La rubrique "Articles" regroupe vos histoires BDSM, vos confessions érotiques, vos partages d'expériences SM. Vos publications sur cette sortie de blog collectif peuvent aborder autant les sujets de la soumission, de la domination, du sado-masochisme, de fétichisme, de manière très générale ou en se contentrant très précisément sur certaines des pratiques quu vous connaissez en tant que dominatrice/dominateur ou soumise/soumis. Partager vos récits BDSM, vécus ou fantames est un moyen de partager vos pratiques et envies et à ce titre peut être un excellent moyen de trouver sur le site des partenaires dans vos lecteurs/lectrices. Nous vous rappelons que les histoires et confessions doivent être des écrits personnels. Il est interdit de copier/coller des articles sur d'autres sites pour se les approprier.
Par : le 22/09/20
Pas facile d'être une femme dans un corps de mec et de devoir faire avec ce pénis qui pend ou se dresse entre les jambes. Le reste cela va, peau douce, seins naturels, cils longs, peu de poils. J'ai pas besoin de changer quoi que ce soit. Si je passe des fringues androgynes, ni homme, ni femme, on me dit : "madame". C'est vrai que même sans soutif, j'ai les seins qui pointent. Alors c'est vraiment pénible ce truc depuis l'enfance. Vivre en femme ou en homme? C'est con mais j'aime bien les deux. Je ne cherche pas du tout à me féminiser. Je suis une nana très masculine ou bien un mec à joli cul et poitrine qui fait bander. Bref, c'est une galère ou une chance. En tout cas je jouis mieux et plus fort en femme. L'orgasme féminin, enfin presque, j'adore. C'est en fait multiorgasmique et je coule beaucoup, sans me toucher le clito. Mais en version pénis cela marche très bien aussi. Alors impossible de choisir. J'aime les deux, même si je préfère être pénétrée. Et comme si ce n'était pas assez compliqué comme cela, c'est nana dominante et mec je sais pas, ni dom, ni soumis. En femme j'ai la baffe facile et le fouet amer. En femme je cogne d'abord et je cause après. C'est fou les mecs qui sont soumis. Je suis terrifiante, impitoyable, j'adore attacher et faire pleurer. J'aime lorsque le soumis supplie, implore, verse des larmes chaudes. Cela m'excite et ne me parlez pas de codes ou autres procédures pour dire stop. C'est moi qui fixe les limites, pas le soumis attaché et bâillonné. Pourtant j'adore aussi jouer à la femme, même si je ne me travesti pas, pas besoin. Je reste nature. J'aime un beau soumis avec un cul rouge sang et une belle bite bien tendue. J'aime être prise et j'adore sentir son sperme en moi. Bref que des contradictions. De toute façon, le mâle qui veut me pénétrer doit faire preuve de son courage sous le fouet. J'aime pas les mauviettes.
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Par : le 22/09/20
Je nettoie bien mon plan de travail, puis je remonte vers les étages supérieurs pour l'embrasser, mais elle détourne le visage en riant. Je demande : — Tu n'as pas aimé?? — Si, c'était délicieux, mais tu sens trop la chatte?! — J'aime ton odeur... — Tu es mignonne. Tandis qu'on bêtifie, une grosse voix se fait entendre : — Alors Samia, pour demain?? Je fais la conne en répondant : — Quoi, Monsieur Djibril?? — Est-ce que tu viens?? Malha se lève et me prend contre elle, on est peau à peau, seins à seins, ses poils caressent mon pubis épilé. Elle met ses bras autour de mon cou, en disant : — On dansera ensemble. — Bon... alors, je viens... pour toi. Malha dit à son frère : — Djibril, sois gentil avec elle, c'est une femme, pas une gamine... Arrête de la fesser. — La ramène pas trop, toi. Rappelle-moi la dernière fois que tu as reçu une fessée?? Elle rougit, enfin, j'imagine, parce que c'est difficile de rougir quand on a un teint... ambré. Elle me dit : — Mets ma robe pour rentrer... Tu me la ramèneras demain. — On ne se voit plus aujourd'hui?? — On doit aller discuter avec le chef de la région, mais demain, on viendra vous chercher vers 14 h et on préparera tout ensemble. — Tu resteras près de moi?? La grosse voix de Djibril retentit à nouveau : — Dis, Samia, t'as plus 8 ans. Oui, elle s'occupera de toi et si tu fais ce qu'on te demande, tu pourras passer la nuit avec elle. Mets la robe, je te raccompagne. J'enfile la robe de Malha... Oh?! il y a des auréoles de transpiration sous les bras et... Ho, vos gueules les hormones?! Arrivée à la maison, je vais dans le jardin... Josiane est là avec les jumeaux. Je leur dis : — Vous m'avez bien laissée tomber?! C'est Josiane qui répond : — Qu'est-ce que tu voulais qu'on fasse?? Jumeau 1 ajoute : — On savait bien qu'il ne te ferait pas de mal. — La fessée, je te jure que ça fait mal ! Josiane vient près de moi en disant : — Djibril nous a fait un signe le pouce levé, on savait qu'il allait se racheter, c'est ce qu'il a fait?? — ... Euh... — Mais dis donc, toi?! Elle me renifle, puis s’exclame : — Tu sens la chatte?! Qu'est-ce que tu as fait?? — C'est que... euh... je suis très souple. Elle ouvre de grands yeux, puis éclate de rire. Je lui dis : — C'est Malha, la sœur de Djibril. — Aaah d'accord, elle t'a prise par les sentiments... Djibril met fin à cet échange mondain en nous annonçant : — Cet après-midi, je dois voir des gens importants. Je voudrais que les deux femmes en profitent pour faire le ménage à fond. Ça devient une porcherie, cette maison. Ramassez tout ce qui traîne, faites la vaisselle, donnez un coup de torchon par terre, prenez les poussières... C'est tout, faut pas lui cirer les chaussures en plus?? Il ajoute : — J'ai dit les femmes, Samia. Compris?? — Ouais, ouais... — Est-ce que c'est poli de répondre comme ça?? — Non, monsieur Djibril, et oui, le ménage sera fait. — Voilà qui est mieux... quand tout sera impeccable ici, vous pouvez aller dans la 5e maison en descendant, il y a une piscine. Vous pouvez en profiter, mais sans foutre le bordel. Il nous traite vraiment comme des enfants, mais on dit tous «?Oui Monsieur Djibril?». Il ne sait pas si c'est pour se foutre de lui ou pas. Il s'en va, le macho. Qui a dit que c'était aux femmes de nettoyer?? Et là, j'ai une idée... je dis à Julien : — Va chercher la valise Il obéit toujours aussi vite et aussi bien. Quand il la pose devant moi, je lui dis : — Transforme-toi en Giulia. Pas un instant d'hésitation, ce qui lui vaudrait une raclée avec la cuiller... Oui, la même, et je sais qu'elle fait vraiment mal?! Il se déshabille, les jumeaux rient en voyant son petit sexe. Il met une mini, un top, des chaussures à haut talon et voilà Giulia. J’explique à Josiane : — Djibril a dit les femmes, et voici Giulia, la nouvelle bonne. Elle rit, puis s’exclame : — Super?! Mais j'ai une autre idée. Elle va dans sa chambre et revient avec une perruque blonde qu'elle met sur la tête de Robert. Les jumeaux éclatent de rire, eux aussi. Il faut dire Robert avec une perruque blonde, il y a de quoi se marrer. Les deux nouvelles "servantes" commencent à tout ranger et à nettoyer. Je dis à Josiane et aux jumeaux : — C'est vrai que les femmes nettoient bien... Dites, si Djibril revient, vous me défendrez?? Ils me le jurent. Jumeau 1 me dit : — Tout à l'heure, on a été surpris et puis on avait envie de voir ce qu'il allait faire et... c'était si beau la cuiller sur tes fesses?! Ils n'ont pas de filtres, les frangins. Pendant que les "femmes" font le ménage, je vais me laver... Ensuite, Josiane me propose : — Si on allait à la piscine?? — Bonne idée... Il est déjà 15 h. Josiane crie : — Plus vite les femmes de ménage?! Sinon, pas de piscine?! Ils sont déjà rouges et suants, mais ils se dépêchent... C'est cool d'avoir des servantes aussi dévouées. C'est vrai que la maison avait besoin d'un bon nettoyage. Je dis à Julien : — Change-toi... On part pour la 5e maison. La porte est ouverte et on entend déjà des cris d'enfants. Merde?! Il y a d'autres gens. Il s'agit d'un couple de Scandinaves avec leurs gosses. Je leur parle en anglais, ils sont sympas... La fille, très blonde, est à l'ombre d'un parasol. Je lui demande : — Ça ne vous dérange pas si on fait du topless?? — Pas