par Abyme
le 31/10/14
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Il y croyait à peine.
Lui qui perdait ses moyens en présence d’une femme, lui qui était incapable de draguer, lui qui n’avait jamais plu aux filles, il en ramenait une chez lui ce soir.
Il est vrai que le but avancé était de laver des habits tachés, mais il avait senti qu’il n’était pas indifférent à cette charmante routarde, et il était sûr qu’elle n’avait aucun endroit où passer la nuit.
Mais quelques problèmes allaient se présenter : premièrement, pouvait-il lui faire suffisamment confiance à propos de l’appartement ? Son cousin lui avait fait promettre de garder ce secret, et en plus de cinq ans, il ne l’avait jamais trahi (pas difficile, il ne recevait quasiment personne et n’avait pas d’amis intimes) ; deuxièmement, à part quelques prostituées, ses expériences sexuelles étaient quasiment nulles, hormis ses séances solitaires de voyeurisme : oserait-il l’entreprendre ? Probablement pas.
Il fantasmait plutôt sur la perspective de l’observer à son insu, nue en train de se laver par exemple, mais il n’avait pas de judas dans sa propre salle de bains !
En fait, plus ils approchaient de chez lui, plus l’angoisse de Dom augmentait ; il s’était piégé lui-même en quelque sorte. Une idée allait bien lui venir, après tout il en avait toujours, c'était son métier.
“Voilà, c’est ici.
- Tu m’avais pas dit en face du lac ?
- Heu ... en fait, c’est l’autre côté de l’immeuble qui fait face au lac, mais c’est un hôtel. Mon appartement est de ce côté-ci.
- Ah, je vois, tu as voulu m’impressionner, avec ta vue sur le lac, hein ?”
Lorsque après avoir gravi un peu plus d’une centaine de marches ils se trouvèrent devant sa porte, Dom ne savait toujours pas comment il allait s’en sortir. Il tremblait et dut s’y prendre à deux fois pour introduire la clef dans la serrure.
“Bienvenue chez moi !
- Ça n’a pas l’air bien grand. Mais si tu vis seul, je suppose que c’est suffisant. Tu me fais visiter ?
- C’est vite fait, il n’y a que cette pièce et la petite chambre en face, et au fond la cuisine.
- Et tu dors sur ce petit lit, alors ? Vu ton boulot, j’avoue que je m’attendais à plus de luxe, de confort et d’espace, sans vouloir te vexer.
- Disons que c’est fonctionnel.
- À propos, tu bosses pas chez toi ?
- Si, bien sûr, pourquoi ?
- Et tu n’as pas d’ordinateur ? Pour internet et tout ?
- Hé bien ... (retour au rouge) ... il ... il est en réparation en ce moment.
- OK, désolée, je te mets mal à l’aise avec mes questions ; le tact, c’est pas mon truc. C’est ta vie, après tout et t’es pas obligé de te justifier. Bon, tu as de la lessive pour mes fringues ?
- Oui, dans le cagibi, bouge pas.
Lorsqu’il revint du cagibi, elle enlevait son pantalon en lui tournant le dos. Elle portait un string blanc dont le petit triangle recouvrait à peine un papillon tatoué sur le haut de ses fesses musclées.
- Ben t’en fais une tête ! Tu rougis facilement, hein. T’as jamais vu une nana en culotte ?
- Oh si ! (si elle savait) mais pas ici, ... et j’avoue que j’ai été pris par surprise. En plus c’est un string, c’est...
- Sexy, c’est vrai. Et tu es gêné ? Parce qu’il va falloir que j’enlève aussi le haut ; moi ça me gêne pas, mais passe-moi une chemise à toi, si ça te choque.
- No-non, ça ne me choque pas, mais ... (érection carabinée) je ... mes habits ne sont pas ici, heu...
- Tu n’as pas de fringues chez toi ? Tu veux me faire avaler ça ? Tu fais ta lessive à poil tous les soirs de ce que tu portes en ce moment ? Dis-moi plutôt que tu veux me reluquer, ce serait plus franc, Dom !
- (toujours rouge) OK. Je veux te reluquer.
- Enfin sincère, ça doit être la seule vérité sortie de ta bouche depuis qu’on est entré.”
Elle ôta le court chemisier qui faisait déjà peu de mystères sur sa poitrine et le jeta par terre. Ses seins en poire semblaient fermes et lourds mais ne tombaient pas. “Voilà. Alors, heureux ?
- Ah, ça ! On le serait à moins. Je remarque que ton string est également taché de coca, il faudrait que tu l’enlèves aussi.
- Ta timidité s’est vite envolée, je vois. Bon, j’enlève le bas à une condition : la vérité. Tu n’habites pas vraiment ici, n’est-ce pas ?
C’est quoi ton secret, tu es marié ?
- Oh non !
- Alors ? Dis-moi.”
Ce qu’il fit.
Posté dans: Histoires & Confessions
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Suggestion
Par : sylvie35
{Si vous n'avez pas lu mes articles précédents, je vous conseille de lire celui qui est cité en référence 1 en bas de page, avant de lire celui-ci. Cela vous fournira des éléments de contexte qui sont importants pour bien situer l'histoire}
Je me réveille dans cet endroit sombre et gris qui me sert de refuge.
Seul, toujours seul, désespérément seul, cherchant à comprendre.
Je prends mon envol tel le Tarn fier et puissant.
Mes yeux perçants saisissent les moindres détails.
La souris qui court entre les herbes, la feuille qui tombe de l'arbre, à des kilomètres à la ronde rien ne m'échappe.
Je me pose dans la plaine.
C'est le printemps. Je ressens la force vitale qui monte dans les arbres, qui circule dans les nervures des feuilles.
Plus que la ressentir, je la vois!
Mais bon sang! Qu'est-ce que tout cela signifie?
Je commence à peine à comprendre quelques bribes.
Ou bien est-ce que je m'invente une histoire pour trouver une logique à tout cela?
Des flashes me traversent parfois l'esprit, comme les réminiscences de vies passées.
J'ai laissé des traces dans la mémoire des hommes.
L'homme-oiseau ithyphallique de la grotte de Lascaux.
Quetzalcóatl, le Dieu Serpent à Plumes des Aztèques.
L'esprit animal que tant de tribus amazoniennes ont cherché à révéler, à apprivoiser.
Les pylônes encore et toujours [1]. L'attrait du sang. Je ne peux pas résister. L'instinct est trop fort.
Je pique, je transperce, je déchire, je déchiquette. Violemment. C'est bon !
Mais cette fois il y a un changement.
La femelle. L'odeur de la femelle. Le cul de la femelle.
Je l'enveloppe de mes ailes. Je sens son cœur affolé. J'entends ses hurlements de terreur.
L'instinct, toujours l'instinct. Il faut que je dépose ma semence en elle, il ne peut en être autrement.
J'avais oublié combien c'est bon de baiser une femelle. Elle hurle mais cela ne fait que renforcer mon excitation.
Meute de drones à l'horizon. Ce n'est pas la première fois qu'ils essaient de me piéger. Je dois fuir encore et encore.
Seul, toujours seul, jour après jour.
Loin de m'appaiser cet épisode n'a fait que renforcer ma douleur mentale.
Cinq femelles cette fois. Un piège ? Mais je ne peux pas résister.
Je me soulage dans le cul de la première. Qu'est-ce que c'est bon !
La deuxième remue les fesses comme pour m'attirer à elle.
