La rubrique "Articles" regroupe vos histoires BDSM, vos confessions érotiques, vos partages d'expériences SM. Vos publications sur cette sortie de blog collectif peuvent aborder autant les sujets de la soumission, de la domination, du sado-masochisme, de fétichisme, de manière très générale ou en se contentrant très précisément sur certaines des pratiques quu vous connaissez en tant que dominatrice/dominateur ou soumise/soumis. Partager vos récits BDSM, vécus ou fantames est un moyen de partager vos pratiques et envies et à ce titre peut être un excellent moyen de trouver sur le site des partenaires dans vos lecteurs/lectrices. Nous vous rappelons que les histoires et confessions doivent être des écrits personnels. Il est interdit de copier/coller des articles sur d'autres sites pour se les approprier.
Par : le Il y a 4 heure(s)
Ce matin-là, tu te réveilles avec une idée fixe : on est jeudi, et tu as rendez-vous à 8 heures. Alors, plutôt que de laisser vagabonder tes doigts à la lisière de ce sexe humide qui n’attend que tes coupables caresses, tu te lèves d’un bond. Tu zappes même la douche, car tu sais que tu ne pourras t’empêcher de diriger le jet tiède et compact vers ton con. Dédaignant le peignoir complaisant, lâche complice de tes vilains jeux de mains, tu enfiles une culotte sur laquelle tu boutonnes fébrilement une paire de jeans. Puis, après avoir emprisonné tes seins dans une dentelle armée d’acier, tu revêts ce vieux pull morne qui dilue si bien tes formes. Depuis ton réveil, tes mamelons pointent à t’en faire mal. Tu t’abstiens pourtant de les masser. Dieu sait ce qui pourrait arriver… « Dieu » n’a rien à voir là-dedans, bien entendu. C’est l’œuvre du démon, un diable rouge et fourchu à la queue menaçante… Cette même queue que tu ferais volontiers coulisser dans ta bouche, si on t’y forçait. Tu protesterais, évidemment, avant de l’engloutir. Et tandis que tu suffoquerais sous les assauts de cette pine infernale, la chaleur dans ton ventre se ferait véhémente… Ouvrant les yeux, tu te rends soudain compte qu’une dextre nerveuse s’est glissée entre tes cuisses et astique machinalement ton bouton. Ça ne va pas recommencer ! Stop ! Tes doigts abandonnent à regret l’élasticité chaude de ta vulve. Repoussant de justesse la sournoise envie de les lécher, tu te savonnes sous le robinet. C’est plutôt ta chatte, que tu devrais passer à l’eau froide. Café, un peu de sucre, lait, croissant, n’oublie pas la confiture. Obnubilée par l’interdiction de te toucher, tu n’arrives plus à te concentrer sur le petit déj’. Fait chier, bordel ! Tu expédies le tout très vite, puis tu vas te brosser les dents. Tu regardes ta montre. Le rituel matinal, bousculé, compressé, t’as pris moins d’une demi-heure. Que faire du temps qu’il reste avant ton rendez-vous ? Aller aux toilettes, bien sûr. C’est chaque fois pareil : à peine le bol terminé, il faut que tu pisses, comme si le breuvage ambré allait faire déborder ta vessie toujours trop petite. Entracte doré, les gouttes pleuvent. Au moment de s’essuyer, la peluche cotonneuse du papier hygiénique te met au supplice. Combien de temps encore, avant que ce besoin compulsif n’épuise ta volonté ? Plus beaucoup… Vaincue, tu sors alors de son étui transparent l’espèce d’horreur qu’il t’a fait acheter, ce truc que tu t’étais promis de ne jamais porter. Tu ôtes pourtant ton jean et, tant bien que mal, tu mets en place la ceinture de chasteté. Une fois serrée, cadenassée, plus rien ne passe, même pas un doigt. Touche finale : des collants sombres qui t’emprisonnent jusqu’à la taille. C’est une vraie torture : la coque en plastique gêne chaque mouvement, le Lycra te donne des bouffées de chaleur. Mais le pire, c’est ce bouillonnement dans ton vagin. Tout à l’heure, il te fera te déshabiller et t’inspectera sous toutes les coutures. Une fois accroupie sur son bureau austère, que crois-tu qu’il va se passer ? Les litres de lave enfouis entre tes cuisses vont transformer ta fente en fontaine. Et là, tu auras l’air de quoi ? Dernier regard dans la glace, dernier coup de peigne, pas de maquillage. Tu boutonnes ton long manteau beige jusqu’au cou. On dirait une bigote, pâle et défaite, qui part à confesse avouer ses mauvaises pensées à un jésus de plâtre. La clef tourne dans la serrure, une volée de marche et c’est le dehors. Le froid cinglant de l’hiver tente de te remettre les idées en place. Ça ne va pas durer. Trois cents mètres à gauche, on arrive déjà au boulevard. Tu t’enfournes dans le métro comme une valda dans une gueule puante. Quai bondé ; tu poireautes, mais rien ne se passe. Personne ne sait s’il s’agit d’une grève, d’un colis suspect, d’un incident. Tu imagines une voix amorphe, annonçant dans les haut-parleurs qu’une inconnue s’est jetée sous la rame. Ce n’est pas toi qui aurais ce courage-là… Trop faible. Après tout, tu n’es qu’une larve lubrique et putanesque, comme te l’a dit ton père lorsqu’à onze ans il t’a surprise la main dans la culotte. Une heure plus tard, tu ressorts enfin à « La Fourche ». Un nom approprié. Coincée entre trois types au regard bovin, tu as failli te sentir mal. La peur au ventre, ou bien le ventre vide… Un instant, l’air goguenard, l’un de ces mecs t’a regardée. A-t-il senti l’odeur de fille facile, sous tes airs frigides ? Difficile à dire. Il n’a pas essayé de te tripoter, en tout cas. Dommage, tu l’aurais bien laissé faire. Le plaisir de voir sa surprise. L’immeuble est gris, impersonnel. L’ascenseur te brinquebale jusqu’au sixième. Au bout du couloir se dresse une porte noire, sinistre. Une plaque en laiton indique : « Père Adrien : purification par la prière ». Tu aurais pu choisir un psy, tu as préféré un prêtre. Aucune envie de parler de ton passé, de laisser quiconque fouiller dans ta tête. Tu tournes la poignée sans frapper. Tu es pile à l’heure. D’ailleurs il t’attend, sans impatience, debout au centre de la pièce, une badine à la main. Longue tunique noire, col romain, trogne burinée et sévère d’ancien para. Le seul être qui puisse te sauver. Tu t’avances en frissonnant. La lourde porte blindée se referme sur toi. Personne ne t’entendra crier…
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