Affichage d'un seul post
ZarathoustraDom
#5
Il faut s'entendre sur ce que l'on appelle abandon, ou lâcher-prise.
A mes yeux, cela est d'abord psychique : c'est lorsque le Surmoi freudien se désactive, et 'abandonne' donc son rôle de tour de contrôle, de gardien du temple, de surveillant de prison des codes sociaux, des interdits religieux, des tabous éducatifs... Cela est peut-être le plus facile, sans prétendre toutefois que ce soit simple... Les religions monothéistes par exemple ont fait beaucoup de dégâts pendant des millénaires en transformant le plaisir de chair en péché de chair, surtout chez les femmes !
Parfois, cela peut être plus profond, au niveau du Moi, d'un traumatisme ancien ou même récent (par exemple, une sodomie forcée et douloureuse, un viol, un inceste...), ou même un simple complexe physique (je suis trop grosse / trop maigre, ma poitrine est trop petite, etc...) qui inhibent la libido et l'empêchent de se libérer entièrement...
Enfin, cela peut être simplement un problème physique : par exemple sécheresse ou étroitesse du vagin qui peuvent rendre le rapport douloureux et créer de l'appréhension...
Dans tous les cas, le dialogue et l'échange approfondis sont nécessaires, qu'il s'agisse d'une relation vanille ou BDSM, d'ailleurs ! Mais dans le cas spécifique du BDSM, le "transfert de pouvoir" qui s'opère au moment de la "prise de possession" peut très certainement jouer un rôle libérateur et désinhibiteur : "je vais jouir, mais ce n'est pas de ma faute, c'est la faute de mon Dom, donc je ne peux pas avoir honte" ou bien "je suis une salope, une pute, une chienne, mais ce n'est pas pour moi, c'est pour faire plaisir à mon Maître" !
Il y a aussi un cas spécifique : celui du "subspace", où c'est le corps qui prend le contrôle, en secrétant des endorphines pour transformer la douleur en plaisir et en bien-être, conduisant ainsi à cet état de renoncement à la lutte, d'abandon physique... Mais cela ne concerne que les relations SM, alors que l'abandon dont vous parlez est plus large, et est avant tout d'ordre psychique, me semble-t-il...
De mon expérience, il faut avant tout établir une grande confiance réciproque : cela s'obtient par le dialogue, mais par la pratique, en progressant doucement, en cherchant les limites, et en les respectant, et en débriefant après chaque séance, pour savoir ce qui a été bien vécu, ou pas... Dans une situation "normale" (mais la normalité existe-t-elle vraiment ? ^^), on peut parvenir à une situation de lâcher-prise après trois ou quatre séances, me semble-t-il... Parfois même dès la première ! Mais si les blocages sont profondément enracinés, ou si l'entente et l'harmonie du couple D/S ne sont pas parfaites, cela peut prendre beaucoup plus longtemps... Il n'y a sûrement pas de règle établie en ce domaine...
1 personne aime(nt) ça.