Non, ni pour vous ni pour moi mais pour une large part de soumis ici, oui.
Me trompe je?
Si l'un d'entre eux voulait bien répondre...
Il est vrai que mon post s'enracinait dans une anecdote qui me faisait parler de la langue des dominants, mais il est encore plus vrai que ce que quelques soumis d'ici montrent de leur facultés d'expression me fait me réjouir de ne pas être une Domina...
Finalement, je crois qu'il est véritablement nocif de faire croire à des nouveaux venus aspirants soumis qu'il n'y a qu'une manière d'accéder au bdsm qui consisterait à se répandre en "Maitresse je suis votr esclave qui me prostairne inblement a vos piés divains" en attendant que la belle daigne poser son regard sur le plus assidu posteur de ces tristes variations sur un même thème...
Nocif pour le triste auteur de cette sorte de vers qui n'a à peu près aucune chance d'aboutir à ses fins, et ne fait qu'alimenter son propre sentiment de frustration. Nocif pour les autres car l'abondance de ces phrases vides accapare l'espace du discours et dicrédite toute possibilité d'échange simple. Cela induit une norme perverse qui consiste à considérer qu'un homme qui adresse la parole à une femme doit être automatiquement soupçonné de nourrir des attentes libidineuses. C'est aussi triste que fatigant que de devoir commencer par désamorcer ce qui a été sappé par d'autres.
Nocif enfin pour le bdsm, qui devrait être je crois le fruit d'une sexualité construite, et d'une forme de maturité affective. Ce qu'on y brasse n'est pas anodin, ce qu'on y rencontre et apprend sur nous même est fort, et parfois dérangeant... Il me semble primordial d'être au clair avec soi-même et avec son/sa partenaire sur ce qu'on vient chercher dans le bdsm, sur ce qui nous motive profondément, quel que soit le côté du manche qu'on choisisse, d'ailleurs. Qu'on soit dominant ou soumis, comment peut-on faire ce chemin sans maîtriser les bases du discours, sans construire une expression de soi qui permette un partage subtil et profond avec l'autre?
On dit de certains hommes qu'ils ont une bite à la place du cerveau. Je considère que pour s'aventurer en terrain bdsm, il est préférable d'avoir un cerveau à la place de la bite. La bonne nouvelle, c'est que ça n'empêche pas de bander.
Il suffit de survoler la page d'accueil de ce site pour en faire le triste constat: il y a des gens qui rêvent de bdsm avec une conscience apparemment restreinte de ce que cette sexualité implique, tout autant que de la portée de qu'ils disent.
Et cette fois ci, Aloysia, j'espère être véritablement subversif...