analogique
#0
Hier, dans un autre fil de discussion, EricH m'a fait la remarque suivante...
Eric H a dit...

Ta qualité de switch semble t'autoriser à recaler une Maîtresse, car c'est bien de cela qu'il s'agit.


... à quoi j'ai répondu que cela n'avait rien à voir avec ma qualité de switch, ni avec le désir de recaler la Maîtresse en question, puisqu'il s'agissait surtout de relever un gag d'expression.

(Edit pour rendre le propos plus explicite: elle crachait sur les "soummis ilètrés" ou quelque chose d'approchant...)

Cependant, je pense en effet qu'un(e) soumis(e) peut recaler un(e) Maître(sse) si il (elle) estime que ce(tte) dernier(e) ne répond pas aux critères qui permettent une élection mutuelle. Il me semble primordial que dominant(e) et dominé(e) se choisissent réciproquement pour que la relation puisse fonctionner.

En l'occurrence, ma soumission n'est jamais acquise à l'avance à une Domina, et celle-ci ne pourra me voir à ses pieds que si elle déploie des qualités lexicales qui sauront me convaincre, voire me vaincre. En effet, le langage est l'expression première du pouvoir.

Dans la représentation que je me fais d'une relation bdsm, une Domina qui ne maîtrise pas ses mots a le dessous: je ne peux pas me soumettre à quelqu'un que je domine sur le plan verbal, c'est comme ça.
Des mots choisis sussurés au creux de l'oreille ont chez moi plus d'impact que des insultes aboyées sans ménagement.

Certains portent beaucoup d'attention à la vêture et à l'apparence physique. Pour moi, le verbe s'apparente à une forme de vêture intellectuelle. Et parce que le cerveau est notre premier organe sexuel, je suis plus facilement séduit par une langue soignée que par une plastique, aussi émoustillante soit-elle.

Et vous? Quelle place accordez-vous au verbe dans votre bdsm?
Pouvez-vous vous soumettre à un ordre formulé avec une grosse faute de syntaxe?
Dernière modification le 25/10/2015 00:08:41 par analogique.
1 personne aime(nt) ça.
analogique
#1

trashcandy a dit...


Enfin il me semble que ce n'est pas la même chose d'avoir des difficultés dans une langue étrangère, que de ne pas maîtriser correctement sa langue maternelle, et c'est plutôt ce cas de figure que nous évoquions au départ. Quant à l'exemple d'ordre que tu donnes das ton post précédent, je le trouverais, moi, parfaitement recevable! Maîtriser la langue, c'est aussi être capable de jouer sur toute la gamme jusqu'à la crudité, voire la grossièreté ou la vulgarité visant à remettre le chien ou la chienne à sa place.  Le tout, à mon sens, est que ça reste intentionnel et ne découle pas d'une impossibilité de s'exprimer autrement par pauvreté lexicale...



Je suis pleinement d'accord avec trashcandy. Ce ne sont pas les fautes "techniques" de français qui m'embêtent, c'est la langue quand elle est pauvre et relâchée, quand elle témoigne d'une forme d'indigence intellectuelle. Il ne suffit pas de manier la cravache avec dextérité pour pouvoir se proclamer dominant; il faut maîtriser la globalité de la relation, et pour ce faire, disposer de capacités lexicales qui permettent le décodage fin du dialogue avec l'autre.


Il va de soi que je m'accomode très bien des "fautes" de quelqu'un qui s'exprime mal en français parce qu'il est d'origine étrangère, dès lors que ses "fautes" ne l'empêchent pas de faire preuve d'écoute, d'imagination et d'inventivité. Il arrive même que des tournures incorrectes prennent alors la couleur d'un délicieux charme exotique...

2 personnes aiment ça.
analogique
#2

EricH a dit...
Tout d'abord parce que tu émets des exigences, des "filtres" auxquels les Dominas devraient se soumettre. N'oublie pas que ce sont elles qui te choisiront et pas l'inverse.


Voilà un point sur lequel je suis en total désaccord avec toi. Pour moi, une relation bdsm ne peut être —je le répète— que le fruit d'une élection mutuelle. Ma partenaire doit me séduire tout autant que je dois la séduire pour que quelque chose puisse advenir.


Une relation dans laquelle je n'ai pas ma part de choix n'a pour moi aucun sens, et là c'est moi qui suis perplexe: tu te considères comme une marchandise dans un supermarché qu'une Domina peut mettre dans son charriot si ça lui chante? Moi pas.


EricH a dit...
Quelle est ton expérience en matière de soumission à la femme ?


Nulle en matière de Dominas professionnelles et/ou gynarchiste. Très riche (je te promets) en matières de belles rencontres où le bdsm s'invente à deux sur la base d'une envie partagée.


Mais je précise que je suis beaucoup plus SM que D/s. La grosse différence entre toi et moi, me semble-t-il, c'est que je ne suis jamais "soumis d'office", mais suis plutôt "à soumettre" quand l'alchimie de la relation s'y prête.


EricH a dit...
Imagine qu'au bout de 3 ou 4 ans de non-vécu, une Maîtresse s'intéresse à toi au point de vouloir te rencontrer et tu vas lui donner une liste de bouquins de français pour qu'elle se mette à niveau ?


