Par Hamadryade
Quelques citations, une anecdote et quelques dates françaises. - Alexandre Dumas père : «La femme perdra toute féminité en mettant les pieds dans un bureau» - La reine Victoria : «La reine fait appel à toutes celles qui peuvent prendre la parole ou écrire et les adjure de s'unir pour enrayer ce Mouvement des droits de la femme, pervers et fou, avec toutes les horreurs qu'il entraîne et qui aveugle les pauvres êtres de son sexe, qui en oublient le sens de la féminité et des convenances. Ce sujet irrite à ce point la reine qu'elle peut à peine contrôler sa colère» - Le ministre français de la Justice, Jean Foyer, en 1973 : «L'homme tire sa dignité et sa sécurité de son emploi. La femme doit l'un et l'autre au mariage» - Jacques Chirac, en 1978 : « Pour moi, la femme idéale, c'est la femme corrézienne, celle de l'ancien temps, dure à la peine, qui sert les hommes à table, ne s'assied jamais avec eux et ne parle pas » Madame Bernadette Chirac, née Chaudron de Courcelles, a dû apprécier ... --- Lors d'une visite officielle de Pompidou, alors président, en 1969, Mme Pompidou ne put pénétrer dans la salle des délibérations de la mairie du lieu, car cette salle était interdite aux femmes. Le lieu était Ajaccio. --- Dans le Code civil de
1804 (Code Napoléon), La femme mariée n'a aucun droit reconnu. L'article 1124 stipule : « Les personnes privées de droits juridiques sont les mineurs, les femmes mariées, les criminels et les débiles mentaux » . La femme mariée n'a pas d'existence par elle-même. C'est le mari qui décide et contrôle tout. Il peut exiger de la poste que son courrier lui soit remis, et il est tout à fait autorisé à détruire ses lettres (clause qui n'a été abolie qu'en...
1938).
1832 : Le viol est reconnu comme crime, mais de façon restrictive : c'est le père ou le mari qui sont considérés comme "lésés" ! C'est seulement en
1867 qu'une loi a obligé toutes les communes de plus de 500 habitants à ouvrir une école primaire de filles.
1881 : Une femme mariée peut ouvrir un livret de caisse d’épargne sans l’autorisation de son mari.
1907 : les femmes mariées peuvent disposer librement de leur salaire.
1909 : Le port du pantalon, pour les femmes, n'est plus un délit à condition qu'elles tiennent à la main un vélo ou un cheval. (Depuis le Directoire, les femmes doivent demander une autorisation.)
1919 : Les filles ont accès aux universités. C'est en
1924 que fut instituée l'identité des enseignements entre garçons et filles, et donc un baccalauréat unique. A partir de
1926, une «Journée des Mères» fut célébrée officiellement, et les mères de «familles nombreuses» furent désignées par une médaille spéciale.
1937 : Les femmes mariées peuvent obtenir un passeport sans l’autorisation de leur mari.
1937 : Les femmes sont autorisées à enseigner le latin, le grec et la philosophie.
1938 : Les femmes peuvent s’inscrire à l’université sans l’autorisation de leur mari. Le régime de Pétain aggrava la répression contre ceux qui aidaient les femmes à avorter ; l'avortement était devenu «crime contre la sûreté de l'État». De
1942 à
1944, il y aurait eu 4000 condamnations par an pour ce motif. Une femme, Marie-Louise Giraud, fut même guillotinée en
juillet 1943. Le
21 avril 1944, le droit de vote est accordé aux femmes en France. (1869 pour le Wyoming, 1917 en Russie, 1918 en Angleterre, 1920 aux USA, 1931 en Espagne, 1934 en Turquie Lorsque, en
1949, Simone de Beauvoir publia son livre intitulé « Le Deuxième sexe », elle sembla prêcher dans le désert. Le Pape, lui, lança une « fatwa » contre ce livre, qui fut mis à l'Index officiellement par le Vatican. C'est seulement depuis
1965, que le mari n'a plus la législation pour lui s'il veut s'opposer à ce que sa femme exerce une activité professionnelle ou qu'elle ouvre un compte en banque sans son autorisation. Une loi de
1938, qui avait accordé aux femmes mariées quelques autorisations d'agir par elles-mêmes, avait conservé toutefois le droit pour le mari d'opposer son veto à ce que sa femme travaille. Ce droit-là fut bien sûr maintenu par Pétain ; et on peut relever qu'en
1945, encore, il fut confirmé, considéré comme «une règle d'ordre public»... et qu'il n'a été supprimé qu'en