Pendant que je l'encule un flash me traverse l'esprit.
Bon sang! Ce n'est pas possible? C'est elle?
Il faut que je la sorte de là. Je mets toutes mes forces dans la bataille. J'arrache ses liens. Je l'emporte dans les airs.
Cela fait des heures que je l'observe. Elle est inconsciente mais elle respire.
La voilà qui se réveille. Elle sursaute, terrifiée.
Je lui parle pour la rassurer.
Mais elle ne me répond pas. Ses yeux n'expriment rien d'autre que la terreur.
On dirait qu'elle ne comprend rien.
Mais qu'est-ce qui se passe? Mes mots sont pourtant clairs.
Est-ce qu'elle est devenue sourde?
J'écris sur le sol avec mon bec.
Elle regarde les marques, intriguée, mais ne semble rien y comprendre.
Les jours passent sans possibilité de communiquer.
Aujourd'hui elle m'a parlé pour la première fois, dans une langue étrange.
Elle fait la moue. Elle semble déçue que je ne la comprenne pas.
Impossible de communiquer.
Je l'encule pour apaiser ma frustration.
Maintenant elle danse pour moi.
Ma perception est démultipliée.
Je vois le sang qui coule dans ses veines. Je vois des éclairs provenant de son flux de conscience.
Je crois que je comprends de mieux en mieux.
Sir Roger aurait donc vu juste ? [2]
Telle la machine à vapeur qui transforme l'agitation thermique désordonnée de milliards de molécules en un mouvement ordonné, cohérent, le réseau de microtubules synchronise, orchestre des milliards d'éclairs de proto-conscience en un flux de conscience ordonné, cohérent.
Des réminiscences me parcourent l'esprit.
Lorsqu'elle était fière de me présenter, nue, le spectacle de pole-dance qu'elle avait si durement préparé.
Oui, c'est elle. Aucun doute n'est plus permis.
Tel le fleuve qui dans la plaine transporte encore des minéraux extraits des hautes cîmes, mon flux de conscience transporte encore des bribes de mes vies antérieures, qui me reviennent parfois par flashes.
Coups de becs, coups de griffes, je l'ai bien dressée.
Elle a morflé la salope, mais maintenant elle réagit au quart de tour.
Je ne supporte pas qu'une femelle traîne à présenter son cul.
Je l'encule au réveil. Je l'encule au retour de chasse.
Je l'encule dès que j'en ai envie.
Elle hurle de terreur et de douleur à chaque fois, mais je m'en fous.
Je retrouve mes sensations d'antan, lorsque cette salope hurlait sous mes coups de fouet.
C'est bon! Qu'est-ce que c'est bon!
Comment communiquer avec elle? Que dois-je faire?
La prendre dans mon envol et la rendre aux humains?
La garder à demeure comme esclave sexuelle?
Au début de la décennie, l'humanité s'est endormie en démocratie et poursuit maintenant sa longue torpeur, apeurée, paresseuse, préférant l'illusion de sécurité à la liberté, ignorant qu'elle se réveillera en dictature, ignorant qu'elle y est déjà.
Sera-t-elle heureuse parmi les humains?
Ne serait-elle pas plus heureuse ici?
Si je pouvais révéler ce que je suis en train de comprendre, cela provoquerait-il le sursaut qui sauvera l'humanité de sa perte?
Elle saurait quoi faire, mais comment communiquer avec elle?
Communiquer, communiquer, c'est là toute la clé, mais comment y arriver?
Réferences
[1] Le perchoir d'Ysideulte, article publié sur bdsm.fr le 15/09/2022, https://www.bdsm.fr/blog/8145/Le-perchoir-d%E2%80%99Ysideulte/
[2] Stuart Hameroff & Roger Penrose, "Consciousness in the universe: A review of the Orch-OR theory", Physics of Life Reviews
Volume 11, Issue 1, March 2014, Pages 39-78, http://dx.doi.org/10.1016/j.plrev.2013.08.002
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Par : Méridienne d'un soir
Dès le premier soir, elle m'ignora mais dès ce premier soir, je me surpris à imaginer que je me laissai admirer. J'ai toujours pensé qu'en un regard tout était joué. Il permet tout ou défend tout. Et sans doute alors ne sait-on pas tout ce qu'il annonce. Mais quand nous nous retournons ensuite, jamais notre passé ne nous paraît illogique. Et comment nous le paraîtrait-il ?, puisqu'en effet il a eu lieu. Les jours se succédaient aux jours, monotones, au même rythme que les mouvements d'un métronome. Rien n'avait d'importance. Rien ne troublait le cérémonial. Dehors, le soleil était éblouissant. Une lumière minérale écrasait la rue. Comme tous les samedis matins, Charlotte sacrifiait au rituel des courses avec son mari. Ils s'en seraient inventé si nécessaire, tant y déroger eût inévitablement bouleversé les choses. L'occasion de saluer les voisins, de bavarder avec les commerçants du marché. Y errer une fois par semaine avec l'approvisionnement pour alibi était une manière pour eux de se réconcilier avec leur époque en retrouvant un temps qui n'est plus celui de l'urgence. Un temps où la vie, moins encombrée de bruits inutiles, rendait un son plus doux. Un autre rythme, fût-il provisoire et illusoire. Vertu des courses, pause dans la course. L'occasion aussi de partager des moments simples mais complices. Car à vingt-quatre ans, Charlotte, se sentait seule dans son mariage, incomprise et saturée de rancœurs. Malgré ses efforts pour marquer un peu d'attention à son mari de temps en temps, ses regards ne cessaient de décourager les ardeurs conjugales. Au dîner, deux répliques suffisaient à présent pour liquider toute velléité de conversation. Entre eux, plus d'infini, le malheur du repli sur soi, la misère de la médiocrité. Charlotte présentait un regard désormais en retrait, un visage clos. Les nuits, absente dans ses bras, elle lui faisait encore l'aumône de son corps mais sans rien livrer d'elle-même. Désormais, toute en négligences hâtives, elle ne l'entraînait plus vers cette fièvre de désir qui, jadis, les essoufflait de volupté. L'amour physique bâclé, pratiqué avec mépris, était l'avant-dernière morsure qu'elle pouvait lui infliger. Cette lointaine proximité, cette langueur qu'elle lui refusait, ses profils toujours fuyants devenaient des crève-cœurs pour tous les deux. Charlotte ne croyait plus en ses baisers. Les hommes avaient achevé de la lasser. C'est ainsi qu'un soir, occupée à lire, dans son lit près de la fenêtre, elle entrevit Juliette, dans l'immeuble d'en face. Ce fut pour elle, tout d'un coup, une révélation, une illumination prodigieuse et mystérieuse. Quand elle l'aperçut, assise près de la fenêtre, elle ne put distinguer les traits de son visage. Il était plongé dans l'ombre. Elle ne devait pas avoir plus de trente ans. La distance et le manque de lumière ne lui avaient pas permis de la contempler mais, toute à son délire amoureux, elle lui octroya la physionomie de son tempérament vif, le regard allumé et enjoué qui allait avec son naturel déconcertant. La belle inconnue ne lui prêta aucune attention. Les hanches et les seins de cette étrangère étaient les siens, voilà tout. Elle distingua sa silhouette dénudée dans le clair obscur, en contre-jour derrière les rideaux. Ce n'était pas un songe inventé quand la réalité de ses amours la dégrisait, consternée qu'elle était d'être méconnue par les filles qu'elle fréquentait. Juliette existait. Pourquoi ne deviendrait-elle pas une Maîtresse qui aurait joui de la satisfaire, en visitant avec elle les vertiges les plus inavouables, les fièvres dangereuses qu'elle ignorait. En l'espace de quelques soirées, sans qu'elle sût exactement pourquoi, ce fut cette voisine inconnue qui fixa les désirs qui s'y attachaient. Désormais, elle la lancinait, agaçait ses fantasmes, sans qu'elle parvînt à se libérer de cette sournoise mais langoureuse obsession. Elle vivait ainsi avec Juliette un amour de serre. Cette audacieuse passion, pétrie de perfection, la soulageait le soir du mépris qu'elle éprouvait pour son mari. Charlotte n'apercevait pas clairement sa chambre car le point de vue était trop oblique, de plus elle n'allumait généralement que sa lampe de chevet pour chasser la nuit, lançant ainsi une lumière crue centrée sur sa nudité. Le rituel nocturne de cette femme qui semblait déguster sa solitude la touchait chaque nuit plus vivement. Un soir, Juliette dénoua alors ses cheveux, innondant ses épaules de sa chevelure blonde. Elle se promenait nue dans son appartement. Il n'y a rien de plus banal mais elle choisit des gestes insignifiants qui s'inscrivirent dans l'éternité.
