MariusFs
#0
Salut à tous,
Je me suis posé la question, comment peut ont reconnaître un adepte du Bdsm dans la rue ou peut être même dans notre entourage ? Par exemple, on peut reconnaître certains fétichistes par rapport à leurs réactions dans la rue, à leur façon de se comporter avec certaines personnes, en repérant certains malaises ou certaines maladresses de leur part. Pour du Bdsm, cela me semble déjà nettement plus difficile, de même que pour la domination et la soumission. Personnellement, j’ai déjà connu une fille qui était extrêmement dominante extérieurement, mais extrêmement soumisse avec son compagnon. Et à contrario, j'ai tendance à être moi même plutôt dominant en couple, mais je reste très timide de prime abord.
Donc ma question...
Comment reconnaître un adepte du Bdsm dans notre entourage, sans spécialement connaître cette personne ?
Certains d'entre vous ont il déjà pu repérer certaines similitudes avec vos propres réactions. Comment échangez vous vos regards entre adepte du Bdsm ? Avez vous déjà eu des soupçons quant aux penchants de certaines personnes, que ça soit dans vos proches, collègues ou même du côté de vos voisins ou voisines ?
Soyez la première personne à aimer.
Lady Spencer
#1
Intéressantes questions ....mais le plaisir réside bien dans le seul questionnement.
Difficile de savoir si l'homme que je viens de croiser, portant haut le regard, s'agenouillerait en privé au moindre commandement.
Ou si cette ravissante brune réservée, deviendrait une redoutable guerrière armée d'un flogger .
Et c'est bien le plaisir de ne pas savoir qui me séduit, et de tout pouvoir imaginer : j'aime scénariser la vie quotidienne en passant dans la rue par exemple.
Laisser divaguer ma fantasmagorie en mettant à nu divers scenarii : et l'imaginant lui à 4 pattes, elle attachée sur une croix, un autre contraint sur un banc de fessée......
et en me trompant sûrement dans l'attribution des rôles, mais peu importe au fond !
Est-ce d'ailleurs si important ?
Je me bats chaque jour contre la mise en cage des hommes et des femmes, une mise en cage de pensée unique ou de la pensée vers laquelle "on" veut nous conduire, et en soirées munchs par exemple, je cherche d'emblée à savoir qui est qui : je pose alors sans aucune gêne la question de "vous êtes dom ou soum ou switch ?" car rien n'est inscrit sur un visage ou un corps quant à l'orientation.
J'ai vu des femmes dominas porter un collier de soumise, des hommes au regard autoritaire ramper d'obéissance.
Les signes distinctifs sont parfois trompeurs. Et tant mieux, in fine, ça laisse place à des confusions parfois très drôles.
Sur la famille, je n'imagine rien, je ne mélange pas, je laisse une grande liberté comme avec mes amis "vanille" : juste parce que rien ne m'intéresse sur les jardins privés de mes amies-amis-famille.
Egalement parce que je me défends de tout ramener au BDSM : lorsque l'on est passionné par ces émotions là, la tendance nous entraine vite à considérer le monde alentour comme un vaste terrain d'expériences, où chacun est dom, switch, soum ....et je me suis rendue compte après des we par exemple, que revenir au centre de la vie classique était compliqué parfois,et que la majorité des gens autour de moi, ne connaissait pas le BDSM ou en avait entendu parler mais sans aucune attirance.
Comme pour toute passion que l'on aimerait partager, on peut se prendre des claques émotionnelles lorsque ce partage n'existe pas.
J'ai la chance d'avoir des voisins hors bdsm mais au courant de mes pratiques, des voisins amis-ies bien-sûr, avec lesquels il est possible d'échanger sur des tas de sujets, privés ou non. L'ouverture d'esprit étant la 1ère qualité requise pour partager sur le BDSM. Sinon, c'est fichu.
Les fous-rires ou les regards complices lorsque nous nous baladons en jardinerie par exemple, et que mes copines me montrent des laisses de chiens, sont nombreux !
Certains bijoux facilitent la reconnaissance en terrain "neutre" : il m'est arrivé de voyager face à une jeune femme arborant une bague O, par ex et d'en avoir parlé ensemble.
Lorsque je vais en soirée bdsm, je fais simple : j'ai presque toujours 1 ou 2 fouets autour du cou, signe de reconnaissance rapide et précis.
Et ça passe crème !!
Un soir à Marseille, deux gendarmes en moto m'ont demandé comment et pourquoi je portais ces "objets là" : j'ai répondu naturellement que j'étais dominatrice et que je rejoignais des amis soumis.
Sur quoi, ils n'ont trouvé que "bonne soirée" à répondre. Elle le fut.
12 personnes aiment ça.
MariusFs
#2
@Lady Spencer
Je suis totalement d’accord avec vous pour dire que le plaisir réside au questionnement, c’est ce qui alimente le fantasme et le désir de l’autre. Ceci dit, personnellement, je trouve cela particulièrement déroutant sur le long terme. Il m’est déjà arrivé de me poser la question pour l’une de mes collègues et à force de la voir quotidiennement, je suis de plus en plus perplexe sur le sujet. Ne pas savoir et être libre de pouvoir imaginer a ses bons côtés, mais hors de contrôle, ce genre de questionnement, (du moins pour ma part), peut être un petit peu chaotique.
