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@Chélicère Nous sommes bien d'accord sur ça, mais du coup pour moi quelqu'un a qui le partenaire demande "viole moi, et continue même si ça ne va pas", et qui décide de le faire, est une horrible personne. Parce qu'on ne peut pas tout faire à quelqu'un à l'instant t sous prétexte qu'il est d'accord à l'instant t-1.
Et je fais autant appel à l'éthique de responsabilité (grand danger de traumatismes ou d'accident) autant qu'à l'éthique de conviction (le consentement doit être continu, et l'ignorer est un crime).
Nous sommes d'accord, le safeword est en lien avec l'action BDSM, peut stopper l'action BDSM, il est circonscrit à ce domaine. Si le mec décide d'ignorer un "je viens de me luxer la rotule, arrête", c'est un connard. La question c'est : "est-on en relation avec un connard?", mais aussi : "un connard respectera-t-il un safeword ?"
L'éthique est personnelle, la traduction de sa propre réflexion par rapport à la morale. C'est justement la façon dont personnellement je réponds à la question "est-ce moral " ? Si je considère que je suis bien avec mes actes, que je suis en phase avec mes valeurs, alors je juge que c'est éthique.
Et si je m'interroge, ma réflexion privilégie toujours l'éthique de responsabilité, je suis plus... méfiante vis à vis de l'éthique de conviction, ce qui nous différencie peut-être (en tout cas je le pense).
@Chélicère
"Si dans l'action, je sens que je viens de me casser un truc, ou de me luxer une rotule (par accident, maladresse), je vais le dire ; si je sens que je vais vomir (parce qu'il y a un truc qui ne passe pas du repas de midi), je vais le dire. Ce sont des choses déconnectées du BDSM, ça n'a rien à voir avec ce que nous considérons comme un "safeword" = la possibilité d'interrompre l'action BDSM en cours par inconfort-peur-douleur-tout ce qu'on veut, en lien avec la dynamique de pouvoir en action. "
Justement, vous pointez le problème : si un Dom sous couvert de CNC interdit à son soum de s'exprimer, ou bien se réserve le droit d'ignorer un avertissement ("je me suis cassé quelque chose", etc.), alors les risques sont énormes et son action est inexcusable.
"L'éthique : je suis bien dans ma relation ? Je suis en phase avec mes/ses/nos valeurs ? Alors c'est éthique."
Je suis désolée mais ce n'est pas ça l'éthique. L'éthique c'est "est-ce que ce que je fais est moral, même si c'est autorisé?" Par exemple "Est-ce ethique de faire de l'optimisation fiscale, alors même que c'est légal". Mais vous parlez bien d'éthique quand vous dites que vous faites confiance à votre Dom : vous faites confiance à son sens de l'éthique.
Pour le reste je comprends votre point de vue, il ressemble beaucoup à celui de Ange de Vesper.
CNC : je consens (en amont) à ne pas consentir (en action). C'est ainsi que je comprends l'acronyme. C'est à la fois ne pas pouvoir refuser une pratique et ne pas pouvoir stopper une pratique. C'est mental, c'est une sorte de carcan qui s'installe très naturellement en relation, dans lequel je prends toute ma responsabilité, en lui transférant la responsabilité entière de ce qui se passe.
Si dans l'action, je sens que je viens de me casser un truc, ou de me luxer une rotule (par accident, maladresse), je vais le dire ; si je sens que je vais vomir (parce qu'il y a un truc qui ne passe pas du repas de midi), je vais le dire. Ce sont des choses déconnectées du BDSM, ça n'a rien à voir avec ce que nous considérons comme un "safeword" = la possibilité d'interrompre l'action BDSM en cours par inconfort-peur-douleur-tout ce qu'on veut, en lien avec la dynamique de pouvoir en action.
Je consens en amont à ce qu'il m'utilise à sa guise. Je consens en amont à ne pas consentir à ce qu'il va décider. Je consens en amont à ne pas pouvoir stopper une flagellation en cours. Je consens en amont... Ce n'est pas une question d'intensité de pratique, c'est une question d'état d'esprit. Il n'y a pas de script prévu en amont (surtout pas, c'est anti-érotique pour moi), parfois des possibilités évoquées (en mode discussion sérieuse, ou en mode fantasmes, ou en mode boutade...), parfois ça n'a pas été envisagé du tout, mais nous partageons le même univers fatasmatique et le même système de valeurs...sinon nous ne serions pas en relation.
C'est le fait de pouvoir totalement lâcher-prise, vraiment, vraiment..., VRAIMENT, qui est au centre de cette absence de safeword entre Anteros et moi. Ne pas avoir besoin de garder mon cerveau en vigilance, puisque le contrôle de ce qui se passe n'est pas entre mes mains. Et cette capacité à lâcher-prise vaut pour chacun de nous deux. C'est possible parce que j'ai autant confiance en lui que lui a confiance en moi (dans ce que je dis, et dans ce que je fais, et dans la concordance entre les deux et réciproquement) ; que ma responsabilité dans cette relation est de même niveau que la sienne, mais elle s’exerce en amont ; que mon engagement est le même que le sien. Quand nous sommes en pratique, pour le dire trivialement, "il se démerde"^^. Je sais qu'il le fera. C'est un acte de foi, oui. Et nous sommes connectés, toujours, je suis aussi là pour lui, pour conforter, pour répondre à ses interrogations sur ma façon de vivre sa dualité gentil vs méchant. Et si il y a un problème, nous serons responsables à égalité, le risque zéro n'existe pas et n'existera jamais quels que soient les garde-fous mis en place.
Ce "CNC" de fait entre nous n'est pas un absolu, un graal recherché, c'est la façon dont nous fonctionnons, celle qui nous convient, rien de plus rien de moins. C'est le modus operandi qui matche le mieux avec mon fantasme ancré du bourreau-sauveur vs son fantasme d'exercice du pouvoir.
L'éthique : je suis bien dans ma relation ? Je suis en phase avec mes/ses/nos valeurs ? Alors c'est éthique.