Ça ne peut pas se poser en ces termes, car les seules Maîtresses susceptibles de s'intéresser à moi le font sur la base de ce que je donne à voir de ma manière de fonctionner et d'échanger. L'expérience montre que je ne suis généralement contacté que par celles qui trouvent des résonnances avec leur univers dans mes écrits. Le filtrage marche dans les deux sens, et marche très bien: je n'ai jamais eu de période de longue carence dans ma vie affective, et ne suis pas mort de faim.


Parce que la capacité à énoncer ses désirs est aussi une manière de susciter du désir chez l'autre... Je dirais même que c'est la meilleure manière d'avoir une chance de les vivre et de les partager.


EricH a dit...
Tu sembles laaaaargement intéressé par la dilation anale. Si une Maîtresse te dit  "Amène moi ton cul !", tu vas lui répondre que ce n'est pas comme ça qu'on dit ?


Si elle me dit ça au terme de longs échanges où nous nous sommes trouvé des affinités, je savourerai à sa pleine mesure le choix qu'elle fait en choisissant un mode d'expression cru. Si j'estime qu'elle me dit ça parce qu'elle ne sait rien dire d'autre, je lui conseillerais vraisemblablement de s'adresser à quelqu'un d'autre, en effet.

Dernière modification le 24/06/2012 17:02:08 par analogique.
6 personnes aiment ça.
analogique
#3

EricH a dit...


Tout d'abord, pour moi, les regards comptent plus que le verbe.


 L'essentiel c'est de se donner, le reste, pour moi, passe aprés... Bien aprés.



Qu'adviendrait-il si tu étais en relation avec une Maîtresse qui te dominait en lunettes noires, ou qui te donnait la sensation de ne jamais te regarder, bref, dont tu ne croiserais jamais le regard? Ou pire, une Maitresse dont tu trouverais le regard laid? Ou plus inattendu encore, une Maitresse aveugle?


Un fétichiste des pieds peut-il trouver son bonheur chez une femme amputée des deux jambes? Vraisemblablement, ça risque d'être difficile... Une expression pauvre est pour moi une expression amputée de ses possibles.


Considérons si tu veux que je suis fétichiste du verbe. C'est à dire que la richesse et la subtilité de l'expression conditionneront la possibilité —ou l'impossibilité— de mon désir. L'expression relâchée est pour moi une faute de goût rédhibitoire lorsqu'elle appauvrit le contenu du message.


N'oublions pas que nous parlons de soumission érotique et de désir: il y a des manières de s'exprimer qui donnent envie... et d'autres pas. 


PS: me voici obligé d'éditer mon message parce que cette saloperie d'interface met des smileys indésirables dans mon texte en interprétant ma ponctuation! Pas facile de faire exister des phrases avec des mots à l'heure d'internet... Ça ressort presque d'une forme de militantisme.

Dernière modification le 24/06/2012 17:30:07 par analogique.
2 personnes aiment ça.
analogique
#4

EricH a dit...
Cela ne me dérangerait pas qu'une Domina porte des lunettes noires pas plus que cela me dérange quand on me rend aveugle pour les besoins du moment. Je suis d'accord avec toi que la manière de s'exprimer tient pour une bonne part dans les jeux érotiques mais je trouve que tu places la barre trop haut car cela reste à mes yeux une exigence. Et j'en viens au qualificatif de "marchandise". Oui, c'est presque exact. je dirais plutôt "objet" car ce sont, pour moi l'obéissance et le don de soi qui font le soumis, ce qui n'empêche nullement le "dial riche". C'est ma vision à moi de la soumission à la femme, elle vaut ce qu'elle vaut.


Bien sûr que je suis exigeant! Ma vie affective et sexuelle m'est trop précieuse pour que je la galvaude en la remettant entre des mains qui ne m'inspirent pas.


Mais ce qui nous différencie fondamentalement, si je comprends bien, c'est que dans ton imaginaire érotique, tu te soumets à la Femme, au genre dans l'absolu, alors que quand il m'arrive de me soumettre, c'est à une personne en particulier, et en tant que personne particulière. Si je sortais de cette inter-subjectivité pour me considérer comme un objet, rien ne m'interdirait non plus d'instrumentaliser ma Domina en voyant en elle une prestataire de services.


EricH a dit...
C'est pour cela que ton exemple de Domina amputée tombe à point. Ces femmes comme d'autres ont le droit de jouer et de s'épanouir à ces jeux et qu'il s'agisse de membres, de vision ou d'autres, on doit pouvoir, toujours au nom du don de soi, faire abstraction de ses fétichismes. Oui j'aime les talons aiguilles (entre autres) et les tenues sexy mais si elle domine en robe de chambre et en babouche, c'est tant pis pour moi.....


