste le courage de les aborder.
Cependant, sachant sa lubricité latente, et prônant les concessions envers leurs conjoints pour contrebalancer sa libido se rapprochant à l'apogée de la Nymphomanie, elle n'aura aucune stratégie à long terme pour contrecarrer l'épuisement moral et physique de leurs partenaires.
Une routine s'installant de leurs "sens du service" contribuant à l’oisiveté de leurs conjoints, "qu'eux" attribueront à une "stabilité" de couple.
Un mensonge éhonté sur ses besoins extrêmes dès la création de leurs relations, qui l'a feront chavirer à 180 degrés, l’obsession et la satisfaction sexuelle d'un mâle passant maintenant avant toutes choses.
- La femme dite "Masochiste".
Lorsque ses pulsions se manifestent, la femme Masochiste se veut cultivée, distinguée et marginale.
Ayant une approche emplie de volontariat et d'initiative envers son partenaire, ses pulsions l'a porteront vers un tempérament caractériel lorsque la moindre stabilité se fera sentir.
Comptant sur sa capacité à maintenir cette souffrance intérieure, elle n'aura de cesse pourtant de vouloir repousser les limites de leurs conjoints pour qu'il l'a stoppe, ou qu'il l'a touche de nouveau par les sentiments.
Cependant, il devient impossible pour son conjoint de la contenter, de son incapacité à appréhender le masochisme en elle, qu'il avait pris pour une forte personnalité dans les débuts de leurs idylles.
Sans-gène, et sachant pertinemment ses besoins perpétuels, elle n'hésitera pas à cumuler plusieurs partenaires pour se sustenter. L'excitation des actes étant plus important pour elles, que ceux qui les prodiguent.
- La femme dite "En relation BDSM".
Lorsque ses pulsions se manifestent, la femme "En relation BDSM" s'évertue à légitimer ses choix.
Se voulant concrètement épanouie, elle voudra s'afficher auprès de son Dominant dans un tourbillon d'esthétisme et d'osmose véritable.
Libre d’apparence dans ses choix de vie, elle n'en n'est pas moins prisonnière d'une relation peu hétéroclite, où seul les sites extrêmes et un environnement averti, sont dans la capacité de témoigner de leurs complicités dans leurs pulsions.
Si la relation avec ce type de femmes est basé et limité à la préservation de leurs plaisirs extrêmes, elle en est aussi la fondation et le réconfort dans leurs couples.
Gravitant entre une désuétude à se renouveler, et l'obsession croissante à pouvoir se faire concurrencer/détrôner dans leurs idylles, elles se cherchent plus une voie à "immortaliser" leurs relations, qu'à la faire évoluer.
03 - D'où provient l'excitation d'une femme mariée ?
Une femme traverse plusieurs étapes naturelles dans son existence, qu'importe la société où elle évolue.
Elles les amènent à se confronter entre leurs choix d'évolution de femme, et leurs fonctions imposées (empiriques) par leurs corps.
En fonction de son éducation, de son environnement et de ses aspirations, elle sera amenée très tôt à faire d'elle-même des concessions de vie, plus ou moins bien vécues.
Cette limite définie sera précurseure de ses premières frustrations, et déterminera assurément dans le même temps son niveau d'excitation et de plaisir dans ses futures relations.
Sachant cela, il convient qu'il devient difficile et usant, à vouloir se tracer une "route" bien droite en tant que femme, mariée et mère, qu'importe sa volonté et ses actes.
(La citation que "La vie trouve toujours son chemin" suggère que celle-ci est d'ailleurs sinueuse, et qu'il est peut être une gageure de vouloir la rendre droite de son égo, à vouloir garder le contrôle de sa vie.)
Clairement, la femme compense plus pour son plaisir, qu'elle n'a d'exigence envers lui.
Ce qui me fait dire que plus elle travaillera à se donner un sens à sa vie, plus elle se donnera au plaisir pour lui échapper.
Une logique et non un paradoxe d'un corps adapté prêt à épouser la vie, et non un homme.
La Suite : https://www.bdsm.fr/blog/5144/Femmes-mari%C3%A9es-et-BDSM-;-Un-m%C3%A9nage-%C3%A0-trois-(Partie-2) -> Femmes mariées et BDSM ; Un ménage à trois. (Partie 2)
Article du même auteur :
https://www.bdsm.fr/blog/3754/lhomme-enfant -> L'Homme Enfant.
https://www.bdsm.fr/blog/4897/o-nanisme-je-men-branle-donc-je-suis -> "O"nanisme ; Je m'en branle, donc je suis.
https://www.bdsm.fr/blog/4212/mentalit%C3%A9-cum-slave-notions -> Mentalité : Cum-Slave. (Notions)
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Par : Méridienne d'un soir
la jeune femme repensait à la première nuit de printemps qu'elle avait passée ici avec son amante, seules au monde, au milieu des iris et des coquelicots. Elle était convaincue malgré son jeune âge qu'elle n'avait rien connu de plus fort que cette sensation de ne faire qu'un avec l'autre. Ce sentiment si rare de ne plus être seule. Pourtant elle craignait de ne pas être à la hauteur, peur de se réveiller un jour et de ne plus l'aimer. Imperceptiblement, elle se renfrogna à cette idée. On croit toujours que certaines relations sont si fortes qu'elles pourront résister à tout, mais ce n'est pas vrai. La confiance qui s'étiole, la lassitude, les mauvais choix, les soleils trompeurs de la séduction, la voix chaude et ensorcelante des sirènes, les longues jambes des jeunes filles trop faciles, les injustices du destin: tout concourt à tuer l'amour. Dans ce genre de combat inégal, les chances de victoire sont minces et tiennent plus de l'exception que de la règle. Charlotte était fatiguée. Ses yeux secs piquaient et brûlaient. Toujours la même douleur, toujours la peur de la solitude. Certains disent qu'on reconnaît le grand amour lorsqu'on s'aperçoit que le seul être au monde qui pourrait vous consoler est justement celui qui vous a fait mal. Pourtant la métamorphose fut délectable. Les souvenirs très précis de leur dernière étreinte la cambrèrent d'une délicieuse honte et courut en petits frissons dans son dos. Une bouffée d'orgueil l'obligea soudain à sourire et à respirer très vite. La première fois, c'est la promesse d'une longue série d'autres fois, mais c'est aussi le deuil de quelque chose qui n'arrivera plus. Il ne peut pas y avoir hélas plusieurs premières fois. Charlotte prit sur le lit une robe dos-nu, très échancrée sur les reins, le serre-taille assorti, les bracelets en cuir et le corsage, croisé devant et noué derrière pouvant ainsi suivre la ligne plus ou moins fine du buste, selon qu'on avait plus ou moins serré le corset. Juliette l'avait beaucoup serré. Sa robe était de soie noire. Sa Maîtresse lui demanda de la relever. À deux mains, elle releva la soie légère et le linon qui la doublait découvrit un ventre doré, des cuisses hâlées, et un triangle glabre clos. Juliette y porta la main et le fouilla lentement, de l'autre main faisant saillir la pointe d'un sein. Charlotte voyait son visage ironique mais attentif, ses yeux cruels qui guettaient la bouche entrouverte et le cou renversé que serrait le collier de cuir. Elle se sentait ainsi en danger constant. Lorsque Juliette l'avertit qu'elle désirait la fouetter, Charlotte se déshabilla, ne conservant que l'étroit corset et ses bracelets. Juliette lui attacha les mains au-dessus de la tête, avec la chaîne qui passait dans l'anneau fixé au plafond et tira pour la raccourcir. La chaîne cliquetait dans l'anneau, et se tendit si bien que la jeune femme pouvait seulement se tenir debout. Quand elle fut ainsi liée, sa Maîtresse l'embrassa, lui dit qu'elle l'aimait, et la fouetta alors sans ménagement. Un touble mélangé de honte, de volupté, de rébellion et d'impuissance la saisit à la fois. Il y eut une plainte, un sursaut de poitrine. Elle soupira, serra les dents, regardant intensément Juliette, alors animée du désir irrésistible de vouloir la dépecer, puis renversa la tête et attendit. À nouveau, une longue plainte jaillit des lèvres serrées, finit en un cri aigu. Endolorie et horrifiée, elle ne savait comment remercier Juliette de ce qu'elle venait de faire pour elle, mais elle était aussi heureuse de lui avoir fait plaisir.