du tout, on a déjà fait du naturisme, allez-y... Le mari est d'accord aussi et les enfants n'ont pas l'air de se soucier de ce qu'on fait. Évidemment, il n’est pas possible de "jouer" devant les Suédois... Alors on se baigne. Les jumeaux ont du mal à ne pas regarder nos nichons. On envoie les maris acheter à boire, quelque chose d'alcoolisé. Josiane donne de l'argent à Robert, en fait, son argent. Ils vont dans le magasin du village et reviennent avec des bières et du vin. En principe, on ne vend pas de boissons alcoolisées ici, mais on est des touristes et on paye. On donne une bière aux Suédois. Les jumeaux boivent aussi, bien que ce ne soit pas habituel. Ça m'arrange, parce que j'ai envie de leur demander quelque chose. Je différencie bien les jumeaux, maintenant, mais je ne retiens pas leurs prénoms. Mon préféré, je l'appelle N° 1. On nage et on s'amuse dans la piscine. N° 2 joue à la balle avec les enfants, tandis que N° 1 se repose appuyé sur le bord de la piscine. Je m'approche de lui jusqu'à ce que le bout de mes seins s'appuie sur sa peau douce. Il s'immobilise comme paralysé par le contact de mes nichons. Je lui dis : — Tu as vu comme on regarde les marques sur le haut de mes cuisses?? C'est vraiment gênant. J'en ai marre des sévices de Djibril. Je n’irai pas à la soirée demain... Je vais peut-être retourner à Marrakech. Oulah, N° 1 fait une de ces têtes. Il me supplie pratiquement : — Oh non, ne nous fait pas ça, je t'en prie?! — Je ne sais même pas ce qui va se passer. Si ça se trouve, il va me fouetter pour amuser ces putains d'investisseurs. — Non?! Je te jure... — Alors, raconte-moi ce que Djibril t'a dit... N° 2 arrive au secours de son frère qui perd pied. Vous savez que certains jumeaux inventent une langue à eux que les autres ne peuvent pas comprendre?? Ben, si... Ils parlent en jumeau bas et vite. Donc je ne comprends rien. On a de l'eau jusqu'à la taille et je plonge la main dans leurs maillots. Ouch?! Radio jumeau s'arrête net. Par contre, leurs bites grandissent entre mes doigts... N° 1 me demande : — Tu jures de ne pas répéter qu'on te l'a dit?? — Je le jure?! Alors ils me racontent en se relayant : — Il y aura une grande soirée aux cascades. — C'est très important pour la région. — Il y aura un DJ, plein à boire et à manger. — Et aussi de très belles filles. C'est un peu comme si j'assistais à un match de tennis, je passe d'un jumeau à l'autre... Je leur demande : — Quelles filles?? — La sœur de Djibril, une de ses amies, deux belles Marocaines et... — Et puis Josiane et toi. Il s'arrête. Je leur redemande : — Qu'est-ce qu'on devra faire?? Là, ils se bloquent tous les deux. J'accentue la pression de mes doigts sur leurs sexes qui frétillent dans mes mains... Les Suédois se lèvent et nous disent au revoir... Ils ont rendez-vous avec un guide. Güt. On est seuls... Josiane s'approche de nous en disant : — Vous faites quoi?? — Les jumeaux me parlent de la soirée. On est toutes les deux en face des jumeaux qui déballent tout : «?On devra distraire les investisseurs, ce qui ne sera pas un problème, puisque nous sommes du genre à se coucher en écartant les cuisses, quand on nous propose de nous asseoir?». Je reconnais le style de Djibril... Josiane et moi, on se regarde en riant. C'est vrai qu'on n'est pas tellement farouches. Je dis à N° 1. — Continue. — Il nous a promis qu'on pourrait baiser les filles, après les hommes importants... — Et même vous... On a tellement envie de vous... C'est mignon, non?? Et puis ça me plaît qu'ils baisent leur belle-mère... Je dis : — Et c'est tout?? — Non, vous recevrez des cadeaux. Josiane leur fait remarquer : — Si vous aviez envie de me baiser, fallait simplement me le dire. Les deux numéros ensemble : — Tu serais d'accord?? — Évidemment et Samia aussi. Hein chérie?? — Mais oui, bien sûr. Toujours d'accord pour me faire baiser, moi. Ils nous regardent tous les deux, comme s'ils étaient affamés, et nous, deux gros gâteaux au chocolat et crème fraîche?! Ils demandent : — Maintenant?? Josiane répond : — Oui, on rentre, on boit un coup et on le fait. Mais avant ça, faut penser aux maris. Elle crie : — Les maris à poil?! Après qu’ils se soient déshabillés, elle leur jette : — Allez, dans la piscine?! Oh?? Elle se préoccupe d'eux maintenant?? Elle leur lance une balle en disant : — Vous pouvez jouer. Ils obéissent. Putain, ces deux-là, la cigogne qui les apportés a dû égarer leurs paires de couilles en chemin?! Je sens la main du N° 1 sur mes fesses tandis que N° 2 tète goulûment les seins de sa belle-maman. A suivre. Un grand merci à Bruce Morgan, pour les super dessins. Les tomes 1, 2, 3, 4 et 5 de "Mia sans dessous" sont ici : https://www.lamusardine.com/recherche?s=mia+michael&controller=search Mes livres non illustrés, ici : https://www.amazon.fr/Mia-Michael/e/B01MRVYT44/ref=ntt_dp_epwbk_0 …
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Par : le 22/09/20
Quand je rencontrai Patricia, j'étais dans la pire période pour tomber amoureuse. J'avais voulu le succès, l'amour, il ne me restait plus rien. Et Patricia proposait de me dédommager en m'offrant le bonheur, mais elle le faisait au mauvais moment, celui où je ne pouvais rien recevoir, rien donner. À cette époque, j'aurais dû la fuir, autant pour elle que pour moi. Il me fallait m'enfoncer dans ce deuil de l'amour, atteindre le fond. J'aurais dû reforger mon âme dans la solitude mais on ne décide rien. On est que l'observateur impuissant des événements qui doivent arriver. Et je vis Patricia, je la revis, alors je devins son amante puis sa maîtresse. Rarement, l'amour donne une seconde chance. Pourtant Patricia revint. Elle me pardonna. À force de tendresse, je tentais de lui faire oublier ce moment de folie. Son visage n'exprimait aucun sentiment de rancune. Elle était douée pour le pardon. Souvent, je me disais que je devais prendre modèle sur elle, être capable de tout accepter de l'amour, son miel comme son vin amer. Cette jeune fille me dominait en réalité par sa sagesse. Les apparences sont parfois trompeuses. Elle courbait avec grâce sous le fouet, mais l'esclave, ce n'était pas elle. C'était moi. Elle n'évoquait jamais l'incident de Sauzon, pas plus que s'il n'avait jamais eu lieu. Moi, il me ravageait. J'y pensais sans cesse. Qui pouvait m'en délivrer ? Ma faute m'emplissait de honte. Quand je la serrais dans mes bras, je respirais le parfum iodé de Belle-Île, la bien nommée. Nous nous promenions sur la côte sauvage, avec les yeux de John Peter Russell, le peintre australien si généreux que les marins appelaient affectueusement "l'anglais". La beauté de Marianna, son épouse, que Monet vantait et qui avait tant inspirée Rodin. Cachées dans une crique, nous nous baignons toutes les deux nues, non loin de la plage de Donnant. J'étais si empressée à reconquérir Patricia que j'en oubliai Béatrice. Certes je la voyais mais je ne la regardais plus. Nos gestes devenaient machinaux. S'en apercevait-elle ? Sans m'en rendre compte je baissai la garde. Je ne me préoccupais plus de lui dissimuler ma liaison avec Patricia. Non que je souhaitasse lui en faire l'aveu, mais je pressentais que le hasard se chargerait de lui faire découvrir la vérité tout en m'économisant un courage inutile. La souffrance vient bien assez tôt. Point n'est besoin de devancer l'appel. Je m'abandonnais à cette éventualité avec fatalisme. Un jour, je reçus une lettre particulièrement tendre de Béatrice. Elle y exprimait de manière explicite les élans de son cœur. Aussitôt, je fus consciente de sa gravité, de son pouvoir de séduction. Je la plaçais bien en évidence sur mon bureau afin de ne pas oublier de la dissimuler. Mais je fus distraite de cette sage précaution. Or oubliant l'existence de cette pièce à conviction, Patricia était seule chez moi. Le destin se vengeait. Quand je revins, la porte d'entrée était grande ouverte, ce qui m'étonna. Quelle ne fut pas ma surprise de voir que la maison offrait le spectacle d'un ravage comme si elle avait été détruite par le passage d'un