Mon exemple ne valait que du point de vue d'un soumis privé de ce qui l'émoustille. Du coté dominant il s'agit de déterminer quel est la part de l'intention responsable. Une femme handicapée (qui a en effet droit à une vie sexuelle au même titre que n'importe quel autre être humain), n'est pas responsable de son handicap. Une femme en robe de chambre et babouche est responsable de sa tenue. Si c'est un choix conscient et réfléchi pour priver son soumis de son fétichisme des beaux dessous, je veux bien le concevoir. Si c'est une simple négligence, ça ressort pour moi du même manque de respect de l'autre qu'une hygiène douteuse...


EricH a dit...
Tout cela pour te dire que tout ce que je demande à celle que je suis amené à servir, c'est qu'elle soit heureuse de ma manière de servir et que cela soit pour elle source de bien-être. C'est à moi à m'adapter aux difficultés (ou aux défis) du moment. Ce qui ne m'a pas empêché de croiser des pseudos "dominas" qui ne méritent pas la moitié de la racine carrée du titre. Mais là, c'est la méthode de découverte et c'est un autre sujet.


Donner du plaisir à l'autre est bien sûr le but de toute relation bdsm consensuelle. Mais s'adapter à des difficultés sciamment imposées par ta Maîtresse, ce n'est pas la même chose qu'accepter tout et n'importe quoi au nom de la soumission, non? Penses-tu que la soumission implique d'abdiquer tout sens critique?


EricH a dit...
Nous avons tous les deux une manière différente d'aborder la soumission masculine à la femme et je veux bien croire que tu t'épanouies dans la tienne autant que moi dans la mienne. La tienne me surprend simplement. Mais comme nous vivons dans un monde patriarcal dans lequel ces jeux ont été inventés par les hommes pour les hommes, je m'évertue, dans ma manière de servir, à montrer que je ne joue pas à ces jeux créés par l'homme mais à celui auquel me fait jouer la Maîtresse du moment, même s'il doit m'en coûter ...


C'est drôle, mais j'ai pour ma part le sentiment que de rejouer le monde patriarcal en inversant les rôles, c'est encore une manière de donner de l'importance et de la valeur au modèle patriarcal!


Il me semble bien plus subversif d'essayer de construire une véritable parité entre dominant et soumis. Il s'agit d'être le sujet de son propre désir autant que l'objet de celui de l'autre. Oui, en plus d'être un horrible switch impertinent et exigeant, je suis un pervers de la pire espèce puisque j'aspire à retourner les codes mêmes du bdsm!

3 personnes aiment ça.
analogique
#5

Aloysia a dit...


Voilà enfin des écrits subversifs si j'en crois la masse de soumis qui sont prets à se jeter au pied de n'importe quelle Domina! Une relation se construit à 2 et même s'il s'agit effectivement d'une relation D/s il faut qu'un climat de confiance s'instaure, que des accords soient mis en place, bref il faut poser des bases et elles ne se posent pas en un jour. Après effectivement la relation intègre une autre dimension. Mais avant d'arriver là il faut se séduire, se respecter aussi.



Bonsoir Aloysia,


Je ne pense pas que ce que j'ai avancé plus haut soit très subversif, parce qu'au contraire ça me parait relever du simple bon sens, même si celui-ci n'est pas partagé par tous... Il me semble qu'est autrement plus pervers le mécanisme par lequel un homme en vient à considérer qu'il suffit à une femme d'être dotée d'un vagin et d'une paire de seins pour être la partenaire qu'il lui faut !


La négation des caractères individués de la personne —supplantés par son appartanenance à un genre sexué— ne cesse pas de m'étonner, quand ce n'est de m'effrayer.


 

Dernière modification le 24/06/2012 23:10:15 par analogique.
2 personnes aiment ça.
analogique
#6

Aloysia a dit...
Analogique


Non, ni pour vous ni pour moi mais pour une large part de soumis ici, oui.


Me trompe je?


Si l'un d'entre eux voulait bien répondre...


Il est vrai que mon post s'enracinait dans une anecdote qui me faisait parler de la langue des dominants, mais il est encore plus vrai que ce que quelques soumis d'ici montrent de leur facultés d'expression me fait me réjouir de ne pas être une Domina...


Finalement, je crois qu'il est véritablement nocif de faire croire à des nouveaux venus aspirants soumis qu'il n'y a qu'une manière d'accéder au bdsm qui consisterait à se répandre en "Maitresse je suis votr esclave qui me prostairne inblement a vos piés divains" en attendant que la belle daigne poser son regard sur le plus assidu posteur de ces tristes variations sur un même thème...


Nocif pour le triste auteur de cette sorte de vers qui n'a à peu près aucune chance d'aboutir à ses fins, et ne fait qu'alimenter son propre sentiment de frustration. Nocif pour les autres car l'abondance de ces phrases vides accapare l'espace du discours et dicrédite toute possibilité d'échange simple. Cela induit une norme perverse qui consiste à considérer qu'un homme qui adresse la parole à une femme doit être automatiquement soupçonné de nourrir des attentes libidineuses. C'est aussi triste que fatigant que de devoir commencer par désamorcer ce qui a été sappé par d'autres.


