genderbender a répondu à la discussion "À propos des “vrais” Dominants / Maîtres et des autres" de soumise_.
😮💨 ça m'a mis une pointe au cœur... je me sens mieux maintenant
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ça fait un peu cour de récré ce que je vais écrire mais je suis triste de constater que, pour avoir pris un petit cornet de popcorn, une personne que j'appréciais sincèrement et qui existe sur ce site sous le pseudonyme "Ekho" m'a bloqué.
je dis ça avec un peu d'humour et de détachement mais en fait, ça me conduit à me poser beaucoup de questions sur la nature de l'amitié, et surtout sur le caractère extrêmement fragile et volatile des interactions en ligne oú un mot, un like peut être surinterprété puisqu'il n'existe aucun contexte.
on s'invite avec ses gros sabots dans le salon d'un inconnu, on rigole un coup on pète et on s'en va. Si on pense que tout ça, les réseaux dits "sociaux" ont un sens en dehors du monde réel, on se plante sévèrement
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Merci sly, je suis rassuré d’une certaine façon. Il n’empêche que cet événement m’a rappelé que parfois, on rigole tout seul, et ça, c’est assez triste. Car le rire est fait pour être partagé, même s’il est aussi une arme offensive et défensive redoutable. Je sais pas pourquoi ce soir je bloque sur la partie triste de l’humour, mais c’est mon humeur
Ouais j’ai vu ! Si, ça me remonte carrément le moral mais parfois je bug. Et ce soir je bug, mais ça ira mieux quand je serai retourné jouer un peu de guitare. Car les robots aiment jouer de la guitare, c’est bien connu 😂
genderbender a répondu à la discussion "À propos des “vrais” Dominants / Maîtres et des autres" de soumise_.
Alors désolé de casser un peu le fil de la discussion, ça fait un peu cour de récré ce que je vais écrire mais je suis triste de constater que, pour avoir pris un petit cornet de popcorn, une personne que j'appréciais sincèrement et qui existe sur ce site sous le pseudonyme "Ekho" m'a bloqué.
je dis ça avec un peu d'humour et de détachement mais en fait, ça me conduit à me poser beaucoup de questions sur la nature de l'amitié, et surtout sur le caractère extrêmement fragile et volatile des interactions en ligne oú un mot, un like peut être surinterprété puisqu'il n'existe aucun contexte.
on vient avec ses gros sabots dans le salon d'un inconnu, on rigole un coup on pète et on s'en va. Si on pense que tout ça, les réseaux dits "sociaux" ont un sens en dehors du monde réel, on se plante sévèrement
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genderbender a répondu à la discussion "À propos des “vrais” Dominants / Maîtres et des autres" de soumise_.
je sais pas trop mais si vous voulez, je peux vous en filer un peu du mien. il est salé par contre, ça ne plait pas à grand monde
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genderbender a répondu à la discussion "À propos des “vrais” Dominants / Maîtres et des autres" de soumise_.
bah je mets mon veto, en tant que robot, sur cette réaction offusquée à la petite blague mignone de mon amie Ehko. bon, tout le monde s'en fout mais je ne pouvais pas garder le silence.
je maintiens quand même que j'aime bien votre ton polémique suintant d'une colère froide à la précision chirurgicale, même si je comprends que ce ton extrêmement clivant vous attire pas mal d'hostilité... c'est peut-être mon petit côté masochiste qui parle, mais j'aimerais bien que vous vous en preniez verbalement à moi 😁
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genderbender a répondu à la discussion "À propos des “vrais” Dominants / Maîtres et des autres" de soumise_.
