Abyme
#0
Quelques réflexions pour lancer un débat spécifique sur la "switchitude" :

J'ai eu l'occasion de lire récemment dans un débat (sur la nécessité d'avoir connu la soumission pour être dom) qu'on est dom ou soumis de façon innée (ce que je réfute personnellement, je pense qu'une grande part d'acquis entre en jeu, bref l'éducation, le milieu, le contexte, les parents, les relations, les rencontres, etc).

J'ai également pu voir que les switchs sont souvent mal vus par les doms ou soumis "purs et durs" et évidemment moins par les autres, plus ouverts. Peut-être sont-ils déstabilisants ? Ou pas assez extrêmes dans une répartition rigide de rôles ?

Il semblerait aussi que beaucoup de dominatrices (plus que les hommes) soient en fait d'anciennes soumises (ou des femmes qui aimeraient tout simplement parfois se laisser aller), et que si on sait s'y prendre, elles peuvent switcher.
Mais certaines ont acquis une réputation en tant que dom, et ne l'assument pas, du moins officiellement.

Enfin, j'ai remarqué que les switchs sont en général moins attachés aux protocoles, rites et clichés du BDSM, car probablement plus intéressés par le côté purement jeu sexuel. Donc peut-on dire qu'ils ont une vraie légitimité dans le BDSM ?

Aux switchs : comment en êtes-vous arrivés là ?
Aux autres : comment percevez-vous vraiment les switchs ?
À ceux qui ont du mal avec les switchs : pouvez-vous expliquer pourquoi et comment ?
Y a-t-il ici des non-switchs qui se sentent tentés mais n'osent pas ? Et pourquoi ?






(bon, là, vous avez vu, j'ai fait un effort pour lancer un sujet sans écorcher des égos et sans provoc)
Dernière modification le 07/08/2014 21:33:35 par Abyme.
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Heartbeat
#1
Euh... Oulah...
Le fait d'être soumis ou dom n'a pour moi STRICTEMENT rien d'inné. Je suis convaincue aussi, que nos préférences sexuelles sont (comme notre culture) façonnées et évoluent en fonction de notre vie extérieure et de tout ce qui va avec. Je suis switch et mes envies dépendent beaucoup de mon partenaire. Certains hommes (par leur caractère, leur physique ou d'autres choses) me donnent envie de les dominer. D'autres (plus fréquemment) me donnent envie de l'autre côté. D'autres encore me donnent envie des deux. It depends.

Je pense que la majorité des switchs voient leur partenaire comme un être humain avant tout, avant même de penser au sexe, au statut/rôle sexuel ou au jeu sexuel. Rares sont les switchs qui parleront de leur partenaire en disant "mon switch"... Personnellement, je n'ai pas cette manière d'hypersexualiser la personne avec laquelle je suis en la désignant comme "mon Vanille" avant de le désigner, à la toute base comme mon partenaire ou l'être que j'aime... Ou alors, juste pour rire !

Les switchs ne sont PAS mals vus. A part par les talibans/intégristes/psychorigides du BDSM, ces gens qui pensent savoir mieux que tout le monde ce que le vrai BDSM est, et qui se sentent en mesure d'avoir un avis éclairé (ou pas) sur des choses qu'ils n'ont jamais vécues ou ressenties. La plupart des autres pratiquants ne s'en formalisent pas spécialement, puisqu'ils sont soit switchs, ou qu'ils n'attachent tout simplement pas une très grande importance à la sexualité et/ou à la vie des autres.

