Méridienne d'un soir
par le 13/03/20
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M'ayant entraînée au fond de la cave, là où la pénombre était la plus dense, Juliette fit pivoter mon corps
contre la paroi humide. Je sentis le salpêtre se dissoudre sous mes doigts qui s'accrochaient. Pour me
racheter, j'aurais voulu être attachée, là, dans cette position, le ventre nu contre ce mur poisseux, le dos,
les reins, offerts aux hommes qui auraient eu la libre disposition de moi, sans conditions. Sentir mes mains
prises dans la pierre pour ne plus pouvoir bouger et tout endurer, pour prouver que je pouvais devenir un
jour une parfaite esclave.
Juliette commença par me caresser. Elle savait qu'en faisant cela, elle me donnait une chance de me faire
oublier ma faute. Elle s'empara d'un martinet et commença à me travailler le corps en l'échauffant lentement,
alternant les caresses des lanières avec des coups cruels et violents. Plus elle frappait fort et plus je m'offrais.
Je n'éprouvais qu'un pincement aigu au moment où mes seins furent brutalement saisis par des pinces, puis je
sentis les pointes broyées par l'étau de métal qui les tirait vers le sol en s'y suspendant. Chacun des mouvements
que je faisais alors amplifiait le balancement des pinces, provoquant une sensation effrayante d'arrachement.
Je me souviens de ce moment précis où je fus mise à quatre pattes sur le sol au milieu de la cave. Juliette dont
j'étais désormais l'esclave d'un soir fixa d'autres pinces sur les lèvres de mon sexe, en dessous de mon clitoris.
Tout mon corps se balançait de façon obscène, tenaillé entre deux douleurs, partagée entre le désir de faire cesser
mes souffrances et celui d'en augmenter l'intensité par mes balancements, pour satisfaire Juliette et mériter son
pardon. J'observais avec orgueil la rotation des poids suspendus aux pinces attachées à mes seins, de droite à
gauche et de gauche à droite. La douleur devenait intolérable, mais je devenais la spectatrice de cette douleur.
Je souffrais, mais je dominais cette souffrance: le plaisir qui naissait en moi la dépassait, la stigmatisait.
Pour marquer sa satisfaction, Juliette me désigna la croix de saint André où je fus attachée dans une position
d'extrême écartèlement. Un inconnu s'approcha de moi, comme si je devenais digne de son intérêt. Ils saisirent
chacun un long fouet et commencèrent à me flageller avec une vigueur et un rythme qui me firent écarquiller les
yeux. Pour étouffer mes hurlements, je mordis violemment mes lèvres, jusqu'à ce que le goût de mon propre sang
m'eût empli la bouche. Je me livrai au châtiment avec une joie quasi mystique, avec la foi de l'être consacré.
Juliette me dit soudainement:
- J'aimerais te fouetter jusqu'au sang.
Je lui répondis que je lui appartenais. Dans la cave déserte, où les effluves d'humidité évoquaient celles d'une tombe,
l'inconnu me contemplait silencieusement et je m'aperçus qu'il tenait à la main deux longues et fines aiguilles.
Il s'empara d'un sein qu'il se mit à pétrir, à caresser, puis à pincer pour en faire jaillir la pointe granuleuse. Lorsque la
pointe fut excitée, il y planta la première aiguille, puis presque aussitôt après, la seconde dans le mamelon du sein qui
n'avait pas été caressé. D'autres aiguilles furent plantées tout autour des aréoles, quelques gouttes de sang vinrent ternir
le métal que la lueur d'une ampoule faisait jusque-là scintiller. Mon martyre devint délicieux.
Ainsi, j'étais devenue l'objet de plaisir de cette femme et de cet homme. Juliette parut subitement échauffée:
elle s'approcha de moi et de me libéra de la croix de saint André. Avant même que je puisse savourer ce répit, on me
porta sur une table où je fus allongée et solidement attachée. Je fus alors fouillée, saccagée, malmenée, sodomisée
comme une chose muette et ouverte. L'inconnu qui violentait mes reins se retira brusquement. Juliette effleura de
ses lèvres la dure pointe de mes seins, et de sa main le creux de mon ventre.
Dans un éclair, je me sentis délivrée, anéantie mais comblée.
Hommage à Charlotte.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
Thèmes: littérature
21 personnes aiment ça.
Géraldine 75
Quelle description qui a fait monter mon désir d'être à la place de Charlotte bien que je ne sais si je pourrais supporter autant de tourments, mais pour le savoir il faut essayer...!
J'aime 13/03/20
thomasreplay
à Géraldine 75 : essayez !
J'aime 13/03/20
Géraldine 75
Je veux bien..
J'aime 13/03/20
Qu'il est bon de découvrir au matin une de vos textes. L'inspiration réagienne ne fait aucun doute; mêlée à votre goût pour la domination féminine. Votre Charlotte doit être comblée.
J'aime 14/03/20
Anoa féline
Cé texte fait vibrer la soumise en moi. Merci
J'aime 14/03/20
Lady Godiva
Bonjour Méridienne et bon mercredi.
J'aime 14/03/20
Condor
Très bonne Week-end Méridienne, merci pour partager !!!
J'aime 14/03/20
Anoa féline
Bon dimanche à vous aussi. C'est un réel plaisir de vous lire
J'aime 15/03/20