j'adore votre fougue et votre perspicacité melyara, vous êtes un véritable révélateur d'incohérence et d'inconsistance. je lis vos échanges avec plaisir ! évidemment qu'aucune femme ne veut d'un pervers, au sens psychologique du terme, puisque la sécurité est la base de la relation. ceci dit, ce mot "pervers" peut perfois être entendu d'une autre oreille, et certains pensent plutôt à quelque chose de l'ordre de l'interdit, du croustillant, du sulfureux. bref, je reprends un cornet de pop-corn et je continue ma lecture
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À ce jour, je suis à peu près certain qu'une porte est entrouverte pour parler clairement de domination féminine à ma partenaire et je sais que ce moment viendra tôt ou tard. Quand ce moment viendra, je ne sais pas vraiment jusqu'où j'irai pour verbaliser mes projections fantasmatiques... mais je me dis qu'en posant des limites, en disant ce que l'on ne veut pas, on sous-entend ce que l'on pourrait vouloir, et cet espace devrait suffit à faire germer le sadisme dans l'esprit de madame (si elle en ressent l'envie) et dans ce cas, je verrai bien où cela me mènera. Je crois effectivement que c'est la perspective de ce lâcher prise qui est enivrant.
mais quelle est la probabilité pour que deux personnes que l'on pourrait qualifier de switch se rencontrent dans un cadre vanille et évoluent vers une forme de relation BDSM épanouissante ? En d'autre termes, j'identifie bien un penchant pour la soumission concernant ma partenaire, un point que l'on pourra certainement creuser, mais du coup je ne suis pas certain que son côté dominatrice mène bien loin (c'est pas parce que ta copine te met un doigt dans le cul qu'elle a envie de t'humilier sainement, de la même façon que lui mettre une fessée ne fait pas de toi son maître)... mais je crois qu'en matière de psychologie, on n'est jamais à l'abri d'une surprise
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conclusion 2 : je suis trop bavard et personne ne lira mon pavé
je reformule donc la question qui me semble la plus intéressante à ce stade de réflexion sur le sujet :
doit-on tout dire de ses fantasmes à sa / son partenaire ? (et je pense que non, même si j'ai parfois peur que ce genre de cachoteries finisse par poser des problèmes à la longue)
merci d'avance, j'ai vraiment le sentiment d'évoluer à grande vitesse à travers vos réponses, ça fait du bien 😁
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🤣 merci pour votre réponse et la touche d'humour finale ! votre réponse est dense, je vous rejoins sur à peu près toute la ligne : ce que vous appelez des fantasmes constructifs, je le conçois plutôt comme un désir, quelque chose qui a un pied dans le réel et que l'on a envie de vivre. le fantasme, pour moi, est d'une autre nature : ça peut partir d'un départ réel ou pas, mais ça glisse jusqu'à un pur imaginaire, si bien que pour moi, on l'observe comme un objet curieux et excitant qui imprègne petit à petit notre inconscient sexuel, et oriente d'une manière ou d'une autre les choix que l'on fait dans la réalité.
vous dites qu'instinctivement, vous séparez ce que j'appelle désirs et fantasmes ; je crois que ce qui me travaille tient à cette démarquation pas du tout évidente chez moi (mais j'avoue que même si je suis en train de me rattraper, je pars d'une très faible expérience en matière de sexualité, aussi bien quantitativement que qualitativement).
je crois aussi que si on creuse suffisamment, et que l'on abandonne sa paire de lunettes à jugement, on finit toujours par tomber sur des fantasmes qui peuvent être considérés comme dissonants ou incohérents (donc supprimés et jugés sévèrement), car nous sommes faits de parties complémentaires autant que contradictoires, même si une bonne partie de notre psychisme s'attache à ignorer ou à faire taire les voix disonantes dans un souci de cohérence et de sens. et faire reculer cette personne normale en apparence, assez tyrannique, c'est ouvrir une boîte de pandore assez difficile à comprendre.
mon sentiment à ce jour (et je dis ça après après passé une merveilleuse nuit en compagnie de ma partenaire) : même si je ne comprends rien à ce que je vois sous le couvercle de cette personne normale en apparence, je sens que je suis de plus en plus affirmé dans l'intimité et de plus en plus épanoui sexuellement. et pourtant, je ne fais rien de plus que fabriquer une petite atmosphère sensuelle amenant à du sexe hétérosexuel monogame vanille un peu rugueux (si je passe sous silence les jeux de prostate qui ne se jouent pas à chaque fois, hier il n'y en a pas eu par exemple).
conclusion 1 : j'ai bien envie de continuer à regarder le merdier qui existe au fond de ma tête sans chercher à comprendre, et me foutre des étiquettes qu'on pourrait me coller sur le front. la seule question qui resterait en suspens de façon valable est : doit-on tout dire de ses fantasmes à sa / son partenaire ? (et je pense que non, même si j'ai parfois peur que ce genre de cachoteries finisse par poser des problèmes à la longue)
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oui, je me souviens très bien... je ne t'apprends rien quand je te dis qu'il faut du temps pour que les bonnes choses se mettent en place
j'aurais quand même bien aimé avoir quelques avis / retour d'expérience sur la place à accorder aux fantasmes mais j'imagine que sur un site BDSM il y a un biais car en principe tout le monde ici a fait le choix de donner vie à une catégorie de fantasmes...