La jeune femme sentit qu'elle approchait de l'heure de vérité, de ce moment qui pourrait racheter tous les autres. Après tout, au milieu de ce son lot de misères, la vie réservait parfois de vrais instants de grâce. Pourquoi la douleur serait-elle différente ? Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle mit un moment à réaliser où elle se trouvait et regarda avec terreur les traces qui tailladaient son ventre et ses seins. Elle fit un effort surhumain pour sortir de son apathie. Juliette remarqua, à voix sourde dans le silence, que la peur aussi lui allait bien. Charlotte eut l'impression qu'elle se retenait d'avancer vers elle, et regretta qu'elle se retînt. Cependant elle ne la regardait pas, ne quittant pas des yeux son corps endolori, épouvantée qu'elle devinât, elle, dans les siens, ce qu'elle considérait comme un abandon. Et pourtant, ce n'en était pas un, car à mettre en balance le désir qu'elle avait de lui appartenir, elle n'aurait pas eu un éclair d'hésitation. Elle ne se laissait en vérité aller à ce désir que parce que sa Maîtresse le lui avait concédé, et jusqu'à un certain point laissé entendre qu'elle le lui ordonnerait. Lorsque Charlotte tourna la tête vers Juliette, alertée par le bruit d'une cascade qu'elle avait, à sa grande confusion, du mal à maîtriser et à diriger, il y avait sur son visage, non pas cette attention pointue et intimidée que sa Maîtresse attendait, ce guet presque animal, regard aminci, sourcils bas, lippe close et frémissante, mais une gravité douce, comme si soudain elle avait eu la pudeur de ses exigences, et honte qu'on les satisfît. Qui aurait résisté à sa bouche humide et entrouverte, à ses lèvres gonflées, à son cou enserré par le collier, et à ses yeux plus grands et plus clairs, et qui ne fuyaient pas. Elle la regarda se débattre, si vainement, elle écouta ses gémissement devenir des cris. Le corset qui la tenait droite, les chaînes qui la tenaient soumise, le silence, son refuge y étaient peut-être pour quelque chose. À force d'être fouettée, une affreuse satiété de la douleur dût la plonger dans un état proche du sommeil ou du somnambulisme. Le spectacle aussi et la conscience de son propre corps. Mais au contraire, on voyait sur son visage la sérénité et le calme intérieur qu'on devine aux yeux des recluses. Elle perdit le compte des supplices, de ses cris, que la voûte étouffait. Charlotte oscillait de douleur. Mains libres, elle aurait tenté de braver les assauts de Juliette, elle aurait osé dérisoirement s'interposer entre ses reins et le fouet, qui la transperçait. Chaque cinglement amenait un sursaut, une contraction de ses muscles fessiers, mais peu à peu, une douce chaleur irradia sa croupe, se propageant à son vagin. Une torsion des cuisses et de ses hanches donnait au corps un balancement lascif. De la bouche de la suppliciée sortirent de longs soupirs, entrecoupés de sanglots. Juliette, excitée, commença à frapper plus fort par le travers et les gémissements furent plus profonds. Lorsqu'elle entendit un sifflement sec, Charlotte ressentit une atroce brûlure sur les cuisses et hurla. Elle la flagella à toute volée sans attendre qu'elle se tût, et recommença cinq fois, en prenant soin de cingler chaque fois, ou plus haut ou plus bas que la fois précédente, pour que les traces fussent quadrillées. Charlotte crispa ses poignets dans les liens qui lui déchiraient la chair, le sang monta à sa tête. Alors Juliette s'approchât de Charlotte et lui caressa le visage, lui donnant de longs baisers qui grisèrent la soumise éplorée, puis elle lui ordonna de se retourner et recommença, frappant plus fort, les fines lanières de cuir lacérèrent sans pitié l'auréole de ses seins. Le dénouement était là, quand elle ne l'attendait plus, en admettant, se disait-elle, que ce fut bien le dénouement. Charlotte laissa couler quelques larmes. Elle obéit sans mot dire. Elle pensa que le fouet était une délivrance.
Elle serra les dents afin de savourer le plaisir qu'elle avait offert à son amante. Pour elle, la seule chose plus stimulante que son désir était qu'elle la désire autant. Les mains de Juliette frayèrent son ventre, abusèrent de ses reins, l'abandonnèrent, la reconquirent, la caressèrent jusqu'à ce qu'elle sanglotât, humiliée de se plaindre et de gémir. Elle était alors toujours tenue par les bracelets qui enchaînait ses mains ensemble, martyrisant sa chair, heureuse captive à qui tout était imposé, à qui tout était requis et imposé. Mais avec Juliette, c'était de son propre gré qu'elle demeurait toujours nue et offerte. Sa promesse la liait autant que les bracelets, le corset et les chaînes. Etait-ce seulement sa promesse ? Et si outragée qu'elle fût, ou plutôt parce qu'elle était outragée, n'y avait-il pas également la satisfaction même, que par son obéissance à se rabaisser, par sa docilité à s'offrir ? Elle sut alors que la position de sa Maîtresse était plus difficile que la sienne, car on ne s'improvise pas meneuse de jeux érotiques, violeuse de tabous, dénonciatrice de routine. Sa résistance l'eût peut-être agaçé, ou déçu, mais réconforté. Elle avait obéi, et elle se sentait soudain dépassée par l'idée que le geste était un geste d'amour pour un bourreau étrange auquel on s'efforce de plaire. Alors Juliette arrêta de la flageller. Elle ne la détacha pas de ses liens, mais la laissa ainsi exposée, le reste de la soirée, deux longues heures, cuisses écartées et toujours enchaînée. Elle ne cessa de souhaiter refermer ses jambes pour que se termine son calvaire même si elle aimait l'idée du supplice. Charlotte était cernée par le plaisir et la souffrance. Les poignets âprement attachés, ainsi son sexe était ouvert, et au-dessus de ses seins endoloris et toujours offerts, sa gorge était renversée. Penchée sur le ventre fendu de sa soumise, Juliette posa ses lèvres frémissantes sur le sexe humide et ardent, la faisant sombrer dans une indicible félicité, tandis que de sa bouche s'échappait la plainte d'amour, des gémissements étouffés de la chair humide et palpitante, elle céda à la jouissance. Juliette dut maintenir ses hanches à deux mains, tant les sursauts du spasme furent violents et ininterrompus. Elle se consuma. Sans doute, ce ne fut pas là seulement la sensation du plaisir mais la réalité même. S'approchant d'elle, Juliette tenait à la main une bougie allumée. Lentement, le bougeoir doré s'inclina sur sa peau, la cire brûlante perla ses seins en cloques blanchâtres et incandescentes. Son martyre devint délicieux. Le fantasme d'être brûlée vive augmenta son excitation. Elle perdit la notion du temps et de la douleur. Elle aimait l'idée du supplice, lorsqu'elle le subissait elle aurait trahi le lien qui l'unissait à Juliette pour y échapper, quand il était terminé elle était heureuse de l'avoir subi d'autant plus épanouie qu'il avait été plus long et plus cruel. Sa Maîtresse ne s'était pas trompée à l'acquiescement ni à sa révolte, et savait parfaitement que son merci n'était pas dérisoire. Charlotte ne se lassait de sentir le satin de ses caresses, de haut en bas et de bas en haut. Elle éprouvait le bonheur dans la forme la plus belle et la plus pure de la soumission, celle de l'abnégation.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Par : Fenikkusu
La lune est rouge ce soir.
