M des Sens
par le 06/09/21
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(Je ne suis pas l'auteur des mots...Ce dialogue est tiré d'un livre dont j'ai perdu le titre...Mais il m'a refait penser à certains échanges que j'ai pu avoir...Et rejoint totalement ma pensée en ce Monde de Sens...Merci à Vous, ma très chère de ce partage...)
....
— La plupart des gens pensent que les pratiques de domination et de soumission sont uniquement le fait d’infliger à l’autre de la souffrance physique ou des humiliations pour dépasser les limites de sa propre personnalité. Avec le temps et l'expérience, je me suis rendu compte qu'il existait quelque chose de beaucoup plus profond et puissant.
— De quoi parles-tu ?
J'eus l'impression qu'elle s’approcha plus près de moi. Sa voix semblait me murmurer au creux de l'oreille.
Elle n'existe pas, et pourtant je la sens si proche. Quelle sensation étrange.
Je repris mon explication après un court instant de silence.
— Comment sais-tu que tu fais confiance à quelqu'un ?
— Dis-moi...
— En plaçant entre ses mains la chose la plus importante que tu possèdes.
— Ma vie ?
— Non n’exagérons pas, je dirais plutôt ton libre arbitre.
— Ma liberté ?
— Pas exactement. Le libre arbitre, c'est notre capacité à faire des choix. C'est la seule chose qui te permet sur terre de te définir comme individu unique.
— Et si je ne choisis rien.
— C'est déjà un choix. Chaque action que tu effectues est issue d’un choix, c’est la première chose d’ailleurs qu'on te prend lorsqu'on te met en prison. Tu ne décides plus de rien.
— Quel rapport avec nos jeux ? Je ne te suis plus du tout.
— J'y arrive... Tu vas connaître l'abandon total.
— Comment ça ?
— Un état dans lequel tu n'auras plus à faire aucun choix, juste à te laisser guider par le son de ma voix et exécuter les ordres que je te donnerai.
— Pourquoi y prendrais-je du plaisir ?
— Parce que je te connaîtrais si bien que mes ordres combleront tes désirs avant même que tu aies pu consciemment les formuler.
— Tu vas penser à ma place ?
— Dans un certain sens. Tu n'auras pas à te demander ce que je veux ou ce que tu veux, tu n'auras qu’à te laisser guider jusqu’à atteindre la jouissance.
— Comment arriveras-tu à anticiper mes désirs ? Tu lis dans les pensées ?
— Non, mais je vais apprendre à te connaître avec minutie. Je vais analyser chacun de tes gestes, chacun de tes mots, jusqu’à savoir utiliser ton propre langage.
— Tu parles comme un psychopathe Alex... Tu me fais peur.
— Non, je parle d'amour, parce qu’au fond c’est ça l'amour. Apprendre à connaître l’autre mieux que lui-même.
— Alors on va s'aimer ?
— Bien sûr, avec une intensité telle que tout le reste te semblera fade. Sans amour rien n’est possible. C’est un jeu qui se joue entre adultes consentants qui ont choisi d'ouvrir leur cœur l’un à l’autre. Sans cela, tu ne ressentiras aucun plaisir.
— Et toi ? Où prends-tu ton plaisir ? Ne me dis pas que c’est une démarche purement altruiste où seul le plaisir de l’autre compte.
Sa voix avait prit un ton ironique, presque moqueur. Elle n'était pas convaincue par la sincérité de ma démarche et je pouvais le sentir.
— Bien sûr que non, mon plaisir est ailleurs. Il est certes dans le corps puisque le jeu auquel nous allons jouer nous amènera inexorablement à la jouissance, mais il est surtout dans la tête. Comme je te le disais, il y a autant de sexualités que d'individus, et pour ma part j'éprouve un plaisir immense à être au contrôle. Diriger, ordonner, soumettre avec pour seul objectif le plaisir. La domination est un moyen d’exciter le cerveau et non un prétexte pour infliger une souffrance.
— Tu es définitivement cérébral Alex. C'est rare chez un homme.
— Oui je sais, mais c’est vraiment ça qui me permet de décupler le plaisir physique : le mien, mais aussi bientôt le tien. Le pressentir, l’imaginer, l'ordonner, le matérialiser. C’est un acte créatif extrême où l’autre devient à la fois l'instrument et le bénéficiaire.
— Ça n’est pas un peu tordu ? Il suffit juste de s'aimer et le plaisir se crée, non
Je marquais une pause. Ses mots résonnèrent dans l'habitacle.
Je sais qu’elle n'existe pas et pourtant j'apprécie sa répartie et nos discussions. J'ai l'impression qu’elle me connait depuis tellement longtemps. Je devrais peut-être me méfier.
— Évidemment, c'est possible de fonctionner comme ça, mais si tu acceptes mon emprise, alors nous entamerons le processus créatif d’un plaisir sans limites.
— Un acte de création ou un acte d'amour ?
— Les deux, mais ça ne sera pas aussi immédiat que tu le penses.
— Ça va prendre du temps de s'aimer ?
— Bien sûr, mais il faudra plus que du temps pour cela.
— Que faudra-t-il alors ?
— Que nous vivions des expériences si fortes que tu seras malgré toi obligée de libérer ce qu'il y a de plus intime et secret en toi.
— Quel genre d'expériences ?
— Tu le découvriras bien assez tôt.
— Je ne sais pas si j’arriverais à me livrer totalement.
— Si et à la fin tu m'appartiendras.
— Je t’appartiendrai ?
Je sentis sa voix s'éloigner du creux de mon oreille. Son ton s'était durci et elle semblait dubitative.
— Oui tu seras totalement mienne.
