ange de Vesper
#0

Dans un post du murgé décrivant une relation dite CNC, j'ai lu dans des commentaires polémiques, le rappel du consentement, de la bienveillance, du respect en étendards éthiques et le safeword et la communication comme remparts aux dérives.

Je ne vois pas comment on peut lâcher prise, et le pouvoir, être sous emprise (parce que sinon je ne vois pas bien à quoi on joue, ou plutôt je verrais bien qu'on joue) en réclamant le respect, la bienveillance et le consentement. Ces 3 composantes doivent être suffisamment digérées, intégrées, assimilées en amont, au niveau de la relation humaine, pour être oubliées au moment de l'expression de sa domination.

Je ne veux pas de sa bienveillance, je ne veux pas qu'elle me respecte et respecte mes limites, je veux son arbitraire et son emprise. Chez nous, pas de limite verbalisée, pas de safeword, pas de scenario à approuver sinon... bah on joue et je ne suis pas dominé. Pourquoi je me soumettrais si elle ne me domine pas ? 

Elle ne sait qu'elle a franchi une limite dure qu'après coup, parce qu'à ce moment là, je l'informe, je communique. 

Et si elle se plante, si elle dépasse mes capacités, ma résilience, je sors de son emprise. Et comme nous avons une relation humaine en amont de son expression bdsm, où règne la bienveillance, le respect et le consentement, elle s'en rend compte et en tient compte.

C'est la façon dont nous ressentons la domination, son arbitraire qui s'impose. Et puisqu'il faut des cases, je pense qu'on est dans le CNC.

Suis-je vraiment une victime d'une perverse parce que tout se passe au delà de mon choix ?

Edit : En fait, la question posée était purement rhétorique et inappropriée, je sais justement qu'elle n'est pas perverse et que si je lui exprimais mes désirs et mes limites à priori, elle en tiendrait compte et orienterait ses demandes.

Les questions sous jacentes seraient plutôt, est-ce que demander et respecter le consensus ne bride pas la domination, ou ne pas demander ou respecter une limite, est-ce éthique ou pervers ?

Dernière modification le 02/09/2025 11:12:40 par ange de Vesper.
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VraiEsclavagiste
#1
Sujet plus qu'intéressant je pense....
Maintenant, je vais donner MON point de vue, que je partage avec moi même ce qui n'est pas si mal, non?

Mais je pense sincérement qu'il y a une sacrée dérive entre le BDSM avant et après la "démocratisation" d'internet....
Et je pense là aussi ne pas être le seul à le penser...
Je suis dans la période jonction.. j'ai connu la transition... et comme beaucoup, j'y vois une dérive.
Beaucoup confondant BDSM et libertinage, BDSM et exploit au travers des vidéos que l'on peut trouver par internet... je suppose qu'il n'est pas besoin que je donne quelques liens pour voir de quoi je parle....

Mais la questions réelle est qu'est ce qu'une soumise, et encore plus, une esclave???
Les mots ont un sens !
Que ce soit en parlant de CNC ou autre, se soumettre signifie se mettre sous, se sous-mettre"....
Par mon pseudo, je suppose qu'il n''est pas nécessaire que je précise ma vision...
Mais tout se passe en AMONT !
Je vais parler là, d'un sujet plus proche du CNC, l'esclavage, bien que le CNC peut être considéré comme un "'jeu" alors qu'un esclavage est un style de vie...
Nous sommes dans un système dans lequel l'esclavage subit est interdit (ce que j'acquiesse sans restriction!)
Une femme se donne donc sans restriction. 
Normallement, elle a eu le temps de discuter avec son futur propriétaire, le choisir.
Une esclave devient donc propriété.
Mais avant de choisir son propritaire, elle aura eu la possibilité de poser ses jalons...
Perd-t-elle pour autant sa personnalité puisque laissant tout pouvoir à son propriétaire?
Pour se faire, je vais faire un pas de coté:
Nous sommes TOUS soumis à un cadre; celui de la loi.
Perdons nous pour autant notre personnalité? 
NON!
or une soumise, une esclave a juste le cadre plus restreint et accepte le cadre de celui de son Dominateur, de son Maître, de son Propriétaire...
Mais elle à chois celui-ci.
Oui, effectivement, il existe des femelles aimant qu'on leur impose les choses et trouvent une fierté sur le fait d'avoir dépassé leurs limites...
Mais je vais aller plus loin....
Imaginons une femelle dont la limite est non pas le viol, mais la zoophilie (qui, rappelons le est interdit par la loi....)
En tant qu'esclave, s'étant donnée totalement, elle devrait l'accepter., puisque ayant choisi son propriétaire LIBREMENT.
Mais reste alors un point plus qu'important !!!
Le roŀe du dominateur, du Maître, du propriétaire: est-il là juste pour imposer? pour prendre son plaisir? pour détruire sa soumise ou esclave???
Ou prend-t-il avant tout des responsabiltés??? (chose qui est, à mon avis plus que largement mis sous le tapis: la responsabilité qu'il prend !)