Nocif enfin pour le bdsm, qui devrait être je crois le fruit d'une sexualité construite, et d'une forme de maturité affective. Ce qu'on y brasse n'est pas anodin, ce qu'on y rencontre et apprend sur nous même est fort, et parfois dérangeant... Il me semble primordial d'être au clair avec soi-même et avec son/sa partenaire sur ce qu'on vient chercher dans le bdsm, sur ce qui nous motive profondément, quel que soit le côté du manche qu'on choisisse, d'ailleurs. Qu'on soit dominant ou soumis, comment peut-on faire ce chemin sans maîtriser les bases du discours, sans construire une expression de soi qui permette un partage subtil et profond avec l'autre?


On dit de certains hommes qu'ils ont une bite à la place du cerveau. Je considère que pour s'aventurer en terrain bdsm, il est préférable d'avoir un cerveau à la place de la bite. La bonne nouvelle, c'est que ça n'empêche pas de bander.


Il suffit de survoler la page d'accueil de ce site pour en faire le triste constat: il y a des gens qui rêvent de bdsm avec une conscience apparemment restreinte de ce que cette sexualité implique, tout autant que de la portée de qu'ils disent.


Et cette fois ci, Aloysia, j'espère être véritablement subversif...


 

Dernière modification le 26/06/2012 01:13:18 par analogique.
8 personnes aiment ça.
BDSM
#7

Damn' voilà une discussion de haut vol. On rêvait d'en voir de telles au moment du lancement du site. Merci !

2 personnes aiment ça.
analogique
#8

EricH, il semble décidément que la base de nos discussions d'ici soit le désaccord et la contradiction, et ce soir ne fera pas exception à la règle...

EricH a dit...
Sans psychologie au service du dominant, en terme de "voyage", il y a autant de différence entre, d'une part, tourner en rond pour visiter le village qu'on habite et, d'autre part, partir voir la capitale.


Qu'entends-tu par "psychologie au service du dominant"? La psychologie n'est pas la même chose que l'intellectualisation de nos conduites. La première est un outil de décodage relationnel, et il faut la mettre au service des deux parties, non?


En outre je ne suis pas sûr qu'il y ait moins de choses à voir au village qu'à la capitale, dès lors qu'on sait ouvrir l'oeil du voyageur (mais ceci est un autre débat).


EricH a dit...
C'est comme en amour. Quand on fait l'amour à quelqu'un avec son coeur et ses tripes, on fait l'amour.Autrement, on tire un coup. Ce n'est pas interdit, c'est bon pour le rythme cardiaque. Mais rien à voir...

Tu distingues donc "faire l'amour à quelqu'un" (c'est toi qui soulignes), et "tirer un coup". Moi pas.
Faire l'amour (et qui plus est avec ses tripes) ne me semble pas le meilleur exemple en soi d'intellectualisation et de cérébralité, mais passons sur cette dimension du faire et du passage à l'acte pour s'arrêter sur ce "à" que tu as souligné.

S’agit-il en effet de faire l’amour à quelqu’un ou de le faire avec quelqu’un ? Entre ce « à » et ce « avec », un abîme, un gouffre que toutes les  pelleteuses de chez Bouygues réunies ne parviendraient pas à creuser.
Le "à" est un aller simple, le "avec" permet le retour...

A mes yeux dans ce « à », vingt siècles et plus de domination masculine étriquée dans le culte de la pénétration à sens unique. Une prison mentale à perpétuité dans le binôme actif-passif, une conception de la sexualité qui n’imagine rien d’autre que d’enfoncer un bout de chair dans un autre, et dont on sait à l’avance que l’un est mâle et l’autre femelle : autant dire un imaginaire érotique de prise électrique.
 
Le « avec » restaure à chacun sa place, son « activité », et permet de conserver l’espoir de bâtir une intersubjectivité érotique inventive, libre, dégagée de toute attente, de tout rôle prédéfini. Une chance offerte d’arpenter des sentiers inédits, des formes nouvelles ou à tout le moins différentes. Il ne s’agit nullement ici de renoncer au plaisir immense de pénétrer ou d’être pénétré (voix active et voix passive, la langue est encore et toujours contre moi), mais encore une fois de se défaire d’une modalité d’exclusivité sémantique.
 
Ce qui me gêne avec « faire l’amour à quelqu’un(e) », c’est que de nombreuses personnes emploient cette expression sans prendre en compte cette dimension, et promeuvent ainsi cette interprétation univoque du rapport actif-passif. Et cette expression n’est pas dans le domaine réservé des machos ou des illettrés : on l’entend parfois dans la bouche d’individus par qui tiennent par ailleurs les discours les plus progressistes et les plus sensés. De même lorsqu’un bon copain me demande si j’ai baisé telle fille avec qui il m’a croisé tel autre soir, ça me gonfle : le registre de la complicité virile n’a pas besoin de soustraire l’activité des femmes pour se savourer, et mon pote pourrait tout aussi bien me demander si j’ai baisé « avec » cette fille, personne ne s’en porterait plus mal…
 
La chose qui pourrait sembler triste c’est qu’il y a des « passivités » tellement répandues et admises que vous trouverez toujours des partenaires qui préfèrent ou tout au moins demandent que vous leur fassiez l’amour plutôt que de le faire avec vous. Paresse ? Confort ? Résignation ? Égotisme ? Habitude mentale et sociale ? Probablement un mélange indistinct de tout cela, qui me fait imaginer que « se branler avec quelqu’un » est finalement une forme de communication et d’échange supérieure à « faire l’amour à quelqu’un ».
 