— Voilà que tu parles à nouveau comme un psychopathe.
— Pas du tout. M’appartenir ne devrait pas te faire peur, au contraire.
— Je n’appartiens à personne, je suis libre.
Tu es un rêve surtout, je ne vois pas comment tu pourrais être totalement libre.
— Oui tu es libre, jusqu’à ce que tu décides de m’appartenir. Ce n'est pas moi qui te l’imposerais. Je ne ferais que te guider dans ce parcours. Une fois que nous en sortirons grandis et plus adultes, tu ne voudras plus jamais qu’un autre pose les mains sur toi.
— Et c'est donc ça t’appartenir ? ça ressemble plus à de la fidélité qui est quelque chose de commun non ?
— Appartenir n'est pas être fidèle. Tu peux très bien m’appartenir et coucher avec quelqu'un d’autre à la condition que je le désire et que je te le permette.
— J'ai l'impression que tu veux surtout m'ôter mon pouvoir de décision.
— Non jamais. Je t’aimerai parce que tu es libre, et tu consentiras librement à me donner ton pouvoir de décision, la démarche n’est pas la même. Il y a une
énorme différence entre imposer quelque chose à quelqu'un avec ou sans son consentement. La beauté de la chose, c’est que c’est toi qui m'offriras
spontanément ton consentement. C’est un acte de bonté et de confiance extrême où chacun des deux individus est en symbiose parfaite avec l’autre.
— Ça ressemble à de l'amour.
— C’est de l'amour dans sa forme la plus pure mais c’est difficile à concevoir pour beaucoup.
— Je commence à le comprendre. Donc t’appartenir ce n'est pas forcément mettre des menottes et être ligotée ?
— Non pas du tout. Les menottes sont un jeu qui utilise un accessoire, m'appartenir est un acte de foi en nous.
— Tu en parles avec beaucoup de poésie, comment me feras-tu l'amour ?
— Tu le sauras bientôt.
28 personnes aiment ça.
M des Sens
Merci ma très chère...j'en avais perdu la tête..ou est-ce....? 1f609.png...belle soirée à Vous
J'aime 06/09/21
swanny33
Texte très juste M des Sens, et qui reflète un peu mon état d'esprit. Il faut arriver a trouver LA personne assez patiente à qui accorder sa confiance et qui donne envie de sauter le pas pour aller si loin dans l'abandon. Et c'est cela le plus ardu !
J'aime 06/09/21
softail
Je ne serais pas surpris que cela fasse hurler des "puristes", pour qui le BDSM est tout sauf deviner les desirs de l'autre et les réaliser dans un plaisir commun. J'adhère pourtant à cette vision des choses, comme Kate . Et jaime cette idée "nous vivrons des expériences si fortes que tu seras malgré toi obligée de libérer ce qu'il y a de plus intime et secret en toi". Une certaine idée du lâcher prise, absolu et durable.Un grand merci pour ce partage cher ami 1f642.png
J'aime 07/09/21 Edité
M des Sens
Je vous le concède chère ...Le plus difficile est de trouver La personne...Même pour la part de dominance qui offre ce pouvoir, alors, d'aller vers ces Sens si plaisants...
J'aime 07/09/21
M des Sens
Ils ont du sens à ceux qui savent les entendre et les accepter, chère êTreSoi
J'aime 07/09/21
M des Sens
Arf...ces fameux 'Puristes'...Mais qu'importe, cher , ce qui compte est le plaisir que nous avons quand, de ces mots, on en trouve écho...
J'aime 07/09/21
Kate
Un écrit qui me parle 🙂 Magnifique partage 😊
J'aime 07/09/21
M des Sens
Merci chère Kate ...Et j'espère qu'il parle à beaucoup...Ou n'est-il apporte une vision de ce Monde qui nous plait temps...
J'aime 07/09/21
Lady Hydre
Un texte très juste que beaucoup devrait lire et comprendre , merci
J'aime 08/09/21
Laidy Sienne
Merci beaucoup pour ce partage. Inspirant.
J'aime 18/09/21
M des Sens
Je le pense aussi, chère ...tant pour la gente dominante que celle de Don...
J'aime 19/09/21
M des Sens
J'espère qu'il inspirera beaucoup...voir, permettra à certains d'avoir du plomb dans la tête 1f609.png ....Merci de votre regard chère
J'aime 19/09/21
Julien
Merci pour ce partage. J'ai adoré ce texte qui me parle (surtout la première partie)
J'aime 20/09/21
M des Sens
Merci de votre regard cher ...Belle journée à Vous
J'aime 20/09/21
Julien
Belle journée à vous également
J'aime 20/09/21
Thémis
C est beau quand Monsieur à travers des mots " aiMe"
J'aime 21/09/21
Ellia Achaiah
"-Alors on va s'aimer?" (Hoo frisson...) Merci !
J'aime 28/10/21
M des Sens
Faites attention de ne pas attraper froid...en frissonnant ainsi 1f609.png ...chère
J'aime 28/10/21
FemmeFemelleEsclave
Je viens de découvrir votre texte et la superbe définition du bdsm qu'il contient. Non, vouloir posséder pleinement une femme, ce n'est pas se comporter en psychopathe. Et se soumettre à un homme, c'est avant tout un acte de foi. De confiance en soi, en lui. Merci pour ce partage.
J'aime 16/11/21
ktycat35
superbe, ça fait réellement du bien de lire ce genre de texte ! et la grosse différence avec les psychopathes, c'est qu'ils sont incapables de ressentir une émotion, tout ce texte en est bien loin, l'émotion transpire pour le D comme pour le s. au plaisir de vous lire encore
J'aime 21/11/21