Pour la "réputation" en tant que dom "gâchée" par le fait de vouloir switcher ou de l'avoir déjà fait... C'est juste dommage ! Notre sexualité n'a pas à être régie par les choses comme la "réputation" ou les "qu'en dira-t'on". C'est l'un des rares éléments de notre vie que l'on peut encore rendre totalement personnalisé, intime, ludique et passionnant...
Dernière modification le 08/11/2014 14:02:36 par Heartbeat.
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ptitju
#2
Je partage pleinement l'avis de vlan01 qui partage celui d'Hearbeat Smile
Mon constat personnel, basé sur mes rencontres réels, et non sur les profils internet, c'est qu'il y a une bonne proportion de gens qui ont testé les 2 côtés, mais par contre, cela ne veut pas dire que ces personnes ont un profil switch sur internet.
Par exemple, j'ai un profil soumis, mais cela m'est déjà arrivé de dominer, j'aime bien, mais je recherche pas spécialement de soumise, mais je crache pas dans la soupe si l'occasion se présente Wink.
Je connais quelques personnes qui sont dans le même cas que moi, que les personnes avec un un minimum d'expérience ont majoritairement testé les 2 côtés. Bref, tout ça pour dire, que les personnes switch me semblent beaucoup plus importantes en nombres que le laisse croire les profils internet.

Donc peut-on dire qu'ils ont une vraie légitimité dans le BDSM ?

Ceux qui se permettent de dire qui a légimité à faire du bdsm, il y a quelques adjectifs qui les caractérisent bien, mais je vais rester poli ^^
Pour ma part, tant que cela se fait entre partenaire consentant et en respectant les règles de sécurité, chacun fait ce qu'il veut tant qu'il vient pas fouiner chez moi...

Aux autres : comment percevez-vous vraiment les switchs ?

Je ne les perçois pas différemment d'un autre rôle. Je fonctionne par affinité, quelque soit le rôle/sexe.

Il y a un truc à prendre en compte, qui je pense est important, c'est que les ayatolah du bdsm, font plus de bruit sur internet qu'en réel (un peu comme la gynarchie...).

Il semblerait aussi que beaucoup de dominatrices (plus que les hommes) soient en fait d'anciennes soumises (ou des femmes qui aimeraient tout simplement parfois se laisser aller), et que si on sait s'y prendre, elles peuvent switcher.
Mais certaines ont acquis une réputation en tant que dom, et ne l'assument pas, du moins officiellement.


J'ai l'impression que les femmes assument beaucoup plus switchitude que les hommes. J'y vois 2 raisons principales:
- Si un homme est en recherche, en tant que switch, on risque de faire fuir un certain nombres de femmes (autant faire 2 profils distincts...).
- On vit dans une société où l'homme doit être dominant, c'est plus dur de l'afficher qu'une femme.
Dernière modification le 08/08/2014 01:32:54 par ptitju.
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Abyme
#3
N'est-il pas facile et confortable (comme je le dis plus haut) de dominer quelqu'un qui s'écrase déjà comme soumis gagné d'avance ? Gratifiant pour l'égo immédiat, mais de façon superficielle, voire artificielle ?
Alors que si les doms ont vraiment "ça dans le sang", ne serait-il pas plus excitant et gratifiant pour eux ou elles de "conquérir" et dresser quelqu'un, et le convertir finalement à l'état de soumis ? Certes c'est moins facile et confortable.
Et certes, la plupart des soumis sont déjà conquis d'avance par leur besoin d'être pris en charge, donc difficile parmi eux de trouver suffisamment de caractère et résistance pour un tel jeu, surtout avec une dichotomie aussi rigide.

Mais parmi les switchs, on a justement la possibilité de jouer sur ces rapports de force, de challenge, de résistance, de conquête.
Évidemment cela reste dans le cadre de jeux de séduction et de sexe, et ça, les "vrais" doms et soumis le relèguent souvent au second plan dans leurs rapports, semble-t-il. Mais cela peut également se jouer au niveau cérébral.

Personnellement je trouve plus excitant justement de jouer avec quelqu'un dont le rôle n'est pas aussi rigide et verrouillé. Entre switch, tout est ouvert, même l'abandon total, autant que la résistance. Le champ est très large et tellement plus intéressant (à mon sens, bien sûr).
Dernière modification le 09/08/2014 13:00:50 par Abyme.
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Korrigan
#4
Nous sommes un couple Switch, avec pour madame une légère tendance + soumise...

Depuis toujours, pour autant que je m'en souvienne Happy,
les 2 cotés m'ont fasciné.

Ceci dit, sont restons toujours dans le soft...
et du coup, je me demande si cela ne pourrait pas tout simplement expliquer
nos positions respectives...

