Méridienne d'un soir
par le 13/01/21
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Certaines pratiques BDSM sont parfois jugées trop douces ou esthétisantes par certains adeptes en ce qu'elles s'éloignent
trop du sadisme ou du rapport de domination. Pour quelques puristes, elles relèveraient davantage de performances
que de jeux. Le consentement dans les pratiques SM implique que les personnes concernées choisissent activement les
limites des activités qu'elles effectuent. Il permet ainsi de tracer la limite la plus certaine entre jeu BDSM et acte de torture.
Si le sadisme est dominé par la figure de la vénus offerte, il ne peut être le complément ou le symétrique du masochisme.
Parce que le phénomène masochiste a ressaisi des éléments qui appartiennent à l’histoire plus ancienne du sadisme. Au
XVII ème siècle, un nouveau type d’érotisation de la cruauté a triomphé dans la littérature. À la simple cruauté physique
s'est adjointe la cruauté morale. Nonnes violentées dans les couvents et servantes dominées par leurs maîtres ont rejoint
la vénus offerte, jusqu’au triomphe de la "cruauté des petits maîtres." Dans "Les liaisons dangereuses, la cruauté pouvait
désormais se passer de l’effraction violente des frontières du corps. Ce qui est érotique, c’est la cruauté affective et morale
qui témoigne des relations de pouvoir entre des hommes qui dominent et des femmes dupes et donc victimes, sauf une,
Madame de Merteuil, mais dont on sait la fin tragique. On peut lire l’œuvre de Sade comme un moment charnière dans
l’histoire de la violence érotisée, un lieu où se combinent le fantasme ancien de la vénus offerte et la jouissance nouvelle
de la cruauté affective infligée à une femme innocente. Voilà Justine, vertueuse infortunée qui meurt traversée par la foudre
"de la bouche au con." Mais l’érotique proprement masochiste émergea au XIX ème siècle. Son expression est l’œuvre
de Sacher-Masoch, dans sa célèbre "Vénus à la fourrure". Cette Vénus n’est ni la fille ni la sœur de la vénus offerte.
Ce qu’elle représente, c’est l’érotisation d’un rapport de domination, c’est-à-dire d’une relation de pouvoir entre un dominant
et un dominé, élément essentiel de la scène masochiste, l’acronyme contemporain BDSM étant à ce titre bien plus pertinent
que le sadomasochisme. Or, à l’inverse du sadique qui désire réduire le sujet à ce qui est en lui de moins subjectif, toute
relation de pouvoir suppose le maintien de la subjectivité des deux membres du rapport. Que le sadisme exige la cruauté et
l’effraction violente des frontières du corps et de l’esprit, soit. Mais le masochisme n’a que faire de l’impossible plaisir dans
la douleur qui obséda les psychiatres de la fin du XIX ème siècle, chimère conceptuelle à laquelle Freud se laissa prendre
lorsqu’il en fit l’orientation passive d’une pulsion de cruauté et d’agression sexuelle dont la forme active serait le sadisme.
Pourtant, n’y a-t-il pas des cas de masochisme, extrêmes mais révélateurs, qui nous propulsent dans la recherche de la
douleur pour elle-même ? Ainsi des femmes et des hommes soumis exigent de leurs Maîtresses ou Maîtres d'avoir le corps
entier portant des traces de torture. Ici, l’extrême des actes ne doit pas fasciner le regard. En découle toute la symbolique
des traces corporelles, des scarifications, ou plus encore du sang. Dans les relations BDSM, la recherche de la douleur fait
partie des moyens utilisés pour mettre en œuvre le lien de domination/soumission. Les pratiques de contrainte (attaches,
bondage, carcans), l’usage de la souffrance, l’effraction du corps (plugs vaginaux et anaux, dont certains aux dimensions
étonnantes), les aiguilles, les suspensions par crochets "hameçons" passant au travers de la peau et reliés à des cordes
tendues, même extrêmes, ne sont pas cruelles. Elles ont pour fonction d’être les signes et les effets de ce pouvoir sur soi
au travers de ce lien. Chaque marque corporelle possède un sens symbolique défini dans un contexte culturel précis.