Alors malgré toutes ces disgressions, disons que la soumise (désolé je parle en tant que Maître hétéro sexiuel, mais il est bien évident que cela s'applique pour les hommes soumis) elle a eu le choix... quand on se présente comme soumise, ce n'est pas les propositions qui manquent !!!!
Elle a choisi son cadre....
Donc soumise, CNC ou pas, esclave, même combat si je peux dire!
Une fois le choiix fait, les limites posées (exemple, opréation chirurgicale) elle a choise de soumettre, de se mettre sous....
Et sans dialogue en amont, comment une relation de confiance peut-elle se créer????

Bon je vais arrêter là ma discertation, mon roman, autrement, j'en aurai pour des heures.... mais je pense que l''essentiel, la substantifique moelle y est.....  
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Neilerio
#2
Je vais le redire le CNC ( consensuel non consenti ou consenti non consenti ou encore consenti non consensue ) c'est feindre de ne pas respecter le consentement. Tu aimes vraiment que ton consentement soit outrepassé c'est très bien si ça te va que tu y prends du plaisir mais il faut reflechir en dehors de sa relation aussi parce que c'est ça l'ouverture et la tolérance. et la compréhension des autres.
"Suis-je vraiment une victime d'une perverse parce que tout se passe au delà de mon choix ?" on vit pas dans ton couple et comme on est dans la société du storytelling et des photos retouchées ( le BDSM n'échappe pas à cela ) tu n'es surement pas victime d'une perverse, il est fort peu probable qu'elle dépasse vraiment  et souvent tes limites dures,  Vous n'avez pas de limite verbalisées alors vous avez des limites implicites, ça fonctionne pour vous je peux le comprenrdre d'un coté les non dits limitent une exploration franche. Chacun à sa façon de procéder.
Les cases sont des définitions ça permet de parler un langage commun néammoins on est pas obligé d'être dans une case et de se conformer à la dite case.  Exemple Personne ne remet en cause la case maso c'est quand meme plus rapide de dire je suis maso que de devoir expliquer tout les points sur lesquels on aime ou aime pas la douleur.
" J'aime la douleur mais pas sur les couilles, le nez pas, le soir à après 20h03 par contre je prends volontiers des coups de chaine de tronçonneuse sur le cul mais j'aime pas les cases pour moi je ne suis pas maso"
 
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Neilerio
#3
"Mais je pense sincérement qu'il y a une sacrée dérive entre le BDSM avant et après la "démocratisation" d'internet...". sempiternel discours du c'est mieux avant ,ceux d'avant devait aussi dire la même chose et ceux d'avant avant aussi etc etc bis répétita ad nauseam.
"Beaucoup confondant" "BDSM et exploit" je suis d'accord mais c'est pas limité au BDSM et c'est plus lié aux réseaux sociaux.
"BDSM et libertinage" elle est a double tranchant celle là parce que tout les jeux communautaires privés ou en club sont grosso merdo du mélangisme, échangisme BDSM y comrpis si l n'y pas de sexe ( la genitalité c'est du sexe ). Sinon est ce bien grave ? nous sommes des libertins dans le sens ancien du terme nous prenons distance avec les normes de notre temps.
 