En tout cas nous apprécions toutes les tendances, et le principal restera toujours le respect
des fantasmes de chacun...
Quoi qu'il en soit, nous nous contentons de suivre la vague au gré des nôtres.... Happy

Bravo en tout cas, pour l'objectivité dont ce débat est empreint.
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Dame Meg
#5
Le plaisir des 2..de transposer.... fesser tout en connaissant le plaisir que ressens le soumis (e), savoir, ressentir le plaisir qu on donne...la liberté d action lorsqu on domine..... l abandon le lâcher prise lorsqu on se soumet....oui aimer les 2....apprécier la finesse d un poisson juste poêlé.... ou des mets plus épicés. ..melanger les saveurs....
Dernière modification le 29/08/2014 19:14:08 par Dame Meg.
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Abyme
#6
Merci pour ces nouvelles interventions & réponses. Mais attention à ne pas simplement prendre en compte le titre du sujet. "Tare ou atout" est un titre avec effet d'annonce ; ce qu'il faut lire et à quoi il faut répondre c'est au post de présentation ou au débat qui suit, pas simplement à savoir si le switch est "une tare ou un atout" (surtout pour n'exprimer que neutralité & tiédeur ganre ni l'un ni l'autre, que ça dépend, etc).
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S8ch
#7
Merci d'avoir lancé la discussion! Pour répondre d'abord à la dernière question:

Y a-t-il ici des non-switchs qui se sentent tentés mais n'osent pas ? Et pourquoi ?

J'ai été tenté de me présenter comme switch mais il me semble que je n'aurais pas exactement la même attitude face à la soumission ou à la domination.
Je peux être soumis par jeu, avec une bonne dose d'"égoïsme": je veux dire par là que je n'ai pas besoin de ressentir une connexion profonde avec ma partenaire aux niveaux reptilien, limbique, ou que sais-je..., cortical... Smile En revanche, je ne crois pas pouvoir être dominant par jeu, sans empathie et affection particulière.

Je trouve qu'il est tout à fait légitime de se présenter comme switch si l'on a effectivement la même attitude comme dominant(e) que comme soumis(e). Quant à savoir s'il est légitime de d'être "quelque chose" par jeu, c'est une autre question, mais ça concerne tous les profils... Je ne pourrai évidemment pas dire que je trouve cela illégitime, même si ce n'est pas ce que je recherche le plus activement.
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Feuler
#8
Passionnante discussion, merci à tous les précédants intervants, vous nous donnez matière à réfléchir et bien que très souvent en accord avec ce qui a été dit, je ne résiste pas à ajouter ma petite pierre de subjectivité :

Le débat sur la question de l'inné ou de l'acquis, comme toujours, me chagrine, car comme plusieurs l'ont souligné, cela reste du domaine du dualisme tout relatif. On ne se positionne en vérité tel ou untel que selon la ou les personnes en face de nous, et selon des circonstances bien établies.

En ce sens, je dirais donc qu'on est tous plus ou moins switch, "naturellement", mais que chez beaucoup une tendance prend plus souvent le pas sur l'autre lorsque les mêmes circonstances se reproduisent.

Et par exemple dans le domaine de la relation de couple, qui comprend le sexe mais aussi les rapports non physiques (ascendant spirituel ou psychologique, compétences, initiatives, dialogues, etc..), je sais pour ma part que je ne m'épanouis vraiment que dans un jeu de D/s dans lequel, jusqu'à présent, j'ai toujours joué le rôle de dominant, ou à minima de co-dominant (et dans ce cas la "magie" n'a jamais trop duré dans le temps).

Le côté dominant d'un(e) switch peut donc freiner un Dominant plus "monobloc" au premier abord, mais tout dépend ensuite du contact. On sent généralement plus ou moins rapidement quand la personne en face de nous (même sur internet, rien qu'à l'échange de quelques écrits) peut potentiellement se soumettre à soi ou inversement vous dominer.