Dans beaucoup de propos de pierceurs et sur un certain nombre de leurs sites Internet, on peut lire que le piercing de la
langue était déjà pratiqué par les mayas ou les aztèques. S’il est vrai que chez ces peuples existait un rituel au cours
duquel était pratiqué un percement de la langue mais aussi du nez, de l’oreille et parfois de la verge, l’étude de ce rite
démontre que l’objectif réel affiché consistait en une offrande de sang aux dieux, que la personne concernée était une
personne de haut rang. Cette obligation sacrificielle à laquelle devaient se soumettre certains personnages importants ne
peut pas et ne doit pas être comparée au piercing de la langue, résultant de la volonté de disposer de manière plus ou
moins durable d’un bijou à vocation érotique ou sexuelle. Les contextes sont différents, les objectifs également. Comme
lors d’un stade rituel de l’initiation, dans certaines ethnies étrangères, une épreuve plus douloureuse consiste en des
incisions profondes sur toute la surface du dos, non pas avec un couteau de bambou bien affilé mais avec une pierre dont
le tranchant est volontairement grossier afin, non de couper mais réellement de déchirer les chairs. Ces exemples montrent
que le fait de supporter la douleur et surtout de montrer aux autres qu’on peut la supporter entre dans le processus de
construction identitaire et que plus la douleur est forte, plus l'initié s’approche du stade d’homme vrai, accompli, reconnu
comme tel par l’ensemble de la communauté. S’il y a expression de la douleur, elle devient inaudible au sein de ces
manifestations rituelles, bruyantes de joie, comme si elle n’existait pas. Elle est totalement niée, on ne veut pas l’entendre.
Si, après l’initiation et ces épreuves douloureuses, la douleur n’est plus qu’un mauvais souvenir, il en reste des traces sur le
corps, traces imprimées par la société. Un des buts de l’initiation est de marquer le corps qui devient un support de mémoire
rappelant que l’initié est désormais un membre à part entière d’une communauté, qu’il possède de nouveaux droits en
contrepartie de nouvelles règles qu’il doit suivre. Il en va ainsi dans l'univers BDSM, à la différence qu'il ne s'agit plus de
rites tribaux mais de pratiques SM recherchées et consenties. Dans les sociétés pré-modernes, la douleur subie fait partie
intégrante d’un processus de construction identitaire, processus voulu et reconnu par l’ensemble du groupe, ce qui donne à
la douleur imposée une valence positive, car c’est à travers elle que l’individu évolue, progresse et accomplit son destin.
La blessure est alors signifiante et contient une valeur fondamentale, indépendamment d’un éventuel graphisme qui pourrait
être interprété. Certaines scarifications ou tatouages sont des signes de reconnaissance identitaire d’appartenance à un
groupe mais, outre cette carte d'identité, le fait même de vivre le processus de marquage est signifiant. Les transformations
du corps ont un sens qui va au-delà de leur visibilité. À l’opposé de la violence, le dispositif masochiste cherche au contraire
à assurer que le rapport des corps soit une relation intersubjective, protégée et idéalement garantie par un contrat. Équilibre
complexe, en raison des pratiques BDSM elles-mêmes, un dérapage reste toujours possible. D’où l’exigence martelée de
la confiance entre partenaires qui pallie l’absence d’institution et joue le rôle de garantie affective du respect du contrat.
Dans notre société, la lutte contre toute douleur, même mineure, est devenue une obligation. La personne qui a mal va,
dans un premier temps, lutter contre cette douleur par les antalgiques, puis, si elle persiste, va entamer une démarche de
parcours de soin. La douleur est vécue comme quelque chose de négatif par essence, liée à un mal qu’il faut combattre.