 
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ange de Vesper
#4
Bon alors tu m'expliques que je me mens à moi-même ou aux autres (feindre et story-telling) et que je suis egocentré (réfléchir en dehors de sa relation), en gros un petit branleur et un fantasmeur. J'en conclus que tu n'es pas d'accord avec moi.  
Le premier intervenant donne sa vision du bdsm, ça ne me parle pas (esclave soumise, avant après) donc je n'ai pas grand chose à répondre mais c'est un témoignage, il parle de ce qu'il vit. Ça évite de faire des théories sur comment ce devrait être chez les autres.
Je fais de même, je parle de comment je ressens la domination, je n'explique pas aux autres comment ils doivent vivre leurs relations. Pour remettre le contexte, ce post part d'une polémique sur le murgé sur le dépassement d'une limite verbalisée.
Sur le consentement et les limites, je ne les exprime pas et elle ne me l'a jamais demandé. Elle explore ses désirs et uniquement les siens, parfois en les verbalisant avant sans me demander ce que j'en pense, parfois en m'y soumettant directement alors que je peux ne jamais les avoir envisagés.
Il n'y a pas de story-telling ou de simulation là dedans. Je ne peux pas verbaliser une limite dure ou pas sur quelque chose que je n'imagine pas et il n'est pas question que je cadre ses désirs avec les miens ou avec mes limites, d'ailleurs je le répète elle ne me le demande pas.
Est-ce que je suis "illimité", bien sûr que non. On va éviter le couplet sur "et si elle te coupe les couilles". Mais est-ce que j'accepterais tout ce qu'elle prévoit si on en discutait à froid avant ? Non
Pour faire du story-telling cette fois, je dirais que quand je me retrouve sous emprise (c'est le mot, dans cet état de confusion, edging, transe, subspace diront certains) le consentement implicite n'est plus vraiment éclairé et je ressens plutôt cela comme une reddition.
Et si elle n'obtient pas ma reddition, c'est que ce n'était pas le jour ou qu'elle s'y est mal prise ou que ça ne passera jamais. Ça n'est pas encore arrivé mais elle ne m'a pas encore coupé les couilles 😊
Donc tu dis que les non-dits limitent une exploration franche, et moi je pense qu'ils lui permettent une exploration libre de ses désirs.
Par contre je suis d'accord avec toi sur le chapitre sur le libertinage, même si je n'ai jamais été libertin avant que ça me soit imposé. 
Dernière modification le 02/09/2025 11:21:52 par ange de Vesper.
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ange de Vesper
#5
En fait, la question posée était purement rhétorique et inappropriée, je sais justement qu'elle n'est pas perverse et que si je lui exprimais mes désirs et mes limites à priori, elle en tiendrait compte et orienterait ses demandes. Les questions sous jacentes seraient plutôt, est-ce que demander et respecter le consensus ne bride pas la domination, ou ne pas demander ou respecter une limite, est-ce éthique ou pervers ?
Je me pose également la question concernant le consensus comme garantie. Si je consentais à priori à une situation ou une pratique envisagée, est-ce ça garantit que je vais la supporter physiquement ou psychologiquement ? Bien sûr que non. Est-ce que ça va me mettre la pression, j'ai dit oui, je dois assumer. Est-ce que ça va permettre au dom d'être moins vigilant parce que je suis d'accord ? Ça ne change pas grand chose à mon avis, cet accord préalable, sur le vécu et la sécurité en situation.
Et pour ma part, et uniquement pour ma part, je ne me sentirais plus dominé donc je ne serais plus dominé et je serais passé à côté d'émotions compliquées mais intenses
Dernière modification le 02/09/2025 11:19:16 par ange de Vesper.
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Lady Hydre
#6
Sourire ange , c'est la première fois sous le post de Novicetimide que j'entendais parle du CNC , je ne dois pas être à la page du BDSM , comme le mot Brat qui  pollue le forum depuis quelques années , comme je suis une ancienne du genre pierre à feu 😁😁 et que je me suis un peu éloigné de ce monde , cela toujours existé ( peut être pas quand j'ai débuté le BDSM où il y avait des cases partout sauf pour Softail 😁😁😁) mais c'était cela des vraies cases pour  les vrais Dominants ^^ , ou il était interdit à la/le soumis/es  d'émettre un avis . 
Heureusement tout a changé avec les forums et internet . Au moins , j'ai appris des nouveaux mots . Cest la liberté de son BDSM de faire comme on le ressent .. L.H     
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Neilerio
#7
J'ai dit qu'on est pas dans le quotidien des gens que les gens du BDSM ont la facheuse tendance à romancer ce qu'il vivent c'est pas mentir mais exagèrer ça ne veut pas dire que tu fantasmes. 
Le consensus un accord, un accord n'est pas une garantie la garantie c'est le respect du consentement tu as dis oui mais tu as le droit de dire non a tout moment.
Comment s'assurer que une personne va bien supporter l'activité ?  test hors séance sans pression puis en séance puis on augmente le niveau sur les activités ou c'est faisable.
¨Penser tout ça et le mettre en place c'est  aussi une façon être dominant alors c'est pas la façon que tu aimes mais il faut penser plus large.
Je peux t'assurer que dans le communauté le consentement c'est pas assimilé surtout celui ou tu as la possibilité de dire non n'importe quand alors oui les rappels sont de bon aloi. Je me souviens d'un Dom qui pratique le fire play avoir dit "de tout façon la soumise sait dans quoi elle s'engage, moi j'y crois pas au consentement éclairé ( conscience des risques )" donc oui il faut réclamer et être sur que la personne les appliquent, discute avec les gens de la communauté tu verras que des abus il y a eu beaucoup et il y en aura encore beaucoup.
 