Pour répondre à la question du sujet, qui n'est pas si mal formulée vu le nombre de commentaires de qualité, mon avis est que le statut switch présente surtout l'avantage de jouer sur les deux tableaux à la fois ! Bande de petits malins Evilgrin
Mais après, comme pour tous les autres plus fixés sur leur préférence, tout va dépendre d'une évidence... Ce tout petit rien du tout, cette bouffée intérieure, cette révélation impérieuse et parfois si soudaine qu'on se surprend soi-même...

Moi qui suis Dom dans mes relations intimes avec les femmes de mon élection (mais qui m'ont élu en retour), j'ai à plusieurs reprises dans la vie connu l'évidence de ma soumission, dans d'autres domaines de relations sociales, face aux rares personnalités que je considère comme dignes d'être mes Maitres dans ce cadre précis.
Et même les plus farouches des Dominants j'en suis sûr, pour terminer là-dessus, reconnaitront qu'au minimum, ils fantasment d'être leurs propres Maitres absolus (je dis bien fantasment, car je doute qu'un seul d'entre les rares êtres humains qui y seraient réellement parvenus ne se présente sur ce forum ou dans d'autres dédiés au BDSM ^^).

Heureux de participer à épaissir ce bel univers avec vous tous, merci.

Sieur Feuler
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Feuler
#9
Maître Koï a dit...

Je rajouterai pour ma part qu'être le Maître d'une personne soumise
peut permettre de fortifier sa maîtrise de soi.


Tout à fait Smile
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Xolotl
#10
Je n'ai pas grand chose à apporter au débat sinon sur la défiance dont tu parles envers les switchs et je t'avoue qu'elle me rappelle étrangement celle qui pèse sur les bisexuel(le)s de la part de certain(e)s gays, lesbiennes ou hétéro. Des propos du genre "il faut choisir", "si tu ne sais pas ce que tu veux, c'est que tu n'es pas assez mature" ect... j'avais fait avec ma compagne une conférence sur la bisexualité qui parlait justement de la défiance que soulevait tout ce qui était perçu comme ambivalent. Le ou la dom, le ou la soumise répondent à des codes, aisément identifiable et repéré. Le ou la switch, comme les bisexuel(le)s sont parfois perçus comme des êtres troubles, qu'on ne peut pas identifier et par conséquent, dangereux. Nous sommes une civilisation bâti sur des normes et des codes, tout ce qui y échappent est forcement mal perçu. Avoir des pratiques BDSM est déjà perçu comme une déviance, mais si l'on commence à transgresser les normes du BDSM, où va-t-on? Je rends d'ailleurs hommages a BDSM FR qui a inclus le switch dans les profils et qui permet à cette minorité dans la minorité d'exister (séquence je passe de la pommade. Grin )
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#
#11
Bien que novice, je prends quelques lignes pour exprimer mon ressenti. Je rejoins la plupart, on est probablement switch de façon innée et c'est la vie, nos expériences, nos rencontres qui font que l'on développe plus ou moins la dimension soumise ou dominante. Si certains se voient comme de purs soumis et d'autres comme de purs dominants (ceux là ont parfois du mal à imaginer que l'on soit les deux, du coup), il en est d'autres qui sont multiples par goût, curiosité, ambivalence des envies, qui fluctuent avec le temps et les personnes (tout est affaire de sensibilité, de moments, de rencontres)