Nous sommes au Japon. J’ai toujours voulu visiter ce pays. Il fait nuit, et un orage se prépare sur le Pacifique. La chaleur est étouffante.
Je T'emmène avec moi, Tu es sublime, douce, fragile et forte à la fois. Tu ne sais pas ou nous allons. Nous marchons tranquillement vers cet endroit que j'ai repéré pour cette occasion.
Un endroit isolé de tout. Nous serons seuls. Un endroit où Tu me dira ces mots que j'ai toujours refusé que Tu me dises. Je suis prêt aujourd’hui.
Ta main dans la mienne se fait pressante. Moite. Tremblante. Hésitante.
Tes petits escarpins blancs foulant le sol rocayeux T'empêche d'avancer rapidement. Je décide de Te prendre sur le dos. Nous rions comme des enfants. J'escalade cette pente qui mène vers notre avenir. Cette pente qui me rappelle tout ce que nous avons enduré pour enfin nous rencontrer et commencer cette vie. Devant nous, la lune nous regarde de son œil rouge et sombre. Au loin, le ciel est zébré de rayon de lumière. Un léger vent soulève tes cheveux qui me caressent la nuque. Tes bras autour de moi se resserrent un peu plus, je devine que Tu frissonnes de crainte.
Nous arrivons enfin devant ce cerisier japonais isolé. Je te dépose délicatement sur la petite pelouse qui l'entoure. Tu admires les lieux si beaux. Si calme avant la tempête. Et moi, je ne vois plus que Toi. Et je me dis que maintenant cet endroit est beau car Tu y es enfin. Tu marches doucement jusqu'au bord de la falaise qui tombe à pic dans l'océan. Océan qui prend de plus en plus de force avec l’orage qui se prépare.
Le bruit sourd du tonnerre prenant écho sur les vagues Te fait sursauter. Je m'approche derrière Toi sans un bruit. Je T'enserre de mes bras en T'embrassant dans le cou. Ta peau m'enivre de ses odeurs mêlant sueur et doux parfum.
"Que faisons-nous ici Monsieur?"
"Tu va voir. Regarde dans le buisson là bas. Mets ce que Tu y trouveras et uniquement ça."
Tu T'exécutes sans un mot et je Te regarde T'en aller. Admirant Tes formes et Ta démarche.
Le ciel est de plus en plus noir.
Les nuages effacent peu à peu de la voute céleste les étoiles. Seule cette lune rouge nous éclaire de sa lumière froide.
Je passe derrière le cerisier et récupère ce que j'y avais déposé plus tôt dans la journée. Des cordes. Ces liens que j'aime tant Te parer. Je m'approche d'une branche et passe plusieurs tours pour faire un point d'attache solide. J'y passe un anneau que j'ai forgé pour l'occasion. Autour de ce point, dans l'herbe humide, j'allume 2 braseros qui éclaireront ton corps. Et laisse un 3ème éteins.
Le vent fait chanter le cerisier.
Tu sors enfin. Tu es magnifique. Je T'admire dans ta robe blanche en soie. Je devine Tes seins nus sous la matière.
Le vent se faufile, glisse et fais voler tes cheveux rajoutant une musique douce à cette vision angélique. Tu T'approches de moi et caresse mon torse bouillant sans un mot. Des larmes coulent sur mes joues.
"Pourquoi pleurez-vous Monsieur?"
Je ne réponds pas. Tu sais déjà tout de moi. Tu caresses ma joue et me dépose un baiser en Te serrant contre moi.
Un éclair.
Je prends Tes mains que j'attache d'un geste sur. Tu me regardes, curieuse et amusée. Tu plonges ton regard sans crainte dans mes yeux sombres. Tu y mets chaque jour un peu plus de Ta lumière parmi mes ténèbres.
Je passe la corde dans l'anneau au dessus de Toi que Tu découvres enfin. Tu devines un peu ce que je vais faire. Et moi je souris intérieurement mêlant appréhension et amusement.
Tu ne Te doutes pas de ce que je vais Te demander. Voici enfin le moment que j'imaginais depuis si longtemps... Je passe autour de Toi. Je caresse Ta peau. Ta peau qui comme la mienne est gravé de nos histoires passées. Tu parais si fragile, je parais si fort. Ou l'inverse peut être. Je m'éloigne un peu pour aller au bord de cette falaise, face à l'océan.
Je sens l’électricité dans l’air, ma rage et ma peur qui monte. Et puis je sens Ton regard sur moi, qui m’apaise. Je me baisse et récupère mon fouet. Le cuir noir est chaud. J'aime cette sensation dans ma main.
Je m'approche de Toi, le fouet trainant dans l'herbe. Un serpent rodant prêt à bondir. Je prends Ton cou de ma main libre et Te dévore la bouche. Tu es déjà haletante.
Je recule et fais claquer mon fouet. Tu n'y as jamais gouté. Je vois Tes yeux qui se plissent, Ta bouche qui grimace déjà.
"Tourne-toi."
Tu fais face au cerisier. Ta robe blanche est collée à ton dos par la sueur.
Un éclair.
Un cri. Le premier.
Le vent s'est arrêté. Il n'y a plus que le grondement du tonnerre. Et le crissement strident du fouet dans l’air. Deuxième coup de fouet. Puis un troisième. Tu cries encore plus. Je viens te voir et te caresse le dos, constate les déchirures dans ta robe et les traces sur ta peau. Je prends tes cheveux dans ma main et tire ta tête en arrière.
"Dis-le."
Tu ouvres les yeux, stupéfaite. Incrédule. Et tu me regardes .
"Monsieur...?"
"Dis-le."
Je me recule, et je t'assène plusieurs coups de fouet.
"Dis le !"
Tu sais très bien ce que je veux entendre. Tu veux me le dire depuis si longtemps mais je n'ai jamais voulu l'entendre. Je ne voulais pas l’entendre.
"Dis le je t'en supplie !!"
Des larmes coulent sur mes joues. Le fouet lacère ta peau encore plus. Il s'enroule plusieurs fois autour de ton ventre. Tu ne cries presque plus.
Je jette le fouet loin de moi. Ton corps est nu. La robe s'en est allé avec le vent. Le sang coule de quelques plaies. Je tombe à genoux. Epuisé. En pleurs. La rage au ventre.
Plus un mot. Nous restons ainsi quelques secondes ou quelques minutes qui paraissent des siècles. La pluie commence à perler sur nos corps.
"Maitre... je Vous aime."
Enfin.
Je me relève. Je te caresse le dos, la nuque, les cheveux. Je t'embrasse. Je parcoure ton corps brulant. Je te détache et tu me tombes presque dans les bras.