cyclone. Je crus à un cambriolage. Mais très vite, je me rendis à l'évidence. Patricia s'était acharnée sur les bibelots qu'elle avait brisés. Les tableaux gisaient sur le sol, leur cadre fracassé. Cette fureur me soulagea. Ainsi tout était dit, du moins je le croyais. Mais Patricia revint bientôt à la charge. Il y avait dans son regard une flamme meurtrière qui n'était pas sans charme. Peu d'êtres ont réellement le désir de vous tuer. Tout ce que son caractère avait amassé de violence contenue s'exprimait à cause de moi. L'orage dura assez longtemps. J'en comprenais mieux que quiconque les raisons. Mais que pouvais-je alléguer pour ma défense ? Je n'avais rien à dire. Je plaidais coupable avec circonstance aggravante. Mon mutisme augmentait sa fureur. La vie seule portait la responsabilité de ce gâchis, la vie qui nous jette, sans égard pour autrui, là où nous devons être. Ne pouvant rien tirer de moi, elle partit en claquant la porte. Cet amour finissait comme il avait commencé, dans l'irraisonné, l'incohérence, la violence et la tendresse mêlées. Béatrice la douce et Patricia la rebelle. Elles coexistèrent quelque temps. Puis elles s'effacèrent comme si elles étaient reliées à une époque révolue de ma vie et n'avaient existé que pour m'offrir les deux visages d'un même amour. La pluie, le soleil, la brume ont peut-être plus d'influence sur notre comportement amoureux que nous l'imaginons. il me semble que la nature a toujours émis des messages. Et le vent. Le vent qui soulève le sable du désert, des oasis du Hoggar, et les dépose sur les arbousiers du maquis corse. L'invisible, ses sarabandes, ses fêtes, ses débauches, ses orgies des sens, la fabuleuse orchestration qui s'y déroule sans qu'on y prête attention, quelle conscience nous reste-il de l'immensité de tout cela ? Un instrument d'observation inapproprié, un organe atrophié fossile d'une fonction perdue, l'amour. Lui seul nous fait pressentir l'invisible. Et la poésie des corps. Mais c'est encore l'amour qui la suscite, l'éclaire, module son chant et fait frémir ses incantations lumineusement obscures. Le désir le conjugue au plus-que-parfait. Chaque étape initiatique de notre existence, par des liens secrets, est en relation avec un amour qui épanouit ses virtualités. Parfois, quand l'inanité d'écrire me ravage, je ne reprends confiance qu'en m'agrippant à la certitude que ce que je recherche ne réside que dans le partage, et la seule chose qui m'importe est ce qui jette mon destin dans de vastes espaces, bien au-delà de moi-même. La grande distinction d'Arletty coiffée de son turban blanc. Trois années avaient passé depuis ce réveillon où j'avais fait connaissance de Claire. Cette rencontre m'avait placée dans une position qui avait le caractère d'une parenthèse. Elle appartenait à un monde irréel puisque aucun des maux de ce monde ne l'atteignait. Un univers trop parfait n'est pas fait pour une femme qui veut toujours se prouver quelque chose en modifiant le cadre de son existence. Le temps passait avec une lenteur inexorable. Il semblait enfermer Claire dans une perpétuité du bonheur. Il me fallait des drames, des souffrances, un théâtre d'émotions, des trahisons qui ne pouvaient nullement se développer sur ce terreau-là. Claire, insatisfaite comme on l'est lorsqu'on choisit le chemin de la perfection, avait trouvé en moi un dérivatif à sa passion d'aimer endurer. Aimer c'est souffrir mais c'est aussi vivre. Vivre avec Claire ? J'y songeais, je le souhaitais et je le redoutais. Je le souhaitais parce que le sentiment amoureux qui ne se double pas d'amitié n'est qu'un état intérimaire de peu de durée, que l'indispensable amitié se fonde sur le temps qui passe, sur une accumulation heureuse de situations partagées, de circonstances vécues en commun. Je le redoutais parce que j'ai déjà fait l'expérience de prendre des trains en marche. Pas besoin d'imagination pour prévoir ce qui, tôt ou tard, adviendra, il me suffit d'avoir un peu de mémoire. Me voici, soumettant Claire. Nous dégustions les charmes de cette situation nouvelle dans une profonde entente mutuelle. Je la fouettais avec application tout en réfrénant son masochisme. Je ne voulais pas casser ma poupée de porcelaine. Me manquait-il une certaine cruauté ? Voici Claire qui s'anime d'amples mouvements à la rencontre du cuir. Voici qu'ils se confondent et s'exaspèrent et que, de sa bouche captive, elle pousse un gémissement qui me déchire le cœur. L'insensée crie et m'invite plus intensément. Ils se perdent ensemble au comble d'une tempête dont je suis le vent. Les yeux clairs s'agrandissent et leur eau se trouble. Elle ne me voit plus, son regard s'accommode au-delà. L'un après l'autre, les traits du visage changent d'ordonnance, ils se recomposent en une géographie que je ne connais plus. Sur ses lèvres qui s'entrouvrent, les miennes se posent, ma langue cherche et investit. La bouche de Claire accepte et bientôt requiert. Les yeux immenses se ferment et je devine qu'ils se tournent en dedans sur un monde ignoré. Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 21/09/20
On a beaucoup écrit sur ce personnage à la fois sulfureux, intrigant mais passionnant et attachant. Il s'agit bien sûr d'Alberto Girolamo, le poète phénicien, à la fois écrivain, magicien et surtout escroc. Il passa sa vie, à errer de cour en cour, afin d'assurer son train de vie fastueux. Ses besoins d'argent étaient colossaux, alors il ne recula devant rien pour parvenir à ses fins. Entre immoralité et débauche. On croit connaître Casanova. Souvent, on se trompe. On a pas voulu admettre qu'il soit un grand écrivain. Il hante les imaginations, mais il les inquiète. On veut bien raconter ses exploits galants mais à condition de priver leur héros de sa profondeur. On le traite trop souvent avec un ressentiment diffus et pincé. C'est oublier que l'aventurier Vénitien était surtout un homme cultivé, séduisant, complexe et un fin mémorialiste. Depuis plus de deux siècles, Giacomo Casanova, est un des plus grands aventuriers du XVIIIème siècle. Il est l'objet de tous les fantasmes. De ses innombrables conquêtes et de ses frasques amoureuses émane encore aujourd'hui un parfum de soufre et de scandale. Sa vie est pourtant mal connue, à tel point que certains se demandent si cet homme n'est pas un personnage de fiction. Mais Casanova a bel et bien existé. Et de la façon la plus intense qui soit. Le Vénitien, qui a parcouru l'Europe, ses cours impériales et ses tripots, l'a clairement dit: "J'ai aimé les femmes à la folie, mais je leur ai toujours préféré ma liberté. Lorsque je me suis trouvé dans le danger de la sacrifier, je ne me suis sauvé que par hasard." En quelques mots, celui que Barbey d'Aurevilly appelait le "faune en bas de soie" fut, en vrac, jeune abbé, charlatan patenté, alchimiste et ésotériste, grand trousseur de jupons, suborneur, écornifleur de cœurs, escroc, espion, mythomane, délateur, bretteur à la fine lame, guérisseur, violoniste à l'opéra, parieur insensé, prisonnier plus d'un an, mais aussi poète, dramaturge, admirateur d'Horace et de Rousseau, traducteur lettré et conteur hors pair. Alberto voyage de vile, passant frontière après frontière, à la recherche de l'amour et des aventure érotiques. Il avait une libido phénoménale. Sans cesse de nouvelles victimes, des femmes de plus en plus jeunes. Casanova se jette dans la vie sans rien attendre d'autre en retour que le plaisir. Pour l'obtenir, le Vénitien est doté de quelques qualités indispensables. C'est un très bel homme d'un mètre quatre-vingt-sept, il a de l'allure, s'exprime merveilleusement bien et sait faire des femmes ses complices. On connaît les dimensions intéressantes de son membre viril, entre vingt-deux et vingt-trois centimètres, car il nous a donné la taille de ses préservatifs qui, à l'époque, sont de petits étuis de soie. Ainsi avantagé, ce libertin s'adonne sans compter, et ne trouve son plaisir que si celui-ci est partagé. Pour les femmes, Casanova est un homme disponible, à l'écoute de leurs requêtes et