Et que importe ce qui naquit de cette nuit. Des jours, des semaines, des mois entiers. Désormais s'établissaient entre nous les liens du désir, du silence et de l'abandon. Le moindre des miracles du cœur n'est pas dans cette fraîcheur unique de chaque nouvel amour. Voir évoluer cette femme à l'abri des regards des hommes, affranchie de l'avilissant souci de plaire, la lui rendait irrésistible, lui restituant soudain l'humeur radieuse et frivole de son amie d'adolescence, dans les débuts de leur rencontre, ces candeurs saphiques qui les nimbaient d'innocence. Charlotte s'attarda sur la seule image où Juliette était resplendissante. Était-ce la grâce avec laquelle elle portait sur sa poitrine ce soir-là un collier de perles au ras du coup, partie de son corps qu'elle fétichisait peut-être plus que toute autre tant elle incarnait un absolu ? En tout cas, jamais son faux air de Jackie Kennedy n'avait rendue cette élégance si aérienne. Son attitude dégageait une manière d'insouciance. Quelque chose comme un certain bonheur. Son envie piaffante d'aimer cette étrangère conduisait Charlotte vers cette légèreté dangereuse où l'on cède à l'amour dès lors qu'il nous choisit, démangeant en nous le fatal tropisme de tous les plaisirs refoulés.Tout avait surgi de cette apparition. Elle rendait enfin les vérités enfouies qu'elle recelait. Un autre monde allait en sourdre. Au fond, pourquoi ne pas s'inventer une histoire pour idéaliser sa vie ? Elle était la femme d'à côté, l'amour de jeunesse réapparu inopinément longtemps après, quand les dés sont jetés, l'une pour l'autre. La voix de Juliette la surprit. Pétrifiée, Charlotte eut besoin de lourds instants pour retrouver sa maîtrise quand elle lui dit bonjour un matin dans la rue. Alors qu'elle prononçait ces mots rituels, elle ne réprima son rire que pour prononcer en un merveilleux sourire ce que l'on dit toujours dans ces moments-là. "Je suis réellement enchantée", toute de blondeur ébouriffée. Elles parlèrent longtemps encore de tout et de rien. Puis subitement, Juliette la prit dans ses bras et lui caressa le visage tandis qu'elle la blottissait contre sa poitrine. Leurs bouches se rejoignirent et elles échangèrent un long baiser, de l'effleurement à la morsure, de la tendresse à la sauvagerie. Toutes les figures de l'amour s'inscrivirent dans cette étreinte. Elles avaient la mémoire de celles qui les avaient précédée. Quand leur bouche se quittèrent, elles n'étaient plus qu'un seul et unique souffle. Alors une sensation inédite les envahirent, la douce volupté de se laisser mener et emmener par celle qui la traiterait à l'égal d'un objet. En s'abandonnant sous la douce pression de ses doigts, Charlotte n'était plus qu'un corps sans âme. Elle était vaincue. Elle se soumettrait. Juliette décida de la conduire chez elle. Bientôt, avant même de la déshabiller, elle plaqua Charlotte sur la porte fermée de l'appartement. Depuis tant de mois qu'elle le désirait, elle s'abandonna totalement sous la fougue de Juliette. Les corps devinrent un seul et un même continent. Juliette arracha furieusement les vêtements, investit plis et replis, courbes et cavités de son amante. Certains gestes, on ne peut les éviter lorsque la réclusion psychique devient une souffrance intolérable. Mais, cela, qui le sait car qui le voit ? Seuls savent ceux qui ont le regard intérieur. Leur empoignade s'était produite dans un tel chaos qu'elles en avaient oublié toute prudence. Leur étreinte fut si soudaine et si brutale que Charlotte ne songea même pas à réprimer ses cris. Et elle n'avait pas que sa bouche pour crier. Ses yeux acclamaient et imploraient. La chair déclinait alors sa véritable identité. Elles se connurent à leurs odeurs. Sueur, salive, sécrétions intimes se mêlaient. Juliette savait exactement ce qu'elle désirait en cet instant précis. Un geste juste, qui serait juste un geste, mais qui apparaîtrait comme une grâce, même dans de telles circonstances. Charlotte n'avait rien à dire. Elle avait décidé de se taire.
Les douces amours de l'adolescence ne sont ni plus fortes que les autres. Mais leur douce et incomparable amertume vient de ce qu'elles se confondent d'abord avac la saveur de la vie. Tout le spectable du monde est alors lié à un être. Et ce qui fait si mal dans les amours malheureuses, c'est que le goût de vivre s'y est fait fair chair. Il y a ainsi, au début des amours, de ces périodes enchantées qui sont comme des paranthèses dans une longue insastifaction: on y attend tout et et encore tout est déjà assuré. Demander aurait tout gâché, répondre tout autant. Tandis qu'elle ondulait encore sous les caresses tout en s'arc-boutant un peu plus, Juliette la conduisit dans sa chambre et l'attacha fermement sur son lit avec des cordes, dos et reins offerts. Elle se saisit d'un martinet à longues lanières en cuir et commença à la flageller avec une vigueur et un rythme qui arrachèrent des cris, mais pas de supplications. Elle s'offrait en se déployant comme une fleur sous la caresse infamante. Elle reçut sans broncher des coups qui cinglèrent ses fesses de longues estafilades. Juliette daigna lui accorder un répit à condition qu'elle accepte un peu plus tard la reprise de la cadence. Elle ne fut plus qu'un corps qui jouissait de ce qu'on lui imposait. Elle devenait une esclave à part entière qui assumait parfaitement avec fierté sa condition. Alors, Juliette la détacha et lui parla tendrement, la caressa avec douceur. Ses mains ne quittèrent plus ses hanches que pour mouler ses seins. Le corps à corps dura. Là où elles étaient, le temps se trouvait aboli. Toute à son ivresse, Charlotte, pas un seul instant, ne songea à étouffer ses cris. Fébrilement, au plus fort de leur duel, Juliette tenta de la bâillonner de ses doigts. Après un spasme, elle se mordit au sang. Sa gorge était pleine de cris et de soupirs réprimés. Elle se retourna enfin et lui sourit. Toute l'intensité de leur lien s'était réfugiée dans la puissance muette du regard. Charlotte se leva, prit une douche. Pour être allée aussi loin, elle ne pouvait que se sentir en confiance. Loin de toute fiction, "La Femme d'à côté" était bel et bien entrée dans sa vie.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Par : ChatMOnYou
(Réédition du 07/07/2020 -> 20/04/2024 - 1103 Vues)
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Quelles peuvent être les véritables raisons, qui poussent les femmes mariées à s'ouvrir au BDSM ?