 
 
 
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ange de Vesper
#8
@Lady Hydre
Forcément les cases c'est pas ton truc, je ne vois pas bien dans laquelle te ranger 😉. Encore que... tu es sûre que tu n'étais pas un peu brat à l'époque ? 🤔 Faudrait que je demande à quelqu'un que je connais 😌.
Depuis les vrais dominants dont tu parles, il y a eu la fronde contre les GMDLMQT (si tu ne te rappelles pas ce que ça signifie il faudra demander à la personne sus-évoquée 😉)
Ravi de t'avoir fait retrouver le chemin du forum 😌
Dernière modification le 02/09/2025 13:39:31 par ange de Vesper.
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ange de Vesper
#9
@Neilerio
On est d'accord sur le fait que le consentement n'est pas une garantie même s'il est dit éclairé. 
Et il est évident qu'on peut tester et même s'entraîner à supporter une épreuve avec un ressort physique. Je suis plus réservé sur la confrontation à une epreuve au ressort psychologique.
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Neilerio
#10
@Neilerio On est d'accord sur le fait que le consentement n'est pas une garantie même s'il est dit éclairé.  Et il est évident qu'on peut tester et même s'entraîner à supporter une épreuve avec un ressort physique. Je suis plus réservé sur la confrontation à une epreuve au ressort psychologique.
pas que éclairé libre révocable enthousiaste et continu mais surtout le respecter
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ange de Vesper
#11
@Le Sombre
Vous avez pris la seule définition qui permettait de botter en touche et je suis persuadé que vous aviez compris qu'il s'agissait plutôt du personnage malfaisant dénué d'empathie et de bienveillance (puisque c'est le sujet).
Vous avez droit à un 2ème essai si ça vous dit 😌
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ange de Vesper
#12
Voilà un bottage en touche plus élégant 😌
Certes on ne se base que sur les écrits tronqués ou romancés d'intervenants inconnus, mais on est sur un forum, ça ne peut pas être objectif. Et il n'est pas question de juger les personnes mais de confronter des visions, fantasmées, déformées, sincères ou non, à la notre, elle même plus ou moins objective.
Ici il est question du positionnement par rapport au consentement, éclairé ou non, à sa recherche et son respect ou non, à ce que peut impliquer son dépassement positivement ou négativement.
Juste des points de vue fonction de son ressenti et de son expérience 
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ange de Vesper
#13
Et sans dialogue en amont, comment une relation de confiance peut-elle se créer???? 
Je l'ai déjà expliqué mais mon point de vue est différent, mon point de vue dans ma situation, ma relation. Nous avons une relation de couple alors le respect, la bienveillance sont intégrés, digérés dans notre relation amoureuse (attention gros mot). La confiance n'est donc pas une question chez moi.
Par contre la domination ne va pas de soi, donc ma propre question serait plutôt  : Avec une négociation en amont, comment une relation de domination peut elle se créer ? Autrement dit, sans son arbitraire elle ne me domine pas.
Dernière modification le 02/09/2025 18:51:07 par ange de Vesper.
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suB-ASTral
#14
Si vous voulez prendre le temps de me lire développer mon point de vue sur la question : https://www.bdsm.fr/blog/11354/%C3%89thique,-risques,-et-consentement-dans-le-BDSM/
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ange de Vesper
#15
@suB-ASTral je vous cite :
"Les pratiques SM, que ce soit du SM physique ou du SM émotionnel, sont des pratiques à risques physiques et psychologiques. Pour le bottom ces risques sont des séquelles physiques graves, ou des traumatismes psychologiques. 
[...]
Pour le Top ces risques sont de devoir affronter la responsabilité légale de leurs actes (mise en danger de la vie d'autrui et atteinte à la dignité humaine). 
[...]
 J'ai la ferme conviction que l'éthique et le consentement mutuel et constant sont, au delà d'un questionnement moral, un garde fou indispensable pour se protéger de graves traumatismes physiques ou psychologiques."
 
Toutes ces mises en garde et le développement assez exhaustif du principe de consentement vont de soi et si une personne venait de demander des conseils avant de se lancer dans l'exploration de ses désirs bdsm, je lui ferais le même discours.
Mon témoignage ici, mes témoignages depuis 15 ans, ne sont pas là pour les remettre en cause ou pour théoriser le CNC qui serait un objectif à atteindre. Je témoigne juste de ma propre expérience, de mon propre ressenti dans ma situation qui est forcément particulière, de ma vision qui en découle où ce consentement omniprésent ruinerait tout principe de domination.
Je me projette également dans les témoignages d'autres, masochistes ou pas, qui ont besoin d'arbitraire, qui ne conçoivent que l'arbitraire comme principe de domination et se voient taxés de psychopathes ou d'affabulateurs.
Je vous cite encore :
"Ce fantasme du meta-consentement [...] repose aussi sur le prémice implicite que le D va globalement faire des choses dont le s ou bottom a envie, mais sans avoir à en discuter ou demander la permission explicitement."
Ici, dans les commentaires de ce propre post, du vôtre et de tous ceux où il est question de CNC, des personnes qui ne conçoivent pas que l'on puisse fonctionner ainsi, nient notre ressenti, notre bonne foi ou notre raison. Certains même invectivent ou insultent, parfois avec une inquiétude de bonne foi et d'autres fois dans une démarche à peine voilée de se vendre comme étant eux, irréprochables.
Donc je ne remets pas en cause toutes ces règles de sécurité ou d'éthique mais je tente d'expliquer pourquoi certains vivent ou ressentent autrement, sans forcément avoir de graves traumas à transcender ou une raison déficiente. Ce n'est pas un appel à reproduire ce schéma.
 