Nous nous enlaçons. Nous nous embrassons. Je t'emmène près du premier brasero ou nous allumons une bougie blanche.
"C'est toi."
Nous allons, vers le second et allumons une bougie noire.
"C'est moi."
Le 3ème, toujours éteins.
"C'est Nous." dis-Tu en l'allumant avec les 2 bougies.
La lune a disparu derrière les nuages.
Je Te réponds : "Je t'aime".
...............
...............
...............
...............
Je me réveille, seul. La sueur coule sur mon front. Mes joues sont humides. Le lit est vide, comme depuis longtemps. Je me lève, il est 2h et des poussières. Ces images, ces visions trottent encore dans ma tête.
Je vais me faire un thé qui me rappellera ton parfum. J'allume une cigarette et je regarde par la fenêtre.
La lune est rouge ce soir. Une tempête se prépare.
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Par : Thutale
Come on, Barbie !
... ...Au cœur d’un perpétuel été, dans le Florida Hotel où ils logeaient à l’année, une svelte jeune femme peroxydée et un homme ayant abusé des UV et des anabo’, tous deux hyper BCBG et disposant de moyens conséquents, s’ennuyaient à mourir tout en buvant à la paille des cocktails sucrés au bord de la piscine bleu lagon.
Percevant leur désœuvrement mutuel, et supputant des désirs sous-jacents que leur quotidien en strass et papier glacé peinerait indéfiniment à combler, ils échangèrent leurs numéros, des textos, puis des sextos, et bientôt des confidences sado-maso.
Ils se mirent d’accord sur le thème d’une rencontre et, leur projet bien abouti, se retrouvèrent à la terrasse d’un café, dans le jardin d’une résidence hôtelière voisine très glamour où ils avaient réservé pour la nuit, histoire de se donner un peu d’intimité.
Ils se connaissaient suffisamment bien, pensaient-ils, pour s’aventurer à se jeter des défis. Dans un chapeau, chacun déposa dix petits bouts de papier soigneusement pliés. Ils contenaient autant d’injonctions, rédigées sur feuille à carreaux pour elle et blanche pour lui, présentant une large gradation en difficulté et une variété de thématiques sur lesquelles ils s’étaient mis d’accord au préalable.
Elle tira en premier : « Je serai une poupée docile », lut-elle en le regardant un peu de biais, la voix voilée et tremblante mais un petit sourire aux lèvres, car elle aimait se faire mener à la baguette.
« Je laisserai ta peau immaculée. », lut-il à son tour, faisant bonne figure mais grimaçant salement intérieurement car cela ne correspondait pas du tout à ce qu’il avait imaginé.
– « So, come on Barbie », dit-il en lui tendant la main, histoire d’entrer avec classe dans le rôle. Mais comme elle ne réagissait pas assez vite, il l’empoigna par la chevelure et la traîna dans le jardin au milieu des convives.
Arrivés à la baie vitrée de la chambre qu’ils louaient, il la fit se mettre à genoux pour en franchir le seuil, en l’encourageant d’une claque vivement appliquée sur sa jupette à fleurs, ce qui la fit galoper dans l’appartement. Il se retourna alors avec un sourire carnassier et satisfait, narguant les clients consternés qui s’étaient attroupés à sa suite, puis, les toisant de très haut, tira sèchement le rideau à leur nez.
– « Et bien ma jolie muppet, te voilà isolée et vulnérable on dirait. » Il verrouillait en parlant les ouvertures les unes après les autres.
Barbie frissonnait de tout son épiderme, très perturbée d’avoir été malmenée publiquement par cet homme dont – elle en prenait conscience un peu tard – elle connaissait peu de choses. Elle recula stratégiquement dans un coin de la pièce en tentant d’interposer un canapé entre elle et celui dont les courriels pimentés lui avaient pourtant si fortement donné envie de se livrer à sa lubricité. Mais quelle gourde je fais, se morigéna-t-elle intérieurement, soudain au désespoir.
– « Oh, tu as peur », fit-il avec une fausse sollicitude mais une réelle perspicacité. Il continua à parcourir la pièce en dérangeant quelques menus objets, en ouvrant et refermant tiroirs et portes des placards, prouvant, malgré son assurance, qu’il n’était pas dénué de TOCs.
– « Allons ma chatte viens ici », dit-il en tirant une chaise au centre de la pièce et en tapotant sa cuisse, comme pour lui indiquer le lieu exact où il attendait qu’elle se place. « Ne m’oblige pas à venir te chercher », ajouta-t-il d’une belle voix grave comme la jeune femme restait pétrifiée et, disons les mots, un peu perplexe. Il la laissa un moment aux prises avec son indécision, puis sans autre sommation, se leva et tira d’un coffre de bois de fins bracelets de cuir rouge.
S’approchant d’elle, il la prit par le coude et la guida d’autorité jusqu’à la table, où il la fit asseoir, délaissant incompréhensiblement le siège qu’il avait préparé.
– « Tu n’es pas très docile, ma petite poupée », dit-il réprobateur. « Qu’à cela ne tienne, quelques liens permettront de me passer de ton obéissance. » Il sangla dans une boucle de cuir sa cheville gauche à un pied du meuble, puis lui ouvrant sans ménagement les jambes, fit de même avec la cheville droite au pied de table opposé. Il passa deux autres bracelets à ses bras, juste au-dessus des coudes, et deux autres à ses poignets, puis relia les uns aux autres. Il sortit alors son iPhone et la photographia ainsi disposée, bras haut croisés dans le dos et cuisses écartées.
Il alla alors vers un petit meuble Ikea et farfouilla dans un tiroir. Il en revint un scalpel à la main.
– « Mmh… », commença-t-elle à protester.
– « Si tu l’ouvres, chérie, je te bâillonne », dit-il en pointant du doigt un bâillon à la boule énorme qu’il avait tiré du coffre sans qu’elle s’en rendît compte. Il lui fit des gros yeux bleus glacés pour lui donner des émotions – ah, elle avait voulu jouer, elle allait voir, la garce – et insidieusement assurer son emprise.
Qu’elle se rappelle longtemps de lui, se répétait-il comme une antienne en tournant autour d’elle, oh oui, elle si arrogante et téméraire, qu’elle pleure de terreur. Et en effet les grands yeux verts de Barbie s’embuaient et débordaient et la jeune femme tremblait. Il la contempla sans compassion, il avait envie de lui mettre un peu de plomb dans le crâne.
Il fit sortir ses seins du soutien-gorge, vint poser une méchante pince à linge rouge au bout de chaque téton, puis trancha dans le corsage.
Il s’activa quelques instants pendant lesquels il transforma en chiffons la jupette et la petite culotte affriolante qu’elle avait choisie pour lui. Il eût soudain envie de lui mettre une bonne fessée pour lui apprendre à s’exposer ainsi et à jouer avec cette agaçante pseudo-naïveté avec le désir des hommes. Il la bascula et l’empoigna sous son bras, chevilles toujours liées à la table et bras dans le dos, et la fessa avec une rage qui l’étonna lui-même. Quand son cul fut devenu aussi cramoisi que le cuir qui entravait ses poignets, il la reposa sur la table. Il lui fit la leçon avec des mots durs, comme si elle avait été sa fille adolescente et dévergondée. Il transpirait, tandis qu’elle pleurnichait doucement, honteuse d’elle-même.
