Méridienne d'un soir
par le 29/01/24
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"Le plaisir est chose strictement personnelle, sensible en profondeur, pour qui le tête-à-tête est un maximum. L'étaler aux regards d’autrui en abolit vite le mirage et devient un transport à quoi participent des tiers". Certains artistes échappent au récit canonique de l’histoire de l’art grâce auquel la chronologie des œuvres et de leurs créateurs permet aux amateurs de les situer dans un ensemble où chaque cas particulier résonne harmonieusement avec les autres, y compris lorsqu’ils s’opposent. Pour parler de ceux qui n’entrent pas dans ce cadre sans pour autant être oubliés et pour préserver ce fragile édifice, il a fallu inventer une catégorie spéciale, celle d’artiste classé inclassable. Félix Vallotton (1865-1925) lui appartient. Il naît en Suisse. Il émigre à Paris à l’âge de dix-sept ans pour y réaliser sa vocation et suivre les cours de l’Académie Julian. Il se fait connaître avant trente ans pour ses gravures sur bois et ses illustrations mêlées d’anarchisme. Il participe au groupe des Nabis. Il épouse la fille d’un grand marchand de tableaux en 1899 et acquiert la nationalité française en 1900 sans abandonner son passeport helvétique. C’est un peintre à la technique habile et classique, en marge de la révolution picturale permanente des débuts du XXème siècle. "Le très singulier Vallotton", tel était le titre de sa dernière grande rétrospective française en 2001, à Marseille et à Lyon. L’exposition du Grand Palais organisée en janvier 2014 et la Fondation Vallotton de Lausanne ne pouvait alors reprendre l’expression. Elle ne s’en éloigne pas vraiment puisqu’elle est sous-titrée "Le feu sous la glace", une manière de renforcer ainsi la singularité en lui ajoutant une dimension pittoresque, un cliché en forme d’avertissement. Attention, Vallotton n’est pas n’importe qui, même s’il n’est pas l’un des héros mythologiques qui jalonnent l’histoire de l’art. Pour bien le voir, il faut y regarder à deux fois. N’affirme-t-il pas peindre “pour des gens équilibrés, mais non dénués toutefois, très à l’intérieur, d’un peu de vice inavoué”, qu’il admet partager ?. Sa création picturale n'aligne pas les œuvres comme si elles s’enchaînaient en suivant le fil du temps, chacune sortant des précédentes et annonçant les suivantes. Il y a une autre histoire, "sous la glace", "très à l’intérieur", que raconte un parcours de mille sept cent quatre peintures répertoriées et plus de deux cents gravures, où les différents chapitres mettent alternativement l’accent sur la dimension formelle, sur la psychologie, du dévoilement personnel tel le "refoulement et le mensonge " et "le double féminin" à travers tous ses nus somptueux. Qu’y a-t-il de commun entre "La Valse" de 1893, cette vue surplombante et douce sur des danseurs figurés dans une veine pointilliste avec un visage de femme emportée par l’extase dans un coin du tableau, et "La chaste Suzanne" de 1922, deux hommes de dos au crâne chauve et brillant face à une femme en chapeau dont les yeux plongent dans ceux d’un de ses compagnons, tous enfouis dans une banquette profonde, une scène chaste par antiphrase ? La maîtrise de la composition ? Le pouvoir de suggestion qui laisse alors libre court à l’imagination du spectateur sans l’encombrer par des détails narratifs ? Félix Vallotton, né à Lausanne, le vingt-huit décembre 1865 et mort à Neuilly-sur-Seine, le vingt-neuf décembre 1925, est un artiste peintre, graveur, illustrateur, sculpteur, critique d'art et romancier franco-suisse. Il est issu d'une famille bourgeoise protestante. Il est le frère de Paul Vallotton. En 1882, il entre alors à l'Académie Julian à Paris, aux ateliers fréquentés par de nombreux artistes postimpressionnistes, dont les futurs nabis.Il s'y lie à Félix Stanislas Jasinski dont il fera deux portraits peints et qui l'initie aussi à la technique de la pointe sèche.