Quelles sont les limites de ces femmes censées être sociétalement établie ?
Ironiquement, deux questions qui n'ont que finalement que très peu d'importance, lorsque l'homme entreprends une relation BDSM avec une femme mariée.
L'auto-satisfaction de la conquête ou de répondre à l'envie d'adultère paralysant toutes exigences, à savoir si la relation que l'on débutera sera aussi éphémère que futile.
Et c'est lorsque le plaisir de consommation retombe, qu'un vide abyssal se dévoile en terme de compréhension et de communication envers l'autre.
Comprendre que le domaine du BDSM est affilié à un public de "niche", c'est accepter que pour beaucoup, c'est la facilité de palier à une frustration en utilisant l'autre qui attire..
Aucunement de se donner dans ses pulsions viscérales, pouvant se révéler invivables en solitaire, et s'ouvrir à une perspective d'avenir moins sombre avec un partenaire adéquat.
Pour en appréhender la portée, la Domination / Soumission appelle à l'état de conscience suivant :
Est-ce que le plaisir BDSM des femmes les amènent t'elles à s'accepter, ou à s'éloigner de leurs chemins à s'épanouir dans leurs existences ?
07 - Les femmes dites "switch" au service de la compréhension des femmes mariées ?
"Soit "Switch" ou mariée !" : Pourrait-on dire à l'étalage flagrant de profils les plus répandus sur internet, ou du chouinement perpétuel des femmes envers la gente masculine, dans leurs propos de la vie quotidienne.
Pour en découvrir la raison, et ainsi permettre de faire la part des choses entre une volonté de s'émanciper dans leurs vies sexuelles, tout en s’affranchissant de l'homme.. Intéressons-nous à certains traits* de l'attitude "switch" :
La frustration et les tensions étant légion dans le domaine du BDSM, l'aspect "switch" est une attitude basée sur l'incertitude et l’opportunité.
Les "switchs" sont de véritables couteaux suisses, où leurs polyvalences leurs offrent un argument de choix à ne pouvoir se placer et s'investir dans une relation, par jeux ou nécessité.
Un mécanisme propice à combler ou renouveler une partie de leurs libidos, non dans une aspiration à s'épanouir.
Entre amertume, désappointement, et famine... 3 raisons majeures poussent les femmes à devenir "Switch" pour continuer à côtoyer l'homme :
- Entre amertume et désir, d'accéder aux plaisirs "simple" de l'homme (Penser que l'hypothétique "pouvoir" d'imposer, ou répondre à une demande, soient liés à la notion d'aller plus facilement vers son plaisir).
- Le désappointement de ne pas avoir atteint son paroxysme de plaisir et d'épanouissement en tant que femme (Vouloir témoigner leurs hautes frustrations à leurs partenaires, sous le couvert de pratiques Dominantes).
- L'état de "famine sexuelle" de ne pouvoir sustenter leurs besoins nutritionnels personnels (Espérer dans la dévotion au plaisir de l'autre, un retour sur investissement en terme de plaisir charnel ou au moins dans l'égo d'avoir été utile).
En résulte une dualité à vouloir se différencier de l'homme et non de le compléter, et pourtant s'évertuer à mimer sa vénalité et son adaptabilité pour arriver à ses fins.
Les femmes dites "switch" et les femmes mariées se rejoignant sous la même bannière : "Ce que tu ne peux atteindre, tu le deviens."
08 - L'Union ou le Célibat ; Quelle est la source ou l'origine d'un meilleur épanouissement BDSM ?
Le BDSM amène à un état de conscience développé.
Il réponds à un besoin perpétuel à se réguler, et à l'hypothétique désir "d'être", ce que l'on était destiné à "être".
Pour la métaphore, c'est comme faire face au cahier vierge de sa vie, que tous le monde possède à sa naissance, et se torturer à écrire dessus de ses doigts ensanglantés..
Tout cela parce qu'un "vil" environnement, nous a piqué notre crayon ou notre stylo.
La Domination étant de reconnaitre qu'avec l'outil retrouvé, cela ne nous empêcherait pas de faire et d'écrire de la "merde".
La Soumission étant de reconnaitre qu'avec l'outil retrouvé, nous ne l'utiliserions pas pour autant, de peur de raconter des "conneries".
Un désir fort d'exister et de compenser en révélant une authenticité qui nous est propre, et par la même occasion approcher de notre ferveur à l'ouvrage, une des vérités absolues de la vie.
Il sera toujours possible de copier ou d'écrire sur le cahier de son voisin, mais il est assurément plus difficile d'écrire à deux avec le même stylo, pour raconter sa propre histoire !
Clairement, pour n'évoquer que ces autres exemples métaphoriques, un couple ouvert d'esprit écrivant son expérience au crayon, aura toujours la possibilité de réécrire sa propre histoire individuellement..
Tandis qu'un couple l'ayant écrit au stylo, témoignera à jamais de sa frustration à vouloir effacer ou se ré-accaparer ce qu'il ne leur appartient plus, car tombé sciemment dans le "tronc commun".
Vouloir se donner plus de force à se convaincre que son ou ses partenaires soient nécessaires à son propre épanouissement, est du domaine de la puérilité ou de la paresse, aucunement du BDSM.
La femme mariée par définition, a autant de possibilité de s'investir dans une relation BDSM que la femme célibataire.
Encore faut-il qu'elles s'avouent toutes les deux, que ce n'est pas une question de chance ni de disponibilités, mais bien d'un travail préalable d'introspection personnel, réel et immodéré.
09 - Y a t'il un âge révélateur de l'éveil des pulsions BDSM d'une femme mariée ?
Si l'on se devait de faire des conjonctures et statistiques sur des tranches d'âges des activités pulsionnelles des femmes mariées, 4 périodes seraient mise à l'honneur :
De 18 à 25 ans : Age révélant l'idéalisme, ou au contraire l'aspect militant d'une femme mariée.
Une volonté et plaisir à se trouver des preuves à s'aimer, et s'appartenir par un esprit de mise en valeur, de sécurité, ou de fuite en avant.
De 26 à 39 ans : Age révélant sa maturité ou sa puérilité à faire face à la vision de son corps se transformant irrémédiablement.
Dans l'enfantement, dans l'assèchement et l'épuisement professionnelle, ou dans la boulimie à vouloir profiter de la vie.
De 40 à 50 ans : Période d'âge où la notion des contraintes d'horloge interne prends tous son sens.
Et qui en découle l'anxiété d'un sursis d'une ménopause à venir, l'évolution d'un corps et de son humeur qui désormais ne nous appartient plus, ainsi qu'une perception différente du plaisir et de son bien être.
Plus de 50 ans : l'âge de la résolution, de la résignation, ou de la détresse palpable du corps et de l'esprit.
Où la principale activité d'une femme n'est plus de cumuler du plaisir, mais au minima de le retrouver.