– « On reprend », dit-il en inspirant profondément pour retrouver son calme. Il remit en place les pinces sur ses mamelons, qui s’étaient décrochées dans l’action impromptue, et en disposa d’autres, toujours de ce rouge profond qu’il affectionnait, sur les lèvres lisses de son sexe épilé.
Quelques minutes passèrent où l’on n’entendit que le chuintement saccadé de leur respiration et, lointain, le brouhaha de la clientèle se délassant autour de la piscine dans le jardin. Puis des cris s’élevèrent, rauques et brefs, un pour chaque pince qu’il ôtait ; et enfin un long gémissement plaintif lorsqu’il lui détacha les bras.
Il finit de la libérer et la conduisit au coin histoire de pouvoir souffler un peu.
Il s’installa dans un fauteuil en contemplant la femme en pénitence, visage au mur, qui n’osait bouger d’un millimètre et ses petites fesses rougies par ses soins. Un peu plus et je me laisserais attendrir, se dit-il en saisissant son courage à deux mains et une authentique cane anglaise.
– « Barbie, ma jolie, viens un peu par ici », susurra-t-il d’une voix doucereuse. « Je n’en ai pas fini avec toi. »
Sans se lever de son siège, et sans qu’il eût besoin d’élever la voix, avec quelques ordres précis, il la fit s’installer sur le canapé, couchée sur le dos, les jambes relevées à l’équerre, mains croisées derrière les genoux.
– « Si tu bouges ou si tu cries, tu auras beaucoup plus mal, bien sûr », dit-il avec un petit sourire mi-compatissant mi-sadique.
Il tapotait l’arrière de ses cuisses et de ses mollets en parlant, mais vint arrêter la cane flexible sur la plante de ses pieds. Barbie serra les dents en fermant les yeux, et lorsque le premier coup tomba, il n’y eût aucun gémissement, juste un petit sursaut incontrôlable du corps, un léger voile de sueur qui se déposa instantanément sur ses pieds, et l’humidité de sa fente offerte qui s’accrût. Il la travailla par séries de dix. Lentement, sans céder à son envie de la caresser, pour prendre la mesure de sa résistance. Puis il la mit à genoux à ses pieds et l’obligea à garder les mains tendues et les yeux baissés pendant qu’il lui badinait les paumes sèchement, comme à une écolière du temps passé. C’est qu’elle résiste bien à la douleur, la gamine… se dit-il, ravi de ce qu’il découvrait.
Il estima quant à lui avoir assez résisté, et après avoir pressé la tête de sa poupée sur son sexe tendu sous le jean, il dégrafa quelques boutons, le libéra et le lui colla dans la bouche.
Il constata avec satisfaction qu’elle était devenue la petite poupée docile qu’il attendait. C’est presque trop facile, se dit-il intérieurement en se servant un rafraîchissement tandis qu’elle continuait sagement ses caresses labiales. Il attrapa une laisse, un collier et un harnais rouges qu’il avait pris soin de disposer à portée de main et lui saisissant la tête par les cheveux, interrompit son va-et-vient.
Il lui passa d’abord le harnais. Il adora qu’elle demeure immobile entre ses mains, complaisante, comme une véritable poupée pendant qu’il la harnachait. Il boucla le petit collier autour de son cou et rajouta deux bas noirs auto-fixants et de fins escarpins rouges. Il la mit à quatre pattes et, une main posée sur le bas du dos pour forcer la cambrure des reins, lui claqua sévèrement la croupe avec la dragonne avant de lui passer la laisse. Pour donner un peu plus de solennité à l’instant. Elle était restée parfaitement immobile pendant ce traitement, paumes et genoux au sol, et obéit sans broncher lorsqu’il la fit trotter à son pied. Arrivés devant la baie vitrée, il lui malaxa expertement les fesses, qui avaient presque retrouvé leur blancheur, et profita de ce qu’elle se relâchait pour lui introduire un petit plug huilé. Comme elle glapissait en le sentant pénétrer en elle, il lui dit mystérieusement :
– « Ça te protégera. »
Il l’entraîna à sa suite dans la soirée libertine qui battait désormais son plein dans le jardin.
Barbie, prenant d’un coup l’ampleur de sa mésaventure, ouvrit des yeux terrifiés, mais, perdue au milieu de ces inconnus, eut le réflexe naïf et désastreux de s’accrocher craintivement à celui qui, de son point de vue, ressemblait le plus à un protecteur.
– « Fais-moi confiance Barbie. », dit-il en entrant à la perfection dans ce rôle. « We are going to have so much fun. »
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Par : Abyme
JOUR 1 (suite)
Je lève les yeux vers toi :
« Ça ne peut pas être trop fort ? »
Je me vois
en reflet
dans cette théière,
elle qui nous a attendu,
en bas,
fidèle, patiente,
toujours chaude et gonflée,
exhalant une suave odeur de fleur,
toute prête à être bue,
encore,
jusqu'à la dernière larme.
« C'est meilleur quand ça infuse longtemps »,
J'esquisse un sourire métaphorique et porte le bol à mes lèvres.
C'est alors avec un visage blême que je reviens des chiottes, et m'assoie, comme soudainement embarrassée, paniquée, honteuse, désolée et en rage, un peu tout cela à la fois, rampant sournoisement sous le vernis de ma pudeur.
« Je crois que mes règles arrivent »
Avec une semaine d'avance, elles me font l'effet d'une sentence qui me tombe sur la tête, un coup du sort. Injuste, dégueulasse.
Une catastrophe, un monde qui s'écroule, que pourrait-on faire de moi, saignante ? Je ne vais qu'inspirer une distance réglementaire, peut-être un dégoût un peu ravalé, d'ailleurs je me sens déjà presque coupable de cette indisponibilité de circonstances, puisque je vais avoir tôt fait d'y trouver une cause psychopathosexologique.
Tu me parais peut-être un peu amusé par la vaine panique qui a pris possession de mes légèretés.
« Détends-toi, prends les choses tranquillement, rien n'est grave. »
Des encouragements et un état d'esprit qui m'aident à dédramatiser l'affaire, mais parallèlement je me catapulte au plus profond de mon utérus, histoire de lui faire entendre raison: « Ça n'est pas à toi de jouer, boucle-là encore quelques jours, je te revaudrai ça ».
« Tu finis ton bol et t'es prête à jouer ? »
Tu es debout, tu m'attends.
J'aquiesce, et termine mon thé à toutes petites gorgées, celles qui savourent.
Tu as allumé des petites bougies qui donnent à la pièces des lueurs contrastées. Je t'ai entendu préparer des choses, choisies parmi les bruits insolites dont regorgent tes malles.
Alors je me lève, et m'avance, nue vers toi.
Tu me saisis un poignet, l'attaches à une menotte de cuir. Je regarde tes gestes, je vois mon poignet, docile, confiant, qui se laisse mettre hors d'état de nuire. Tu me rabats l'autre bras dans le dos, et lies mes deux poignets ensemble. Ma respiration se fait plus courte, attentive, en latence.
Tu m'observes ainsi. Tes mains s'approchent de moi et je sursaute dès qu'elles effleurent mes tétons, dressés et sans défense. Tu me les pinces et ta voix murmure un plaisir naissant. Sur mes lèvres, un petit sourire trahit mon regard, fuyant, en proie. Je détourne la tête, tes mains remontent, et entourent mon cou.
A ce moment ma nuque n'est plus qu'un frisson.
Ma gorge se voit nouée d'un collier de cuir, et d'un cœur qui bat, qui se bat contre lui-même.