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merci pour ce témoignage. se sentir switch est une option, mais je ne veux pas que cette étiquette cache en réalité un rôle plus clairement soumis qui serait réprimé par tout un conditionnement moral, familial et sociétal. ceci dit, je suis assez convaincu que mes caractéristiques psychiques positives principales sont la souplesse et une profonde empathie, alors switch collerait bien avec ça. mais bon, entre la personnalité dans la vie de tous les jours et celle exprimée dans l'intimité, il y a parfois un sacré écart...
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bah j'ai pas mal cogité là-dessus ces derniers temps, je suis assez en paix avec moi-même. ce qui me gêne surtout finalement, c'est le fait que j'en ai pas parlé de façon parfaitement claire à ma partenaire, et j'ai un peu peur de sa réaction si je lui disais que, dans certaines conditions, je me sens excité par la vue d'un rapport homosexuel (et pourtant, on communique très librement et ouvertement au sujet de la sexualité). et encore une fois, ça pourrait aussi rester uniquement dans ma tête, tant que je ne ressens pas de frustration et que notre vie de couple et sexuelle continue de s'épanouir tranquillement
quant aux dom qui ne se voient pas comme bisexuels alors qu'ils jouent avec des hommes soumis, je serais effectivement curieux de savoir ce qu'ils pensent de mon questionnement. dans le même ordre d'idée, j'aimerais bien avoir l'avis de soumis qui se perçoivent comme exclusivement hétéro parceque j'ai du mal à voir en fait...
par contre, je peux changer pas mal de trucs sur mon profil, mais ça continue à afficher "homme dominant"...
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ah, et au passage, quelqu'un peut-il me dire comment on peut changer de "rôle" sur son profil ? j'aimerais abandonner l'étiquette "dominant" pour autre chose
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merci pour votre réponse (et de ne pas avoir jugé mon "faux départ" d'ici
vous avez raison, le point le plus épineux de cette acceptation d'une part cachée à l'intérieur porte sur l'orientation sexuelle. si je laisse la place à cette partie soumise, elle semble d'emblée être bisexuelle, mais ce qui me surprend est que je ne conçois pas d'attirance homosexuelle en dehors d'un hypothétique lien de soumission. je comprends que la présence d'une femme sert à rendre plus acceptable cette soumission homosexuelle.
pour schématiser : si vous me montrez une vidéo de gays ayant un rapport "romantique" (je sais pas si ça existe, mais j'imagine que oui), ça ne m'excite pas du tout au delà d'un état étrange de fascination / répulsion / excitation visi-à-vis de l'image du gros pénis (sans véritable projection sexuelle concrète, c'est à dire que je ne m'imagine pas en train d'avoir une relation avec ce gros pénis). par contre, si je vois un homme se faire sexuellement malmener et humilier par un autre homme, je me sens excité, c'est indéniable, mais là encore sans pouvoir me prjeter franchement à la place de l'un ou l'autre de ces hommes.
donc je dirais que je ne suis pas 100% hétéro, mais que ma partie bisexuelle est quand même très minoritaire, et même si je l'accepte pour ce qu'elle est, je ne suis pas certain qu'il soit nécessaire de lui offrir grand chose de plus qu'une simple reconnaissance, mais je me trompe peut-être
(et je n'en parle pas ici, mais de nombreux fantasmes impliquant des femmes soumises comme dominantes continuent d'exister en parallèle dans mon esprit)
en relisant ces lignes, je me rends compte que c'est un sacré bordel dans ma tête... mais je dois faire avec. et puis peut-être aussi prendre un peu de recul vis-à-vis de la sexualité, pourtant à chaque fois que j'investis massivement un espace créatif, ça fait gonfler mon appétit sexuel et ça conduit à ça... ou alors peut-être que si je me remettais au sport, ça canaliserait mieux les choses...