Je me souviens d'une ancienne discussion où un dominant m'expliquait que le dom n'était que le metteur en scène des désirs de sa soumise et que lui était là pour l'élever, la sublimer. Dans ce cadre là, que je respecte, toutes les règles et la communication constante évoquées vont de soi.
Moi, je n'y vois aucune domination ou plutôt je ne me sentirais aucunement dominé si j'avais l'impression que ma compagne dom mettait en scène mes désirs. J'y verrais du SM mis en scène dans un scénario DS, l'exploration du masochisme de l'un et du sadisme de l'autre dans un jeu de domination négocié (c'est là que je me fais insulter d'habitude). Je ne remets pas en cause ce fonctionnement cadré et l'épanouissement qu'il peut apporter mais il ne me parle pas, ne me convient pas.
Pour me sentir dominé, ça ne peut être que ses désirs, uniquement, arbitraires, imposés. Le consentement n'est pas nié, il n'est pas demandé. Il est obtenu sous emprise, en situation, par sa domination. Il est loin d'être éclairé, c'est, comme je l'expliquais plus haut, plus une reddition. C'est aussi le ressort de ma compagne (ça tombe bien) me faire accepter l'inacceptable, pour elle, pour me posséder. Si elle me demandait mon accord sur une pratique ou une situation, quelle que soit ma réponse, cette pratique perdrait tout sens. Je suis d'accord, ce n'est plus inacceptable. Je refuse, elle a échoué sans me dominer.
En ce qui concerne les risques physiques, ils existent. Dans ma relation, les pratiques ne sont que des outils d'une domination cérébrale. Nos pratiques à risque physique sans consentement sont certainement plus softs que la plupart des pratiques des autres avec consentement, parce que ce n'est pas l'enjeu, parce que son sadisme et mon masochisme sont cérébraux. Bref je ne suis pas inquiet tout en étant conscient qu'un dérapage est possible. Il serait tout aussi possible avec un consentement éclairé à priori, qui s'assombrit en situation.
Pour les masochistes, est-ce qu'on peut réellement considérer qu'un consentement éclairé le soit vraiment ? Je ne sais pas et nous sommes d'accord, il n'y a que la vigilance du dom et la confiance que le soum a dans la vigilance (et respect, bienveillance etc...en amont) de ce dom, qui importent.
Quant aux risques psychologiques, ils existent aussi. Là plus qu'ailleurs, le consentement n'est pas à même d'évaluer et de prévenir ce risque. Manque de discernement, traumas, pathologies ou troubles ignorés, masochisme pour beaucoup d'entre nous, quel crédit apporter à ce consentement. Même la vigilance du dom n'est pas suffisante, on n'est pas tous experts psychiatriques, ce risque est même imprévisible, on ne peut pas s'y entraîner. 
Chez nous, le terme qui définit le mieux sa domination cérébrale c'est qu'elle me piétine. On est assez loin du dom qui élève sa soumise et met en scène ses désirs. Autre fonctionnement, autre ressort, autres impératifs, mais ça existe, avec risques, avec conscience du risque, avec consentement à ce risque. 
 
Je vous cite encore :
"J'irai plus loin en disant que j'y vois de la part du s ou bottom un rejet de sa part de responsabilité."
Oui le soum, enfin moi, je perds ma part de responsabilité. Si je consens à perdre le pouvoir, ou plutôt si elle prend le pouvoir, elle prend la responsabilité qui va avec. Grand pouvoir, grande responsabilité disait l'oncle de Spiderman (vous noterez la hauteur de mes références culturelles). De toutes façons il vaut mieux que le dom soit conscient qu'il a l'entière responsabilité puisque, comme vous avez abordé ce sujet, légalement ce sera le cas, même avec consentement et contrat.
 