Majoritairement, les femmes mariées ou célibataires s'évertuent à prendre élan sur le BDSM pour ne pas penser à la réalité de la vie qui leurs échappent. Les femmes ayant besoin de Soumission quand à elles, n'aspirent qu'à la commencer.
Les femmes et mères à l'apogée de leurs maturités, ou à contrario à bout de souffle, ont plus un besoin BDSM pour faire un bilan de leurs vies, plutôt qu'à envisager de s'épanouir dans ce substitue.
Un désir de troquer ne serait-ce qu'un instant, "leurs chronomètres" accrochés à leurs cous (Représentation de leurs horloges internes qui défilent), par le collier tout neuf d'un Dominant (Représentation de l'emprise et d'un plaisir éternel).
La stimulation qu'engendre ce "médoc" qu'est le BDSM, étant propice à être de nouveau en accord avec elles-mêmes.
(Le BDSM pouvant être affilié à la "pilule bleu" de l'homme à se redécouvrir une nouvelle jeunesse, dans un bon coup de fouet !)
En conclusion :
Plus excitée par la transgression, que pour se livrer à un dépassement de soi dans le BDSM, la femme mariée souhaite être plus fidèle à elle-même, que Soumise à l'autre à proprement dit.
Sujette à l'obsession à se prouver "qu'elle vit sa vie au lieu de passer à coté", l'homme sert de "défouloir" pour ces femmes se plaignant de ne jamais joindre le "service après-vente" de la vie.
Celle-ci leur ayant vendu d'office la certitude de ne jamais oublier ce pourquoi leurs corps sont programmés à réaliser, reléguant leurs épanouissements en second plan.
(*Oui parce que bon, je vais pas écrire systématiquement 5 articles pour traiter une thématique !)
A suivre : Femmes mariées et BDSM ; Un ménage à trois. (Partie 4 sur 5)
Article du même auteur : https://www.bdsm.fr/blog/5075/Femmes-mari%C3%A9es-et-BDSM-;-Un-m%C3%A9nage-%C3%A0-trois-(Partie-1) -> Femmes mariées et BDSM ; Un ménage à trois. (Partie 1)
https://www.bdsm.fr/blog/5144/Femmes-mari%C3%A9es-et-BDSM-;-Un-m%C3%A9nage-%C3%A0-trois-(Partie-2) -> Femmes mariées et BDSM ; Un ménage à trois. (Partie 2)
https://www.bdsm.fr/blog/4897/%22O%22nanisme-;-Je-m'en-branle,-donc-je-suis -> "O"nanisme ; Je m'en branle, donc je suis.
https://www.bdsm.fr/blog/2703/Les-trois-chemins -> Les trois chemins.
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Par : Monsieur Jones
Gare saint Lazare, je la vois surgir des volutes blanches crachées par le monstre métallique qu’elle longe pour venir à ma rencontre.
Elle a la démarche d’un ange, lentement elle glisse au milieu de la foule que les wagons viennent de jeter sur le quai.
On ne voit qu’elle et le rouge ostentatoire qui habille sa bouche.
Pourtant, ce petit chaperon rouge s’applique à ne pas attirer l’attention et trahir le pesant secret qu’il balade honteusement sous sa jupe.
Une petite clochette arrimée à une courte chainette pendent du rosebud qui est niché dans l’anneau de ses fesses.
Cette clochette se balance à l’extrémité du pan de sa jupe sans qu’on puisse l’apercevoir.
Mais, le visage contrit, Mademoiselle-toute-de-rouge-vêtue est-elle vraiment sûre qu’on ne la voit pas?
Ses dents maltraitent sa lèvre inférieure et, comme un petit animal piégé, ses yeux scrutent ceux des voyageurs qui l’entourent afin d’y trouver la certitude que son secret n’a pas été percé à jour.
Quand elle arrive à ma hauteur, je pose un doigt sur sa bouche et, en l'empoignant doucement par la nuque, je l’entraine, entravée par sa clochette qui sonne, à grandes enjambées vers la calèche qui nous emmènera en forêt.
La calèche vient de nous déposer devant chez moi, à la lisière du bois dans lequel j’entraine ma poupée et son précieux grelot.
Elle marche dans la direction que je lui ai indiquée en faisant tinter son entrecuisse dans l’air frais de ma forêt qui l’observe en silence.
Et moi, je la suis de loin, en élaguant à la main une jeune pousse de noisetier.
Je lui dis de stopper devant un chêne centenaire, d’y appuyer les mains en se penchant en avant pour que je la punisse.
Lentement je remonte sa jupe que je roule sur le haut de ses reins en dévoilant le petit pendule qui sonne sans relâche la montée des eaux dans son sexe indécent.
Puis, alors qu'elle maintient gracieusement ses jambes de danseuse en extension sur les pointes, les fesses tendues, je lui envoie une premier coup cinglant avec le bois vert que je viens d'effeuiller.
Elle sursaute et frémit mais, imperceptiblement, son cul obéissant se tend pour que je le zèbre d'avantage...
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Par : ChatMOnYou
(Réédition du 04/02/2016 -> 23/03/2024 - 683 Vues)
.
Naître, respirer et en pleurer..
Découvrir, marcher et tituber..
Grandir, se connaitre, et se la jouer..
Aimer, disparaitre, se torturer..
Assumer, se noyer, en plaisanter..
Partager, posséder, ou s'isoler..
Vieillir, se débattre, et ignorer..
Evoluer, oublier, se résigner..
Fusionner, pourrir, fertiliser..
Imprégner, modifier, s'aventurer..
Brûler, geler, s'atomiser..
Stagner, sillonner, être aspiré..
Rejeter, s'agglutiner, et tourner..
Créer, détruire, coloniser..
Dévorer, souffrir, se réveiller..
Ressentir, servir, s'illuminer..
et enfin Vivre...
Article du même auteur :
https://www.bdsm.fr/blog/5742/La-chevauch%C3%A9e-fantastique/ -> La chevauchée fantastique.
https://www.bdsm.fr/blog/4723/Un-Ma%C3%AEtre,-Des-Soumises/ -> Un Maître, Des Soumises.
https://www.bdsm.fr/blog/4500/L'Amour-%22Brat%22-;-L'Amour-fendu-en-deux/ -> L'Amour "Brat", L'Amour fendu en deux.
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Par : Abyme
JOUR 4 (suite)
La surprise
Tu te relèves, et je reprends quelques grandes respirations salvatrices, tes mains passent derrière ma tête et dénouent le bandeau.
«Je te présente Olivier»
Je mets quelques secondes avant de revenir dans un état où je me sens en mesure de répondre à ces présentations soudaines.
Je redresse la tête
et ouvre les yeux
Me surplombe, toujours calé entre mes cuisses, cet homme qui m'observe de ses yeux rieurs.
Un regard qui se transmet dans mon sourire.
«Enchantée», dis-je en riant, car la situation m'amuse assez, sa grosse barbe m'attendrit, son corps large et tatoué me plaît.
Tu es sur le côté, un peu consterné de voir que tu débandes.
«Alors il te baises bien le barbu?», me demandes-tu, avec un clin d’œil à celui qui a changé depuis vos dernières entrevues.
La sonnette retentit alors, c'est l'ampli que tu attendais tant, tu descends et me laisse seule avec ton pote, ravi de s'amuser encore avec mes lubricités.
On descend boire un thé, je nous roule un gros pétard, il faut que je décompresse.