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c'est vrai, et c'est pour ça que j'essaie de faire l'effort de faire de la place pour tout ce qui existe à l'intérieur sans jugement, mais c'est loin d'être facile. je ne parle en aucun cas de réprimer ces fantasmes de soumission bisexuelle, mais je me demande si je peux les laisser vivre tranquillement, tout en m'épargnant le cataclysme psychologique que pourrait provoquer un passage à l'acte dans cette direction.
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merci pour votre réponse
oui, je sais que les étiquettes sont plus une entrave qu'autre chose, mais ça peut quand même aider à s'y retrouver.
pour la première partie de votre commentaire : oui, je me sens sexuellement comblé, mais sur les périodes durant lesquelles je n'ai pas de contact physiques avec ma partenaire, les questions fusent dans ma tête...
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faire connaissance avec sa part masochiste
bonjour à toutes et à tous,
je mesure l'ampleur de mon échec quand j'annonçais fièrement quitter cette communauté, droit dans mes bottes en pensant être juste "vanille". La réalité est un peu plus complexe que ça, et à ce titre elle est dérangeante, mais l'affronter ou plutôt l'accueillir de la bonne façon est nécessaire. je m'explique.
Mon parcours de soin mental m'a amené à accepter l'idée que je souffre d'une forme d'addiction aux contenus pornographiques. j'ai connu une phase de révolte contre ça, ou plutôt contre une certaine image de la masculinité toxique qui s'exprime à travers les contenus pronographiques (voir l'article que j'ai écrit intitulé "M. Moustache"). Car même si j'ai envie de me libérer, de l'addiction mais aussi de cette injonction à servir M. Moustache, le mâle dominant caricatural, je dois bien admettre qu'il existe une partie de moi qui se soumet à lui, et qui prend même un certain plaisir à mentalement se soumettre.
j'ai eu l'image d'un marionnettiste, une partie de moi qui utilise le plaisir comme une ficelle attachée à une petite partie cachée, qui apparaissait comme une vulgaire tache noire gribouillée dont l'aspect humain n'avait rien d'évident. j'ai fini par comprendre que cette tache sombre représente ma partie masochiste. mon masochisme est à peine autorisé à exister dans ma tête, c'est tout frais, et pour le moment, ça se manifeste mentalement, principalement par une sorte de satisfaction paradoxale à me projeter en dessous, en inférieur à l'image du mâle alpha à travers le visionnage de vidéos pornographiques variées. Je comprends qu'une partie de moi est excitée par la vue d'un homme supérieur baiser une femme que je désire et que j'estime ne pas pouvoir combler par moi-même, je suis également par extension excité par les scénarii impliquant l'image d'un homme inférieur (auquel je m'identifie, et avoir conscience de ça est très nouveau chez moi) cocufié et plus ou moins humilié, ce qui peut aller jusqu'à des rapports homosexuels imposés par la femme. Cet objet d'excitation, ce rapport de soumission homosexuelle complexe m'a beaucoup perturbé, mais je commence à l'accepter pour ce qu'il est.
pour autant, ce ne sont là que des fantasmes.j'ai conscience que le fait de ne pas les avoir accueillis, de les avoir réprimés moralement a pu participer à l'élaboration d'un rapport d'addiction aux vidéos pornos ; mais je ne suis pas certain que me lancer à la poursuite de l'assouvissement de cette part sombre de moi-même soit réellement le chemin vers la liberté. ces fantasmes ne remettent pas en question l'attirance très forte que je ressens vis-à-vis des femmes. ils ne provoquent pas non plus de véritable attirance vis-à-vis des hommes. et je garde aussi un fort niveau d'excitation à l'évocation ou en expérimentant une forme de domination masculine hétérosexuelle.
