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Chélicère
#9
Donc, pour vous, comment s'articulent les notions d'emprise, telle qu'on peut la concevoir dans une relation D/s, et de consentement, d'un point de vue plus global,  

L'emprise est recherchée. Elle peut prendre des formes très diverses, se décliner de façon très différente selon les couples, mais elle est présente, douce, pregnante. Et de mon point de vue elle est absolument bilatérale : l'emprise dom sur soum s'articule avec l'emprise soum sur dom. Mais finalement, il me semble que cette emprise est gage de relation humaine forte et de qualité, bdsm, ou non. 
Pour autant, la relation est co-construite, à égale responsabilité. En aucun cas, je ne considère que le dom est seul responsable de moi, nous avons cette reponsabilité ensemble. 

Le consentement...doit toujours être là, en amont. Chez les deux protagonistes. À partir de là, on peut explorer bcp de choses (y compris "titiller" ce consentement).

Est-ce que, pour vous, l'emprise issue d'une relation D/s n'est que simulation, ou pensez-vous qu'il s'agisse d'une réelle emprise psychologique ...

Si elle n'est que simulation, elle n'a alors aucune consistance ni aucun intérêt.   

 
...susceptible de faire perdre son libre-arbitre à la personnequi en serait du coup victime, et voir exposer une personne dominante à des poursuites judiciaires ultérieures quand la personne soumise se sortira de cette emprise ?

C'est un risque.  Et pas forcément avec une "victime factuelle", mais un "ressenti de victime". On y met tout le consentement qu'on veut, on le verbalise, on dit ok, on fait. Et puis quelques temps après (jours, années...?) on se dit qu'on n'aurait pas du. Et on a des preuves sous forme de stigmates visibles (des hématomes, des marques...)... On porte plainte...  
Comment peut-on envisager qu'un consentement explicité à un instant T puisse être révoqué à posteriori pour ce même instant T ? (Pour être claire : comment gérer quelqu'un qui affirmerait être ok, et qui 3 jours plus tard dirait qu'il n'est plus OK avec ce qui s'est passé ? De bonne foi ? De mauvaise foi ?).  D'un point de vue de la justice, le bdsm sera toujours un facteur aggravant et la faute reviendra à la partie dominante de l'équation.  

   La seule solution c'est le choix minutieux de ses partenaires, des personnes équilibrées, en accord avec ses envies et ses valeurs. Qu'on soit dom ou soum. On doit admettre que le risque 0 n'existe pas, mais que des précautions peuvent tendre à le minimiser. Et surtout, on choisit en conscience de prendre ses responsabilités, à deux, et d'accepter cette prise de risque finalement, à deux. (Je le dis d'autant plus facilement que nos pratiques sont SM. )      
Dernière modification le 10/02/2024 16:49:13 par Chélicère.
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