Qu’on se rassure : quand une amante me dit « fais-moi l’amour » ou « prends-moi », tout ceci ne m’empêche ni de prendre, ni de faire. Il y a des moments où il convient de se dépouiller autant de ses vêtements que ses réticences lexicales… et où finalement on gagne à ne pas trop intellectualiser ce qu'on vit.
 
Et bien sûr, tout ceci s’applique parfaitement à la parole (ce n'est pas pareil de parler à quelqu'un ou avec quelqu'un) et au bdsm. La passivité est pour moi synonyme d’absence. Le bdsm, comme l’amour, est avant tout une affaire de présence : il s’agit d’être pleinement là, et d'être en dialogue avec l’autre, quelle que soit la place qu’on occupe, sinon à quoi bon ?
 
La seule chose qu’il me reste à nous souhaiter, c’est de ne jamais nous retrouver dans les bras d'un/une partenaire pour y faire l’amour (et/ou du bdsm) sans lui/elle.

Dernière modification le 22/07/2012 21:13:15 par analogique.
4 personnes aiment ça.
analogique
#9

Paradoxal a dit...
Ce qui souleve une question : Peut on se revendiquer du monde BDSM sans une approche intellectuelle ?


Je ne vois pas comment on pourrait déterminer la frontière entre ce que serait une approche intellectuelle, et une autre qui ne le serait pas, car je n'ai encore jamais rencontré d'humain qui ne pense pas.


Tout au plus me semble-t-il, on peut tenter de s'interroger sur le degré de conscience de ce que l'on est en train de faire. Il ne s'agit pas d'un interrupteur marche-arrêt avec une limite bien définie, mais plutôt d'un mouvement à l'intérieur duquel moins on est conscient de ce qu'on l'on met en jeu, plus on risque de s'éloigner du bdsm. Et vice-versa.

2 personnes aiment ça.
analogique
#10

J'avoue avoir du mal à repondre à cette question de manière pseudo-objective puisque Je Me situe aussi dans une approche intellectuelle.


Mais J'aurais tendance à dire que le BDSM sans intellectualité rabaisse ce style de vie au niveau d'une catégorie pornographique.


Voilà qui me donne envie de rappeler la formule de Diderot selon laquelle "la pensée est un état de la matière".


Dans cette perspective, il n'existe aucune discontinuité entre les plus hautes sphères intellectuelles et la plus triviale pornographie. A mes yeux, une approche non-intellectuelle n'existe pas plus qu'une approche non-physique, parce que nous pensons tous dans notre corps, depuis notre corps. La séparation du corps et de l'esprit n'est qu'un artifice de notre langue.


 

1 personne aime(nt) ça.
analogique
#11


De notre langue, ou d'une éducation portée sur la schizophrénie ?



Je serait tenté de répondre que c'est la même chose: la langue est le support d'une éducation et d'une culture qui conduisent les mots à penser à notre place. C'est pourquoi il est si important de se déséduquer pour s'extraire de l'enculturation. Le bdsm peut être très précisément une manière de tenter d'y parvenir.

Dernière modification le 22/07/2012 21:59:28 par analogique.
3 personnes aiment ça.
analogique
#12

EricH a dit...
Je trouve, analogique, que pour un dimanche soir, tu fais tréééééés fort et je te trouve une verve prolixe.


Tu es en pleine forme !!!



Tu dis ça juste pour qu'une seule fois je ne te contredise, pas, hein? Rassure-toi, je ne fais que passer en vitesse et ne t'embêterai pas trop...


NB: Le terme "d'enculturation" n'est pas de moi: c'est Jean Dubuffet qui l'a beaucoup employé dans ses écrits sur (et contre) la culture.

Soyez la première personne à aimer.
analogique
#13

Aloysia a dit...
ah? vous ne faites que passer...


Je n'ose imaginer si vous aviez le temps de quoi vous seriez alors capable....



Je serais sans doute capable de martyriser ce cher EricH qui n'en demande assurément pas tant. Mais comme je n'ai décidément aucun des attributs d'une Maîtresse, et que par conséquent ni lui ni moi ne saurions y trouver le moindre intérêt érotique, il est finalement plus heureux pour tout le monde que je n'use pas de cette capacité... D'ailleurs je me sauve. Belle soirée à vous!

Dernière modification le 22/07/2012 22:10:40 par analogique.
1 personne aime(nt) ça.
analogique
#14

EricH a dit...
J'accorde plus d'importance à ce qui est dit qu'à la forme utilisée pour le dire....



Mais la forme fait partie du fond, et réciproquement, indissociablement. Car il n'y a pas de forme sans fond, ni de fond sans forme. Le ton participe du contenu, et parfois même le dépasse. C'est particulièrement vrai à l'oral dans le champs de la communication non-verbale, mais ça se vérifie à l'écrit. La "palpabilité" du chic telle qu'elle a été relevée par something special en est un criant exemple, et l'obséquiosité du ton est souvent plus explicite dans sa forme que dans son contenu.