 

"La vie est une fumée, on se débat, on s'illusionne, on s'accroche à des fantômes qui cèdent sous la main, et la mort est là". Qu’y a-t-il de commun entre "La Charge", une gravure sur bois en noir et blanc de 1893 où la violence de la police est amplifiée par le regard effaré d’une femme au premier plan et les corps des victimes dans un vide à l’arrière, ou l’obscurité du "Suicide", également une xylogravure, de 1894, vue au ras de l’eau, tête alors engloutie au premier plan et visages minuscules des voyeurs tout en haut sur un pont, et "Verdun", un tableau de 1917 qui contient la force destructrice de la guerre ? Une économie des formes si précise et si efficace qu’elle pourrait illustrer un manuel de communication ? La capacité à contenir dans l’espace de la gravure et du tableau bien plus que l’addition des signes qui y sont peints et dessinés ? En moins de dix ans, le jeune Suisse parvient alors à se faire un nom auprès de l'avant-garde parisienne. Sa renommée devient internationale grâce à ses gravures sur bois et à ses illustrations en noir et blanc qui font sensation. Il participe régulièrement à des salons dont le Salon des artistes français, celui des indépendants, et le Salon d'automne. C'est un jeune écorché vif au teint blafard. Il nous toise à l'entrée de ses yeux rougis de romantique neurasthénique et du haut de sa précoce virtuosité. Enfant, Vallotton a failli mourir. On l'a aussi accusé d'avoir causé sans le vouloir la mort par noyade d'un de ses camarades. On se croirait dans une pièce de Strindberg ou dans un film de Haneke. Vallotton fera d'ailleurs un roman de ces hantises, intitulé "La Vie meurtrière". Dostoïevski pas loin non plus. Ces traumatismes expliqueraient un sentiment d'inanité existentielle, qui ira parfois jusqu'à un amour de la morbidité. Plus généralement, le flegme de Vallotton se traduit par une mise à distance et un noircissement du monde. "La vie est une fumée", avait coutume de dire celui qui a grandi dans le carcan calviniste de Lausanne. De là une texture lisse et froide. De là des arabesques et des couleurs aussi tranchantes que son ironie. Et un synthétisme élusif, japonisant. Tous ont valeur de protestation. C'est un parisien branché mais qui ne veut pas être associé à Cézanne ou aux vieux expressionnistes, et pas plus aux néo. Plus tard il ignorera aussi les jeunes fauves et les cubistes. Il admire Degas, Ingres et les maîtres anciens, surtout les as du dessin: Holbein, Dürer et, en Italie, Bronzino et les maniéristes. C'est acquis: sa ligne sera claire et serpentine. S'il peint Gertrude Stein, matrone de l'avant-garde, après Picasso, c'est inspiré par "Monsieur Bertin" d'Ingres (1832). Dans "Les Cinq Peintres", le voilà parmi les nabis. Mais en retrait. Il cache ses mains tandis que celles des Bonnard et des Vuillard volettent. On le surnomme le "nabi étranger". En fait, il poursuit sa route en solitaire. Cela en dépit des nombreuses références dont il continue d'orner ses toiles. Ses nus regardent Olympia ou le Bain turc .Ses intérieurs lorgnent vers les Hollandais du siècle d'or ou cultivent de passionnantes affinités avec Hammershoi, voire Munch. Les décadrages de ses scènes de la vie parisienne rivalisent avec ceux de Toulouse-Lautrec. Dommage, il manque son chef-d'œuvre, le triptyque "Le Bon Marché". Certaines perspectives étirées de quais venteux voisinent avec celles de Spilliaert. Tant d'influences et de correspondances aboutissent à des étrangetés absolues tel "Le Bain au soir d'été" (1892) qui fit rire au Salon des Indépendants de 1893. L'artiste était simplement très en avance sur son temps. 