Bref je comprends et je conçois toutes ces mises en garde, tout en étant réservé sur leur efficacité. Les ériger en garde-fou me semble erroné parce qu'elles pourraient donner un faux sentiment de sécurité. Je continuerai quand même à les transmettre face à des novices en insistant sur la prudence et les réserves associées. Je pense qu'on est tous d'accord. 
Mais... j'aimerais pouvoir témoigner (pouvoir le vivre, je ne demande pas la permission) que certaines personnes peuvent concevoir la domination autrement, parce que leurs ressorts, leur ressenti, leur fonctionnement interne l'imposent. J'aimerais le faire sans être traité de débile inconscient et inculte ou de fantasmeur (je ne dis pas ça pour vous). Et ça, c'est pas évident. 
Ne reproduisez pas ça chez vous.
 
 
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suB-ASTral
#16
@Ange de Vesper merci de m'avoir lu et merci pour votre longue réponse. Ca fait du bien d'avoir une réponse honnête et respecteuse, même par quelqu'un qui n'est pas du même avis que moi.
 
"Moi, je n'y vois aucune domination ou plutôt je ne me sentirais aucunement dominé si j'avais l'impression que ma compagne dom mettait en scène mes désirs. [...] 
Pour me sentir dominé, ça ne peut être que ses désirs, uniquement, arbitraires, imposés. Le consentement n'est pas nié, il n'est pas demandé. Il est obtenu sous emprise, en situation, par sa domination. Il est loin d'être éclairé"
 
Je comprends ce que vous voulez dire, en tout cas je comprends l'idée : donner le plus de pouvoir possible à votre Domina. C'est pour cela que je ne suis pas contre les pratiques dans lesquelles le D initie tout et le s a uniquement le droit de dire stop. (Clairement ce n'est pas ce je souhaite pour moi, mais je comprends ces pratiques, et la domination plus puriste qui en découle). 
 
Par contre, comme vous l'avez bien compris, je pense que des garde fous sont nécessaires, avec la discussion des limites et le signal d'arrêt. Et je suis bien consciente que ça n'annule pas tout un tas d'autres risques. 👍
 
"Bref je comprends et je conçois toutes ces mises en garde, tout en étant réservé sur leur efficacité. Les ériger en garde-fou me semble erroné parce qu'elles pourraient donner un faux sentiment de sécurité. Je continuerai quand même à les transmettre face à des novices en insistant sur la prudence et les réserves associées. Je pense qu'on est tous d'accord. "
 
C'est cela mon problème en fait, c'est que je vois beaucoup de gens qui donnent l'impression que les safewords et la prudence c'est pour les bébés, ou bien c'est des conneries... 
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ange de Vesper
#17
 C'est cela mon problème en fait, c'est que je vois beaucoup de gens qui donnent l'impression que les safewords et la prudence c'est pour les bébés, ou bien c'est des conneries... 
Je n'ai pas été très présent ces 10 dernières années sur les réseaux mais je n'ai pas cette impression. J'ai lu un autre sujet sur le CNC de 2023
https://www.bdsm.fr/forum/thread/8654/CNC-approche-psychologique/
On y trouve une seule personne qui témoigne de ce mode de fonctionnement et un déferlement de railleries, critiques, insultes et joutes entre dominants pour savoir qui lave plus blanc, rappelant les règles immuables du bdsm dictées par je ne sais quelle autorité. 
Ça m'a rappelé les "combats" d'il y a 15 ans où les puristes découvraient que le bdsm dépassait le cadre de leurs cercles, essayaient d'imposer leurs normes, leurs règles, leur protocole à grands coups de "je suis plus légitime que toi". La démocratisation du bdsm tant décriée a toujours existé dans les alcôves, en dehors des clubs. Elle est devenue visible avec sa diversité. Cette diversité qui remet en cause "le manuel" dérange toujours. 
Des situations, des fonctionnements, des besoins, une perception ou une acceptation du risque différents, pourquoi pas un besoin de risque... comme dans la vraie vie. Je peux skier sur piste, hors piste, gravir le mont blanc ou avoir besoin de tenter l'everest.
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Sly
#18
Merci pour le lien ange de Vesper, j'ai tout lu même s'il ne m'était pas destiné. :sweat_smile: 
Au milieu des règlements de comptes il y a des témoignages très intéressants. 
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suB-ASTral
#19
@Ange de Vesper La citation safeword = conneries vient directement de quelqu'un de ce site, dans un sujet du forum qui a été supprimé 🙄, plus ou moins au même moment que les échanges de commentaires sur le post de Novicetimide. Donc bon, certaines personnes pensent comme cela.
Et sur un article, supprimé aussi 🙄🙄, qui raconte une scène très violente dans un cadre CNC sans safeword, nombre de commentaires applaudissent sans se poser la question des risques encourus par les deux partenaires. Je remarque que pour d'autres pratiques à risques, comme les coups de poings dans le ventre (https://www.bdsm.fr/forum/thread/9169/Belly-punching-:-Nouvelle-pratique-%C3%A0-haut-potentiel-!/), il y a beaucoup plus de monde qui intervient pour pointer les dangers.  
"Des situations, des fonctionnements, des besoins, une perception ou une acceptation du risque différents, pourquoi pas un besoin de risque... comme dans la vraie vie. Je peux skier sur piste, hors piste, gravir le mont blanc ou avoir besoin de tenter l'everest."
Certes, mais cela n'engage que vous. Une pratique bdsm avec au moins deux personnes demande selon moi beaucoup plus de précautions et de questionnements. Enfin, nous ne sommes pas d'accord, ce n'est pas grave. Je voulais juste donner mes arguments jusqu'au bout 👍    
 