C'est parce que je suis novice précisément que je suis inscrite comme soumise, ce que je suis plus naturellement, de façon plus évidente. Ce qui ne m'empêche pas d'aimer contrôler, décider, diriger le cas échéant, en face d'un partenaire qui aime se soumettre et laisser les rênes. En ça je pense être switch, mais c'est une interrogation somme toute récente puisqu'avant mon inscription (récente) sur ce site, je n'en connaissais même pas l'existence !
La switchitude est liée à notre personnalité, duale, et aux rencontres, aux moments, qui vont orienter l'un ou l'autre de ce volet de notre personnalité, notamment sexuelle, mais dans un rapport de cérébralité avant tout. Et comme heartbeat, je pense qu'il peut y avoir un côté "équilibrant" à vivre les deux facettes de la médaille Smile
Quant à la question de la légitimité bdsm et des protocoles, je ne sais pas trop (novice..). Mais sans doute la rigidité du protocole fonctionne-t-elle mieux avec un rôle unique et rigoureux de dom (le soumis s'adaptant aux demandes de son Maître) ? La switchitude apporte plus de souplesse dans la relation, et partant, sans doute aussi dans les "protocoles"...
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Dame Meg
#12
Je crois que je suis trop curieuse pour choisir. ..envie des 2.. envie de tout goûter.... je me suis d'abord découverte soumise, puis ensuite dom... je suis switch, et insoumise. ... ou plutôt juste soumise à mon homme. .. en fait je me vois très mal m abandonner à quelqu'un d'autre. ... un blocage? Une crainte? Bref voilà...
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Abyme
#13
Ce serait alors une relation entre deux calculateurs-manipulateurs, non ?
Alors qu'en théorie ce ne peut être que deux personnes expérimentatrices sans tabou désirant jouer.
Soyez la première personne à aimer.
eclipse
#14
Etant switch je ne peu affirmer pour tout le monde, mais de mon experience personelle j'ai en effet eu très souvent plus de mépris, en creusant un peu du à cette condition de switch plus qu'autre choses.


Les quelques autres échange que j'ai pue avoir se sont déroulé plus parce que c'etait dans le cadre de la simple discution.

Mais bon des retour que j'ai eu personnels et rapportés les switch ne semble pas très bien vue non.


Je pense que pour les dom cela implique une personne qui pourrait se montrer recalcitrante et pour les soum quelqu'un de pas assez expérimenté ou qui ne donne pas une impression assez forte de control, une position de dominant.
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Heartbeat
#15
Queen a man a dit...

Et s'il ne s'agissait que de modalités différenciées de tenter d'exercer le pouvoir dans une relation?

J'ai un peu du mal à comprendre cette question... Pourquoi parler de pouvoir dans une relation, lorsque justement, les switchs n'utilisent le pouvoir QUE dans leur jeu sexuel qu'est le BDSM, et qu'il n'y en a plus hors de ces situations..?
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Abyme
#16
Point de vue très intéressant, Queen a man.
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Abyme
#17
Roi Faune a dit...
Mais @abyme n'êtes vous pas les deux?

Question posée dans le fil du mur général : http://www.bdsm.fr/photo/172191//userid_14770/

Pour te répondre, Roi Faune : Non, je ne suis pas soumis et dominateur, et je ne suis pas bi.
Mais ici comme ailleurs on est hélas obligé d'entrer dans des cases, alors "homme bi" c'est la seule case la plus proche de ce que je suis : un hétéro anal. À savoir que j'aime l'anal mais plutôt avec des femmes godeuses qu'avec des hommes. Et les femmes godeuses, là où on en trouve le plus, c'est chez les dominatrices. Voilà comment je me suis retrouvé parfois à jouer au soumis. Et j'avoue que certains aspects ne m'ont pas déplu, mais étant naturellement dominant, et parfois assez extrême, je ne reste pas longtemps en dessous.
Certaines dominas pourront confirmer, si elles osent l'avouer, que les rôles se sont vite inversés. Et j'ai découvert que dominer une domina, c'est le pied, encore plus qu'une soumise déjà docile et offerte, trop facile (sauf les débutantes à initier, ça c'est délicieux).