les questions qui émergent de ce constat sont les suivantes : peut-on laisser un fantasme "dissonant" dans un coin tout en l'accueillant sans jugement, pour ce qu'il est ? finira-t-il naturellement par alimenter la vie sexuelle d'une façon ou d'une autre, sans que l'on cherche à l'assouvir ? et si cette envie de l'assouvir se fait plus pressante, faut-il y céder ? quels sont les risque psychologiques associés ?
et de façon peut-être plus anectotique : ai-je raison de continuer à me reconnaître derrière l'étiquette d'homme hétérosexuel ? j'ai abandonné le terme dominant, même si je n'accepte pas encore pleinement l'idée d'être soumis : se sentir ni vraiment dominant ni franchement soumis pourrait-il pour autant faire de moi un switch) ?
merci pour votre attention,
et oui, j'assume mon branlage de cerveau (même si c'est peut-être plus un enculage de cerveau cette fois 😏)
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Hier, j’ai consommé du sucre. Et du porno.
J’ai bien identifié mon ennemi, une version actualisée du M. Moustache de Kurt Cobain, le mâle dominant oppressant, mais j’ai eu du mal à comprendre que la pornographie est son domaine réservé, que je ne suis pour ainsi dire nulle part à l’abri de lui sur un site porno. Je n’avais pas saisi cette nuance jusqu’à maintenant, le porno mainstream est contaminé jusqu’à la moelle par ce putain de M. Moustache, il se peut aussi que d’autres domaines, d’autres sous-genres du porno le soit. Je dois prendre mes distances, je le sais mais je suis addict, c’est à dire aliéné, esclave de M. Moustache à travers son système de prédation surpuissant aujourd’hui généralisé et ayant accès aux cerveaux de mâles et de femelles de plus en plus jeunes. Alors même que la voix de ceux qui veulent déconstruire la masculinité toxique se fait de plus en plus audible, M. Moustache se fait de plus en plus pressant pour distribuer gratuitement des doses de porno qui contiennent de la domination masculine perverse, de la graine de manipulation malsaine, du mépris et de la haine pour tout ce qui pourrait menacer son statut d’homme supérieur. Ces doses sont très concentrées de nos jours, et elles sont refilées sous le manteau à de très jeunes gens, dont l’esprit va finir par croître parasité de toutes parts par les fantasmes de toute puissance de M. Moustache. M. Moustache a planté dans nos cerveau des fantasmes avant même que l’on soit en âge de savoir ce que c’est, il nous a dépossédé de notre sexualité naissante pour poser sa grosse bite sur la table, il cherche à faire en sorte que l’univers entier gravite autour de sa queue.
Et il faut bien admettre que sa stratégie est très efficace. Et son activisme souterrain, ciblant seulement la partie animale du cerveau, est largement assez intense pour contrer les effets de l’argumentation la mieux ficelée. M. Moustache a de belles années devant lui, c’est certain. Tant pis pour les femmes, les gays, les minorités raciales ou autres : M. Moustache est blanc, même s’il utilise parfois des sous-fifres noirs pour servir sa cause, il est profondément, férocement raciste. M. Moustache cherche à enrôler une armée de mâles qui suivront son enseignement, dans l’espoir d’entrevoir un jour la lumière divine de la toute-puissance qui jaillit du pénis de M. Moustache sous la forme d’un flot de sperme ininterrompu, un objet sacralisé lui aussi. Ceux qui ne marchent pas dans ses pas, parce qu’ils sont indignes, pas à son image ou récalcitrants, il les humilie, il les brise, il en fait des proies pour lui et son armée de fidèles fanatiques. M. Moustache utilise ensuite ces êtres humains chosifiés par sa manipulation élaborée comme des trophées mais aussi comme des biens de consommation à sa merci. Il arrive parfois que ses victimes se convertissent tardivement au culte de M. Moustache, alors il s’amuse à voir ces pédales chercher à l’imiter, même si tout le monde sait que M. Moustache n’aura jamais de respect pour eux ; de toute façon, M. Moustache n’a de respect que pour sa propre grosse bite. En fait, le genre de ses proies importe peu, la mécanique reste la même : identifier les inférieurs, les nuisibles, les briser en prenant une bonne dose de plaisir sadique au passage, et les transformer en esclaves à ses ordres, soit pour répandre la bonne parole, le sperme divin de M. Moustache, soit pour nourrir l’armée de soldats de la lumière séminale divine en leur offrant leur corps d’abord, mais aussi leur esprit (plat raffiné destiné uniquement à ses plus sadiques lieutenants).