de leurs moindres désirs. Ses conquêtes, estimées par ses soins à plus de cent vingt, sont issues de tous les milieux, de toutes les classes sociales: soubrettes et aristocrates, comédiennes et religieuses. Cette vie incroyablement libre et dissolue n'est possible que dans le contexte du XVIIIème siècle, siècle des Lumières et du libertinage, durant lequel règne dans certains milieux une grande liberté des mœurs. L'aventurier aigrefin ne reculera devant rien pour accomplir son destin fait de découvertes érotiques et de vol, pour hélas, terminer sa vie dans de très tristes conditions, seul et abandonné de toutes et de tous, à Rome. Sa vie tourna vite au cauchemar malgré ses très nombreux appuis politiques et ses relations aristocratiques. Alberto Giacomo Girolamo est né à Venise, le 2 février 1725. Son père, Gaetano Casanova, un comédien, a épousé la fille d'un cordonnier, Zanetta Farussi, elle aussi comédienne. Premier enfant de cette famille roturière, il aura trois frères, dont deux, Francesco et Giovanni, seront peintres, et une sœur qui épousera un maître de clavecin à Dresde. Giacomo Casanova est d'abord élevé par sa grand-mère maternelle, Marsia Farusso, qu'il adore. Son père meurt en 1733. Sa mère, enceinte de son cinquième enfant, continue sa carrière de comédienne hors de Venise. De 1735 à 1742, il suit des études de théologie à l'université de Padoue. Remarquablement doué, s'intéressant à tout, grammaire, prosodie, mathématiques, droit, théologie, cosmographie, musique, il dévore les auteurs anciens et modernes: savants et philosophes et poètes. Comme on le destine à l'état ecclésiastique, on le place dans un séminaire de Venise où il reçoit la tonsure et les ordres mineurs, mais sa carrière de prédicateur tourne court après un sermon catastrophique. Ses mœurs déjà libertines ne tardent pas à le faire renvoyer du Séminaire. Il effectue des stages dans des cabinets d'avocat et passe son Doctorat de droit. Une liaison avec la favorite du sénateur Malipiero lui fournit l'occasion de faire connaissance avec les prisons de la République, au fort San Andrea. Relâché, il erre alors pendant plusieurs mois à travers l'Italie profitant de sa chère liberté. Il ne reculera devant rien pour se faire un nom dans toutes les cours européennes, et même au sein du Vatican, où dit-on, il converti même le Pape au jeu de cartes et de l'amour. Grand séducteur, aucune limite pour lui. On ne compte alors plus le nombre de ses victimes, de plus en plus nombreuses. Alla-t-il alors en prison ? Cherchant toujours à se faire admettre dans le clergé, il réussit à obtenir chez le cardinal Acquaviva, à Rome, une place de secrétaire qui le met en relations avec le pape Benoît XIV. Il rejoint en Calabre l'évêque Bernardo de Bernardis mais il est rapidement congédié à la suite d'une étourderie, emprisonné quelque temps à Ancône, et regagne Venise où il prend du service dans l'armée. Après une escale à Naples, Casanova s'installe à Rome au mois de juin 1744. Il y trouve un travail auprès de l'ambassadeur d'Espagne, le cardinal Acquaviva. Mais l'année suivante, à la suite d'une affaire de rapt dont il a été complice, il doit quitter quitter Rome et abandonne tout espoir de carrière dans l'Église. Il gagne la Turquie puis revient à Venise en 1746. Il doit alors se contenter d'un emploi de violoniste dans l'orchestre du théâtre San Samuele, et mène une vie médiocre jusqu'au jour où le sénateur Bagradino, ayant été frappé devant lui d'apoplexie, il parvient à le ranimer et à le ramener chez lui où il opère en quelques jours une guérison d'allure miraculeuse. Il achève de gagner la confiance absolue du rescapé en faisant mine d'être initié aux sciences occultes en lui promettant rien de plus que la fameuse pierre philosophale. De voyage en voyage, il brisera les cœurs et videra les bourses et les coffres de ses victimes, alors séduites. Sa férocité et sa vénalité ne connut aucune limite. Mais à sa décharge, le XVIIIème siècle est au libertinage. Alberto peut alors commencer à tenir le train fastueux d'un grand seigneur accaparé par les soupers fins, le jeu, les intrigues et surtout les femmes. Il fait la connaissance du sénateur Bragadin qui devient son protecteur. Il est mêlé à des affaires de jeu et se fait rapidement une réputation sulfureuse dans la Sérénissime. Au début de l'année 1749, il voyage dans le Nord de l'Italie et en Suisse. Vérone, Milan, Crémone, Genève. À l'automne, il rencontre et enlève la Provençale Henriette dont il est très amoureux. Le couple s'installe à Parme, mais Henriette est contrainte de le quitter au début de l'année suivante. La grande aventure ne commence qu'en 1750, avec le départ de Casanova pour la France. À Lyon il est reçu dans la franc-maçonnerie, puis séjourne deux ans à Paris dans les coulisses de la Comédie Italienne, en particulier de la famille Balletti, faisant lui-même du théâtre. Cherchant le plaisir auprès de femmes mariées de la haute société, de jeunes filles sortant à peine du couvent, mais aussi bien auprès de servantes et de souillons, accumulant les scandales galants et les dettes de jeu, il est bientôt contraint de fuir la colère des dupes et des jaloux, passant alors en Allemagne, recommençant les mêmes fredaines et les mêmes indélicatesses à chacune de ses étapes. En 1754 arrive le nouvel ambassadeur de Louis XV, l'abbé de Bernis, futur cardinal et académicien. Casanova devient son ami, et les deux hommes se partagent pendant plusieurs mois les faveurs d'une religieuse libertine. Alors, autour de lui le scandale redouble d'intensité. Mais on ne prête qu'aux riches dit-on, et sa légende fut renforcée par de nombreuses études universitaires dont les sources paraissent peu fiables et sujettes à contradiction. Entre la réalité et la littérature, la frontière est tenue. L’aventure avec Bellino, jeune castrat rencontré durant un voyage, est tout à fait significative. Alberto en devient amoureux et s’en étonne, lui qui n’eut, semble-t-il, que peu d’expériences homosexuelles et qui n’éprouvait guère de sympathie pour "les chevaliers de la manchette." Amoureux jusqu’au délire, Casanova se fit pressant et finit par découvrir, malgré la résistance de Bellino, qu’il s’agissait d’une femme, appelée Thérèse, travestie et appareillée pour donner le change, Il fallait un tel retournement pour que Casanova conserve son statut d’homme à femmes et pour montrer que la nature finit toujours par réclamer son dû. Fervent pratiquant du sexe, Giacomo Casanova le mêle à presque toutes ses activités. Le sexe est un moyen dont il use pour duper en satisfaisant son goût du plaisir, encore qu’il s’en défende, en prétendant qu’il lui faut aimer pour jouir. Ce que contredisent nombre de ses conquêtes et sa fréquentation des prostituées. Il présente certains de ses excès sexuels comme autant de curiosités naturelles. Girolamo avait de nombreux protecteurs. On comprend mieux alors pourquoi, il échappa longtemps à la justice et à la prison. Heureusement pour notre héros, car il tenait par dessus-tout à sa liberté et à l'amour du jeu. Il est arrêté et condamné à cinq ans de prison pour impiété, libertinage, exercice de la magie et appartenance maçonnique. Incarcéré aux "Plombs" du Palais ducal, dans une cellule étouffante située sous un toit composé de lamelles de plomb, il réussit à s'évader le 1er novembre 1756 et quitte Venise, où il ne reviendra que dix-huit ans plus tard. Il reprend sa course à travers l'Europe qui lui sert désormais de patrie. De nouveau à Paris, il trouve le moyen de s'introduire dans la meilleure société, devient un familier du duc de Choiseul. Il fait la connaissance de la Marquise d'Urfé, passionnée d'occultisme, qu'il escroque sans scrupule, pendant qu'il vit un amour platonique avec Manon Balletti. Il effectue des missions pour le compte du gouvernement français, fonde une manufacture d'étoffes et, ayant séduit plusieurs financiers, organise une loterie dont les produits considérables permettent à l'État d'achever la construction des bâtiments de