Par conséquent, il est impossible de le savoir à moins d’être particulièrement explicite, de l’afficher ouvertement ou de poser cash directement la question. Ce qui du coup pourrait avoir tendance à mettre mal à l’aise dans certaines circonstances.
Quand j’y réfléchis, je trouve ça bien plus pratique dans certains fétichismes où un simple regard peut être plus facilement compréhensible. Pour le fétichiste des pieds par exemple, qui aura le regard attiré vers les pieds d’une demoiselle, s’il est visuellement démasqué par cette personne et si attirance il y a, elle peut jouer délibérément avec lui. À partir de là des rencontres inattendues peuvent se créer, à la base d’un simple regard. :)
Pour répondre à votre question…
- Est-ce d’ailleurs si important ?
Non pas vraiment, mais cela reste malgré tout une question que je me pose de temps en temps. J’ai d’ailleurs moi même vécu certaines expériences de personnes ayant réagis de façon particulière à mon égard et où je me suis posé ce genre de question. C’est même devenue une véritable obsession pour certaines de ces expériences. Une femme m'ayant fixé intensément du regard avec énormément de douceur dans le bus. Ou une autre femme que j'ai soupçonné avoir le même fétichisme que moi car elle y a étrangement réagis. Ce sont là des questions qui me resteront en mémoire sans jamais avoir de réelles réponses.
Qu’est ce que vous appelez « une bague O » exactement ?
En tout cas, un grand merci à vous de m’avoir donné votre opinion de façon si détaillée, je trouve cela fort intéressant. De même votre petite anecdote de fin avec les gendarmes, c’est la cerise sur le gâteau. Merci à vous. :p
Dernière modification le 12/11/2021 14:40:04 par MariusFs.
1 personne aime(nt) ça.
Lady Spencer
#3
Photo de Bague O, bague porté par O dans le roman de Pauline Réage.
Et photo sigle BDSM.
Pièces jointes
il_794xN.2989026122_prtu.jpg 53.34 Kb . 161 Affichages
bague-o.jpg 14.74 Kb . 101 Affichages
Soyez la première personne à aimer.
Tindalos
#4
Après un peu de pratique, je pense que j'arrive un peu à renifler, pas d'éventuelles soumises, mais des demoiselles pouvant possiblement avoir des tendances à la soumission.
Mais ça ne veut pas dire qu'elles le seraient réellement, et surtout pas que je me lancerais à leur sauter dessus pour leur faire le coup du Père Tindalos.
Je pense qu'il est facile de projeter ses envies sur une autre personne mais quand on ramène ça au nombre de personnes pratiquantes, ça représente peanuts.
Je sais de source sûre que certaines femmes aimeraient bien se faire enlever et malmener par un inconnu (pas trop dégueulasse de préférence) dans la rue, mais je ne suis pas sûr que le risque en vaille la chandelle en cas de mauvaise interprétation ;) .
Soyez la première personne à aimer.
MariusFs
#5
@Tindalos
Mais comment le vois tu ? Qu'est ce qui te fait dire que ces demoiselles ont davantage de tendances à être soumisses ?
Car comme nous l'avons mentionné plus haut, leur personnalité apparente n'est pas synonyme de soumission ou de domination.
Je sais de source sûre que certaines femmes aimeraient bien se faire enlever et malmener par un inconnu (pas trop dégueulasse de préférence) dans la rue, mais je ne suis pas sûr que le risque en vaille la chandelle en cas de mauvaise interprétation.
Tu parles là du fantasme du viol, à mon humble avis, le risque n'en vaut surement pas la chandelle. Vu les risques que ça finisse en viol non consentant, ce qui peut mener à détruire l'esprit d'une personne à cause d'une simple intuition. Personnellement, je n'aime pas du tout cette idée, même si je suis ouvert aux différentes pratiques de dominations et de soumissions, il est essentiel de prendre en compte les désirs de l'autre et de ne pas mal l'interpréter.
Soyez la première personne à aimer.
Tindalos
#6
Je ne saurais pas dire, c'est plus un ressenti sur une attitude générale, sans me prétendre Grand Maître de la Mort qui Tue ©®, je commence à voir à peu près ce qui fait cliqueter les engrenages des femmes qui aimeraient la soumission. C'est une discussion qu'on a souvent avec ma soumise, on est souvent d'accord là-dessus. Et encore une fois, penser qu'une femme pourrait avoir une tendance soumise est bien différent de passer à l'acte et de s'assumer comme telle.
Le fantasme du viol, c'est aussi une affaire féminine. Nous sommes dans un cadre à mi-chemin du CNC, quand je viole ma partenaire, elle ne le veut vraiment pas, elle en pleure parfois. Ce n'est pas la première. Et ce n'est pas une simulation de viol. J'ai son consentement a posteriori, parce que nous nous connaissons et pratiquons depuis quelques temps déjà, et bien évidemment je n'abuserai pas de ce privilège à n'importe quel moment, je me vois mal lui imposer ça le jour d'un décès dans la famille, par exemple. Et ça ne m'empêche pas d'être un gentil nounours quand j'en ai l'envie.