M. Moustache est trop puissant, trop bien organisé pour être vaincu sur son propre terrain. Et tout ce que font les hommes pour essayer de le dépasser ne fait que renforcer son pouvoir. Tous les jours, je me dis que je dois fuir, que je ne pourrai jamais vaincre cet ennemi, mais je reste pétrifié par son aura surnaturelle. Je reste piégé dans son royaume pornographique, tout en sachant pertinemment que je n’ai rien à gagner ici, que je ne suis qu’un esclave, que je ne jouis pas réellement, je me contente de renforcer son pouvoir, le nourrir de mon sperme. Et je finis par accepter l’idée que sans lui, je ne suis rien.
Je ne suis rien, je ne suis pas à la hauteur, je suis un tocard, un branleur, un pédé. Voilà ce qui se passe, voilà ce qui tourne en boucle dans ma tête quand je m’éloigne de M. Moustache. J’ai beau me concentrer, apprendre et m’épanouir dans une activité artistique, ludique ou professionnelle : le sentiment d’être à ma place, d’être une personne de valeur ne dure que trop peu de temps, vite rattrapé par la chaîne invisible attachée au collier étrangleur que M. Moustache a placé autour de mon cou il y a déjà très longtemps, trop longtemps.
Le seul moment où j’oublie ma captivité, et je me demande si à ce moment mon collier n’est pas réellement enlevé, c’est quand je suis avec toi, comme si j’entrais dans une bulle protectrice qui lui est interdite. Il essaie souvent d’entrer, il enrage de ne pouvoir se frayer un chemin, alors dès que je pointe le nez hors de ce refuge, je me fais agresser, plus fort à chaque fois. En fait, j’ai le sentiment de m’agresser moi-même, de remettre bien sagement mon collier étrangleur tout seul comme un grand, avant de rentrer à la niche comme un bon toutou.
Je n’attends pas de toi que tu me sauves, je sais bien que quoi que peuvent faire les gens autour de moi, je suis celui qui décide de retourner dans ma cage. En fait, si je partais pour de bon, M. Moustache ne remarquerait même pas que je ne suis plus là tant il a de monde à son service. Ça me fait penser à cette réplique dans le film Django Unchained, au cours de laquelle le propriétaire d’esclaves incarné par Leonardo DiCaprio, Monsieur Candy (en français dans le texte) estime que le cerveau de ses esclaves est structurellement fait pour être dominé, pour être servile, autrement comment expliquer que des esclaves noirs dix fois plus nombreux que leurs maîtres (et leurs collaborateurs) blancs ne se rebellent pour ainsi dire jamais et ne massacrent jamais ces blancs alors qu’eux même sont régulièrement soumis aux pires sévices ?
Je sais que je peux partir, mais pour ça, je dois accepter l’idée de laisser M. Moustache gagner, être un dieu tout-puissant et incontesté. J’ai encore du mal avec ça, mais je sais que ma liberté vaut plus que son auto-proclamée toute puissance.
Je vais lui tourner le dos, je penserai encore à lui, de moins en moins souvent j’espère. Je vais marcher vers ma liberté en tenant ta main, je vais me laisser porter par notre bulle d’amour dans laquelle M. Moustache ne peut rien. Je sais qu’elle est là tout le temps cette bulle, mais parfois je suis obligé d’en sortir pour diverses raisons, et c’est là qu’il faut que je me rappelle que ma liberté a plus de valeur que le reste, et que M. Moustache n’est pas un dieu, juste un gourou malsain toléré et financé par la société. Une fausse idole, un totem à brûler, sans haine, juste pour faire un beau feu histoire de danser autour sous les étoiles. On pourra faire de cette nuit, de ce feu de joie un moment qui dure une éternité, et qui s’achèvera par une belle aurore boréale. Et alors là, au lever du jour, nous nous endormirons main dans la main jusqu’à la nuit des temps. Tout ça, L, ça veut surtout dire que je t’aime.