l'École militaire. Cette loterie fonctionnera jusqu'en 1836. Sa vie est un roman. François Mauriac, plus que tout le monde, a su, avec talent, décrire sa vie. Plus près de nous, Philippe Sollers, également, a écrit une excellente biographie. C'est à chacun de se faire une opinion. Tour à tour financier, diplomate, magicien, charlatan, il n'est pas une grande ville d'Europe que Casanova ne traverse, de Madrid à Moscou, de Londres à Constantinople. De sa propre autorité, il se décerne le titre de "Chevalier de Seingalt". Toujours homme à bonnes fortunes, car ce séduisant garçon plaît aux dames et par elles il s'introduit auprès des gens en place et même des souverains, il passe de la cour de Georges II à Londres à celle de Frédéric le Grand à Berlin ou de celle de Catherine II à Saint-Pétersbourg à la prison. De discussions avec Voltaire et Jean-Jacques Rousseau à la promiscuité avec des ruffians et des prostituées. De l'amitié de Souvaroff à celle de Cagliostro. D'un duel avec le général polonais Braniski à une rixe de cabaret. À Paris il se fait présenter à Mme de Pompadour et réussit à paraître à la Cour de France. À Dresde, le théâtre royal donne sa traduction du "Zoroastre" de Cahuzac avec la musique de Rameau. À Rome, le pape le décore, tout comme Gluck ou Mozart, de l'ordre de l'Eperon d'or. En Espagne, il intéresse les ministres, comme le fera un peu plus tard Beaumarchais, à de grands projets de mise en valeur des territoires déshérités. Bientôt, le voilà devenu, chef d'entreprise. Il exerça tous les métier afin de subvenir à ses moyens, et surtout à son somptueux train de vie, toujours plus dispendieux. Il fallait alors que l'argent coule à flot dans sa bourse, ou comme d'habitude, celles des autres. Les moyens d'existence de cet infatigable aventurier ne sont pas toujours avouables. Il use cyniquement de ses charmes auprès des dames vieillissantes, sait fort bien, quand il le faut, corriger au jeu la fortune, paie ses créanciers au moyen de chèques sans provision, et utilise auprès des naïfs et des esprits faibles les secrets de la Kabale. Il est connu de toutes les polices de l'Europe, mais sa séduction personnelle, ses talents d'homme à projets, d'homme d'esprit et de causeur emportent tout. "Dans tout ce que Casanova produit, dit de lui le prince de Ligne, il y a du trait, du neuf, du piquant et du profond." Aussi est-il en commerce d'amitié et de correspondance avec quantité de savants et de littérateurs des deux sexes. Lui-même fait partout figure d'homme de lettres et aborde en des livres, brochures, articles de journaux les sujets les plus divers. À la fin de l'année 1758, lors d'un séjour de quelques mois aux Pays-Bas, il fait la connaissance de la belle Esther. En août 1759, il est incarcéré pendant deux jours au For-l'Evêque pour de fausses lettres de change. En 1763, il effectue un séjour désatreux à Londres, puis se prend d'une passion suicidaire pour la Charpillon, épisode qui inspirera le récit de Pierre Louÿs, "La Femme et le pantin." En 1765, il se soigne à Wesel d'une maladie vénérienne. Toute l'histoire de sa vie est ponctuée par des maladies vénériennes, qui se soignent alors très mal. La plus grave est la syphilis, dite "mal de Naples", ou "mal français". On la traite par le mercure et des fumigations enrichies en soufre et en arsenic. Une vie de vagabond et d'errance, sans aucune attache, ni vie familiale établie. Ainsi vécu Girolamo. Mais sa plus grande richesse était à ses yeux sa liberté. La difficulté est d'établir la réalité et la part de légende. En 1767, chassé de Paris par une lettre de cachet, il se rend à Munich, puis passe en Espagne où il échoue dans une prison de Barcelone. C'est là qu'en 1769, pour se concilier les bonnes grâces des autorités de la Sérénissime République, il rédige sa "Réfutation de l'Histoire du gouvernement de Venise d'Amelot de la Houssaye." En octobre 1772, il s'installe à Trieste, aux portes de la Vénétie, attendant son retour en grâce. En septembre 1774, il est autorisé à rentrer dans sa ville natale. C'est, dans sa vie aventureuse, une de ces pauses pendant lesquelles Casanova, qui n'a rien d'un philosophe ni d'un esthète, qui se garde bien d'autre part de hausser son cynisme jusqu'à une critique générale de l'état social, mais qui, cependant, a touché un peu à tout dans les arts, les lettres et les sciences, se délasse en se consacrant à des tentatives littéraires. Baroudeur, écrivain, escroc, musicien, courtisan et amant, joueur de cartes international, tricheur et voleur. Où se trouve la réalité de sa vie ? Sans doute, comme toujours, entre les deux. C'est la richesse du héros. Déjà il a composé une cantate à trois voix, "Le Bonheur de Trieste", il s'est essayé au roman historique avec ses "Anecdotes vénitiennes d'amour et de guerre du XIVème siècle, sous le gouvernement des doges Giovanni Gradenigo et Giovanni Dolfin." En 1775, il rapporte à Venise son "Histoire des troubles de Pologne." Il rencontre Lorenzo Da Ponte, traduit "L'Iliade d'Homère", publie des "Éloges de M. de Voltaire par différents auteurs" et un "Opuscoli miscellanei" qui contient notamment la récit intitulé "Le Duel." En 1780, il s'improvise imprésario d'une troupe de comédiens français et lance une revue de critique dramatique, "Le Messager de Thalie." Mais approche peu à peu, la fin de sa vie. De la chance et de la joie, il passe au malheur et à la tristesse. Il tentera de gagner la sympathie d'un grand seigneur fortuné, afin d'assurer des moyens d'existence décents. De 1783 à 1784, nouvelle période d'errance. On voit Casanova à Francfort, Aix-la-Chapelle, Spa, Amsterdam, Anvers, Bruxelles, Paris, Berlin, Dresde, Vienne, où il est secrétaire de l'ambassadeur de Venise Foscarini et se lie d'amitié avec le comte de Waldstein-Wartenberg, neveu du prince de Ligne, qui, par charité, le recueille en 1785 dans son château de Dux, en bohême, comme bibliothécaire. C'est pendant ces dernières années assez humiliantes, en l'absence de son hôte, qui d'ailleurs l'exhibe comme une curiosité devant ses invités, il est obligé, par exemple, de prendre ses repas à l'office, en compagnie des valets, que l'extraordinaire aventurier entretient une dernière correspondance tendre avec une jeune fille, Cécile de Ruggendorf, qu'il ne rencontrera jamais. C'est surtout là qu'il écrit son roman fantastique "Icosameron ou Histoire d'Édouard et d'Élisabeth" (1788), un travail sur les mathématiques," Solution du problème déliaque", et surtout ses deux livres autobiographiques, "Histoire de ma fuite des Plombs de Venise" et "Histoire de ma vie." Une œuvre majeure qui le fait entrer à jamais au panthéon des mémorialistes. Sur plus de trois mille pages, Casanova nous livre son incroyable vie, sans complaisance. Il se mettra en tête alors de tenter d'écrire ses mémoires. Intéressantes, elles demeurent néanmoins sujettes à caution, car de nombreuses contradictions, d'innombrables contre vérités apparaissent. Où se trouve la réalité ? Ces Mémoires, dans lesquels le vrai et le moins vrai sont habilement dosés, feront alors les délices d'un Musset, d'un Stendhal, d'un Delacroix et de tous ceux enfin qui veulent y retrouver, sous les récits trop souvent érotiques de Casanova, les prestiges libertins du XVIIIème siècle. Témoin de la fin d'une époque, l'aventurier Vénitien, par sa liberté d'être et de pensée, demeure une figure emblématique des Lumières. Il meurt au château de Dux, le quatre juin 1798, à l'âge de soixante-treize ans. Seule une plaque dans la chapelle du château évoque son souvenir. Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 21/09/20
