Bien sûr ! Cela est apparu lorsque j'étais très jeune. Très très jeune ! Je devais avoir 3-4 ans quand tout cela a commencé.
J'ignore si ce souvenir le plus lointain fut déclencheur de cette passion. Il remonte à la visite d'une de mes tantes, toujours très élégante,
portant des bottes très fines et des gants en cuir fins, bien serrés et si parfumés. L'émotion fut si forte, incontrôlable, inexplicable que je désirai monter sur ces bottes et toucher ses mains de cuir. Je me souviens avoir eu les joues en feu me sentant un peu honteux comme si l'on pouvait lire en moi mes émotions les plus secrètes. Voulant toucher ses gants elle refusa gentiment en me disant
"Il ne faut pas toucher les gants car c'est sale, ils touchent les choses du dehors".
Un autre souvenir me ramène à un café dans lequel nous nous étions installés avec mes parents au retour d'une longue promenade pour nous détendre. Je devais avoir le même âge et se trouvait dans ce lieu un peu bruyant une jeune dame portant veste de cuir et des gants noirs en cuir très fins avec une belle patine faisant tout leur vécu qui était agrippée sur un flipper pour une partie sauvage, brutale et endiablée. Quand on est tout petit, tout paraît accentué et intense. Les sons étaient très forts et j'avais été tellement ému par ses gants fins et puissants, sa posture, ses coups et mouvements brusques que je crois bien avoir eu un petit orgasme au moment où elle abattit son poing sur la vitre après avoir perdu une partie sans bien comprendre ce qui m'arrivait.
Combien j'aimais prendre la main des dames gantées, ressentir cette tiédeur, cette douceur, ces parfums enchanteurs qui me transportaient ailleurs. Et sans oublier les souvenirs d'hiver, à l'intérieur ses maisons pour aller approcher le plus discrètement possible les gants des invitées près des manteaux déposés dans les chambres.
Par conséquent, j'ai ressenti le gant de cuir de l'élégance, du chic et de la séduction en même temps que le gant de cuir rebelle, brutal et autoritaire. En avançant en âge, j'étais davantage fasciné par les vilaines dans les films ou séries car elles portaient souvent des gants et j'étais attiré par leur autorité, leur prestige et leur beauté même si leur âme était obscurcie !
Ce fantasme m'a sans cesse poursuivi, au collège, lycée, université, partout et encore maintenant !
Le gant, et surtout le gant de cuir très fin et chic, est un accessoire tellement attirant, raffiné avec quelque chose de supérieur, de hiératique, mêlant des énergies à la fois féminines et masculines, qui peut se montrer arro-gant, rebelle, autoritaire, insolent, provocateur, sensuel répandant tous ses mystères. Chaque enfilage, le regard de la dame, ses gestes et ce qu'elle rayonne, les parfums qu'elle diffuse sont des instants de grâce d'une très grande intensité !
Ce qui est incroyable est que tout a commencé si tôt, à cette époque où l'on n'est pas encore formaté par les conventions sociales, une morale artificielle, un bagage intellectuel.
Quand on a 4 ans, on n'intellectualise pas et on ne connaît rien aux chose sexuelles. On accueille des émotions et on répond ! Et là le monde des adultes vous dit : "stop !" ou "non" !
Alors on commence à cacher !
Le fétichisme des gants est le fétiche du mystère, du secret, du discret, du non-dit, de ce qui n'est pas montré explicitement. C'est un fétiche très intérieur, très personnel, parfois sophistiqué et raffiné ou insolite.
C'est toujours un plaisir de pouvoir partager ces émotions et ressentis car avant la technologie d'internet je me suis souvent senti bien seul !
Merci en tout cas de m'avoir lu.
En vous souhaitant une très bonne soirée Madame Valentina