Mais bien évidemment, ces pratiques se font entre personnes informées, au-delà des ennuis avec la justice, je ne suis un monstre que dans des circonstances bien cadrées et j'aurais bien du mal à assumer ce genre d'actes, pas d'inquiétude...
Même si ma vision sociétale fantasmée est celle de femmes toujours disponibles, je n'impose pas mes fantasmes aux autres, c'est pour moi une des bases. Comme l'exhibitionnisme, qui ne doit se pratiquer que devant des personnes qui le souhaitent. Pas au détour d'un chemin en allant aux girolles.
Dernière modification le 13/11/2021 10:34:57 par Tindalos.
Soyez la première personne à aimer.
MariusFs
#7
@Tindalos J'avoue, je suis plutôt dubitatif sur le sujet, à mon sens, il y a trop d'imprévus pour reconnaître d'emblée quelqu'un à la soumission ou à la domination, même si ce n'est que sur base d'une simple intuition. Ceci dit, tu dois certainement t'y connaître plus que moi sur le sujet. Peut être les repères tu plus facilement car tu trouves quelques similitudes avec ta compagne actuelle ? Merci à toi pour ta réponse en tout cas. Concernant le fantasme du viol, je ne comprend pas ce que tu veux dire quand tu dis que c'est une affaire féminine ? Et je ne sais pas non plus ce que signifie le CNC ? Ce n'est pas plus simple d'utiliser un Safeword entre vous ? Si comme tu le dis elle en pleure parfois, je ne veux pas critiquer mais ce n'est peut être pas la meilleure façon de faire. De ce que j'ai entendu dire pour ce genre de situation, on utilise généralement un "Safeword", un "mot de sauvetage" à prononcer au cas où on a pas envie de franchir la limite. Enfin, je t'avoue que je qui un peu perdu dans cette conversation, je ne connais pas trop ce genre de pratiques. x)
Dernière modification le 10/06/2023 12:39:25 par BDSM.
Soyez la première personne à aimer.
Tindalos
#8
Je pense que c'est comme quand on fait beaucoup de Scrabble, on doit repérer quelques petits maniérismes.
Le fantasme du viol fait aussi partie des fantasmes féminins, ce n'est pas qu'un fantasme d'homme. Mais, ça doit se faire entre gens de bonne compagnie.
Le CNC (Consensual Non-Consent, ou "Non-Consentement Consenti"), est différent du SSC (Safe, Sane and Consensual soit Sain, Sûr et Consensuel, l'approche traditionnelle du BDSM). C'est un autre "cadre" de pratiques, ou on peut considérer que toute pratique non explicitement "interdite" est autorisée. Bien évidemment, ça demande beaucoup de confiance, de communication et de connaissance entre partenaires. Il y a d'autres approches, RACK, etc... Mais comme tout dans le BDSM, c'est toujours sujet à débats plus ou moins houleux, donc je te laisse faire tes recherches pour te faire ton idée.
Disons pour simplifier que le CNC est moins consensuel, et explore d'avantage les zones un peu grises des limites des uns et des autres.
Je te rassure, nous avons un safeword, pleurer fait partie du jeu et elle apprécie a posteriori ces situations inconfortables. Notre BDSM à nous est plus dans l'instinct et dans l'exploration de la noirceur que dans la représentation et la mise en scène. Exutoire et catharsis.
On approche de nos trois ans de relation, dont presque deux de vie commune, c'est une femme forte et indépendante, si elle était malheureuse avec moi elle serait partie depuis longtemps et m'aurait mis les flics aux fesses. Mais merci de t'inquiéter pour elle. ;)
Soyez la première personne à aimer.
MonLT
#9
Ma réponse n'est aucunement pour froisser qui que ce soit, mais pour moi ce débat est stérile et n'est qu'une porte ouverte à d'autres débats.
Comme déjà rapporté une personne peut avoir un comportement à l'opposé de ses envies. Et même si on creuse plus loin beaucoup de personnes fantasment mais ne sont pas capable de sauter le pas.
Donc au final pour moi la réponse est sans grand intérêt car beaucoup trop de paramètres dans l'équation qui ne sont pas solvables à moins d'être celui qui écrit l'histoire et sait raconter à la troisième personne.
A bon entendeur.
Soyez la première personne à aimer.
Tindalos
#10
Cool, des débats, on est un peu là pour ça, non ?
Alors c'est vrai que, comme la plupart des sujets, c'est loin d'être la première fois qu'il est abordé, mais bon, parfois ça vaut le coup d'essayer de faire avancer le scmilblick, non ?
Soyez la première personne à aimer.
MonLT
#11
Cool, des débats, on est un peu là pour ça, non ?
C'était plutôt dans le sens qu'avoir de multiples débats dans un sujet qui était un tout autre débat au début nuit à la lecture et risque de perdre tout le monde dans les réponses.
Je suis plutôt partisan du "un débat = un sujet".
Soyez la première personne à aimer.