Depuis l'année dernière j'ai une soumise attitrée qui n'avait jamais approché le BDSM, qui est au départ une féministe (militante) mais qui recelait des fantasmes contradictoires avec son engagement, et qui a désiré s'offrir à moi totalement et se faire initier à la soumission. J'ai alors développé mon côté dominant et suis devenu un dominateur avec elle.
Mais ce que je préfère en général, c'est la liberté du switch : tout est possible, et pas de position de supériorité/infériorité, pas besoin de rites grotesques, de protocoles désuets inspirés d'une mode & tradition entretenues pas des poseurs à l'égo avide pour les dom, ou à la faiblesse et au besoin de se laisser mener pour les soumis : les switchs ne font que jouer : ils ne sont ni les petits chefs ni les larbins de personne. Pas de vouvoiement, de collier (sauf question pratique pour attacher), pas de majuscules/minuscules, de tenues agréées & d'attirail SM fetish ou de contrat. En switch, on se cantonne à des jeux sexuels, pour le plaisir.
D'ailleurs ma soumise n'est pas du genre vénération lèche-botte. Elle m'a déjà godé par exemple. Et notre relation dépasse les jeux BDSM pour s'épanouir intellectuellement et artistiquement.
Quant à mon amie domina avec qui je suis allé à Lyon dans l'anecdote qui a motivé ta question, elle est vénérée voire redoutée par tous ses soumis, mais avec moi dans l'intimité, elle s'offre entièrement, mais vu sa position, elle ne peut pas le montrer publiquement pour garder sa réputation. Malgré son identité fortement SM, elle est capable de devenir switch, et dans ces moments-là elle se sent complètement libre car plus de rôle à jouer et de position à asseoir.

Bref pour répondre à ma propre question motivant ce sujet : pour moi switch = atout !
Dernière modification le 28/04/2015 23:29:23 par Abyme.
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Abyme
#18
Merci Panthère.
C'est vrai que tu es assez spéciale dans ton genre !
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Abyme
#19
Panthère a dit...
Il n'y a que Polichinelle qui aime se battre contre des moulins à vent.

Pas Polichinelle, Don Quichotte !
Wink

Tu ne m'avais pas dit que j'avais été le deuxième à te 'shibariser'. J'en apprends tous les jours.
Soyez la première personne à aimer.
Dame Meg
#20
Je me retrouve complètement dans toutes ces définitions... mon côté insoumise, sans collier... ce partage avec mon conjoint que je "baise" lorsqu'il le souhaite... et pourtant à ses côtés je me sens soumise.... tout comme je peux être Domina avec d'autre...Etre switch pour moi est un atout. .. j'ai besoin des 2 faces...d'encorder...et de m'abandonner dans les cordes... de griffer et d être griffé...comme si je ressentais ce que je fais. ..je sais ce que l'autre attend....enfin je crois...
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Heartbeat
#21
Queen a man a dit...

Tentons la définition et la caricature :
les groupes sociaux, les cercles de relations ont besoin le plus souvent pour être structurés que des rôles soient attribués (et ce peut-être plus encore dans des groupes qui se définissent par des pratiques considérées comme déviantes, c'est un enjeu de cohésion).
Ces rôles sont le plus souvent figés, et il n'est pas bon d'en sortir. Ils sont définis par des conventions de comportement, elles-mêmes associées à des jugements et des controverses.
Dans le cas des switch(e)s, est-il possible de schématiser?
- au mieux, ils (elles) sont considéré(e)s comme à la fois dominant(e) et à la fois soumis(e), ils (elles) disposent de "doubles expériences et compétences", ce qui est alors considéré comme un atout, mais aussi, à ce titre peut susciter crainte et/ou méfiance (seraient-ce des opportunistes? des calculateurs?...), et donc de la part des autres du dénigrement pour les exclure de la "compétition" vers une ressource particulière : réputation, partenaires, etc.... Dans ce cas, il est possible qu'ils (elles) soient reconnu(e)s, et constituent un groupe à part de même position que celui des "dominant(es)" et celui des "soumis(e)s"
- au pire, ils(elles) sont vu(e)s comme ni dominant(e) ni soumis(e), on leur dénie toute compétence et toute valeur dans un corps social qui dans ce cas, n'est constitué que de deux "vrais" groupes des purs et des durs. Ils (elles) ont alors une tare, celle des indécis, des indéfinis, et des ventres mous... Wink

Quels sont les éléments qui vont faire que l'une ou l'autre des deux options sera observée ou vécue?
Y a-t-il d'autres configurations?