1965 ! Le droit à la contraception est obtenu en
1967 et provoque de nombreuses réactions d'hostilité : Lors des débats à l'Assemblée nationale, un certain député Herbert, par exemple, s'alarma : « Une flambée inouïe d'érotisme menace tout le pays », un de ses collègues, le Dr Coumaros, déclara que les hommes risquaient de perdre « la fière conscience de leur virilité féconde ». Pour le ministre de Santé, un nommé Foyer, « la fornication sera rationalisée par la contraception ». L'Assemblée débattit d'amendements voulant, par exemple, imposer l'autorisation du mari pour obtenir la délivrance de la pilule à une femme mariée (car sinon, pour l'auteur de cet amendement du
14 décembre 1967, ce serait « lui conférer en même temps le droit de mentir à son mari »), ou encore en limiter le droit aux femmes ayant déjà au moins deux enfants, etc. Certains pharmaciens prétendirent refuser de la vendre. La loi Neuwirth de
1967 n'était pas près de recevoir ses décrets d'application. Dans l'été
1968, le pape publia une encyclique qui condamnait sans appel les méthodes contraceptives modernes, spécialement la pilule. Le Vatican multiplia manoeuvres et pressions sur le gouvernement. Tant et si bien que les décrets d'application ne furent publiés qu'en
1969 et
1972, année où la loi prit donc officiellement effet - au bout de cinq ans ! C'est seulement en
1970 qu'un des derniers grands vestiges du Code Napoléon a été aboli : l'autorité du père sur la famille a été remplacée juridiquement par l'autorité des deux parents. En
1971, 343 femmes, dont un certain nombre d'actrices et d'écrivains célèbres, avaient affirmé publiquement avoir avorté un jour et demandé la liberté de l'avortement pour toutes les femmes. Leur manifeste, publié dans le Nouvel Observateur, avait créé le scandale. Quelques mois plus tard, 300 médecins se manifestèrent à leur tour dans le même sens. En
1972, le procès au tribunal de Bobigny d'une jeune fille de 16 ans, de sa mère et de collègues, qui étaient jugées pour avortement, fut entouré d'une publicité active et d'une manifestation, et il se termina par un non-lieu. Ce fut un succès déterminant pour la suite. Au cours de l'année
1974, 300 femmes moururent encore des suites d'avortements clandestins. Finalement, la loi présentée par Simone Veil fut votée, sous la présidence de Giscard d'Estaing, en
janvier 1975, pour une durée de cinq ans seulement dans un premier temps et assortie de nombreuses clauses restrictives. Le débat parlementaire se caractérisa par la violence haineuse spécialement des députés de la droite, qui à plusieurs reprises injurièrent Simone Veil, l'empêchèrent de parler, et tinrent dans les couloirs des propos antisémites à son sujet. Un article du Code pénal français a considéré comme excusable, méritant tout au plus un «léger châtiment», le mari assassin de sa femme ou de l'amant de celle-ci en cas de flagrant délit au domicile conjugal... jusqu'en
1975 !
1975 : Droit au divorce par consentement mutuel.
1979 : L’IVG est autorisée définitivement.
1980 : Le viol est ENFIN qualifié de crime par la loi.
1982 : Remboursement de l’IVG par la Sécurité Sociale.
1982 : L'homosexualité n'est plus un délit en France.
1985 : suppression de l'inégalité entre mari et femme devant l'éventuel patrimoine de la famille. Il aura fallut attendre
1987 pour que l'autorité parentale devient «conjointe», que les parents soient mariés ou non. Et
1992 pour que la loi pénalise les violences conjugales et le harcèlement sexuel sur le lieu de travail.
1993 : Loi du 27 janvier dépénalisant l’auto-avortement et créant le délit d’entrave à l’IVG.
1998 : Les victimes d’une agression sexuelle (délictuelle ou criminelle) ont 10 ans pour porter plainte, quel que soit l’agresseur.
1999 : Le PACS est voté.
2000 : la pilule du lendemain en vente libre dans les pharmacies.
2004 : Pénalisation des insultes homophobes.
2010 : Le transsexualisme n'est plus considérée comme une maladie mentale.
2012 : Abolition de l’interdiction du port du pantalon aux femmes.
2013 : Le mariage des couples de même sexe et l'adoption par ces couples sont définitivement adoptés par le parlement.