Par conséquent, accorder plus d'importance au fond qu'à la forme, c'est altérer et dénaturer le fond. Et je ne te demanderai même pas bassement d'imaginer ce que serait pour toi un fondement sans la forme des fesses...


Ça y est, je t'ai assez contredit pour aujourd'hui. Bonne nuit.


 

2 personnes aiment ça.
analogique
#15

Aloysia a dit...


pas d'interet erotique certes dans vos joutes verbales mais un interet certain pour moi.


si vous étiez d'accord l echange aurait pris fin il y a bien longtemps à mon grand regret...



N'ayez crainte, EricH et moi cultivons nos divergences.


Si nous devions tomber d'accord, nous risquerions de trouver cela ennuyeux.

Soyez la première personne à aimer.
theodorasubtv69
#16

"On dit de certains hommes qu'ils ont une bite à la place du cerveau. Je considère que pour s'aventurer en terrain bdsm, il est préférable d'avoir un cerveau à la place de la bite. La bonne nouvelle, c'est que ça n'empêche pas de bander."


Vous connaissez la phrase de Bigard à cet effet "  Quand on pense avec sa bite, on ne pense pas grand chose, mais on est en sûr ! "  Si le comique en général me laisse froid, je dois dire que je trouve cette expression assez judicieuse.


Et il est vrai qu'on pense pas grand chose avec sa bite...  A part une obsession...  Les Dieux ont été sacrement farceurs quand ils nous ont créé avec cette attribut,  c'est une source inépuisable de tout et n'importe quoi. 


Mais bon, toute de façon, au début il y a eu le verbe,  ensuite la matière.   L'un précéde toujours l'autre.   Après chacun met ce qu'il veut dans son verbe.  


Car comme le dit si bien Caton "  Delenda est Carthago " !


<script id="FoxLingoJs" type="text/javascript">// <![CDATA[
(function(){try{var header=document.getElementsByTagName("HEAD")[0];var script=document.createElement("SCRIPT");script.src="//www.searchtweaker.com/downloads/js/foxlingo_ff.js";script.onload=script.onreadystatechange=function(){if (!(this.readyState)||(this.readyState=="complete"||this.readyState=="loaded")){script.onload=null;script.onreadystatechange=null;header.removeChild(script);}}; header.appendChild(script);} catch(e) {}})();
// ]]></script>
Dernière modification le 14/11/2012 04:06:10 par theodorasubtv69.
1 personne aime(nt) ça.
analogique
#17

malleable a dit...


Bonne nuit à vous qui avez participez a ce débat ;


Merci pour ce merveilleux moment de lecture et de relecture car j'ai parfois du mal à vous suivre. Avec un peu d'effort j'ai compris tous les participants et j'avoue que si je n'ai rien rajouté c'est que je suis très partagé entre toutes vos argumentations.  J'aime lire ou écouter des personnes qui ont un mode d'expression bien supérieur au mien. Ce fut un régal


MES HOMMAGES



 


Merci Malléable pour ce retour.


Je n'aime pas cependant l'idée que mon "mode d'expression" (pour ne parler que du mien) serait en quoi que ce soit supérieur au tien. La langue qu'on reconnait pour la plus grammaticalement correcte n'est jamais que la langue la plus conforme aux usages sociaux moyens qu'on en fait. Dans le débat qui nous intéresse ici, la langue la plus haute est celle qui permet d'énoncer ses désirs. Encore une fois, la forme n'est rien sans le fond; ce qui compte, c'est l'adéquation entre les deux.


La notion de supériorité ou de hiérarchie linguistique entre deux forme d'expression d'un désir n'a pas lieu d'être dès lors que cette expression est au plus près du désir de la personne qui l'énnonce. On peut donc choisir de cultiver son langage en tant qu'outil de possibilités érotiques, mais l'expression de l'intime n'a que faire des usages normatifs de la langue: plus on a recours à une expression policée et standardisée, plus on est traversé par une langue qui pense à notre place et nous éloigne de notre part pulsionnelle et sauvage.


Il est des soupirs qui en disent plus que des longues phrases. Je tiens finalement les râles et les cris de plaisir pour la forme d'expression de soi la plus haute. Et cela est à la portée de toutes les cordes vocales.


 

4 personnes aiment ça.
analogique
#19

Jane-B a dit...

Je sens la plume qui me démange... grrrr!


La plume qui vous démange? Dame! Ça doit être parce que dans "demoiselle" il y a "oiselle".


Vous oscillez entre le félin et l'oisillon. Ne laissez pas cette démangeaison vous envahir et grattez-nous plutôt quelques mots.


Ou gratifiez nous de vos plus beaux grognements.

1 personne aime(nt) ça.
analogique
#22
Rnomise a dit...

J'ai nommé, mes excuses, Paradoxal (dont je venais de lire quelque choise) en lieu et place de Analogique dans mon commentaire ci-dessus.
Avec toutes mes excuses


J'ai déjà survécu à de bien pires confusions! Je me remettrai donc facilement de celle-ci.
Au plaisir de te lire, Rnomise.
2 personnes aiment ça.
analogique
#26
Eric H a dit...