Je reste en retrait des nouvelles que vous vous échangez, quoi qu'attentive et un peu impressionnée par la teneur des discussions.
«Et maintenant tu vas te caresser devant nous», me dis-tu après un silence qui clôt cette petite trêve. Excite-nous».
Je sens
le sang
qui me monte au visage
j'ouvre des cuisses
timides
j'y faufile une main
discrète
je vous jette quelques regards
furtifs
Franche ta main d'un geste
vient écarter mes genoux
«Ouverte, offerte»
Vous vous branlez en m'observant,
en voyant mon corps nu se tendre pour vous.
La situation me dépasse
je ne sais pas quel spectacle
j'offre,
j'ai peur d'être ridicule
face aux exigences de vos regards
de vos vices,
peur
de ne pas savoir
vous alanguir,
novice.
Tu me demandes alors de venir sur toi, et de m’empaler sur ton sexe dressé.
«Que je t'ouvres bien le cul».
Je t'enjambe,
j'appréhende,
je descends
dos à toi tout doucement sur ton membre,
impassible et patient.
Je respire profondément pour parvenir à me détendre, mais la douleur dans mes fesses est vive, car je me contracte instinctivement.
Tu me menaces.
«Vas-y maintenant, car dans pas longtemps c'est moi qui prend le relais, et tu sais ce que ça veut dire.»
Prise de panique de frissons d'urgence je descend encore un peu je gémis j'ai mal je souffle je descends encore m'agrippe à tes cuisses.
Olivier s'avance et se pose, debout face à moi. Je lève les yeux vers lui. Il se caresse la queue, qu'il tend à ma bouche qui se trouve là, et s'entrouvre frémissante.
Ses mains me poussent vers son sexe et me tiennent par les cheveux pendant que je le suce.
Je m'applique, tout en jouant de mon bassin au dessus de toi, me laissant doucement apprivoiser.
Je m'encule sur toi longtemps, et puis tes mains s'excitent sur mes fesses, tu palpes tapes griffes mes chairs, tu induis
ton rythme
ta vigueur
et grognes
ton contentement
pendant que ton ami me presse sans vergogne la tête contre lui, ma gorge toute entière investie de son sexe, il prend plaisir à me voir
ainsi
suffoquer
me rebeller en vain,
et il profite,
encore,
de son ascendant.
Je ne tiens plus mes muscles me lâchent
mes cuisses ne sont plus qu'une immense tétanie je me relève flanche tu me soutiens
Je tremble de tout mon corps
je ne tiens vraiment plus sur mes jambes
c'est du sérieux.
Je suis invitée à monter à nouveau dans le plumard. J'avance à petits pas bredouillants, mais au fond de moi je jubile de me trouver si bien encadrée, et que le festin ne soit pas encore terminé.
«Tu peux l'enculer si tu veux, mais vas-y tranquille elle en a pris plein le cul ces jours-ci»
Ma tête pudiquement baissée vient confirmer tes dires. Mais je me dérobe sous ses tentatives de me pénétrer, j'ai trop peur, je le sens impatient et peut-être pas aussi indulgent que toi, trop pressé.
Je ne me laisse pas faire
Olivier s'allonge je le caresse et viens lui lécher les tétons sous ses encouragements.
Je te sens venir derrière moi.
«Alors j'y retourne»
Et d'un coup tu viens te loger entre mes fesses. Surprise j'échappe un cri je me tords mais ton emprise est ferme, tu vas et viens déjà sans modération, mon corps sous tes impulsions bouge sur Olivier,
que je lèche
caresse
suce
Je le regarde
et m'agrippe férocement à lui
y plante mes griffes
désespérées
comme pour lui transmettre
la violence de tes assauts
en moi.
«Elle m'a fait jouir juste en me regardant», dit-il soudain à ton attention.
Mes cris suivent ton rythme fou tu t'emballes tu t'acharnes, insatiable, j'ai l'impression que tu veux montrer à ton ami à quel point tu te joues de moi avec quelle hargne tu te permets de me bousculer à quelle intensité tu m'as habituée ; les cris que tu m'arraches ressemblent à des plaintes qui se cramponnent
Tu t'arrêtes, et regardes ton compère
«On dirait que tu tiens la chandelle»
«Ça va, j'ai joui quatre fois. Et puis je la tiens elle, ce n'est pas une chandelle».
Je me redresse, vacillante, et lui souris.
«Ça dépend...»
Rires, échanges de paroles, il complimente mes seins, tu complimentes tout le reste, ma mouille autant que mes airs de sainte-nitouche.
Et moi je suis là,
face à vos corps détendus
et vos regards sur moi
avec ce sourire
en coin
que jamais je ne sais réprimer
et c'est ça qui est bon.
Ton ami se penche sur moi et m'embrasse.
«Il faut que j'y aille»
Je lui fais part de ma joie d'avoir vécu ce moment, et lui dis à la prochaine.
Tu te tournes vers lui et confirmes :
«C'est une invitation»
Accolades, remerciements.
Je t'entends parler avec lui, au seuil de la porte
«Je voulais vraiment que ce soit toi».
J'aime bien votre complicité.
Elle berce ma confiance.
***
On laisse aller
nos pas repus
parmi ces rues noires
où résonnent
les cloches du soir
tombé
sur nos ombres
guidés par des étoiles
qui ouvrent au dessus de nos têtes
minuscules
un ciel sans fond
un froid qui perce
nos peaux
défient nos sueurs
cet air qui nous passe
au travers
des os.
Fin du 4ème jour
(à suivre)
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Par : Abyme
Après une journée passée à faire l'amour, à boire et à dormir, Dom alla prendre un long bain chaud, où il put réfléchir un peu à ce qui lui arrivait, pendant que Dominique dormait encore dans le lit.
À vrai dire, il n'en revenait pas encore : quel chamboulement en vingt-quatre heures de sa vie !
Un festival de premières fois : c'était la première fois qu'il faisait l'amour dans l'appartement, première fois qu'il y faisait rentrer une femme de toute façon, première fois qu'il révélait son secret sur le caractère double des lieux, et... première journée où il n'avait pas encore regardé dans son judas.
En sortant du bain, tout en se séchant avec sa serviette, il alla dans le placard pour au moins jeter un coup d'œil, c’était plus fort que lui.
Une femme dormait, en lui tournant le dos.
Châtain, cheveux mi-longs, plutôt bien faite d'après ce qu'il pouvait en voir.
Dom détailla ses jambes qu'une robe noire brodée à l'orientale ne cachait pas tout à fait, et ses pieds nus, de petits pieds charmants et purs d'enfant, dont les ongles était vernis d'un rouge cramoisi.
Son sac, posé à côté de la porte, était resté fermé.
À l'évidence elle était arrivée fatiguée et s'était tout de suite allongée pour se reposer.
Dom aimait bien imaginer la vie des gens et en déduire les détails et leur personnalité d'après l'observation des moindres indices qui s'offraient au champ réduit de son observation.
Au bout de cinq minutes, elle se réveilla brutalement. On venait de frapper à sa porte, elle se leva pour ouvrir, en s'arrangeant un peu les cheveux.
C'était un homme, un grand chauve ressemblant à John Malkovich dans le film "Dans la peau de J.M." Il paraissait très nerveux.
Ils s'embrassèrent et parlèrent un peu. La femme, un doux sourire permanent au lèvres, passa dans la salle de bains en s'excusant, et l'homme s'assit sur le lit.
