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La réponse est dans la question. La nature même du fantasme est de ne pas être vécu.
La problématique c'est qu'on détourne le sens même du mot en le contextualisant dans une approche sexuelle. Hors le fantasme n'est pas dédie à la seule sexualité. Tout le monde a déjà eu l'envie de tuer quelque un ce n'est pas pour autant que tout le monde a tué quelqu'un !
En quelque sorte on a romancé cette notion de fantasme et on la confond avec celle de désir.
L'inconscient choisit une situation (pour x ou y raisons relatives à sa propre construction) qu'il s'attache à reproduire parce qu'il y trouve une source de satisfaction (ce qu'on pourrait relier à cette notion de "décharge" évoquée plus haut. Ainsi né le fanrasme qui va nourrir le désir. Bon nombre de désirs sont repus d'une manière ou d'une autre et c'est ce qui permet d'élargir les sources de satisfactions (sexuelles ou non). Tout cela permet d'expérimenter des satisfactions contaires à nos propres habitudes. C'est en quelque sorte ce qu'on va nommer l'expérience.
La réalisation d'un désir entraîne systèmatiquement un nouveau désir plus complexe et c'est à ce moment que certains vons rentrer en conflit avec notre morale et nos interdits.
Plus les désirs sont complexes et plus nous sommes en conflits intérieurs et ces conflits intérieurs tendent vers un report de la satisfaction : on parle de satisfaction différée. Passer de l'autre côté de notre morale et de nos interdits est donc synonyme d'angoisse, de peurs, de honte,... et c'est bien cette difficulté à traverser la barrière qui fait qu'on est dans la fantasme ou dans le désir.  Le cerveau négocie en permanence entre la poussée du désir et les interdits qu'il rencontre et chaque fantasme passe devant sa morale, son éducation, la Loi, notre expérience, etc etc. Si le degré de satisfaction attendu surpasse ces limites, alors nous franchissons le cap.
Inversement, face à trop d'angoisses ou de culpabilité, l'imagination gagnera et on en restera là.
C'est un phénomène inconscient naturel et dans le cas des "fake", c'est simplement la résolution de ce conflit intérieur qui, pour ne générer aucune souffrance intolérable, réamènage le fantasme pour y trouver une source de satisfaction sans avoir à franchir la barrière. En gros c'est une porte de sortie de l'énergie pulsionnelle, un peu comme un fusible de sécurité.

Sans aucun mauvais jeu de mot, si on devait schématiser :
On mange une banane <-- désir, satisfaction
On mange une banane avec du chocolat <-- désir plus complexe, satisfaction
On mange une banane avec du chocolat aux Antilles <-- désir plus complexe, angoise car on aime pas prendre l'avion, on le fait quand même , grande satisfaction
On mange une banane avec du chocolat aux Antilles alors qu'on est écolo <-- désir très complexe, angoisse et conflits intérieurs (par conforme à mon mode de vie, peur de prendre l'avion, poser des vacances, coût du billet, trouver un logement, quel type de chocolat, etc etc etc ....on atteint ses propres limites, non satisfaction dans la réalité mais satisfaction du fantasme.

C'est très schématique bien entendu mais c'est l'idée.

En conclusion, ne pas confondre fanstame et désirs. L'un est fait pour noourrir l'autre d'un point de vue de l'inconscient et il faut "malheureusement" apprendre à décoder si l'interlocuteur est dans le fantasme ou dans le désir. Il y a une règle assez simple. Plus les situations sont détaillées, projetées, scénarisées, construites et finalement "dessinées" plus la probabilité qu'on soit en pleine construction fantasmagorique est élevée. Et c'est bien pour cette raison que beaucoup de "fantasmes "lorsqu'ils sont vécus en les forçant sont des déceptions. Tout simplement parce qu'ils ne répondent pas à la projection qui en a été faite intérieurement et que par conséquent la satisfaction vécue est moindre que celle projetée.
   
 
Dernière modification le 15/06/2023 19:18:09 par Hephaistos.
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