Et puis une corde autour de mon visage, qui passe devant, derrière, vient enserrer ma tête. Ça dérape, tu insistes. Je n'aime pas trop cette sensation de ne plus pouvoir ouvrir la bouche, de ne plus rien pouvoir transmettre par l'expression de mon visage.
Seuls mes yeux peuvent encore s'affoler.
Tu m'allonges au sol, replies mes jambes et lies chacune d'elles, cuisse contre mollet, par de nombreux tours de corde. Je regarde ton grand tambour suspendu au plafond, flotter au dessus de ma tête, en sentant les liens se tisser contre ma peau.
En sentant cette emprise qui s'élabore, méticuleuse.
Cette immobilité me saisir, toute entière.
Tu t'éloignes un temps. J'en profite pour tester mes marges de manœuvre.
Réduites. Il fallait s'en douter.
Je tressaille au contact d'une sensation froide sur mon sexe, qui va et vient, et puis qui s'applique par petites tapes sur l'intérieur de mes cuisses, mon ventre, et qui vient se frotter à ma fente. Ta cravache indienne. Je me tords comme je peux. Tu montes en intensité, ça claque de plus en plus fort sur ma peau, et je fais des bonds quand ça atteint mon clitoris. La douleur est vive et soudain je voudrais te supplier de ne pas insister plus. Mais je n'ai pas besoin, car tu te lèves.
Un répit
D'une seconde.
Je te regarde et tu me surplombes.
Tu saisis une bougie et la penches au dessus de moi. Je sens la cire chaude couler sur ma poitrine, mon cou, au creux de mon aisselle. Puis tu en prends une autre et verse d'un peu plus bas. Les coulées atterrissent sur mon ventre, suivent l'aine, et viennent irradier mon sexe. J'émets un cri, j'ai l'impression que la brûlure va me ronger la peau, mais déjà elle s'estompe peu à peu, la cire tiédit et se rétracte, emprisonnant mes poils.
Tu me laisses ainsi, t'éloignes, et reviens prendre quelques photos.
Ta main vient ensuite se lover au creux de mes cuisses qui tremblent, et il te faut ouvrir ce cachet de cire pour t'introduire en moi, d'un coup.
Tes coups de reins se répercutent jusque au sommet de mon crâne, tes mains s'agrippent à mes seins, je sens une boule qui monte en pression à l'intérieur de mon ventre.
« Je peux jouir ? »
Tu marques un long et cruel silence avant de dire :
« Oui, vas-y. »
Ça implose en moi, d'une manière violente et diffuse à la fois.
Tu craches et m'enfiles un doigt dans le cul. Je blêmis. L'appréhension est toujours proche de la panique quand je sais que tu vas vouloir m'enculer. Ton sexe cherche le passage, force un peu. Je me tortille, tente de me redresser, comme pour implorer toute ta délicatesse. Elle est de mise, mais avec la fermeté que tu estimes pour déjouer mes dérobades. Ça me fait mal. Toujours au début, je n'arrive pas à me détendre, d'autant plus quand ton intromission n'est pas complète, et m'attend. Je souffle, je me concentre, et soudain tu forces la dernière barrière. Ce qui s'échappe de moi ressemble un peu à un sanglot... de soulagement.
Là encore tu t'amuses longtemps de me voir me tordre, traversée par des sensations si fortes qu'elles refusent encore à présent de se laisser coucher sur le papier.
Je jouis une nouvelle fois, différemment, avec quelque chose de plus sauvage dans mon cri. Mais je sens qu'il y a encore un endroit où je retiens, comme si je ne pouvais pas me laisser aller totalement. J'ai l'impression que ces jouissances me sont arrachées, elles éclatent comme des ballons de baudruche, dont il ne reste ensuite plus que des lambeaux...
Tu me défais le bondage du visage.
Je me sens libérée, tout de suite.
Et puis tu m'embrasses, m'aides à me redresser, dénoues une à une les boucles qui m'enserrent les jambes, ça fait des dessins rouges incrustés sur ma peau, j'aime bien. Je caresse ces empreintes, qui bientôt disparaîtront, elles.
Je vois s'approcher une lame brillante dans ta main. Doucement, très doucement, elle vient gratter les écailles de cire qui perlent sur ma peau.
Je retiens mon souffle, frissonnante sous la caresse de ton couteau.
« Ça va ? », me demandes-tu, alors que mon corps est assis sur le canapé, et que ma tête semble sûrement partie loin.
« Oui, oui, je redescends ».
***
Rhum, Sushi.
Échanges, réconfort.
J'ai l'impression de m'être retrouvée catapultée à cette nuit tombante. Tout ce que je viens de vivre me paraît former un grand tourbillon au sein duquel je me suis tant laissée égarer, que je crains déjà ne plus être en mesure de me le remémorer fidèlement. Ensemble, on retrace quelques grandes lignes, ma plume court, succincte, sur le papier que tu me tends, le temps n'est pas encore à l'étoffe de ces quelques mots griffonés.
On opte pour le film "L'art de la pensée négative". En grand écran sous la couette.
N’a-t-on pas mauvaise conscience, avant de s'escrimer, de se mélanger encore férocement ?
Jusqu'au milieu de la nuit...
Tu te retournes, sur le dos, à bout de souffle. Je reprends le mien et t'adresse un regard, furtif et un peu désolé :
« Coriace, hein ? »
Puis je reste un moment à fixer mes mains qui tripotent un peu méthodiquement les plis de la couette, comme s'ils pouvaient m'aider à formuler des pensées de plus en plus obsédantes.
Tu te tournes vers moi, et je te sens m'observer.
Sans mal, tu décryptes évidemment mon silence :
« Tu as quelque chose à me dire ? »
Oui.
Je pense à l'empreinte
que va laisser ce tatouage sur moi.
En moi.
Irrémédiablement.
Demain.
Alors je t'explique les peurs
qui conspirent, louvoient,
à l'ombre de mes élans.
Je te parle de ces distances
qui se creusent avec mes amours,
de mon effroi à leur dire
ce qui m'émoustille tant.
Je te fais visiter
le cœur du désir qui me prend,
en traître
qui détrône mes prudences,
me laissant là,
face à ce vent fou
qui tourne
les pages noircies
de mes nuits blanches.
Et j'imagine le dessin de mon étoile,
mon futur tatouage,
offerte,
qui s'étire comme je me livre,
toute crue,
comme je me jette,
dans la gueule d'un loup.
L'aube sera rouge.
Fin du premier jour
(à suivre)
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Par : Abyme
Ce qui suit est le récit du vécu de ma soumise sur cinq jours de l'hiver dernier.
Chaque mois elle vient passer quelques jours chez moi. Cette fois, exceptionnellement, je lui avais demandé de mettre par écrit les faits marquants de son séjour.
Tout ce qu'elle y relate s'est déroulé comme elle le raconte.
JOUR 1
A peine me suis-je assise dans le bus, je mouille déjà.
“Bon courage", m'a dit mon ami, "Et amuse-toi bien“ avait-il ensuite ajouté.
Je regarde défiler les rues mornes sous la lumière éteinte de ce petit jour pluvieux, en pensant au récit que j'allais te faire de mon séjour chez toi, et à ce qu'il allait falloir que je garde comme lucidité pour y parvenir. Je pensais à ce que j'avais pu oublier d'important, et sentais monter les premières effluves de mon excitation, cette petite odeur pourtant si puissante, si rassurante, qui m'enveloppe et m'entête.