Un chat sur une autre messagerie (Ce genre de messagerie oui à 150% les contacts sont faux et sans intérêts) et aucun contact depuis 5 ans , heureusement que je ne paye pas). Bref, le 18 Septembre, j'y fais un saut rapide avec mon pseudo de Dominateur et pas plus surpris que cela je reçois un message d'une femme soumise du 75. (Ne pas oublier je suis dans le 45). Je me prépare à la conversation habituelle puis à couper, mais bon le dialogue semble assez cohérant, je poursuis. Rapidement une adresse mail, des photos réalisées sur demande, femme de 38 ans divorcée seule voulant passer une semaine de soumission. Evoquant notre éloignement elle me dit qu'elle viendra pas le train et qu'elle assume les frais (Rares). Ce qu'elle veut des groupes, des introductions bizarre, de la violence verbale et physique et bukkake. Beau programme, je vous raconterais au jour le jour le déroulement des contacts de cette semaine. Elle veut venir à compter du 26/09. A plus
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Par : le 21/09/20
— Toi aussi, dis-moi, ça t’excite ! Tu aimes ça, hein ! Tu ne vas pas être déçu ! Sa main droite descendit et attrapa mon sexe pour commencer à me branler doucement. Sa main gauche quant à elle, était posée sur mes fesses. Ses doigts commencèrent à fouiller ma raie. Bientôt, elle découvrit mon anus et se mit à caresser doucement avec son index les bords de mon orifice. Puis, je sentis son doigt pénétrer doucement mon anus. La sensation était bizarre mais pas désagréable. Elle faisait doucement sans me brusquer. Bientôt ses deux phalanges m'avaient complètement envahi et le va-et-vient commença. Tout mon corps frissonnait, elle était en train de me préparer à la sodomie… J’essayai d’en faire de même avec mes deux mains, mais sa réaction me fit comprendre que je devais la laissant faire. sa main n’avait pas quitté mon sexe et continuait à le branler ; son autre main me dilatait petit à petit l’anus. Quand son majeur vint se rajouter à son index, mon corps réagit un peu. — Tu peux encore choisir, mon coquin, ou tu t’en vas et je ne veux plus jamais te revoir, ou tu te laisses faire sans dire un mot et tu me laisses tout organiser du début à la fin. Si tu acceptes de rester, tu devras être mon esclave encore plus qu’avant et tu devras tout accepter ! Quelle est ta réponse ? je veux rester, dis-je sans hésiter, mon corps vous appartient ! J’étais peut être allé un peu loin, j’étais quand même puceau avec les hommes et avec les trans. — Bonne réaction mon chéri, tu es donc à moi maintenant. Mets-toi à quatre pattes et montre moi ta croupe. Je m’exécutais lui laissant admirer mon cul qu’elle n’allait pas tarder à maltraiter pour mon bonheur et sûrement aussi pour le sien. Je lui offrais mes fesses et elle ne tarda pas à renfourner son index, puis elle rajouta son majeur. La douleur laissait peu à peu place à une sorte de plaisir. Elle le sentait, et elle accéléra progressivement le mouvement. Sa main gauche me donnait des fessées de plus en plus forte et les doigts de sa main droite se frayaient un passage dans mon anus tout serré. — Accompagne mes doigts, bouge tes fesses pour me montrer que tu aimes ça ! Je m’exécutai et je reculai mes fesses pour mieux me faire pénétrer. La jouissance avait dépassé la douleur et l’appréhension. — Oh tu m’excites à bouger comme une petite salope ! Tu es fin prêt à recevoir ma bite ! Je vais me régaler avec ton petit cul ! Elle retira ses doigts, s ouvrit un tiroir et en retira une capote — Tourne-toi vers moi, Allez maintenant, lubrifie mon sexe avec ta salive ! Elle me présenta son sexe devant ma bouche et en un coup de rein, elle le mit au fond de ma gorge. C’est elle qui imprimait la cadence, son gland sortait et rentrait dans ma bouche comme des coups de boutoir. Elle diminua le rythme pour laisser son gland toujours en contact avec ma langue. Je pris sa bite dans ma main pour la branler tout en la suçant, elle apprécia. Je la branlais d’une main et de l’autre je caressais ses boules. Au bout d’un petit moment, elle retira son sexe et me donna le préservatif. — Allez mon joli, enfile-le-moi, mais rien qu’avec ta bouche, je ne veux pas voir tes mains et tu as intérêt à y arriver sinon la sanction sera lourde pour toi ! Les difficultés commençaient ; déjà que je n’avais jamais mis de capote sur quelqu’un (à part sur moi) avec les mains, en plus, il fallait que je ne me serve que de ma bouche ! Je mis le préservatif sur son gland, et commençai une habile pipe en essayant de le dérouler. Je la pipai quelques secondes puis appréciant mon travail elle m’interrompit : — C’est bien mon chéri, tu es un brave garçon, je vais finir moi-même, retourne-toi à quatre pattes et écarte bien ton cul ! Je me retournai et je sentis son gland à l’entrée de mon anus. Je sentais que celui-ci s’avançait, la douleur était de plus en plus présente au fur et à mesure que sa bite s’engouffrait. Les deux premiers aller-retours furent très difficiles puis la vitesse de ses va-et-vient commença à s’emballer. — Oh oui c’est bon mon chou, je sens que tu commences à aimer ça, bientôt tu me supplieras de ne plus arrêter ! Je sentais que la sodomie me donnait des frissons presque du plaisir, et plus on avançait et plus je sentais que sa bite rentrait bien dans mon cul : le plaisir commençait à se faire ressentir ! — Ça y est, tu te régales, tu es une petite salope en fait, tu aimes ça te faire enculer, je veux t’entendre dire que tu aimes ça, je veux t’entendre crier que tu aimes être soumis comme une petite pute ! Il est vrai que j’adorais ça mais l’avouer était difficile ! Le plaisir montait tellement : — Oh oui, j’adore ça ! Vas-y, continue, défonce moi le cul, j’aime ça, quand tu me prends le cul, fais ce que tu veux, mon trou est pour toi ! — Tu vas me faire jouir, toi, continue à crier comme une petite chienne ! ses coups de bite étaient de plus en plus forts. Ils étaient accentués par mes mouvements de hanche qui permettaient à son sexe d’aller plus profond que jamais. La sodomie sembla durer une éternité. Mon dépucelage était assez violent mais je dois être un peu maso… Elle me mit sur le dos et, en me tenant par les jambes, elle me pénétra d’une autre façon. son sexe entrait et sortait de mon anus. Je sentis sa bite grossir dans mon cul. — J’ai bien apprécié mon chéri pour une première c’était plutôt pas mal. Mes fesses et mon anus étaient assez douloureux. Mais je pense que j'aime ça. Lire également
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Par : le 18/09/20
Colette, femme affranchie par excellence. Elle s'est émancipée du mariage, a rejeté les conventions sociales. Par le biais de l'écriture. Et de la sexualité. Insaisissable Colette. Colette l'amoureuse, exploitée par un mari volage et mercantile, ou Colette la scandaleuse, qui danse à moitié nue sur les scènes du music-hall ? Colette l'émancipée, qui multiplie les aventures et ose afficher sa bisexualité, ou Colette l'antiféministe, qui refuse tout engagement. Colette, symbole d'une France provinciale, passéiste et vichyste ou Colette, figure de la femme moderne, indépendante et rebelle. Tour à tour romancière, mime, auteur dramatique, journaliste, comédienne, critique de théâtre, marchande de produits de beauté, scénariste, Colette a mené sa vie tambour battant, comme elle l'entendait. Au point que cette existence singulière, hors des sentiers battus, a parfois fait de l'ombre au travail de l'écrivain, l'un des plus grands du XX ème siècle , reconnu entre tous comme la pionnière de l'autofiction. Et pourtant l'une et l'autre, la vie et l'oeuvre sont indissociables, se nourrissant sans cesse. Elle est née le 28 janvier 1873, à Saint-Sauveur en Puisaye dans l'Yonne, aux confins de la Bourgogne et du Morvan. Sa mère, Sidonie Landoy, familièrement baptisée "Sido", femme énergique, intelligente et cultivée, spontanée, généreuse, était née à Paris en 1835, avait épousé Robineau-Duclos, un gentilhomme fermier dont dont elle était devenue la veuve pour, en 1865, se remarier avec Jules-Joseph Colette. Ce Toulonnais qui était passé par Saint-Cyr, avait fait la campagne de Kabylie, la guerre de Crimée, la guerre en Italie où, capitaine de zouaves, il avait été blessé à la bataille de Magenta en 1859 et amputé de la jambe gauche. Il avait dû, en 1860, dès la trentaine, se contenter d’un modeste emploi sédentaire, celui de percepteur du canton de Saint-Sauveur. Cet homme à l’accent chantant, était