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analogique
#28
Jane-B a dit...

Est-ce qu'il y a vraiment un rapport à la supériorité dans le fait d'avoir une maîtrise correcte de la langue française?
Certains sont excités par le fait d'utiliser un langage cru, d'autre par un langage châtié.
Est-ce vraiment si différent?
Ou bien s'agit-il réellement d'un rapport de force?


Je ne crois pas qu'il s'agisse spécifiquement de la langue française: toute maîtrise autorise une prise de parole, et toute prise de parole est de fait une prise de pouvoir.
Peu importe finalement qu'il s'agisse d'un langage de charretier ou de la langue (non-verbale) du fouet... Pour qu'on ait l'ivresse, il suffit d'y croire, et on aurait du mal à admettre la maîtrise de quelqu'un qui commencerait par s'emmêler dans son propre fouet. Ce qui vaut pour le fouet vaut peut-être aussi pour le verbe. Mais, si je comprends bien, félindiscipliné montre qu'on peut aussi jouer de la tension érotique provoquée par cette situation, pour peu qu'on investisse l'autre d'un pouvoir érotique auquel on choisit de croire et de se soumettre.

Dans mon post initial, j'énonçais (entre autre) que je ne pouvais imaginer me soumettre à des ordres auxquels je ne croyais pas, et qu'une langue approximative était pour moi un facteur décrédibilisant. Je mesure rétrospectivement que ma question initiale était sans doute trop centrée sur l'anecdote de départ (une dominatrice qui faisait des fautes de français en parlant des soumis en tant que "branleurs illettrés" ).

Plutôt que la question de la syntaxe (qui peut être tout à la fois incorrecte et convaincante), j'aurais peut-être du poser mon interrogation dans le sens de la crédibilité du discours: pouvez-vous vous soumettre à un ordre auquel vous ne "croyez" pas (quelle que soit la raison de cette incroyance)?
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