Son statut est bien différent de celui des sociétés traditionnelles. Elle n’apporte rien de bon et ne permet pas d’évoluer, au
contraire. Dans l'univers du BDSM, c'est le contraire, la douleur offre la possibilité d’une extase dans un monde mystique.
Symboliquement, le sang possède un statut ambigu, il peut être bon ou mauvais selon les cas. Bon, il est alors porteur de
force, il permet de fertiliser, de faire croître, et de guérir, mais mauvais, il apporte la malédiction, la maladie et la mort. Le
sang qui coule est en lien direct avec le danger et la mort et doit donc être sous contrôle, comme lors des sacrifices
comportant des mises à mort d’hommes ou d’animaux lors d’offrandes de sang. Cela s’applique aussi au sang menstruel.
L’écoulement sanguin possède une valeur symbolique fondamentale, puisqu’il contribue à structurer la différence des
sexes à travers la stricte séparation entre l’écoulement volontaire qui se produit lors des activités cynégétiques, guerrières
ou rituelles et l’écoulement involontaire des règles. Le style de vie BDSM est rempli de traditions et de cérémonies dont
le monde extérieur est rarement témoin. L'une des plus significative est sans doute le rituel de liaison ou "cérémonie des
roses". La soumise tient une rose blanche, pas tout à fait en pleine floraison, le Maître, une rose rouge symbolique
qui est ouverte presque entièrement. Tandis qu'il l'attache solidement, le Maître lui fait la déclaration qu'il la protégera
et la guidera pour toute l'éternité. Avec des épines de la tige de sa rose rouge, il pique le majeur de la jeune initiée
soumise laissant deux gouttes de sang tomber sur les pétales blancs de sa rose à elle. Elle lui offre alors les épines de
sa rose et elle lui pique son propre doigt. Il laisse tomber alors deux gouttes de son propre sang sur la rose blanche.
Une goutte tombe sur un pétale et l'autre sur son sang à elle. La piqûre du doigt de la docile est symbolique de virginité.
La femme se donne complètement à son Maître. Ils sont maintenant tout deux de la même chair et du même sang.
Lors de flagellations pratiquées dans certaines séances BDSM ou lors de cérémonies d'initiations, les traces corporelles
symbolisent la souffrance de l'apprentissage, ou d'une épreuve. Certaines soumises ou certains soumis sont alors fiers de
conserver et d'exhiber leurs traces corporelles. Il en va de même lors de la pose d'aiguilles sur le corps. Le sang qui coule
du corps est en lien direct avec le danger et la mort et doit donc être sous contôle. Il est symboliquement associé à la
construction de la virilité masochiste à travers des activités typiquement SM, un moyen actif de transformer des personnes
soumises en personnes masochistes. Les blessures, les traces, et les cicatrices sont les emblèmes du courage et de la
dévotion. Les marques corporelles volontaires avec écoulement sanguin comme le tatouage ont été, elles, considérées
très négativement depuis la seconde moitié du XIX ème siècle. La vision portée sur le tatouage a heureusement évolué
pour devenir plus positive, sans doute grâce à deux facteurs successifs, l’amélioration et l’évolution du graphisme, puis
l’engouement féminin pour cette ornementation cutanée. Peu d’activités font appel à autant d’éléments porteurs de
symbolisme que le feu, le métal et le sang. Dans certaines tribus africaines, le forgeron est considéré comme un magicien
et les opérations de fonte du fer sont chargées symboliquement et impliquent des prescriptions dans la sphère sexuelle.