 

"Je compris alors, dans mon rêve, que l'arme du crime était l'instrument du graveur: le canif, le burin, la scie ou le poinçon. Et la révélation me vint d'un coup, toutes les pièces juxtaposées que j'avais visitées dans la vaste demeure labyrinthique étaient des scènes de crimes". Plus solaire est son autoportrait xylographié deux ans auparavant. Vallotton excelle dans cette technique. Il sait comme personne fouiller le bois pour ménager le blanc et sublimer le noir. Publiées dans la presse, ses gravures le rendent célèbre. Ce sont d'impitoyables charges contre l'enfer familial, la vie bourgeoise. Pourtant, cet anarchiste est soudain devenu un bon père de famille. Il a épousé la fille du marchand d'art Bernheim. Gabrielle est une jeune veuve, mère de trois enfants pas forcément aimables comme le montre "Le Dîner, effet de lampe" (1899). Il s'y est représenté de dos en ombre chinoise. Devant lui, un grand dadais et une petite peste le fixant du regard. Dès 1891, il renouvelle l'art de la xylographie. Ce revirement a pu être lié à la parution, au mois de mars 1891, du fameux article d’Albert Aurier, "Le Symbolisme en peinture", appelant à un art "idéiste" et décoratif, d’où seraient bannis "la vérité concrète, l’illusionnisme et le trompe-l’œil". Ses gravures sur bois exposées en 1892 au premier Salon de la Rose-Croix sont remarquées par les nabis, groupe qu'il rallie de 1893 à 1903. Il se liera d'amitié avec Édouard Vuillard. Membre fondateur du mouvement nabi, ce dernier s'est illustré dans la peinture de figure, de portrait, d'intérieur, de nature morte, de scène intimiste, de composition murale et de décor de théâtre. Vuillard a représenté de nombreuses scènes d'intérieurs, notamment avec sa mère jusqu'à la mort de cette dernière en 1928. La douce atmosphère de ces scènes de la vie quotidienne, dont il fait un sujet de prédilection, le qualifient comme artiste "intimiste". Il a cependant contesté trouver le plus d'inspiration dans ces "lieux familiers". "Vuillard ne faisait jamais poser ses modèles, il les surprenait chez eux, dans le décor qui leur était familier. Sa mère remplissait une carafe, K. X. Roussel lisait un journal, la chanteuse était à son piano, l'homme d'affaires à sa table, les enfants à leurs jeux, et le peintre leur disait: "Ne bougez plus, restez comme ça !". Il faisait alors un croquis et, dans cette première vision, on pouvait retrouver tout le tableau. Certaines de ses œuvres exigeront des mois, voire des années de travail, mais une fois achevées elle conserveront la fraîcheur de la première vision". Ils étaient alors très proches. 

 

"Elle chut dans ses bras et les deux amants bouche à bouche se jurèrent un amour éternel, à leurs pieds, "Corbehaut mort", le tout formant tableau". La dernière décennie du siècle est également marquée par son travail d'illustrateur, notamment pour "La Revue blanche". L'une de ses affiches, La revue "La Pépinière" est reproduite dans "Les Maîtres de l'affiche" (1895-1900). En 1889, il avait rencontré Hélène Chatenay, dite "la Petite", une ouvrière qui deviendra son modèle et partagera sa vie. Mais Vallotton n’est pas capable de s'engager. Plus soucieux du devenir de son œuvre que de fonder une famille, il épouse en 1899 Gabrielle Bernheim (1863-1932), fille du marchand de tableaux Alexandre Bernheim, veuve de Gustave Rodrigues-Henriques (1860-1894), sœur de Josse (1870-1941) et de Gaston (1870-1953) Bernheim. Pour faciliter son intégration dans cette grande famille parisienne, l'ancien anarchiste est alors contraint à une certaine réserve. Il délaisse alors la gravure au profit de la peinture. En 1900, il obtient la nationalité française par décret de naturalisation du trois février 1889. Il est l'un des douze illustrateurs de l'hommage des artistes à Picquart. Il y représente Jules Méline. Qu’y a-t-il de commun entre les vues aériennes de jolis paysages presque abstraits, l’univers clos et pesant des intérieurs encadrés à distance par des portes, et les nus lisses aux couleurs froides, scènes d’alcôves ou d’allégories ? Qu’y a-t-il entre le visage et le masque ? Entre le visible et l’invisible qui est pourtant l’essentiel et l’énigme de la peinture puisqu’il ne peut être montré ? Le feu couve en effet sous la glace. En son temps, beaucoup de critiques ne virent que la glace, le reprochèrent à Vallotton. L’exposition du Grand Palais a mis l’accent sur le feu, en incitant quelquefois lourdement le spectateur à aller chercher dans les profondeurs ce que la surface ne livrait pas. Dès son arrivée à Paris, Félix Vallotton fréquente le monde artistique, expose dans des Salons et se fait des amis. Il rencontre le graveur Félix Jasinski et le peintre Charles Maurin dont il partage les idées de gauche et la révolte. En 1890, il publie sa première critique dans la "Gazette de Lausanne". Il en écrira ainsi une quarantaine, dont vingt-huit pour ce journal. Vallotton n’est donc pas que peintre, il rédige aussi des romans et des pièces de théâtre. Il commence la xylogravure en 1891, une technique qui lui permettra de sortir de la précarité financière. Il rejoint le groupe des Nabis, devient ami de Vuillard avec lequel il partage alors le goût des scènes d’intérieur où le calme de la composition et l’opulence des couleurs dissimulent drames et conflits. Son premier roman pourrait être intitulé "Scènes de la vie parisienne". Il y raconte les ambitions et les déceptions de dynasties bourgeoises oscillant entre affaires, administration et bohème, aspirant au succès mais ne cessant de retomber dans la médiocrité. Dans la peinture de ses personnages et de leurs destins croisés, Vallotton réussit le tour de force de marier empathie et distance ironique. "La vie meurtrière" est de la même veine. Dans "Corbehaut", l'action se déroule dans une petite ville bretonne, après la fin des hostilités de la première guerre mondiale. Un journaliste et ancien soldat s'y installe pour quelques mois. Il veut écrire. À travers son regard, on découvre le présent et le passé d'une petite communauté humaine, ses secrets, ses bassesses. Un roman noir, sans illusion, écrit dans une langue inventive et directe, loin de tout misérabilisme. Publié plusieurs années après la mort de son auteur qui ya travaillé pendant les dernières années, ce roman est le résultat du dégoût provoqué en lui par la grande guerre. 