Dom se leva par pur réflexe et passa au judas du cagibi, même si son excitation habituelle n'était pas optimum, vu ses ébats trop récents.
Mais son voyeurisme était plus qu'une drogue, c'était une habitude, un réflexe, une partie de lui comme le jeu ou l'humour pour d'autres.
La femme était vraiment charmante.
Pas charmante comme on le dit nonchalamment pour signifier "jolie", elle dégageait vraiment un charme, à sa façon de se déplacer, de continuer à sourire même seule, de fermer ses yeux las et coquins en penchant la tête lorsqu'elle s'assit sur la cuvette des toilettes après avoir soulevé sa robe et baissé une culotte à dentelles rose. Dom ne put rien voir de son intimité car elle se penchait en avant et l'amas de la robe relevée la masquait juste là où il ne fallait pas. Doublement frustré car la femme le fascinait un peu, il espéra au moins qu'elle se relèverait avant de remonter sa culotte, ou mieux pour s'essuyer.
Mais en vain : elle s'essuya rapidement, encore assise, se reculotta et se redressa en même temps, en un seul geste d'une seconde, le tout caché aussitôt par la robe tombante.
Dommage. Je pourrai la voir plus tard dans la soirée lorsqu'elle se lavera, mais pas si Dominique est encore ici.
Il commença à réfléchir à l'éventuel choix entre les deux possibilités.
"Qu'est-ce que tu fais dans ce cagibi à te toucher ?
Il sursauta comme un enfant pris sur le fait, ce qu'il n'était pas loin de se sentir être inconsciemment à cet instant.
- Do-Dominique, tu m'as fait peur !
- Tu regardais quoi ? Mince il y a un trou !
- Rien, rien, c'est juste... heu rien...
- Ha non, Monsieur, je sais que tu es chez toi et que certaines choses ne me regardent pas, mais là, je t'en prie, explique-moi ! Tu regardais par ce trou avec un air pervers, en te touchant. Ma curiosité est à présent trop éveillée pour me contenter de "Rien". Tu mates une femme à poil, je parie, montre-moi ! Allez ! Moi aussi je suis curieuse. Je le dirai à personne, allez !
- Ok regarde, de toute façon il n'y a rien à voir cette fois...
- Chic, pousse-toi !"
Elle colla à son tour l'œil sur le judas, pour découvrir la silhouette de la femme en train de sortir de la salle de bains, et tout le décor, avec le cabinet de toilette et la baignoire juste en face, dans l'angle de vision.
"Ouah, mon salaud, t'es un beau voyeur, mais j'avoue que ça m'excite, hé ?"
Dom avait disparu du cagibi. Elle s'écarta et sortit, ce qui eut pour effet de rabattre le calendrier à sa place.
Dom n'était pas dans le couloir non plus, mais en face la porte du placard était entrouverte : elle le découvrit au fond, l'œil collé à l'autre judas.
"Dis donc, Dom...
- Attends, tais-toi, tais-toi, il se passe un truc, là.
- Quoi, elle te fait un strip-tease ? Si c'est ça, fais...
- Tais-toi... merde, ils se disputent ! Elle le gifle...
houla !
- Fais voir, fais voir !
- Non attend... oh !
Un choc résonna dans le mur du fond du placard et Dom recula brutalement la tête, les yeux exorbités.
- Mais qu'est-ce qui se passe, bon sang Dom ?
- Chut, il l'a précipitée contre le radiateur qui est en dessous du trou, la tête en premier ! chuchota-t-il nerveusement en recollant son œil sur son trou d'observation.
- Mince, elle ne se relève pas.
- Fais voir !
- Il n'y a rien à voir... oh il se barre, il a peur.
Dom se retourna, il était livide.
- Et s'il l'a tuée ?
- Fais-voir !"
Dominique poussa Dom et prit sa place.
Elle ne vit pas grand chose : les jambes de la femme au pied du lit, et elle devinait le reste de son corps tout près, au pied du mur, à quelques centimètres d'elle.
Soudain à l'arrière plan, la porte s'ouvrit. Elle vit le type chauve qui revenait. Il s'approcha, comme pour la regarder elle à travers le trou, ce qui lui fit une sorte de frisson à l'estomac, mais en fait l'homme se penchait sur la femme toujours allongée.
Il devait regarder dans quel état il l'avait mise, le salaud ! Il se releva et Dominique comprit à son expression qu'elle devait être morte. L'attitude du chauve lui confirma sa déduction : il s'employa en effet à frotter la poignée de la porte avec son pull, pour y effacer les empreintes. Puis il entortilla le coin du couvre-lit autour du pied de la femme, comme pour faire croire qu'elle s'était pris le pied dedans et avait chuté accidentellement.
Puis il partit.
"Dom ! Il l'a tuée, et il s'enfuit !
Nous venons d'assister à un meurtre !"
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Par : #
Ma vie de soumise
Chapitre 17 : Samedi 8 Samedi après-midi.
J’arrive en même temps que s2 chez notre Maître. Nous sommes fébriles avec ce que nous devons annoncer à notre Maître. J’ai relu attentivement le contrat me liant à mon Maître que stipule "L’un ou l’autre des partenaires pourra le détruire et stoppera de ce fait l’engagement".
J’ai contacté s2 et elle m’a confirmé que cette clause figure également dans son contrat.
Nous nous sommes rencontrées dans la semaine et je lui ai annoncé le désir que j’avais de quitter mon Maître si elle en faisait autant. Je lui ai avoué que je l’aimais et nous sommes tombées d’accord pour rompre le contrat.
Notre Maître nous accueille, il est habillé. Carole, habillée également, est assise dans un fauteuil. Je viens avec s2 embrasser les paumes de notre Maître. Il s’adresse à nous deux : - Restez habillées et asseyez-vous dans le canapé, j’ai des choses à vous dire. Nous ripostons :
- Nous aussi, Maître.
- Je vous écoute.
Je prends la parole et explique à notre Maître la décision prise par s2 et moi. Il arbore un large sourire. Nous sommes soulagées. Il répond :
- C’est parfait. Je vais me marier avec Carole et elle a exigé que je rompe avec mon passé de dominant.
Elle veut que je lui sois fidèle. Nous pouvons donc considérer que les deux contrats que j’ai avec vous sont caducs.
- Merci, Maître. Je m’appelle Jérôme.
- Merci, Jérôme.
- Merci, Florence et Laurence.
Il s’approche de nous et nous embrasse amicalement.
- Puis-je vous demander pourquoi vous avez pris cette décision simultanément ?
- L’amour.
- Je vois.
S2 enlève son collier et je quitte mon boléro. Nous saluons Carole puis nous partons de chez Jérôme. Nous arrivons chez moi, à la fois désemparées de ne plus avoir de Maître et libres de nous aimer sans en référer à personne. J’ai vingt-deux ans, Laurence a dix-huit ans. Elle est étudiante, je vis seule et je suis indépendante financièrement. Laurence pourra venir chez moi quand je le voudrai. Nous projetons de nous présenter à nos parents respectifs. Nous avons envie de revendiquer notre bisexualité et notre amour. Laurence reste avec moi ce soir. Nous allons nous coucher dans le même lit. Mais notre amour ne changera pas la relation que nous avons, je resterai sa Maîtresse, elle restera ma soumise. Laurence m’appartient donc exclusivement.