Il peut s’agir d’abstinence ou d’interdits concernant les femmes. Le marquage volontaire appelé branding, la scarification,
ainsi que les aiguilles, dans l'univers BDSM sont des pratiques jugées extrêmes. Il convient donc de ne pas les pratiquer
sans expérience et sans avoir parlé au préalable des limites à ne pas dépasser. Il en va de même pour la pose de piercing
génital féminin ou masculin car les risques infectieux sont bien connus. La douleur fait partie de l'expérience du piercing
et en est parfois le but principal pour pouvoir atteindre un état de conscience élevé. L'attitude ne concerne pas uniquement
les couples sado-masochistes, mais aussi ceux qui considèrent le piercing comme un rite de passage ou un événement
initiatique. Parfois, des anneaux perçant les lèvres ou d'autres types de bijoux spécialement conçus à cette intention,
peuvent être portés pour interdire provisoirement l'acte sexuel, et donc tout plaisir sexuel, ce qui correspond à une forme
d'infibulation non chirurgicale à court ou à long terme. Le branding ainsi que les scarifications sont synonymes de déviance
sexuelle aux États-Unis. En France, le "baiser de feu" est en général, pratiqué marginalement dans des cercles très fermés.
L’usage direct ou indirect du feu, du métal qui coupe ou transperce, la douleur présente et nécessaire ainsi que les risques
médicaux sont autant d’éléments à forte charge symbolique. Ces composantes sont cependant aussi présentes dans les
pratiques plus soft, plus courantes telles que le tatouage ou le piercing, de plus en plus prisés par les femmes, hors même
de toute relation BDSM. Le corps intervient dans toutes les sociétés comme support de rites et comme symbole privilégié
particulièrement dans l'univers SM. Les percements réalisés sur le corps sont localisés à proximité des orifices réels ou
allégoriques de celui-ci et on peut considérer que les plaies occasionnées par la flagellation et les scarifications créent de
nouveaux orifices et peuvent être vues comme des seuils, lieux d'écoulement du sang, substance corporelle, source de vie.
Il est logique que les orifices corporels symbolisent les points les plus vulnérables. La matière issue de ces orifices est de
toute évidence emblématique. Sang, Crachats, urine, excréments, dépassent les limites du corps, du fait même de leur
sécrétion. Dans notre société contemporaine, la fonction d'dentification est délicate à mettre en évidence et les tatouages
et piercings actuels à proximité des orifices corporels ont plus à voir avec la sexualité et l’érotisme. Le tatouage et le
piercing, pour les non-impliqués, ont acquis peu à peu, avec leur expansion, le statut de bijou en vogue, mettant en
avant une recherche esthétique. Mais la différence par rapport au bijou classique réside dans le fait que la pose de piercing
intime nécessite de pénétrer la peau, créant de nouveaux points de contact entre l'intérieur et l'extérieur du corps.
Pour les adeptes, c’est souvent le processus même de la trace corporelle qui est important, beaucoup relatent le plaisir de
la décharge d’adrénaline lors de l’acte et la prise de conscience de leur corps. Le lien entre les notions d’excès, de prestige
et même de pouvoir est bien connu des sexologues. Plus généralement, Il est intéressant de relever parfois à un certain
degré, un parallèle anthropologique entre les rites de certaines cultures africaines et les pratiques du monde BDSM. Ainsi,
chez les Mossi du Burkina Faso, les scarifications du ventre des femmes se situent chronologiquement entre deux autres
événements, l’excision et l’accouchement dans lesquels le rapport à la douleur est totalement différent. Il en est de même
pour les femmes dans de nombreuses ethnies, comme celles qui pratiquent l'ablation partielle ou totale du clitoris sur des
jeunes filles presque pubères. De même, il n’est pas rare actuellement que des jeunes filles du Sénégal décident à l’insu
de leurs parents de subir une opération particulièrement douloureuse, le tatouage des lèvres. Si, après l’initiation et ces
épreuves douloureuses, la douleur n’est plus qu’un mauvais souvenir, il en reste des traces sur le corps, traces imprimées
par la société, où le corps devient un support de mémoire rappelant que l’initiée est désormais un membre à part entière
d’une nouvelle communauté, qu’elle possède de nouveaux droits en contrepartie de nouvelles règles qu’elle doit suivre.