 

"Je suis admiratif de son talent et je me dis que voilà quelqu'un qui a tout compris et que pour faire cela il faut avoir vu et avoir une sensibilité exacerbée d'artiste. Ce sont des choses qui ne sont pas dicibles, on ne peut qu'aller à Moscou pour voir ce genre de chose". Jusqu’à la fin du XIXème siècle, Vallotton semble suivre le courant et s’y mouvoir avec succès. Il pratique un éclectisme de bon aloi en élargissant son champ d’expression à la littérature et à la critique. Il fait partie d’un mouvement, ce qui est pour ainsi dire une nécessité à l’époque. Il excelle dans la xylogravure et chacune de ses images est un coup de poing. Les journaux lui demandent alors des illustrations. Il participe à de nombreuses expositions y compris dans les meilleures galeries. Il aurait pu continuer sur sa lancée comme ses amis Nabis, Vuillard, Bonnard ou Denis. Mais le tournant du siècle est un tournant pour lui. Difficile de dire si son changement de trajectoire est alors l’effet ou la cause de sa rencontre avec Gabrielle Henriette Rodrigues-Henriques, une veuve qui est la fille du célèbre marchand de tableaux Alexandre Bernheim. Pour épouser Gabrielle, Vallotton quitte Hélène Chatenay, une ouvrière. Il quitte alors un monde pour un autre, celui de la bourgeoisie parisienne, et se débarrasse des soucis matériels. Même s’il a adhéré aux avant-gardes de la fin du XIXème siècle, Vallotton n’a jamais cessé d’admirer des peintres à la technique classique. Très vite, il abandonne les aplats et la division colorée des Nabis. Il arrête la xylogravure et fait oublier sa réputation d’illustrateur. Il revient au modelé. Les révolutions des années 1900 vont se passer sans lui. Son portrait de "Gertrude Stein" et son"Bain turc", tous deux de 1907, permettent de voir comment il tire parti de la manière d’Ingres. Ces tableaux peuvent être rapprochés de deux œuvres de Picasso, le "Gertrude Stein" de 1905-1906 et "Les Demoiselles d’Avignon" de 1907. Comme Vallotton, Picasso admire Ingres. Leurs tableaux sont des hommages. Mais le mouvement est inverse. Vallotton essaie de contenir la complexité de son personnage et la richesse narrative du groupe de femmes nues du "Bain turc" dans les frontières d’un classicisme dépouillé et distant. Alors que Picasso, qui se réfère explicitement à la nature morte du "Bain turc" d’Ingres dans ses "Demoiselles d’Avignon", fait exploser tous les cadres, tous les critères de l’académisme et du bon goût. Saine émulation entre artistes. 