FIN
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Par : Madame Angèle
Je suis la propriétaire de deux soumis 2440 et 2118 , Domina sadique, je ne suis pas adepte du virtuel, Cependant , très joueuse, quand j'ai été contactée par soumis 8968, j'ai accepté de le prendre dans mon cheptel en virtuel cette servitude vas durer 11 jours 😜
Je vais partager avec vous son journal de soumis ( sans aucune retouche)
Bonne lecture
Jour 11
J'ai passé la journée nu et supporté les cockring 10 heures sans douleurs Maîtresse viens d'arriver en ligne, je la laisse prendre connaissance de mon journal et j'attends qu'elle me bip, ca journée n'a pas du être drole. Elle est reparti sans me parler, furax ? Effectivement elle n'a pas du tout apprécié, elle m'a puni sévèrement mais j'ai échoué avec les 2 seringues de savon, elle a fait preuve de clémence, j'ai pu reprendre en cours sans recommencer. Juste 2 seringues d'eau et le plug pour 15 minutes d'attente, cul bien tendu. Maitresse a publié les premiers jours de mon journal sur bdsm.com, et obtenus des commentaires malheureusement je ne peux rien voir de tout cela. je trouve cela terrifiant et excitant à la fois. j'ai hâte de voir cela ou qu'elle me fasse un retour sur les com. ce soir, je dors en cockring et toujours marqué du sceau de ma Maitresse malgré le bain de plus d'une heure. Ce matin j'étais à l'heure pour les hommages. Consignes du jour : pas de sous-vêtements J'ai quand même pris les cocrings dans ma poche au cas ou... La journée au travail a été très dure et j'ai eu droit à 3 Inspections de Maitresse. Maîtresse veut que je refasse le marquage de mon pubis avec ses initiales, ce que je me suis empressé de faire dès mon retour du travail, cela m'a provoqué une érection et j'ai dû attendre un peu pour pouvoir enfiler la micro cage et rédiger ces quelques lignes que je dois impérativement lui transmettre avant 19h précise soumis8968
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Par : Abyme
Joan fut réveillée par une douleur à la tempe.
Elle était encore assise et tout son profil droit était maculé de coulis visqueux qu'elle essuya avec sa serviette.
Ward !
Elle l'avait vu par la fenêtre : il semblait écouter la conversation avec un regard de fou.
"Alix ! Alix ?"
La porte était ouverte.
Alix avait dû le voir aussi, cette fois, et il était sorti. Peut-être le poursuivait-il en ce moment même.
Elle émergea tout à fait de son engourdissement et sortit sur le seuil, l'angoisse au ventre.
"Alix ! Alix !"
C'était une soirée étrangement calme, malgré le vent et le ciel couvert, sans étoile. Le parc était savamment éclairé par des des projecteurs indirects, comme pour les monuments de la ville.
Beau temps pour une balade.
Elle secoua la tête, se réprimandant d'avoir une pensée aussi déplacée en cet instant où son futur époux pourchassait le fantôme de son prédécesseur.
Si on me le racontait j'en rirais, songea-t-elle en sentant venir les larmes.
"ALIX ! Mais où es-tu ?"
A présent elle était si inquiète qu'elle ne se sentait plus capable de réfléchir. Ce n'était pas normal, il n'avait pas pu s'éloigner autant la sachant ici seule et sans défense, à la merci de...
Son cœur s'emportait, des tremblements et des sanglots irrépressibles agitaient son corps tout entier. L'inquiétude avait fait place au sombre pressentiment, à la sensation de danger instinctive de l'animal.
...de la proie.
Elle vit le corbeau mort au début de l'allée, et frissonna.
Que faisait-elle là dehors, plantée sur le seuil, alors qu'elle aurait dû s'enfermer à double tour et attendre le retour d'Alix ?
Elle n'eut pas le temps de réfléchir à la question ni de se retourner : deux mains puissantes, puantes et glacées lui étreignirent soudain le cou, et serrèrent, serrèrent de plus en plus fort.
Elle ne pouvait même pas crier, elle dut tirer la langue pour essayer de respirer, en vain. Sa langue rencontra l'herbe humide et la terre. Elle était au sol. Ses membres battirent l'air et frappèrent le corps qui pesait à présent sur elle.
Le corps de Ward sans aucun doute. Elle en avait la certitude. Elle allait mourir comme ça, c'était certain, et Alix devait être mort aussi.
Tout cela était de sa faute, elle l'avait bien cherché, après tout...
Elle aurait voulu lui dire qu'elle regrettait, car oui elle regrettait... trop tard...
Ce fut sa dernière pensée.
*
Le surlendemain, la nouvelle du double meurtre fut couverte dans un grand nombre de journaux. Le Arkham's Tribune notamment commençait son article ainsi :
ETRANGE DOUBLE CRIME DANS LE NEW CANTONMENT
L'architecte Alix D. George et sa fiancée Joan E. Spring ont été assassinés dimanche soir vers 21h dans le parc de la résidence de Mr George, au 197, Crane Street. C'est un voisin qui, s'étonnant de voir le portail d'entrée ouvert toute la journée, est entré dans la propriété et a fait la macabre découverte : Mr George gisait près d'un fourré de l'allée centrale et Mrs Spring au pied du perron de l'entrée, dans l'ombre.
Trois corbeaux morts gisaient dans le parc, vraisemblablement écrasés.
Les conclusions de la police précisent qu'il s'agit pour chacune des victimes d'une mort par strangulation, l'assassin ne s'étant servi que de ses mains. D'après le rapport du médecin légiste, le meurtrier doit avoir une force hors du commun.
On ignore encore le mobile de ce double meurtre : rien n'a été touché dans la maison qui est pourtant richement meublée. A.D. George menait une vie mondaine mais n'avait aucun ennemi, d'après tous ses collègues. Architecte respecté et influent, il avait réalisé l'intégralité de l'aile ouest de l'Académie de Miskatonic pour son bicentenaire. Il était également vice-président du fameux Cercle des Lions d'Arkham, qui a tant œuvré pour l'élection de notre sénateur l'année dernière.
Une enquête est actuellement en cours dans les milieux politiques adverses, mais la police privilégie à ce jour la thèse du rôdeur.
De son côté, Mrs Spring, sans profession, avait perdu son mari le mois dernier dans un accident domestique, à Kingsport. Un appel à témoin est lancé pour la soirée de dimanche.
Mr H. Jameson, gérant de la salle des ventes d'Arkham et secrétaire du Cercle des Lions, prétend que l'après-midi même Mrs Spring s'était évanouie dans la rue en sortant d'une réception au Cercle en voyant un mendiant qui ressemblait à quelqu'un qu'elle avait connu, semble-t-il. Aucun des mendiants interpelés ne correspond à la description de l'homme en question. Les habitants du New Cantonment sont invités à la vigilance tant que cette enquête restera ouverte. Nous tiendrons bien sûr nos lecteurs informés de toute nouvelle concernant cette affaire.
Voilà de quoi relancer la polémique sur l'auto-défense dans les quartiers résidentiels...
*
Mais de nos jours encore, à Innsmouth, à Kingsport et sur toute la côte de la Baie d'Arkham, on peut distinguer, certaines nuits où la lune éclaire bien les falaises accidentées, un vagabond perdu qui se prend pour un fantôme, qui pourchasse les corbeaux, et qui erre de cimetière en cimetière, à la recherche d'une tombe et d'un repos éternel.
FIN
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