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Sujet: Dégradation
ange de Vesper
#19
@Salomé
Pour moi, le problème récurrent c'est le jargon BDSM. On se définit comme soumis, on définit le partenaire comme "mon maître" et ça implique des références non naturelles (on a tous été élevés en vanille) basées sur ce que devrait globalement être un soumis ou un maître (même si chacun son BDSM tout ça tout ça). Et histoire d'embrouiller encore plus, on n'est plus en relation mais en lien, on ne s'aime plus, on s'appartient, on ne se séduit plus, on échange sa check-list, on ne refuse plus, on utilise son safeword. Tout ça entraîne des discussions hallucinantes sur doit on vouvoyer son maître, punir sa soumise, quels sont les droits et devoirs de chacun... C'est bien d'apprendre les règles du jeu quand on veut jouer, mais dans la vraie vie, quand on est en couple ou dans une aventure, on les connaît les règles. On n'est pas obligé de rappeler que le respect est dû, qu'il ne faut pas nuire, que le dialogue est important.
J'arrive aux limites, imaginons une fille qui drague un mec (en mode vanille). Ce serait assez inconvenant de lui dire que pour la sodomie il peut se brosser, avant même la première pelle. Au mieux il ne va plus penser qu'à ça et au moyen de la faire changer d'avis (même si c'est pas son truc à la base), au pire il se dit qu'il faut qu'il s'en trouve une autre moins coincée du cul. Alors que si elle n'avait rien dit, il aurait peut-être essayé un peu rapidement en essuyant un refus poli, ou essayé plus tard et elle aurait eu envie de lui faire plaisir, ou même eu envie elle même. Ne pas interdire d'emblée ne veut pas dire Open bar. La découverte ou l'exploration de l'autre n'a pas besoin d'être organisée.
En BDSM, où l'on est sensé explorer l'inconnu, il faudrait définir d'avance si on va aimer ces choses qu'on ne connaît pas... au risque de quoi... d'être couvert de honte et de désespoir parce qu'on a dit non (ou autre), flanché, failli? Il me semble que la complicité devrait arranger ce problème.
Quant à prendre plaisir en tant que soumis pour donner du plaisir au dom... pour le coup c'est de sa responsabilité de savoir si le plaisir du soumis doit être satisfait ou frustré ou ignoré, ou si le déplaisir peut parfois le faire bander, si le plaisir indirect du soumis (celui de faire plaisir) doit être accompagné de plaisir direct ou de douleur, de honte etc, etc... Faut quand même qu'ils se mouillent un peu s'ils veulent nous embarquer!
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