 

"Une brune forte, aux lèvres chaudes et qui sentait l'amour. Deux seins gras surgirent, tassés comme des lapins dans un panier". Félix Vallotton n’est pourtant pas rentré dans le rang, même si on retrouve dans beaucoup de ses nus les postures et les thèmes d’un Cabanel ou d’un Bouguereau, honnis par les acteurs de la révolution moderne. Chez Vallotton, l’érotisme exquis des peintres pompiers est passé au vitriol. La dureté du trait, l’acidité des couleurs, l’opacité des surfaces subvertissent les sujets et repoussent la contemplation. Comme "l'Olympia"de Manet dont la couleur de la peau est une agression visuelle, les figures de Vallotton interdisent l’empathie et l’adhésion. Le vrai sujet est ailleurs. Malgré sa réussite et son bon mariage, Vallotton ne s’est jamais vraiment embourgeoisé. Ses œuvres de guerre, auxquelles l’exposition consacre une place importante, vont en apporter la preuve. En 1912, il refuse la Légion d’honneur. En 1914, il essaie alors de rejoindre l’armée française. Son engagement est refusé. Il mènera sa guerre personnelle, en peinture. Il revient à la xylogravure en 1915-1916 pour une série d’estampes effrayantes intitulée "C’est la guerre", il peint plusieurs scènes de bataille dont Verdun (1917), qui est sans doute son chef-d’œuvre. Il se rapproche ainsi de Goya, un autre peintre à double vie. Pendant presque vingt ans, Vallotton s’est écarté des courants de l’histoire de l’art. Il sera rejoint par eux dans les années 1920 lorsque Picasso, encore lui, revient au néo-classicisme, ou lorsqu’émergera en Allemagne le réalisme cruel, intransigeant de la "Neue Sachlichtkeit", la nouvelle objectivité. En histoire de l’art, la chronologie a ses tours de passe-passe. Secret et passionné, réfléchi et sensuel, misanthrope et séducteur, aspirant au bonheur mais se régalant de souffrance, l’homme est aussi complexe que son art est savant sous une apparente simplicité. Il a appartenu aux sociétés d’artistes les plus prestigieuses, il a également participé à toutes les grandes expositions internationales, il a gagné l'estime de ses élèves, avant de devenir une référence pour toute une nouvelle génération de peintres. Il a connu l’élite du monde artistique et littéraire de son époque. Des amis fidèles l’ont entouré, des femmes l’ont aimé. Il a visité les plus belles villes d’Europe et a séjourné dans des endroits magnifiques dont ses paysages gardent à jamais le souvenir. Mais il a cultivé avec une sorte de délectation morose une mélancolie caractéristique de son temps. Elle a été ainsi le nerf de sa créativité débordante, l’excuse de ses échecs et, par sublimation, la marque de son art. Il meurt le vingt-neuf décembre 1925, à l'âge de soixante ans. Il repose avec sa seconde épouse, Gabrielle, au cimetière du Montparnasse. 

 

 

Bibliographie et références:

 

- Nathalia Brodskaïa, "Félix Vallotton, un artiste"

- Charles Goerg, "Félix Vallotton"

- Maxime Vallotton, "Catalogue de Félix Vallotton"

- Bernard Dorival, "Vallotton, la bibliothèque des arts"

- Patrick Grainville, "Vallotton, la bibliothèque des arts"

- Marina Ducrey, "Félix Vallotton, l’œuvre peint"

- Maryline Desbiolles, "Vallotton est inadmissible"

- John Glaves-Smith, "Félix Vallotton, l’œuvre peint"

- Belinda Thomson, "Félix Vallotton, Grand Palais Paris"

- Ian Chilvers, "Félix Vallotton, le peintre de l'ambigu"

 

Bonne lecture à toutes et à tous.

Méridienne d'un soir.

Thèmes: littérature
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merci pour ce texte très riche grâce à vous j’ai découvert Vallotton que j’aime bien dans sa peinture mais j’ignorais ses autres talents
J'aime 30/01/24