ZarathoustraDom
#0
Selon une publication récente d'une équipe de scientifique chinois de l’Université du Zhejiang dirigée par le Pr Hailan Hu et réalisée sur des souris, un petit réseau de cellules spécialisées dans le cortex cérébral préside au comportement de type "mâle alpha dominant". Cette équipe est ainsi parvenue, en stimulant cette zone cellulaire, à transformer un individu soumis en mâle alpha !
Les relations de domination/soumission existent dans presque toutes les structures sociales du monde animal, avec d'innombrables variantes comportementales. Le cœur de ces mécanismes est basé sur la prédominance d'un ou plusieurs mâles dominants, dont la sélection par la force physique et l'aptitude au combat ou à d'autres facultés plus ou moins subtiles semble constituer un facteur essentiel de survie, d'évolution et d'adaptation de l'espèce aux modifications de son environnement.
Selon l'étude des chercheurs chinois parue dans la revue "Science" la 14 juillet dernier, il suffit de stimuler cette zone particulière du cerveau située dans le cortex préfrontal dorsomédial d'une souris mâle de rang 3 – c'est-à-dire un individu soumis et subordonné dans la hiérarchie sociale animale - pour la faire muter en un mâle alpha de rang 1. Ces aptitudes ont été mesurées sur leurs aptitudes à l'attaque, la contre-attaque, la résistance, la fuite ou l'immobilité dans une situation d'affrontement pour la possession d'un territoire.
A noter que selon les cas, ce changement d'aptitude pouvait se conserver ou se diluer après la stimulation électrique de la zone concernée...
Ainsi, la prédisposition à la domination ou à la soumission ne serait qu'une simple affaire de quelques neurones à stimuler une fois ? A méditer... Les mâles alpha dominants du site vont sûrement se rebiffer, et rétorquer qu'une simple étude sur des souris ne peut refléter toute la complexité des rapports sociaux et de pouvoirs humains ! sourire...
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marina001
#1
Ben c'est pas nouveau... L'article d'origine de Hu, Wangs, Kessel, a été publié dans Trends in Neurosciences en janvier 2015. Et il est un peu moins simpliste qu'enonce ci-dessus. Vous pouvez le consulter dans le vol. 30- number.10.
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tendre_coeur
#2
Je trouve pas ca fou comme idée.
et on a essayé de "dé stimuler" un mâle alpha voir si ca marchait dans l'autre sens ?
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marina001
#3
Pour les gens intéressés par le sujet, et n'ayant pas accès aux revues scientifiques spécialisées en neurosciences : researchgate.net , chercher Hailan Lu , vous aurez accès à plusieurs articles dont celui qui vous intéresse (version libre, mais dépourvue des annexes de la publication originale)
Dernière modification le 19/07/2017 19:23:35 par marina001.
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ZarathoustraDom
#4
@marina001
Merci pour ces précisions, et ces sources plus précises que les miennes !
Cela n'enlève cependant rien au débat : la domination humaine n'est-elle donc affaire que de quelques neurones stimulés, ou non ? En d'autres termes, n'est-elle qu'un facteur lié à cette stimulation par des mécanismes inconnus ?
Et ce facteur relève t-il de l'inné ou de l'acquis ? Et s'il est acquis, n'est-il que la conséquence de mécanismes physico-chimiques, ou bien l'environnement éducationnel, culturel et social jouent-ils un rôle ?
Bref, la grande et éternelle question du déterminisme et du libre-arbitre... Pour ma part, j'ai déjà observé par exemple des personnes soumises devenir dominantes, ou le contraire aussi (ou au moins basculer en mode "switch", parfois)... sans aucune stimulation électrique du cortex !
Ce qui semble prouver que la réalité humaine est plus complexe que cela...
(celle des souris aussi, d'ailleurs, si l'on lit attentivement les détails de l'étude, en effet !)
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marina001
#5
En effet, le débat existe. A titre indicatif, rappelez vous cette étude ébouriffante sur le caryotype XXY, le fameux "gène du crime" (Tiihonen et al.) publiée en 2014 dans la revue Molecular Psychiatry. Et sa réfutation complète par B.Jordan. Étude "correcte" quant au rôle du gene MAOA, du gene HTR2B, dans certains troubles psychiatriques mais... archi fausse dans la corrélation statistique quant à la population criminelle.
A partir de données exactes, souvent, on extrapole, et on tombe dans le subjectif. Le gène du crime, de l'homosexualite, de la bêtise, etc.
C'est vieux comme la génétique, depuis ce connard de Carré, cette ordure de Mengele et ses "travaux" sur la gémellité on tente trop souvent de simplifier le comportement humain a coup de thèses réductrices.
Le vivant, surtout humain, est tout simplement protéiforme et non quantifiable.