Le temps de l'attente est délicieux et atroce.
Mon regard ressemble à ce brouillard où l'on se perd, dans le flou des silhouettes qui s'estompent. Mais ma pupille perce et brille par delà son égarement. Même si les fantômes de mes peurs que je fusille m'attendent au tournant.
Le bus fait sa routine parmi les flaques et les maisons. La radio du conducteur grésille quelques nouvelles du monde, macabres, que je ne reçois que par bribes inaudibles. Je ne cherche pas à écouter, ma conscience se perd dans un univers sonore lointain, à l'image de cette brume opaque dans laquelle je me réfugie.
Le bus arrive, se range, j'entre dans la gare ferroviaire, et j'arrive sur le quai en même tant que mon train, comme si c'était moi que ce train venait chercher. Comme si mon voyage glissait sur des roulettes. Pas d'accrocs, pas d'histoires.
C'est un nuage qui me déposera devant chez toi.
Et c'est seulement là, quand je passerai derrière la vitrine, que soudain les tumultes me réveilleront à ces quelques heures volées à mon sommeil, à cette nuit passée comme tombe un éclair.
Gorgé d'attente, mon sexe remue en moi, se tourne, se retourne, gronde et soupire.
Montpellier.
J'arpente les rues pavées sous une bruine glacée, devantures fermées, regards de quelques errants enfermés dans leur triste dimanche matin.
Je trouve un bar ouvert, m'assoie en terrasse abritée, froide et déserte, et commande un café.
Je lis, j'écris, je grelotte mais brûle à l'intérieur. Mes yeux se dirigent régulièrement vers l'heure qui tourne, lentement quand on l'attend, impitoyable quand on la redoute.
Tu m'as dit de venir saoûle cette fois, et la vessie pleine. Alors ce sera un pastis s'il vous plaît. Et une grande carafe d'eau.
J'aime regarder les gens qui passent, les réalités qui se croisent, furtives, fugitives, qui s'ignorent. Une cigarette. Un pastis. Encore un autre. Peut-être tu dors encore. Peut-être tu fonds dans ton bain, tu savoures aussi la consistance que prend le temps, dans ces moments-là, où la circonstance ne peut être qu'elle.
Je ris soudain de sentir ma conscience s'émousser, mon écriture commencer à se tordre.
Des bébés sous plastique, des talons qui claquent, des secondes qui s'étirent et disparaissent les unes après les autres, des baguettes de pain à la main, des téléphones à l'oreille, des pas qui savent où ils vont, des gouttes qui mouillent mon carnet.
Un autre pastis.
Une voiture qui démarre, un parapluie qui s'ouvre. Quoi de plus normal tout autour de moi, mais tant de pensées sulfureuses qui courent vers toi, titubent, éprises, en proie, trépidantes.
Allez, une dernière cigarette. L'heure se fait pressante, mes frissons m'envahissent. L'aiguille s'emballe sur le cadran. “Je peux vous régler ?” Je dois encore passer aux chiottes pour enfiler une jupe, m'insérer un objet dans le cul, comme tu me l'as demandé.
Et la culotte en boule au fond du sac.
Il est midi, tu m'attends, je me presse, même si ce n'est pas facile quand l'alcool s’ajoute à mes fébrilités.
J'arrive, ne t'en fais pas.
En vrai, je n'en finis pas d'arriver.
***
Je sonne.
Tu m'ouvres immédiatement.
Comme la première fois où je suis venue chez toi. Pour moi le message est clair, cela trahit quelques impatiences bouillonnantes contenues derrière cette porte.
Tu refermes, tournes la clé et me regardes, et puis le temps s'arrête un instant.
“Tu es en retard”.
Tu t'approches et m'attires contre toi. Je sens ton corps qui me presse, le mien qui fond déjà. J'aime.
Je jubile de ce moment-là où le contact s'établit soudain, électrique.
Je suis là, debout, et tes mains me parcourent, galopantes, avides, elles lisent toute mon appréhension, elles surfent sur mes frissons, provoquent mes seins, et soudain passent sous ma jupe d'un geste franc pour venir se coller à mon sexe.
Je sens ton souffle qui s'intensifie, tandis que je retiens le mien, dans une écoute tétanisée de ce qui se passe, là, en bas. Mon ventre est explosif. Tes doigts glissent sur ma mouille, ton excitation s'emballe et ta main me pénètre d'un coup, sans préavis. Un petit cri s'échappe de ma gorge, de surprise et d'exaltation.
Tes gestes sont sans détour, ils savent ce qu'ils cherchent, et ne s'en cachent pas, c'est un plaisir pour moi de ressentir ça.
Tu saisis ce qui dépasse de mon anus.
'Qu'est ce que c'est ?”
“Un genre de maracas”
“Ça me plaît. Tu as envie de pisser ?”
Moi, honnête : “C'est pas encore irrésistible.”
“Alors on va boire un thé. Et après on sortira.
Des questions fusent dans ma tête. On sortira ? Où ? Que va-t-il me demander de faire cette fois ? Je n'ai pas trop le temps de m'attarder à y chercher des réponses que je me retrouve face à un grand bol de thé fumant. J'ai presque regretté d'avoir dit ça, car mon envie de pisser gonfle en moi plus rapidement que je ne l'aurai imaginé.
Tu t'assoies et me dis de venir plus près.
Je lève les yeux vers toi, tout en sentant mon palpitant s'emballer, et je fouille ton regard pour y lire quelque intention machiavélique.
Je m'approche de toi, prudente.
Tu me saisis brusquement et je me retrouve cul nu sur tes genoux, livrée à des mains qui ne pardonnent aucun retard, aucun manquement aux exigences. Je sens qu'elles savent laisser présager de leur virulence à venir, en s'appliquant d'abord d'une force mesurée, vive, mais supportable. Une force qui contient en latence toute l'intensité rageuse, imprévisible de ton rapport à moi, catalysée par la vue soudaine de mes fesses, envieuses et terrorisées à l'idée d'absorber les secousses de ta punition, de tes humeurs.
Tu me fesses, me frappes de plus en plus fort, je me tords, mon esprit s'affole, la douleur qui se transmet dans ma chair me pousse dans un état où la peur et la confiance que j'ai en toi s'affrontent férocement.
Jusqu'où pourrai-je ?
Jusqu'où ira-t-il ?
Mais tu t'arrêtes en disant :
“Ça ira”
Et moi je suis là, à peine arrivée que déjà toute secouée, mes sensations mises à vif.
Je me redresse le corps traversé de milliers de tremblements, le cerveau s'évertuant à reprendre le contrôle de la petite bicoque que je suis devenue dès ta première tempête.
***
“Buvons le thé”.
Tu me demandes quelques nouvelles, tu me fais part de ta satisfaction quant à la photo de moi que je t'ai faite parvenir pour ton défi, on discute, ça nous détend et nous attendrit un peu.
Mais mon ventre gonfle et se tend, et arrive le moment où je t'exprime que là, j'ai VRAIMENT envie d'aller pisser. Que c'est du sérieux.
“Ok, alors allons-y.”
On se lève. Moi je me dandine, les mains sur mon ventre, légèrement pliée vers l'avant, ça presse, ça presse.
On met les vestes, écharpes et parapluie pour sortir et traverser ce temps dégoulinant qu'il fait dehors.
Sous le parapluie et contre toi tu m'emmènes parmi les rues, entre les gouttes. Je m'en remets à tes pas, à tes intentions, je ne sais pas où nous allons, mais pour l'heure, je n'arrive pas à me concentrer sur autre chose que sur la contraction que je dois faire pour retenir ma vessie de son besoin plus qu'urgent de se relâcher.