La comparaison entre ces rites ethniques africains et nos usages s'arrête là car la grande majorité des états condamnent
ces pratiques. Dans les sociétés où elles sont exécutées, les mutilations sexuelles féminines (MSF) sont le reflet d’une
inégalité entre les sexes et traduisent le contrôle exercé par la société sur les femmes. Leur maintien est sous-tendu par un
ensemble de croyances culturelles, religieuses et sociales. En France, dans un cadre juridique étoffé, le code pénal est
explicite. L'article 222-9 précise que les violences ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente sont punies
de dix ans d'emprisonnement et de cent cinquante mille euros d'amende. Malheureusement près de soixante mille femmes
excisées vivent actuellement en France, principalement originaires du Mali, du Sénégal, du Burkina Faso, ou de la Guinée.
La recherche de la performance permet avec radicalité aux adeptes du BDSM, de poser sans entrave le rapport qu’ils
établissent avec leur propre corps en le dissociant d’une histoire de la représentation qui les assujetissent au rôle d’objet.
Il s’agit en fait d’un double mouvement de déconstruction et de réappropriation de leurs corps qui passe, non pas par une
utopie, mais par une érotisation et un réinvestissement des contraintes. C'est la volonté de s’inscrire dans un cadre culturel
et symbolique pour en subvertir les termes. En ce sens, la répétition du corps voulu par le phantasme du masculin est ainsi
plus une présentation qu’une répétition ou une reproduction iconographique d’un modèle d’oppression. Ce n’est pas une
copie mais une reformalisation. C’est à ce niveau que ces performances peuvent être qualifiées de sadomasochistes. La
douleur et les traces corporelles ne sont plus le résultat d’une position subie redondante avec sa position symbolique.
L’expérience masochiste signifie cette déstabilisation du moi. La souffrance, le bondage, les yeux bandés et l’humiliation
affranchissent le soumis de l’initiative et du choix, et lui permettent de se retirer momentanément de son identité pour se
réfugier dans le corps et créer une nouvelle identité fantasmatique souvent diamétralement opposée au moi qu’il présente
au monde. Dans une relation BDSM, cela ne signifie cependant pas une perte totale et sans retour, autodestructrice.
Le surgissement orgasmique s’inscrit en réalité au cœur de l’ordre et des cadres symboliques qu’il ne s’agit pas de quitter
de manière psychotique en provoquant une destruction du corps mais de le mettre en mal. Il s’agit toujours malgré tout
de théâtre et ce qui s’y donne ne saurait être confondu avec la réalité. Le corps performé ne saurait être mis en danger.
Il s'agit d'éviter à tout prix le lieu commun qui consiste à dire qu'un novice impliqué dans les conduites à risque ou des
atteintes corporelles répétées qu'il vit une forme de rite de passage ou à l'inverse que son comportement est seulement
provoqué par leur absence dans nos sociétés. Le corps est le lieu rayonnant où est questionné le monde. L'intention n'est
plus l'affirmation du beau mais la provocation de la chair, source de jubilation sensorielle, parade narquoise à la réalité.
Bibliographie et références:
- Theodor Adorno, "La psychanalyse révisée"
- J. de Berg, Catherine Robbe-Grillet, "Cérémonies de femmes"
- A. Binet, "Le fétichisme dans l’amour"
- R. von Krafft-Ebing, "Psychopathia Sexualis"
- S. Freud, "Trois essais sur la théorie sexuelle"
- M. de M’Uzan, "Un cas de masochisme pervers"
- G. Deleuze, "Présentation de Sacher-Masoch. Le froid et le cruel"
- J. Streff, "Les extravagances du désir"
- Cesare Lombroso, "L’Homme criminel"
- Lucien Sfez, "L’utopie de la santé parfaite"
- Éric-Emmanuel Schmitt, "Le Visiteur"
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
Thèmes: littérature
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Méridienne d'un soir
@Mia, le baiser de feu ou branding est une pratique BDSM extrême, consistant à un marquage au fer rouge, réalisé sur la peau d'une soumise, pour lui signifier son appartenance à son Maître. Le fer est chauffé entre 800 et 900 degrés, l'application est brève mais la douleur est intense. L'accomplissement de ce rite de dévotion est en réalité très rare de nos jours et se réalise uniquement dans des cercles SM très restreints.
