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Amanxiame de Mil
#8

Bonjour à toutes et à tous.

 

Analyser les comportements humains (et les organiser) et faire preuve d'imagination sont des choses très différentes...

D'abord, selon un grand nombre d'ouvrages sur le comportement, l'être humain agit de façon similaire dans la plupart des situations. C'est normal, il nait dans une société (des primitives plurielles et variées à une moderne uniformisée) qui l'éduque selon des codes et des règles qu'il a lui-même instaurées. Il apprend, s'intègre et participe à la communauté. Ses émotions et ses sentiments en subissent l'influence inévitable (d'où l'efficacité de la communication de masse  : média et publicité). Ses manières d'exister également et bien souvent, même en croyant se marginaliser, il reproduit les schémas sociaux qu'il connaît. Le BDSM en est un bel exemple parmi d'autres.

Il devient donc aisé, pour qui a le savoir nécessaire en sociologie, psychologie, etc., d'observer et cataloguer des modes d'actions ou réactions (car l'être humain demeure réactionnaire du fait d'une peur persistante de l'inconnu et de la différence, de la perte des biens ou de son territoire) pour ainsi structurer une échelle graduée selon des codes sociaux communs, en relation avec un thème donné. C'est le cas de cette grille ou de nombreuses autres. Ces dernières varient d'ailleurs en fonction des critères de références d'où la preuve de l'élasticité de ces catégorisations génériques.

L'imagination, elle, apparaît dès lors que l'individu dépasse la simple intelligence dans l'assemblage de ce qu'il connaît et qu'il compose alors, toujours à partir de son savoir (l'imaginaire ne crée  pas à partir du néant, il extrapole le connu), de nouvelles organisations propres à ses désirs. L'imagination produira un fantasme (parfois artistiques) pour certains, une réalité (quand elle est assumée) pour d'autres; la multiplicité des personnalités fera la diversité de l'imaginaire mais malheureusement, ce que l'un croit imaginer soudainement, un autre l'a déjà produit ou reproduit depuis longtemps !

A partir de ces considérations, il me semble nécessaire - voire indispensable - de connaître ce que l'on est et de savoir l'exprimer aux autres : il faut donc disposer de qualifications (des mots, des grilles, ...) pour se situer dans la relation avec eux. Evidemment, il faut que mots et références aient le même sens pour tous parce que, par exemple, si je dis "je pratique surtout la D/s, un peu le B&D, jamais le S-M", je souhaite que mon interlocuteur (lui aussi BDSMer) entende bien que je domine moralement, que j'inflige physiquement mais sans la souffrance. Personnellement, je ne me sens jamais coincé ni étiqueté lorsque je lis une classification telle que celle-ci ou que dans mon langage je me défini plus précisément d'une façon ou dune autre. Au contraire, plus je m'octroie de qualifications étudiées et plus je me sens 'moi', plus je me sais 'moi', capable de multiplier les façons de me situer, de me décrire.

Et je ne pense pas que ce soit être dénué d'imagination. Car mon imagination va opérer dans ma propre mise en oeuvre de ces états précis. Elle va piocher dans l'un, trier dans l'autre, mélanger les suivants, extrapoler les cases... et finalement, matérialiser une nouvelle précision : la personnalité.

 

 Pour information :

Le livre 'Lesbian S/M Safety Manual' n'est pas écrit par Diane Vera, c'est un recueil de plusieurs textes rédigés par différents auteurs. En revanche, elle est également intervenue sur les sujet 'types de masochisme/soumission', 'contrat d'esclave'. Pat Califia a contribué à quelques textes, je crois, mais surtout à l'édition de l'ouvrage.

 

 

Dernière modification le 01/03/2018 10:58:28 par Amanxiame de Mil.
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