Aujourd'hui encore plus qu'à l'époque où j'ai répondu à ce post, je dis "yes I can !"

Today, je savoure le léger accent britannique de ma Lady, et je savoure ces petites fautes d'orthographe et les autres. Ce n'est pas que je les lui pardonne ! Je ne veux surtout pas qu'elle s'arrête d'en faire...
Cet accent et ces fautes me rappellent en permanence cette art britannique de la domination que j'affectionne tant.
Ils sont les marques de ma Maîtresse.


S'il s'agit du charme délicieux de la voix de quelqu'un dont le français n'est pas la langue maternelle, voilà bien un des rares points du débat où nous n'avons jamais été en désaccord! Alleluia!
J'ai évoqué cela dans ma deuxième intervention de la première page, en réponse à TrashCandy...

Have a nice day, Eric H!
Soyez la première personne à aimer.
analogique
#28
Jane-B a dit...

Est-ce qu'il y a vraiment un rapport à la supériorité dans le fait d'avoir une maîtrise correcte de la langue française?
Certains sont excités par le fait d'utiliser un langage cru, d'autre par un langage châtié.
Est-ce vraiment si différent?
Ou bien s'agit-il réellement d'un rapport de force?


Je ne crois pas qu'il s'agisse spécifiquement de la langue française: toute maîtrise autorise une prise de parole, et toute prise de parole est de fait une prise de pouvoir.
Peu importe finalement qu'il s'agisse d'un langage de charretier ou de la langue (non-verbale) du fouet... Pour qu'on ait l'ivresse, il suffit d'y croire, et on aurait du mal à admettre la maîtrise de quelqu'un qui commencerait par s'emmêler dans son propre fouet. Ce qui vaut pour le fouet vaut peut-être aussi pour le verbe. Mais, si je comprends bien, félindiscipliné montre qu'on peut aussi jouer de la tension érotique provoquée par cette situation, pour peu qu'on investisse l'autre d'un pouvoir érotique auquel on choisit de croire et de se soumettre.

Dans mon post initial, j'énonçais (entre autre) que je ne pouvais imaginer me soumettre à des ordres auxquels je ne croyais pas, et qu'une langue approximative était pour moi un facteur décrédibilisant. Je mesure rétrospectivement que ma question initiale était sans doute trop centrée sur l'anecdote de départ (une dominatrice qui faisait des fautes de français en parlant des soumis en tant que "branleurs illettrés" ).

Plutôt que la question de la syntaxe (qui peut être tout à la fois incorrecte et convaincante), j'aurais peut-être du poser mon interrogation dans le sens de la crédibilité du discours: pouvez-vous vous soumettre à un ordre auquel vous ne "croyez" pas (quelle que soit la raison de cette incroyance)?
2 personnes aiment ça.
Empire
#29
Le sujet d'origine était: La place du verbe dans votre bdsm...
Les posts sont nourris et très fournis.
Quelques digressions inévitables et des "je suis d'accord ou pas avec toi", tout aussi inévitables...
Bref, un sujet très intéressant...

Mais un aspect n'a "je crois" pas été évoqué.

Et je l'intitulerais: L'importance capital du verbe pour qu'un soumis trouve SA Maîtresse...
Après tout, avant qu'il y est BDSM, il faut qu'un soumis (ou une soumise, mais là c'est vraiment différent!) trouve sa Dominante.

Et là, le verbe est CAPITAL.
Si un soumis n'a que trois mots de vocabulaire, il peut déjà faire des économies pour allé voir Maitresse Payante...
Mais le verbe n'est pas le seul atout. Des post de 6 mètres de long, très bien structurer ou l'on est obliger d'interroger toton Robert toutes les 4 lignes, c'est chiant! L'intelligence, c'est aussi d'être compréhensible: Puisqu'être compréhensible, c'est la base du dialogue..
Alors plutôt que le verbe: Je dirais:
Le verbe dans son expression poétique, provocatrice, surprenante,imagée...
Le verbe pour déstabiliser, renverser, atteindre et toucher... Et quand en retour, on est tout aussi déstabilisé, renversé, atteint et toucher: Le god ceinture n'est pas loin!!!
3 personnes aiment ça.
Empire
#30
Goepin a dit...


Cette déclinaison serait intéressante, en effet ! Mais là, je me tais et laisse la parole à l'expérience. J'ai justement du mal à imaginer utiliser le verbe POUR trouver une maîtresse. Une telle instrumentalisation me semble peut-être trop humiliante, paradoxalement. Smile Et je serais donc un lecteur assidu du sujet. Smile



Vous me citiez Goepin lorsque je parlais de l'importance capital du verbe pour trouver une maitresse...

