La réputation en BDSM

Il y a de nombreux niveaux de lecture de cette notion de réputation : -l'importance pour soi : un truc narcissique, de projection de son ego en société ; se présenter comme sûr-sain-consensuel-fiable-prévenant-digne de confiance. Une sincérité initiale (?) qui devient argument de marketing. C'est aussi super facile de créer un personnage et d'utiliser l'image résultante à des fins moins avouables. -l'importance qu'y accorde le lecteur ici. Une façon de chercher des repères, une réassurance face au risque inhérent à la rencontre. Ou au contraire la recherche du discordant, de la faille. -l'importance en société, lors de rencontre, lors de soirée : cette sorte de fierté croisée (le truc qui fait bander l'ego), de monstration (j'aime bien le mot, son sens simple et sa connotation immédiate) étrange.Un site comme celui-ci, c'est un gigantesque cirque, une gigantesque scène de théâtre où chacun a un rôle à jouer et décide du personnage qu'il souhaite incarner (de façon plus ou moins consciente - et avec plus ou moins de conscience de l'image renvoyée au lecteur). Un spectacle qu'il est très intéressant d'observer, entre réflexe clanique, chasse en meute, expression de la relation devant spectateurs voyeurs involontaires (mais parfois - souvent ravis), private jokes ostentatoires et mouvements internes...De façon plus personnelle, je vis un BDSM de couple, relationnel, émotionnel, je n'ai jamais mis les pieds dans une soirée, le consensuel de la masse m'ennuie, et ici je cherche le mot - l'expression - la pensée construite iconoclaste - le sentiment de décalage, qui éveillent l'intérêt, l'envie d'en savoir plus. Ensuite c'est simple. Ma réflexion, mon instinct sont seuls juges, c'est ma responsabilité que j'engage.Et la réputation, dans ce cadre là, n'a aucun intérêt, ni la mienne, ni celle des hommes avec qui j'échange.