J'aime 15/01/21
FemmeFemelleEsclave
Ou entre ceux qui croient au caractère indéfectible de ce qui les unit 😀
J'aime 15/01/21
Méridienne d'un soir
Tout à fait, chère L. d'où l'indispensable mise au point avant entre les deux partenaires, tout comme l'utilisation possible du safeword avant le marquage car en réalité, cela va très vite; bonne journée.
J'aime 15/01/21
Méridienne d'un soir
@Mia, on le répétera jamais assez, le baiser de feu est une pratique EXTRÊME car douloureuse et dangereuse si elle n'est pas effectuée par un Maître très expérimenté possédant des connaissances médicales de base en la matière. Personnellement, je la déconseille et la désapprouve car d'une part, le lien créé est indéfectible et immuable, (qui peut dire de quoi les lendemains seront faits ?) et d'autre part, loin d'être féministe, je la juge trop avilissante pour la soumise ainsi marquée.
J'aime 15/01/21
Pierryck31
Bonjour Méridienne, Je me suis toujours demandé pourquoi l'article 222-9 ne s'appliquait pas pour la circoncision des garçons juifs et musulmans ? C'est pourtant bien une mutilation définitive.
J'aime 15/01/21
Méridienne d'un soir
Bonjour Pierryck, au regard du droit pénal, la question qui se pose tient à la qualification de l’acte de circoncision. Deux possibilités sont, ici, envisageables. L’article 222-9 du code pénal selon lequel "Les violences ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente sont punies de dix ans d’emprisonnement et de 150 000 € d’amende", est-il applicable à la circoncision rituelle ? En d’autres termes, la circoncision constitue-t-elle une mutilation ? La seconde possibilité de qualification est celle de violence. La circoncision serait alors passible des articles 222-11 ou 222-13 du code pénal à condition qu’une incapacité totale de travail (ITT) soit constatée par un médecin légiste. Dans les deux cas, à tout le moins, la condition tenant au consentement du sujet mineur fait défaut. Actuellement, la question de la pénalisation de la circoncision demeure irrésolue. Bonne fin d'après-midi à vous.
J'aime 15/01/21
Pierryck31
Merci de cet éclaircissement qui me laissent néanmoins toujours dans l'interrogation. Pour moi la circoncision est bien une mutilation mais non invalidante tout comme l'excision et l'infibulation.