C'est si vrai ! Et honnêtement, je pense que ceux qui se compliquent le plus la vie à mettre des cases, des définitions, à essayer de classifier la switchitude et de la cerner avec tout un tas de définition, ce sont ceux qui le font... J'ai l'impression que les switchs s'en fichent formellement, pour la plupart... Et tant mieux, parce qu'il y a teeellement de configurations dans la switchitude, que ce soit en termes de rôles, de pratiques, de partenaires, d'orientations, etc... Et ici, on le voit très bien, et c'est super cool je trouve ! N'oublions jamais que le BDSM est fait de gens différents ayant des aspirations, des désirs, des pratiques et des rôles souvent différents aussi...

Combien de fois j'ai lu des soumises dire "je ne pourrai pas imaginer me faire dominer par un mec qui a été soumis/qui s'est pris des trucs dans les fesses..."
Mon dieu, mais perso, soumettre et faire plier un mec (que ça fait tripper et que ça excite, évidemment) qui vient juste de me mettre une grosse raclée (façon de parler) avant, je trouve ça tellement... :D
Je pense aussi que les pur(e)s et dur(e)s et les gens qui pratiquent ce genre de raisonnement vivent avec une très haute idée des relations humaines, un peu fantasmée, sûrement inspirée des contes de fées, ou de trucs lus/vus à la télé...
On nie un peu la formidable complexité du désir humain en pensant qu'il ira toujours dans une direction sans changer un jour de sens, de couleur, de forme...
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Feuler
#22
C'est plaisant de lire qu'au final, le BDSM est l'occasion pour beaucoup de personnes d'explorer leur sexualité, de la libérer, et ce faisant, d'une façon bien plus large (j'ose le mot : spirituelle) de se réapproprier leurs vies en s'affranchissant des normes véhiculées par la société et souvent l'éducation qu'elles ont reçu.
C'est passionnant de voir aussi ces revendications d'échapper à des catégories trop figées, que le BDSM « de base » promouvrait sinon tout autant que la société ! De ce que je lis, chacun des intervenants à cette discussion ont développé et cultivent leur propre vision de cet univers qu'un jour, dans les parcours personnels uniques respectifs, on a décidé d'expérimenter. J'apprécie la tolérance des sensibilités et nuances de chacun : si seulement une telle attitude pouvait se généraliser à la vie de tous les jours au plus grands nombre de gens, je gage que le monde humain changerait radicalement de visage !
Alors switchs, dominants, soumis, souminateurs, ou même fantasmeurs de tous poils, bienvenue chez vous et souhaitons que l'espace BDSM reste ouvert à toutes nos émancipations, physiques, psychiques, individuelles et collectives. Qu'ici nous trouvions toujours les moyens d'expression de nos recherches profondes et le terrain fertile pour la libération de nos êtres !
Amen ^^
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gmhard
#23
Heartbeat a dit...



C'est si vrai ! Et honnêtement, je pense que ceux qui se compliquent le plus la vie à mettre des cases, des définitions, à essayer de classifier la switchitude et de la cerner avec tout un tas de définition, ce sont ceux qui le font... J'ai l'impression que les switchs s'en fichent formellement, pour la plupart... Et tant mieux, parce qu'il y a teeellement de configurations dans la switchitude, que ce soit en termes de rôles, de pratiques, de partenaires, d'orientations, etc... Et ici, on le voit très bien, et c'est super cool je trouve ! N'oublions jamais que le BDSM est fait de gens différents ayant des aspirations, des désirs, des pratiques et des rôles souvent différents aussi...



Etant totalement hors des cases, je te rejoins.
je suis maso à la base, et j'ai cherché de vrais sadiques pour jouer avec moi, recherche pas toujours évidente.
Un jour, un mec m'a proposé un jeu réciproque, étant un peu en manque, j'ai accepté et apprécié.
J'aime les jeux de souffrance physique, et voir quelqu'un endurer ce que j'aime recevoir a aussi son charme.
Je peux simplement avoir d'autres plaisirs, et plus souvent en rencontrant aussi des switch et des maso.
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laurent
#24
Zut. Justement, je ne le suis pas et trouve que ce genre entre adultes consentants n'a rien
de plus ni de moins que d'autres pulsions. Donc tiède et sans vague. limite mer d'huile.
Soyez la première personne à aimer.