@Sly Ce n'est pas un règlement de compte mais une discussion, c'est quand-même très différent. Les points de vue se confrontent et on réfléchit ensemble, on comprend un peu mieux l'autre ou bien on est définitivement pas d'accord. C'est plutôt sain comme démarche. 🙂
Dernière modification le 12/09/2025 17:07:06 par suB-ASTral.
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Sly
#20
@ suB-ASTral je ne parlais pas des échanges entre ange de Vesper et vous même, qui sont constructifs. Les règlements de comptes que j'évoquais concernent le sujet dont il a posté le lien un peu plus haut. C'est celui-ci : https://www.bdsm.fr/forum/thread/8654/CNC-approche-psychologique/   
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Chélicère
#21
CNC : je consens (en amont) à ne pas consentir (en action). C'est ainsi que je comprends l'acronyme. C'est à la fois ne pas pouvoir refuser une pratique et ne pas pouvoir stopper une pratique. C'est mental, c'est une sorte de carcan qui s'installe très naturellement en relation, dans lequel je prends toute ma responsabilité, en lui transférant la responsabilité entière de ce qui se passe. 
Si dans l'action, je sens que je viens de me casser un truc, ou de me luxer une rotule (par accident, maladresse), je vais le dire ; si je sens que je vais vomir (parce qu'il y a un truc qui ne passe pas du repas de midi), je vais le dire. Ce sont des choses déconnectées du BDSM, ça n'a rien à voir avec ce que nous considérons comme un "safeword" = la possibilité d'interrompre l'action BDSM en cours par inconfort-peur-douleur-tout ce qu'on veut, en lien avec la dynamique de pouvoir en action. 
Je consens en amont à ce qu'il m'utilise à sa guise. Je consens en amont à ne pas consentir à ce qu'il va décider. Je consens en amont à ne pas pouvoir stopper une flagellation en cours. Je consens en amont... Ce n'est pas une question d'intensité de pratique, c'est une question d'état d'esprit. Il n'y a pas de script prévu en amont (surtout pas, c'est anti-érotique pour moi), parfois des possibilités évoquées (en mode discussion sérieuse, ou en mode fantasmes, ou en mode boutade...), parfois ça n'a pas été envisagé du tout, mais nous partageons le même univers fatasmatique et le même système de valeurs...sinon nous ne serions pas en relation.
C'est le fait de pouvoir totalement lâcher-prise, vraiment, vraiment..., VRAIMENT, qui est au centre de cette absence de safeword entre Anteros et moi. Ne pas avoir besoin de garder mon cerveau en vigilance, puisque le contrôle de ce qui se passe n'est pas entre mes mains. Et cette capacité à lâcher-prise vaut pour chacun de nous deux. C'est possible parce que j'ai autant confiance en lui que lui a confiance en moi (dans ce que je dis, et dans ce que je fais, et dans la concordance entre les deux et réciproquement) ; que ma responsabilité dans cette relation est de même niveau que la sienne, mais elle s’exerce en amont ; que mon engagement est le même que le sien. Quand nous sommes en pratique, pour le dire trivialement, "il se démerde"^^. Je sais qu'il le fera. C'est un acte de foi, oui. Et nous sommes connectés, toujours, je suis aussi là pour lui, pour conforter, pour répondre à ses interrogations sur ma façon de vivre sa dualité gentil vs méchant. Et si il y a un problème, nous serons responsables à égalité, le risque zéro n'existe pas et n'existera jamais quels que soient les garde-fous mis en place.
Ce "CNC" de fait entre nous n'est pas un absolu, un graal recherché, c'est la façon dont nous fonctionnons, celle qui nous convient, rien de plus rien de moins. C'est le modus operandi qui matche le mieux avec mon fantasme ancré du bourreau-sauveur vs son fantasme d'exercice du pouvoir.
L'éthique : je suis bien dans ma relation ?  Je suis en phase avec mes/ses/nos valeurs ? Alors c'est éthique.
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suB-ASTral
#22
@Chélicère
"Si dans l'action, je sens que je viens de me casser un truc, ou de me luxer une rotule (par accident, maladresse), je vais le dire ; si je sens que je vais vomir (parce qu'il y a un truc qui ne passe pas du repas de midi), je vais le dire. Ce sont des choses déconnectées du BDSM, ça n'a rien à voir avec ce que nous considérons comme un "safeword" = la possibilité d'interrompre l'action BDSM en cours par inconfort-peur-douleur-tout ce qu'on veut, en lien avec la dynamique de pouvoir en action. "
Justement, vous pointez le problème : si un Dom sous couvert de CNC interdit à son soum de s'exprimer, ou bien se réserve le droit d'ignorer un avertissement ("je me suis cassé quelque chose", etc.), alors les risques sont énormes et son action est inexcusable.
 