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marina001
#6
C'est un peu en parallèle mais, dans le domaine des études scientifiques sur le bdsm, en dehors des surveys financées par Durex en 2008, ou de l'enquête Metulla et al. de 2010, ou bien des surveys Richter suivies par celles de Joyal, je ne saurais que trop conseiller la lecture de l'Electronic Journal of Human Sexuality, et notamment les publications de Hoff, Moser, ou Lamarche qui même si elles portent sur des cohortes réduites sont a la fois pertinentes et réalistes quant aux objectifs affichés.
Pour paraphraser Joe D. Magliani, personne ne sait "pourquoi" le bdsm, mais les bdsm'ers qui se fichent des causes en vivent très bien les effets ????
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#7
sujet passionnant ..quand il s'agit du cerveau hein!...la versatilité ,les troubles de la personnalité,les variations d'humeur ....autant d'effets fascinants si différents et pourtant si communs....la D/s n'y échapperait pas .
La découverte de la génétique nous entraine à croire que tout est génétique ,tout est relié au gène...la 'simplicitude' même...ainsi le gêne du violeur ,du tueur ,d'une maladie, le gêne miroir ...sont sensés expliquer le comportement...on sent déjà l'eugénisme pointé le bout de son nez.....sauf que depuis quelques temps ,les choses semblent plus confuses..le gêne pour s'exprimer a besoin d'un contexte ,d'un milieu, d'une sorte de catalyseur...ouf! c'est rassurant!
Imaginons un génome parfait....serait il plus enclin à la domination?...selon la logique de notre conception sociétale il représenterait l'évolution active donc tendance dominante......comment imaginer un futur où il n'y aurait que des dominants?????casse pipe assuré!!!!
Je n'y pense même pas...la nature a ses règles comme toute société ,le dominant a besoin du soumis autant le soumis 'profite' du confort.....le soumis subit et son maître règne ...les rôles sont répartis au gré des acquis et des circonstances
Pour ce qui est des expériences et des publications scientifiques ,toutes ne sont pas d'égale valeur...celles ci étant liées au crédits ,subventions etc...qui poussent parfois rapidement un peu loin le bouchon...ainsi ne peut on pas considérer que dans l'expérience chinoise ,l'électrostimulation n'aurait fait que bloquer une zone "peur" et qu'ainsi débarrassé de ses chaînes le soumis se permet d'expérimenter une zone qu'il s'interdisait auparavant...l'autre n'est plus son supérieur mais son égal et les moyens de se faire valoir nouveau paraissent invincibles ...l'expérience aura révélé une facette non évidente au départ
Pour ma part je crois beaucoup à la relation...le comportement s'adapte au milieu et aux autres...on n'est dominant(e) que par rapport à un(e) autre...une posture que l'on s'accorde pour notre besoin,plaisir ou celui des autres
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marina001
#8
Je me méfie toujours des études portant sur un sujet X qu'on tord dans tous les sens pour tirer des conclusions sur un sujet Y. Vous aussi sans doute.
Il y a des études (US er Australiennnes) spécifiques au BDSM heureusement. Elles ne visent pas a dire "pourquoi le bdsm" mais "comment le bdsm", "qui", et "quelles conséquences".
Et on comprend vite que... le bdsm rend moins malheureux dans la vie, quand on les lit. ????
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#9
Dés X alors tout le monde écoute ,lit....c'est vendeur le X
Une publication est écrite souvent par un 'expert'....ce titre lui confère le rôle de dominant ,du moins la plus part des lecteurs le concèdent ils....l'éternelle question sera de savoir ce qu'antérieurement il voulait démontrer ...et ce qu'il aura mis en place pour y arriver...ce en quoi,un autre dominant ou autre esprit libre pourra par compétitivité ou objectivité (si elle existe) pourra rétorquer un argument autre ou contraire...ainsi armé de ses troupes soumises à ses conclusions notre expert pourra affronter cette rébellion ...le chef doit prouver sa supériorité...j'usqu'à temps d'être détrôné ...et après on dira que là où il y a du gêne ,y a pas de plaisir!!!!
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ZarathoustraDom
#10
Je suis bien d'accord sur l'abus des fausses corrélations pour prouver de fausses assertions (en particulier quand des intérêts économiques et commerciaux sont en jeux), sans même parler des manipulations dans la présentation des études (en gommant les effets négatifs pour ne faire ressortir que les effets positifs des médicaments, par exemple) ; ceci est monnaie courante, sous l'influence des forces de l'argent et des intérêts financiers...
Et il est est vrai que l'on peut parfaitement vivre son BDSM heureux sans se poser la question du pourquoi et du comment ! Cependant, on ne pourra jamais empêcher un esprit curieux de se poser ces questions ! ;)
Dernière modification le 12/05/2018 11:53:50 par ZarathoustraDom.
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marina001
#11
Nous ne regarderons plus jamais les rongeurs de la même façon :smile:
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