gai, attentif, galant, empressé. Il était assez cultivé, une bibliothèque aussi importante que celle de la maison familiale n’étant pas courante au XIX ème siècle et dans le milieu qui était le sien, et ce doux rêveur avait même des velléités d’écrivain. Le père, très tôt, la considéra comme une grande fille et lui fit découvir le monde des livres, lui faisant lire Balzac dès l’âge de six ans puis Hugo, Labiche et Daudet. Sa mère lui transmit son goût de la liberté, sa passion pour toutes les formes de la vie, son amour de la nature et sa naturelle sagesse. Son heureuse enfance rurale lui donna sa compréhension instinctive des animaux, son sens de l'observation et sa luxuriante et presque païenne sensualité. Gabrielle Colette a eu une éducation hors du commun pour l’époque, enfance des enfants villageois qui avaient besoin non pas de jouets mais de livres. La fin des années 1880 fut marquée par des difficultés matérielles aiguës. Le percepteur se révéla mauvais gestionnaire de l'héritage de son épouse, et les Colette, en 1890, après avoir été contraints de vendre aux enchères une partie de leurs biens, quittèrent Saint-Sauveur. Elle aimait, depuis l’âge de quatorze ans, un ami de son père, Henri Gauthier-Villars, alias Willy, qui avait perdu sa femme dont il avait eu en 1892 un enfant appelé Jacques, et qui venait à Châtillon-Coligny où il l’avait mis en nourrice pendant quelques mois. C’était un homme à femmes, un Don Juan notoire, un noceur aux fantaisies très voyeuristes. Le capitaine Jules Colette voulut croire qu’il était un noceur repenti et jeta littéralement la délicieuse sauvageonne qu’était sa fille dans les bras de ce vieillard, en dépit du désaccord de sa mère. En 1891, des fiançailles officieuses eurent lieu, mais elles durèrent longtemps à cause des résistances de la famille Gauthier-Villars qui aurait préféré une riche et digne héritière alors que Sidonie Gabrielle n’aurait pas de dot. Le mariage fut célébré très modestement le 15 mai 1893, à ChâtillonColigny. Sidonie Gabrielle, à l’âge de vingt ans, se sépara donc de ses parents chéris pour s’établir dans la garçonnière de Willy, 55, quai des Grands Augustins. Il s’employa à initier à l’amour et à ses perversions cette "fille maladroite" dont il allait faire un prodige de libertinage, sans qu’elle ressentît de dégoût. Il était le patron d'une véritable "industrie littéraire" qui produisait des romans licencieux ou humoristiques, chroniques mondaines et critiques musicales. À la tête d'une écurie de jeunes talents, qui jouaient pour lui les "nègres", Willy règnait en maître sur la bohème parisienne. Pour la jeune Bourguignonne, née vingt ans plus tôt à Saint-Sauveur-en-Puisaye, l'immersion soudaine dans ce microcosme à la fois chic et frelaté, conjuguée à la découverte rapide des infidélités de son époux, est un choc. Elle manque alors de mourir, suite semble-t-il à une grave dépression. Parce qu'elle se faisait mal à sa vie, loin de ses racines, elle se mit à raconter son enfance à son mari. Willy comprit vite toute la richesse de ces souvenirs et lui conseilla de les coucher par écrit. Il ne fit d'abord rien de ces cahiers qui devaient fournir le matériau des premiers "Claudine". Puis il comprit qu'il y avait chez sa femme, titulaire du brevet élémentaire, un talent littéraire insoupçonné. La nostalgie du pays natal et l'intelligence d'un Pygmalion plus ou moins de fortune révélèrent Colette à elle-même et ce qui devait être sa destinée, écrire. Alors, la scène littéraire s'ouvrit bientôt à elle. Son sens inné de la représentation fit le reste. Le premier "Claudine à l'école" (1900) trouva son public. Willy, publicitaire avisé qui avait avant l'heure le génie de la mercatique, exploita le filon en conjuguant déclinaisons en série des "Claudine" et produits dérivés à l'effigie de l'héroïne créée, sous son label, par sa femme. Voilà Willy s'enrichissant du labeur de Madame, qu'il trompe gaillardement, l'adultère étant à l'époque un sport national. Le piège s'était refermé sur Sidonie-Gabrielle. C'est sous les conseils de Willy qu'elle se lance, en 1894, dans la rédaction de ce qui deviendra "Claudine à l'école". Des souvenirs de la "communale" un peu échauffés, sur les conseils du maître, de patois, de gamineries et d'amours lesbiennes. C'est à ce moment-là sans doute que sa créature, qu'il enfermait dans son bureau pour un meilleur rendement, lui échappe. Même si l'ouvrage est signé Willy, la jeune femme trouve dans l'écriture une raison d'exister. D'aucuns d'ailleurs soupçonnent qu'une main féminine n'est pas étrangère à cette oeuvre originale, qui a le talent de créer un style. Suivent en effet trois autres titres dans la série des "Claudine" , fruit de la collaboration des époux. Si le manuscrit original de "Claudine à Paris" est manquant, ceux de "Claudine en ménage" et de "Claudine s'en va" attestent que Willy intervenait abondamment dans l'œuvre, pour en pimenter le récit et ménager des piques à ses rivaux littéraires. Il donnait également des consignes de correction dont il semble que Colette ait de moins en moins tenu compte. Le succès de "Claudine", dès le premier titre, est inouï. Le livre est décliné au théâtre, au cinéma et à travers une multitude de produits dérivés notamment les fameux "cols" Claudine. A y regarder de plus près, la fascination exercée par le personnage de Claudine révèle bien des ambiguïtés. Claudine, femme enfant, amoureuse soumise à Renaud, ou femme fatale, tentée par la rousse Rézi, c'est en fait Colette qui coupe ses longs cheveux à la demande de Willy, expérimente les idylles saphiques et se découvre écrivain. Le parcours de Colette est celui d'une émancipation, affranchissement progressif des chaînes du mariage, le divorce d'avec Willy est prononcé en 1907 et des normes sociales. Et cela passe par le biais de l'écriture, de la libération du corps et de la sexualité. En publiant "Dialogues de bêtes" (1904), l'écrivain, qui signe encore Colette Willy, devient Colette, créatrice d'une langue riche et gourmande, touffue et jouissive, métaphorique et animale. Une écriture féminine ? En même temps, Colette, visage de chat et hanches lourdes, danse chez Natalie Barney, une poétesse américaine, figure de proue de la communauté lesbienne parisienne. Elle rencontre "Missy", la marquise de Morny, avec qui elle entretient une liaison, et entame une carrière théâtrale. Ses performances, dans "Rêve d'Égypte" 1907, où elle apparaît aux côtés de Missy, ou dans "La Chair" (1908), où elle révèle un sein laiteux, sont sujettes à scandale. Colette y gagne une réputation de provocatrice, mais surtout son indépendance, économique d'abord, sociale ensuite. Ces multiples activités, les tournées en province, conjuguées à un infatigable labeur d'écriture, sont le prix à payer pour sa liberté. Son remariage, en 1912, avec le baron Henry de Jouvenel, journaliste, homme de pouvoir et homme à femmes, ne marque pas un retour au foyer. Colette ne supporte pas longtemps les exigences de la vie de couple et, malgré la naissance d'une fille, en 1913, l'amour conjugal ne résiste pas aux tromperies d'Henry ou à la liaison incestueuse qu'entretient Colette avec son beau-fils, Bertrand de Jouvenel. Le second divorce, en 1924, est pour elle l'occasion d'un nouveau départ. À plus de cinquante ans, elle entame sa dernière grande aventure avec Maurice Goudeket, un joaillier amateur d'art de quinze ans son cadet, qui restera son compagnon jusqu'à la dernière heure. En 1932, Colette publie "Le Pur et l'Impur ", œuvre essentielle dans laquelle elle développe sa conception du rapport entre les sexes et consacre des pages remarquées à l'homosexualité. Elle y défend le lesbianisme, dont elle met en avant le rôle consolateur mais condamne sévèrement les "unisexuelles" masculines, qui se complaisent dans le drame et la culpabilité. Pour Colette, il ne peut y avoir de perversion là où il y a acceptation du corps et de ses désirs. Ce qu'elle refuse en revanche, c'est l'injonction normative. Colette est insensible à la différence des