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Sujet: Dégradation
ange de Vesper
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Ce terme n'est peut être pas approprié, on parle généralement d'humiliation. Mais comme le receveur ressent de moins en moins d'humiliation... Et comme je veux parler de "souillure", dans cette catégorie d'outils de domination, restons sur dégradation.
Ces pratiques ne concernent évidemment pas les doms qui veulent guider et élever leur soumise, ou les partisans d'un certain élitisme. Là on est dans les bas fonds, il n'est pas question d'élever mais d'enfoncer, de piétiner.
Ces pratiques concernent les fétichistes de la dégradation, certains masochistes, les uro, les scato et autres adorateurs de pieds, de culs ou d'aisselles, mais ce n'est pas de ce côté là non plus que ça m'intéresse. On ne domine personne en lui imposant son fétiche, on "joue à" tout au plus.
Ce qui m'intéresse c'est la domination, la possession, en faisant accepter à l'autre l'inacceptable (inacceptable socialement mais surtout inacceptable pour le soumis, d'où l'exclusion des fétichistes).
Je parle de cela, tout d'abord parce que je le vis, et surtout parce que je ne l'ai jamais lu (tout au plus quelques impositions d'uro non désirées, en précisant bien que l'urine est stérile, que ce n'est pas sale et qu'on n'a pas mangé d'asperges).
Pourtant être soumis à l'intimité de l'autre -pas l'intimité glamour qu'on partage avec l'être élu, celle qu'on cache à tout prix et qu'on se cache même à soi même - ou être soumis à sa propre intimité par l'autre, est particulièrement perturbant, troublant, et ancre profondément les places de chacun dans la relation.
Tout d'abord il y a la répulsion et l'acceptation avec un conflit intérieur puissant "pourquoi j'accepte ça, comment puis-je accepter ça". Ensuite comme ces moments sont savamment couplés à des moments de plaisir direct ou de désir sous contrôle, la honte de se rendre compte que l'on commence à aimer ça (pavlov). Puis la honte de se rendre compte que l'autre se rend compte du plaisir que l'on prend malgré tous les efforts pour le cacher. Enfin l'acceptation totale de sa perte de "dignité" face à l'autre, sa reddition, sa vulnérabilité.
Pour le dom, faire accepter l'inacceptable ne peut pas se faire à l'encontre de ses propres répulsions, mais apparemment l'émotion ressentie à chaque étape de ces outrages, de cette possession, balaye rapidement les réserves (plus vite que chez le soum qui lui, ne doit pas se faire juste à l'idée...).
Par contre, il ne peut pas, à mon sens, être question de quelconques limites préétablies du soum (quelles soient ou non destinées à être dépassées). Des limites verbalisées signifierait une intellectualisation (voire une négociation -beurk) de ce qui est acceptable, rendant caduque toute domination.
Le plus troublant (aliénant même) pour moi est de me rendre compte de ma déception quand elle ne m'impose pas ces actes que je n'aime pas. Mon soulagement se teinte de frustration, je suis déçu de ne pas l'avoir inspirée. Ma confusion la ravit dans tous les cas =-O
D'autres témoignages de ce ressenti particulier?...
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