Ça devient insupportable. Je m'arrête et je souffle, pliée, mes mains retenant mon ventre comme si j'allais accoucher. On arrive dans des rues plus passantes, on rejoint la place de la Comédie, et là tu me demandes si je suis déjà allée manger chez McDo. Un peu interloquée, je réponds qu'une fois a suffi pour ne plus me donner l'envie d'y retourner.
“Eh bien allons-y”.
On entre. Il y a pas mal de gens, à table, debout, mais moi je ne les regarde pas, je n'ose lever les yeux du sol, de ce carrelage mouillé et un peu sale de ces jours de pluie et je me presse contre toi comme pour m'y cacher, dans l'attente craintive de ce que tu projettes de faire ici. Tu m'invites à monter les escaliers. Des gens qu'on croise, des voix, du brouhaha, ta main dans mon dos.
Arrivés en haut, tu marques une pause, et tu me dis :
“Maintenant, tu vas pisser ici, tout en redescendant l'escalier, et en te dirigeant tranquillement vers la sortie. T'inquiète pour la jupe on fera une machine. Vas-y, lâche tout”.
Je ne me suis pas dandinée plus longtemps, mon corps ne m'aurait de toute façon pas laissé le choix.
Alors ok, j'ouvre les vannes.
Je sens que ça me coule le long des cuisses, que ça imbibe ma jupe, je ne regarde pas les gens mais je les entends tout autour, et toi à côté qui me regarde, amusé, et qui dis :
“Ça y est ?”
La honte et la détente se sont unies en un seul flot que je vois jaillir de sous ma jupe et qui s'abat à mes pieds. Je n'y crois pas, c'est un Canadair que j'ai entre les jambes.
On redescend l'escalier. Ça continue de couler, j'en fous partout jusqu'en bas, ma jupe me colle aux cuisses, je presse le pas, et ça y est je crois que c'est fini. Je pousse la porte, et nous voilà dehors.
Tu caches une certaine hilarité, et moi... je ne sais pas trop ce que je cache. Les regards ne m'ont pas humilié, je les ai scrupuleusement évité, mais c'est la première chose dont je me suis inquiétée.
“Oui, il y a des gens qui t’ont vu, ça c'est sûr”.
Nous rentrons chez toi, d'un pas plus léger qu'à l'aller.
Juste avant d'arriver, tu me passes la main sous la jupe, malgré les passants qui arrivent à notre hauteur et tu te mets à agiter mon maracas, qui est toujours là, lui, et qui attend qu'on en joue. Ça va très vite. Tu le remues à l'intérieur de moi, en tirant un peu, et tu me dis :
“Pousses !”
J'obtempère, et tu tires d'un coup sec. Là, une vive douleur me fais vaciller et m'épauler au mur, à ma droite, salutaire.
Peut-être pendant ce temps tu considères l'objet, et je t'entends me dire :
“Oh, excuse-moi, j'avais sous-estimé sa taille...”
Tes bras m'encouragent à te suivre.
Nous y sommes. Tu tournes la clé, et nous passons nous réfugier derrière les quatrièmes de couverture.
***
Mon regard tombe sur mes chaussures.
De la merde.
“Je crois bien que c'est la tienne.”
Morte de honte, je m'empresse d'aller nettoyer ça, puis me débarrasse de mes vêtements mouillés de ma pisse et les fourre dans la machine à laver.
Tu fais couler un bain.
Je m'assieds dans le salon, me roule une clope, et je m'évade dans les volutes de fumée qui dansent au ralenti dans la pénombre. Un calme revient en moi.
Tu m'invites à venir dans le bain, mais avant tout...
“Tu vas avoir droit à un lavement. Assieds toi sur le bord de la baignoire.”
Tu me penches, m'insères le tuyau dans l'anus, et envoies de l'eau. Je sens mon rectum se gonfler. Se gonfler. SE GONFLER.
“Tu le sens quand c'est assez”
Tu enlèves le tuyau, me dis d'aller aux chiottes, puis tu recommences l'opération une deuxième fois. Voilà, j'ai passé mon baptême du lavement, ça va, c'est pas si méchant.
Enfin, je me glisse dans l'eau fumante qui m'attend, avec l'impression que je vais m'y dissoudre entièrement.
Je me prélasse.
Le son de mon cœur s'amplifie dans l'eau, mon souffle en ondule la surface, mes pensées se dilatent, s'évaporent, j'ai tant besoin de ces moments-là, où je me retrouve, moi et mon corps dans une communication de l'indicible.
Je regarde mes mains sortir de l'eau, aller et venir sur ma peau, caresser mes genoux, glisser sur mon ventre.
Je me réconforte, je m'apaise.
Et petit à petit, se rassemblent les fragments de moi-même éparpillés, apeurés, tremblants, voraces, honteux, délirants et raisonnés. Je me frictionne avec tout ça en me rendant à l'évidence : c’est bien moi, dans ce corps, fendue de ces multitudes, et c'est avec tous ces visages que je m'apprête à te rejoindre.
Tu as préparé une salade, c'est là que je me rends compte de ma faim.
Un sushi. Un autre.
On parle, ça fait du bien, tu m'interroges sur les instabilités de mon domicile, je te réponds par ma détermination à ne rien lâcher, malgré les pressions, malgré les coups de blues.
Nos échanges sont simples, doux, attentifs.
Une touche d'hydromel en fin de repas.
Et bien sûr, une grande théière.
Ces réjouissances culinaires en cours de digestion, tu m'invites alors à te suivre à l'étage :
« On va dans mon lit ? »
Ce n'est pas un ordre, mais je n'y résiste pas mieux. Mon cœur fait des bons, et je t'emboîte le pas, ravie.
Et je sens monter en moi le colimaçon de mon désir, à mesure que je grimpe ces marches, qui s'effondrent une à une après mon passage.
Derrière moi, plus rien n'existe.
J'avance, je ne peux rien faire d'autre. C'est si bon.
Le moelleux nous accueille, nous enveloppe, nous attendrit. Je sens tes mains qui se promènent, qui cherchent en moi là où c'est doux, là d'où mon souffle prend sa source, j'ose à peine te caresser tant tes gestes sonnent juste et m'éveillent, partout, ou presque. Tu me fais languir.
Je me tends, me tortille, mes effleurements t'agrippent à présent, mes caresses te grifferaient presque le dos.
Et puis tu me regardes.
« Dis-moi des mots »
Je m'inquiète, et répète, comme si je n'avais pas bien entendu :
« Des mots ? »
« Oui, parles-moi comme tu sais si bien m'écrire ».
Prise au piège.
« Des mots, quels mots, des mots pour décrire l'impossible, des mots pour... »
Tu me pénètres.
« ...dire tout ce qui me traverse... »
Je parle entrecoupée de mes cris
« ... des mots qui ne savent plus rien... qui s'exaltent et meurent... »
Je m'emballe. Je ne sais plus ce que je dis, emportée par tes élans, mais quelque chose en moi ne cède pas.
C'est si fort, mais c'est trop fort.
On cesse. Tendresses.
Mon corps est toujours sous tension.
« J'ai mes résistances... peut-être elles t'embarrassent... ? »
Tu ne réponds pas, il se peut que ma voix n'aie été qu'un murmure inaudible, comme un frisson qui se cache, une peur qui somnole.
***
(à suivre)
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