Les mots des nos désirs - jalousie

Jalousie : sentiment fondé sur le désir de posséder la personne aimée et la crainte de la perdre au profit d'un(e) rival(e). Sentiment d'insécurité, de peur et d'anxiété concernant la perte d'un statut, d'un objet ou d'un lien affectif ayant une importante valeur personnelle. ________________ La jalousie est souvent vue comme un sentiment négatif, malsain. Assurément, elle peut l'être, quand elle elle vire à la psychose, au besoin de contrôler l'autre, dans tout ce qu'il fait, tous ceux qu'il rencontre, qu'il croise. Mais, maîtrisée, apprivoisée, ce peut être tout autre chose. L'expression du désir que l'on éprouve pour l'autre, la volonté de se dépasser pour le satisfaire toujours, de le re-conquérir chaque jour. _______________ C'est un sentiment complexe, qui repose à la fois sur le besoin de posséder l'autre, de le/la posséder uniquement pour soi, avec en même temps la peur de le/la perdre. S'y rajoute, lorsqu'il est question de sexe, la peur de la comparaison en termes de "performances", particulièrement prégnante chez les mecs. Et ce qu'implique, pour eux, symboliquement, que celles qu'ils baisent se fassent baiser par d'autres. Qu'un autre puisse nous pénétrer, nous posséder, nous féconder. Jouir de nous. Alors même que pour eux, le plus souvent, baiser avec une autre ne signifie rien, l'inverse leur est généralement intolérable. Sans compter tout ce qui nous provient de notre héritage culturel/religieux, en termes de fidélité dans le couple. _______________ Mon mec est jaloux. Il l'a toujours été, dès l'origine de notre relation. Même alors que celle-ci n'était qu'épistolaire, qu'il ne se reconnaissait aucun droit sur moi, qu'il savait que si je baisais avec d'autres c'était simplement pour assouvir mes désirs, que cela ne signifiait rien pour moi, il souhaitait savoir comment ça s'était passé, ce que j'avais ressenti, si j'avais joui. Pour autant, cette jalousie n'avait rien de maladif ni de malsain à mes yeux. Parce qu'il ne m'a jamais rien imposé, préférant me laisser libre. Encore aujourd'hui. C'est moi, et moi seule, qui lui ai promis, dès lors que je me suis offerte à lui, qu'à l'avenir il n'y aurait plus que lui. Cet engagement ne m'a jamais coûté. Parce que je n'ai jamais joui autant avec un autre qu'avec lui. Et parce que je ressentais ce besoin de n'appartenir qu'à lui. De le laisser seul utiliser mon corps, de me pénétrer, de me posséder. Pour être le seul à jouir de moi. Je n'ai jamais exigé de lui le même engagement de sa part. Parce que je pense que la fidélité n'est pas dans la génétique des Mâles. Qu'ils ont besoin de se prouver à eux-mêmes leur pouvoir de séduction, besoin de conquérir, de posséder. Parce que le sexe pour eux ne revêt pas la même signification que pour nous, et moi désormais que je me lui appartiens. _______________ Une esclave n'a pas vocation à exiger mais à s'offrir. Même si je sais que s'il devait baiser avec d'autres, je crèverais de jalousie. Quand bien même cela ne signifierait rien pour lui. _______________ J'assume d'être jalouse, comme d'avoir choisi de le laisser libre. Parce que je sais qu'il tient aussi à moi qu'il n'abuse pas de cette liberté qui lui appartient. Parce que cette jalousie qui me maintient dans la crainte qu'une autre ne lui offre davantage que moi, c'est aussi cet aiguillon, qui me permet toujours et encore de progresser dans ma soumission pour lui donner toujours davantage ce qu'il attend de moi. La jalousie n'a rien de malsain lorsqu'elle conduit la soumise à vouloir toujours donner plus à celui auquel elle appartient. Et cette liberté que je lui reconnais, c'est aussi la mienne. Celle de lui appartenir. Et à lui seul.