J'aime 15/01/21
FemmeFemelleEsclave
Pour compléter le propos de Méridienne, la non-application du Code pénal, et notamment de l'article L222 à la circoncision religieuse tient à la hiérarchie des normes et au principe constitutionnel du droit garanti à chacun d'exercer librement sa religion (article 10 de la DDHC - déclaration des droits de l'homme et du citoyen- ). Il s'agit certes d'une interprétation "extensive", mais le Conseil est coutumier du fait 1f642.png
J'aime 15/01/21
Méridienne d'un soir
Bien vu, chère Maître 1f60a.png; j'avais oublié la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales se réfèrant à la Déclaration universelle des droits de l'homme. C'est le résistant français, Pierre-Henri Teitgen, qui dressa la liste des droits qu'il jugeait fondamentaux. La Convention est depuis appliquée par la Cour européenne des droits de l'homme siégeant à Strasbourg et le Conseil de l'Europe. 1f607.png
J'aime 15/01/21
FemmeFemelleEsclave
Hélas. Je ne suis perso pas favorable à la valeur supra constitutionnelle du droit conventionnel, et encore moins à certaines jurisprudences absconses de la Cour de Strasbourg. Et le pire a été atteint lorsque la France a été condamnée par le comité des droits de l’homme de l’Onu, dans l’affaire de la crèche BabyLoup, où siègent outre la Chine, modèle de démocratie, 3 états résolument islamistes. Pour ce qui me concerne, notre bonne vieille déclaration des droits de l’homme et du citoyen de la révolution me suffisait amplement. Mais bon, je prêche (un peu) contre ma paroisse. Ça file du boulot et des honoraires à certains confrères et consœurs. 1f642.png
J'aime 15/01/21
Géraldine 75
Il y a SURTOUT la différence FONDAMENTALE entre la circoncision et l'excision/infibulation que la 1 ere est une «mutilation »NON invalidante avec AUCUNE conséquence bien au contraire d'après de nombreux intéressés ( ce n'est pas mon cas donc je ne m'avancerai pas plus dans cette voie 😊) , sur la santé sexuelle en empêch ant absolument pas la jouissance et physique en général. Alors que l'excision/infabulation, la fillette se voit privée à JAMAIS de toute possibilité de jouissance puisque desormais sans clitoris sans parler des risques TRÈS importants d'infections graves, elle est donc FORTEMENTinvalidante. Enfin je dirai pour bien marquer cette grande différence entre les 2 actes que la circonsion est pratiquée par des médecins en dehors de tout contexte religieux dans certains pays comme les USA pour des raisons dhygiène (en particulier risque moindre de MST/VIH).
J'aime 16/01/21
Méridienne d'un soir
Bonsoir et merci malestelle et Géraldine 75 pour vos commentaires; bon wek-end à vous deux. 1f607.png
J'aime 16/01/21
Géraldine 75
Bon week-end aussi à vous malgré le couvre-feu 😕 chère amie Méridienne!!😘
J'aime 16/01/21
Méridienne d'un soir
Tout à fait, malestelle, le masochisme masculin n'est pas le symétrique ou le "négatif" du masochisme féminin. La violence et la douleur sont par définition asexuées. Le genre en la matière est moins important à mes yeux que le ressenti de la jouissance lors d'une séance de soumission.
J'aime 17/01/21
gmhard
je plussoie tout à fait. Pour moi, peu importe le sexe du sadique que je vais croiser. Mais dans la réalité, c'est surtout des hommes sadiques qui correspondent à mon masochisme. Je trouve souvent les femmes plus cérébrales dans leur envie de domination, mais c'est peut-être une impression liée à une sur-représentation des gynarchistes sur les réseaux
J'aime 17/01/21
Géraldine 75
Effectivement Méridienne car en outre il y a les hommes comme moi dont la grande part de féminité peut enfin se libérer dans un ressenti de soumission ( ne pas en déduire que je pense pour autant que féminité rime avec soumission loin de là bien sûr!) et pouvoir oublier justement cette virilité par une autre forme de jouissance, anale ou buccale par exemple, se faire pénétrer aussi....
J'aime 17/01/21
Méridienne d'un soir
Lors d'une séance, le cérémoniel fascine mystiquement; l’hypnose bat son plein, le peintre a posé la toile sur son chevalet et les corps prennent vie. L'art enchante bientôt la chair mélodieusement tandis que les âmes se font silence.
J'aime 17/01/21
_Lady_Lou
Merci beaucoup Méridienne d’un soir, bonne semaine.
J'aime 17/01/21
Méridienne d'un soir
Old-Man-Rêveur; "L'obsession de membres de phrases, de mots, qu'on se répète idiotement, irrésistiblement, je ne sais combien de fois." André Gide, extrait de Journal (1908)
J'aime 18/01/21
Méridienne d'un soir
@_Lady_Lou, bonjour et enchantée, Madame, merci pour votre commentaire, bonne semaine à vous et au plaisir d'échanger.
J'aime 18/01/21