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LeFleuve
#6
Je poste ici la définition trouvée dans CAIRN.INFO : "Une personne sous emprise lâche prise tout simplement et, dans cette chute qui peut sembler infinie, elle est peu à peu dépouillée de sa place de sujet. Sous l’effet de cette influence, en fonction de sa durée et de son intensité, en fonction aussi et surtout du statut de celui qui l’exerce, elle peut céder, par bribes, par secteurs, tout ou partie des éléments constitutifs de son identité : son corps, sa vie psychique et affective, sa vie sociale et relationnelle, son nom, ses biens, ses valeurs, ses références culturelles…
Pour R. Dorey (1981), la relation d’emprise se découpe en quatre séquences distinctes : appropriation, dépossession, domination, soumission. De façon plus ou moins explicite, plus ou moins avouée, le but visé par cette manœuvre est la neutralisation du désir d’autrui et l’abolition de l’altérité, soit par la séduction, soit par la force.
Refuser à l’autre de désirer, d’être autre tout simplement, permet à l’agresseur d’être toujours plus dans l’offensive, dans l’agir, et à la victime de se retrouver toujours plus sur la défensive, dans la négation de soi. Abolir les différences (soi/autre), incorporer l’autre, confondre les espaces et les distances (dehors = dedans), puis fusionner, c’est réaliser le vœu d’Elisabetha lorsqu’elle clame son amour pour le comte Dracula : « Je veux être ce que vous êtes, je veux aimer ce que vous aimez, je veux faire ce que vous faites ! » (F.-F…)". Idem pour la définition du consentement : "Le consentement est devenu depuis quelques années une notion incontournable en médecine. Comme le souligne le Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE, 2005) [1] : « la complexité accrue des propositions thérapeutiques et une plus grande autonomie de décision reconnue aux personnes malades (loi du 4 mars 2002) dans le domaine des soins médicaux ont abouti à ce que le consentement du malade ne soit plus simplement implicite mais doive être explicité ». Rappelons par ailleurs que dans le cadre de la bioéthique chaque principe (bienfaisance, non-malfaisance, autonomie, justice) est associé à une ou plusieurs règles d’application (Beauchamp et Childress, 1977) [2]. Ainsi, le consentement n’est rien d’autre que l’application concrète du principe d’autonomie.
Reste que ce terme de consentement (littéralement « sentir avec ») n’est pas aussi clair que l’on pourrait le croire de prime abord. En effet, faut-il privilégier son sens positif « approuver » ou son sens négatif « ne pas empêcher » ? Autrement dit, donner son consentement est-ce simplement permettre passivement ou adhérer activement ?
Historiquement, il faut également noter que c’est en 1964 avec la déclaration d’Helsinki de l’Association Médicale Mondiale (AMM) que le terme de consentement apparait pour la première fois dans un texte international officiel. On peut y lire : « Lors de toute recherche sur l’homme, le sujet éventuel sera informé de manière adéquate des objectifs, méthodes, bénéfices escomptés ainsi que des risques potentiels de l’étude et des désagréments qui pourraient en résulter pour lui…" Encore une fois, ça me réfléchir sans pouvoir donner un retour d'expérience mais il me semble que l'emprise anihile le consentement. Si tout bien compris des définitions, je me demande comment une personne volontairement soumise peut être considérée comme soumise puisqu'elle en perdrait, en étant sous emprise, son statut de sujet?
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