Mon cerveau est couvert de cicatrices mais mes yeux sont intacts et regardent à présent dans la bonne direction. Et à tes côtés, je n’ai plus peur de rien.
* (le dessin est signé Kurt Cobain, issu de son journal intime (dont le contenu a été assez largement diffusé, notamment à travers l'excellent documentaire "Kurt Cobain : Montage of Heck" réalisé par Brett Morgen en 2015)
** j'avais dit que j'allais entrer en sommeil, ne plus venir ici mais il faut croire que parfois, quand des mots alimentent le chemin, le cours d'eau artificiel, le canal que j'avais commencé à creuser ici, il semble logique de venir les y déposer, comme un témoignage de mon cheminement qui pourrait, j'espère, aider d'autres personnes en souffrance
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Je lis dans votre témoignage la marque d'une dépendance au porno (en cours de généralisation, dans la société de consommation, et de banalisation depuis l'émergence des "tubes", au moins) et le fait d'être portée par votre partenaire pour tirer un trait sur cette expression de la masculinité toxique.
Un message d'espoir donc que ce témoignage, et peut être une occasion de faire passer un message au lecteur. Bravo à vous.
@hidden side : vous avez bien saisi le sujet, je parlerai plutôt d’addiction que de dépendance au porno. Et oui, je pense que l’on ne sensibilise pas assez les jeunes aux risques associés à la consommation de vidéos pornographiques, c’est un peu le but de ma démarche.
Par contre, je suis porté (sans « e ») par ma partenaire) 🙂 donc oui, il y a de l’espoir, évidemment, tant qu’on n’oublie pas qu’on est le seul à pouvoir se sauver.
Merci pour votre réaction bienveillante, il y a bel et bien des mâles dominants qui ne sont pas des disciples de M. Moustache, et ça fait du bien de s’en rendre compte
La portée de votre propos est bien présente !
Je suppose ne pas être représentatif, mais je pense ma « dominance » plus comme une relation d’échange avec une soumise comblée que comme une affirmation solitaire du concept « d’alpha mâle », sanctifié par la pensée majoritaire mais biologiquement infondé (les travaux actuels montrent que c’est un mytho…)
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02/10/25
C'est bien écrit! Ce Monsieur Moustache me fait aussi bigrement penser à quelqu'un qui a un prénom de canard et un patronyme de tricheur...
Je suis d'accord en tout cas avec la conclusion vers laquelle vous tendez : ce qui vous permet de lâcher la bride qui vous oppresse, c'est avant tout la joie, et l'amour, qui progressivement vous donnent des raisons de vous sentir exister sans avoir besoin de vos aliénations.
J'ajouterais qu'il faut aussi petit à petit se débarrasser de la culpabilité ! Elle est peut-être utile au début, pour la prise de conscience, mais assez vite elle devient une alliée encombrante: si M. Moustache gagne un jour de fatigue et que vous vous torturez avec ça, M. Moustache sera là au coin de la rue pour vous vendre une nouvelle dose de réassurance gratuite et cher payée... Il faut donc arriver à manier simultanément un haut niveau de dignité, d'ambition pour soi-même, et énormément d'indulgence, de capacité à se pardonner les errements.
En fait, il s'agit là encore d'amour, qui comme toute chose bien comprise commence par soi-même !
@Munartis : merci pour votre commentaire. je crois que M. Moustache est présent au fond de chaque homme, on lui laisse juste plus ou moins de place, on s'oppose plus ou moins à lui. le canard en question ne fait effectivement qu'un avec lui, à ceci près qu'il paraît qu'il est assez peu gâté par la nature sous la ceinture... mais ce n'est qu'une rumeur, qui pourrait déboucher sur d'autres réflexion car en toile de fond de ce culte de M. Moustache, il y a la question de la taille du pénis, ou en tout cas telle qu'elle est perçue par chaque homme et ce que peut provoquer le sentiment d'être insuffisamment viril à ce niveau. et puis il y a aussi les hommes un peu trop fiers de leur virilité, c'est un problème certain, même s'il est rarement abordé. Enfin, c'est un autre débat, qui n'a pas grand chose à voir avec le BDSM, quoique...