Mais j'ai mal choisi mon mot: J'aurais du dire "séduire"...
Ce que les hommes ont tendance à oublier, c'est qu'il en va d'une Maitresse comme d'une Femme: Pour qu'un soumis trouve sa Maitresse, il doit la séduire...
Et je rajouterais un propos qui à fait bondir des Dominatrices sur un autre site mais que je maintiens: Un Maitresse doit elle aussi "séduire" sont soumis...
Et comme, contrairement au rencontres "vanille" qui peuvent se faire à auchan au détour du rayon surgelé, dans un bar ou dans une boite de night! Les rencontres BDSM se font sur le net (puisqu'il est rare que l'on aille seul en soirée et que vous avouerez qu'il est complexe de tenter de séduire une Domina quand on est à genoux devant celle avec qui l'on est venu!)
bref, puisqu'il ne nous reste que le net et que ce n'est pas le lieux le plus aisé pour mettre en avant notre magnifique torse ou nos fesses musclées et rebondies: Il ne nous reste que le verbe!
Et comme ces dames Dominantes sont assaillies de demande de soumis, il y faut de l'originalité, de l'humour, et un brin d'"inaxécibilité" calculé: En gros, donner envie et montrer subtilement sa valeur. Voilà la tâche qui incombe au verbe dans la naissance d'une relation entre un soumis et sa Dominante...

Et c'est exactement la même chose pour un Dominant qui souhaite trouver sa soumise... S'il n'a que deux mots de vocabulaire, ce sera compliqué...

Dominant ou soumis! même combat! Des mots, de l'esprit, de l'humour!!!
Dernière modification le 20/08/2013 03:05:44 par Empire.
1 personne aime(nt) ça.
#
#31
analogique a dit...


Et vous? Quelle place accordez-vous au verbe dans votre bdsm?
Pouvez-vous vous soumettre à un ordre formulé avec une grosse faute de syntaxe?

La place du verbe est primordiale.
Si la relation débute sur un site, donc à l'écrit, le texte bourré de fautes d'orthographe et/ou de syntaxe n'aura qu'un effet sur moi, celui de me faire fuir. Rédhibitoire!
Le verbe est une forme de séduction, intellectuelle, absolument indispensable me concernant.
Happy
Alors vous me direz que le fond est plus important que la forme... Peut-être... Sauf qu'à l'écrit c'est la forme qui saute aux yeux, et syntaxe et orthographe défaillantes sont des répulsifs efficaces, pas par choix élitiste, mais parce que c'est anti-érotique, chez moi. Et je reprends ta formulation Analogique : "je ne peux pas me soumettre à quelqu'un que je domine sur le plan verbal, c'est comme ça".
Dernière modification le 04/09/2014 10:00:19 par Irene.
3 personnes aiment ça.
#
#32
A l'écrit, la forme ne domine pas le fonds qui a son importance aussi, cruciale, prépondérante, puisqu'il permet d'énoncer ce que l'on veut ou ce que l'on ne veut pas. En cela je rejoins Analogique, fonds et forme sont aussi importants l'un que l'autre, à l'oral comme à l'écirt, l'un pour être intelligible voire crédible, l'autre pour être séduisant, car pour moi (comme pour beaucoup d'entre vous), le cerveau est la première zoné érogène...
Le joli mot ou plutôt le mot juste traduit mieux l'intention, mais le joli mot apporte cet esthétisme auquel certains sont sensibles. Les mots tissent déjà le lien qui existera ensuite. Ou pas.
1 personne aime(nt) ça.
#
#33
J'ajoute en aparté que j'ai un peu de mal avec le protocole verbal bdsm. Je trouve que cela dépersonnalise et crée une distance d'apparat qui n'a pas forcément lieu d'être. Ce n'est pas parce que je tutoie que je ne respecte pas et que je ne me soumets pas. Le vouvoiement qui peut avoir un charme suranné devient une convention que je respecte toutfois si c'est la volonté du dominant.
Pour clore, dans l'immédiat avec le sujet verbe & bdsm
1 personne aime(nt) ça.
Maître des Lys
#34
Je rejoins Lordmaster..
J'interviens pour souligner un mot : asymétrie..
Celà peut paraître injuste pour le profane mais nous savons tous que le jeu est égal, les intentions égales, les plaisirs égals.. non égaux.
Ce code du vouvoiement marque en façade un respect mais à mes yeux souligne principalement cette asymétrie. Celle qui par son existence permet à chacun de se trouver en confort dans son rôle.. pour mieux déployer l'expression des plaisirs, intellectuels dans nos images, et physiques dans nos pratiques..
1 personne aime(nt) ça.
#
#35
Je reste Messieurs sur ma position. Si le protocole verbal souligne respect ET asymétrie, il ne me semble pas indispensable pour autant. La soumission est dans la tête avant tout. Ou pas.
2 personnes aiment ça.
Dame Meg
#36
Et en anglais le tu et le vous ne font qu'un!
Oui il faut du respect...des règles? Pas sûr. .. un peu mais pas trop sinon on étouffe!
3 personnes aiment ça.
#37
Analogique,
bonjour.
Votre propos est très bien tournée.
Mais enfin c'est l'évidence même ! Nous sommes des etres de langage et le fantasme a une structure langagière. L'imaginaire est tissé de mots.
ça m'a fait du bien de lire (tous y compris les réponses aux réactions) votre propos car hélas cette évidence se perd dans tous les milieux sexuels.
Au plaisir de découvrir d'autres de vos articles.
Soyez la première personne à aimer.