"L'éthique : je suis bien dans ma relation ? Je suis en phase avec mes/ses/nos valeurs ? Alors c'est éthique."
Je suis désolée mais ce n'est pas ça l'éthique. L'éthique c'est "est-ce que ce que je fais est moral, même si c'est autorisé?" Par exemple "Est-ce ethique de faire de l'optimisation fiscale, alors même que c'est légal". Mais vous parlez bien d'éthique quand vous dites que vous faites confiance à votre Dom : vous faites confiance à son sens de l'éthique.  
 
Pour le reste je comprends votre point de vue, il ressemble beaucoup à celui de Ange de Vesper.
Dernière modification le 14/09/2025 15:32:26 par suB-ASTral.
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Chélicère
#23
@Chélicère "Si dans l'action, je sens que je viens de me casser un truc, ou de me luxer une rotule (par accident, maladresse), je vais le dire ; si je sens que je vais vomir (parce qu'il y a un truc qui ne passe pas du repas de midi), je vais le dire. Ce sont des choses déconnectées du BDSM, ça n'a rien à voir avec ce que nous considérons comme un "safeword" = la possibilité d'interrompre l'action BDSM en cours par inconfort-peur-douleur-tout ce qu'on veut, en lien avec la dynamique de pouvoir en action. " Justement, vous pointez le problème : si un Dom sous couvert de CNC interdit à son soum de s'exprimer, ou bien se réserve le droit d'ignorer un avertissement ("je me suis cassé quelque chose", etc.), alors les risques sont énormes et son action est inexcusable.
Nous sommes d'accord, le safeword est en lien avec l'action BDSM, peut stopper l'action BDSM, il est circonscrit à ce domaine. Si le mec décide d'ignorer un "je viens de me luxer la rotule, arrête", c'est un connard. La question c'est : "est-on en relation avec un connard?", mais aussi : "un connard respectera-t-il un safeword ?"

 
"L'éthique : je suis bien dans ma relation ? Je suis en phase avec mes/ses/nos valeurs ? Alors c'est éthique." Je suis désolée mais ce n'est pas ça l'éthique. L'éthique c'est "est-ce que ce que je fais est moral, même si c'est autorisé?" Par exemple "Est-ce ethique de faire de l'optimisation fiscale, alors même que c'est légal". Mais vous parlez bien d'éthique quand vous dites que vous faites confiance à votre Dom : vous faites confiance à son sens de l'éthique.      
L'éthique est personnelle, la traduction de sa propre réflexion par rapport à la morale. C'est justement la façon dont personnellement je réponds à la question "est-ce moral " ? Si je considère que je suis bien avec mes actes, que je suis en phase avec mes valeurs, alors je juge que c'est éthique.
Et si je m'interroge, ma réflexion privilégie toujours l'éthique de responsabilité, je suis plus... méfiante vis à vis de l'éthique de conviction, ce qui nous différencie peut-être (en tout cas je le pense).
Dernière modification le 14/09/2025 16:41:17 par Chélicère.
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suB-ASTral
#24
@Chélicère Nous sommes bien d'accord sur ça, mais du coup pour moi quelqu'un a qui le partenaire demande "viole moi, et continue même si ça ne va pas", et qui décide de le faire, est une horrible personne. Parce qu'on ne peut pas tout faire à quelqu'un à l'instant t sous prétexte qu'il est d'accord à l'instant t-1. 
 
Et je fais autant appel à l'éthique de responsabilité (grand danger de traumatismes ou d'accident) autant qu'à l'éthique de conviction (le consentement doit être continu, et l'ignorer est un crime).
Dernière modification le 14/09/2025 20:24:10 par suB-ASTral.
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