sexes, elle qui ne veut se laisser guider que par son instinct. En revanche, elle ignore le militantisme et déteste les féministes. Le refus du féminisme, c'est aussi le refus de toute forme d'engagement, le rejet des idées générales au profit de l'expérience personnelle. Indifférente au politique, elle en méconnaît, parfois dangereusement, les enjeux. En 1936, sa nouvelle "Bella-Vista" paraît dans Gringoire aux côtés d'attaques antisémites contre le président du Conseil Léon Blum et son ministre de l'Intérieur Roger Salengro. En 1941, c'est "Julie de Carneilhan" qui paraît dans le même hebdomadaire, désormais ouvertement profasciste. En 1942, un article, "Ma Bourgogne pauvre", publié dans "La Gerbe" , revue collaborationniste, sert de caution, à l'insu de son auteur, à une revendication allemande sur la province. De fait, pendant l'Occupation, Colette, qui souffre d'arthrose et peine à se déplacer, se soucie plus du rationnement que de la politique, et verse dans le pétainisme le plus conforme. Pourtant, son époux, d'origine juive, est arrêté en 1941 et risque la déportation. Colette devra mettre en œuvre tout son réseau de relations, elle fait appel en particulier à Robert Brasillach pour obtenir sa libération, en février 1942. Quelques mois plus tard, elle répond néanmoins à l'invitation de l'ambassadeur allemand à Paris Otto Abetz. Aveuglement ou lâcheté. Période trouble et peu glorieuse. Après la guerre, Colette devient notre Colette. Recluse dans son appartement du Palais-Royal, installée sur son lit-divan, l'idole préside aux destinées du prix Goncourt, reçoit la jeune génération montante et continue d'écrire jusqu'à sa mort en 1954. Deuxième femme à avoir bénéficié d'obsèques nationales, Colette, la scandaleuse, était devenue l'ambassadrice d'une certaine France, qui se reconnaissait en elle. Seule l'Église lui refusa une absolution, qu'elle n'avait d'ailleurs pas souhaitée. La demande d'enterrement religieux, formulée par son époux, fut rejetée. Ce que l’on retient de Colette et de ses œuvres est son originalité en terme d’objets d’étude. Son style recherché sublime sa région natale, la Bourgogne. De plus, ses écrits sont sensuels et synesthésiques. Elle est aussi considérée comme une pionnière de l’autofiction, elle qui s’est toujours mise en scène dans ses romans. Il y a, de fait, un cas Colette. L'écrivain, incarnation d'un certain "génie féminin", qui a su accéder aux plus hauts honneurs de la République, à une époque où les femmes y étaient rarement conviées, sans jamais renier sa liberté, et en assumant totalement, jusqu'au bout, ses choix. Bibliographie et références: - Marie-Jeanne Viel, "Colette au temps des Claudine" - Michèle Sarde, "Colette, libre et entravée" - Geneviève Dormann, "Amoureuse Colette" - Herbert Lottman, "Colette" - Claude Francis et Fernande Gontier, "Colette" - Jean Chalon, "Colette, l'éternelle apprentie" - Michel del Castillo, "Colette, une certaine France" - Hortense Dufour, "Colette, La vagabonde assise" - Sylvain Bonmariage, "Willy, Colette et moi" - Madeleine Lazard, "Colette" - Dominique Bona, "Colette et les siennes" - Marine Rambach, "Colette pure et impure" Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 17/09/20
Juliette était fière, aussi farouche que les chevaux qu'elle dressait avec passion dans sa propriété de l'Orne, près d'Argentan. Elle préférait ne pas s'interroger sur le moment de folie qui, contre tous ses principes, l'avait jetée dans mes bras. Cela lui semblait un phénomène aussi bizarre que la foudre ou un tremblement de terre. Elle ne pensait pas qu'une telle catastrophe pût jamais lui arriver. Elle avait construit un mur autour d'elle pour se protéger et se croyait à l'abri. Elle se sentait imprenable autant par dégoût de l'aventure que par un sentiment de fierté qui lui faisait juger les choses de l'amour saphique soit comme un idéal impossible, soit comme un abandon bestial. Elle n'imaginait pas l'entre-deux. Son intransigeance ne lui faisait jamais envisager les moyens termes ou les compromis. La vie devait être ainsi: droite, sans écart, maintenue dans son parcours par une main inflexible, la rigueur était sa religion. Mais l'amour meurt d'exister. La nature offre d'autres exemples de cette simultanéité de la naissance et de la mort. Les femmes lointaines échappent à ce destin. Leur immatérialité même les préserve des atteintes du temps. Quand je retrouvais Juliette, que j'aille à Rome ou qu'elle vînt me rejoindre à Paris, à Sauzon ou dans tout autre lieu, nous conservions intact cet élan que nous avions connu dans la chambre mauresque. Son caractère pudique, réservé, ajoutait une distance supplémentaire. La combustion de l'amour était sans cesse ravivée par l'attente, le doute, l'incertitude. Comment face à tant d'adversité et de menaces, n'aurions-nous pas connu l'angoisse. Chaque retrouvaille représentait une conquête. Nous gardions de notre rencontre, fruit de tant de hasards, une pure confiance dans la prédestination qui y avait présidé, mais en même temps ce destin qui avait instruit les conditions de ce rendez-vous mystérieux place Saint-Sulpice pouvait avoir décidé de façon brutale, l'instant de notre rupture. Nous sentions que notre volonté n'y pourrait rien. C'était ce lien avec l'angoisse qui donnait tant d'intensité et de force à nos étreintes. Elles avaient un goût de première et de dernière fois. Nous savions que l'instant serait bref. Cette perspective de la séparation jetait sur nous son ombre mais aussi elle exacerbait notre désir inépuisable de profiter du présent. Une exaltation inconnue aux couples établis qui n'ont pas d'obstacles à affronter. Juliette ne me disait presque rien de sa vie. Elle ne me posait aucune question sur la mienne. Sans doute par crainte d'apprendre des choses qui auraient pu lui déplaire. Aimer écrire, c'est coucher des mots sur le papier, et non pas partager le lit de Madame de Staël. Mon existence en dehors de la littérature ne méritait pas que je la fisse souffrir avec des passades sans importance. Elle ne pouvait être jalouse de ma méridienne. Je ne vivais que dans l'attente d'un prochain rendez-vous, de baisers volés, d'étreintes usurpées. Où aurait-il lieu ? En réalité je passais plus de temps à imaginer Juliette qu'à la voir. Et quand je la retrouvais, c'était à travers la brume de ce songe que j'avais construit autour d'elle. Elle m'écrivait des lettres brèves, quelques phrases denses comme des aphorismes, datées avec précision. Elle indiquait toujours l'heure et le temps qu'il faisait. J'appris un jour qu'elle avait épousé un éleveur de chevaux. Elle était fière, aussi farouche que les pur-sang que son mari dressait dans sa propriété de l'Orne. Elle préférait ne pas s'interroger sur le moment de folie qui, contre tous ses principes l'avait jetée dans ses bras. Cela lui semblait un phénomène aussi bizarre que la foudre ou un tremblement de terre. Elle avait construit autour d'elle un mur pour se protéger et se croyait à l'abri. Elle se sentait imprenable autant par dégoût des autres que par un sentiment de fierté qui lui faisait juger les choses de l'amour soit comme un idéal impossible soit comme un abandon bestial. Elle n'imaginait pas l'entre-deux. La vie devint pour elle, droite, sans écart, maintenue dans son parcours par une main inflexible, faisant de la doctrine du cadre noir de Saumur sa ligne de conduite. " En avant, calme et droit ", la citation du général L'Hotte l'inspira. Avait-elle lu le beau roman de François Nourissier ? Au milieu de la vie, elle voyait venir l'hiver. Elle acceptait avec courage la solitude qui de plus en plus l'envelopperait dans ses voiles glacés. Juliette échappait à cette angoisse en demandant à la nature de lui offrir les plaisirs, les joies, les émotions qui lui manquaient. Cette liberté de l'instinct débridé, l'ardeur des saillies, les montées de la sève et l'allégresse reproductrice du monde végétal la fascinaient. Elle ne vivait plus que pour les chevaux, les arbres et les fleurs. Elle habillait sa sauvagerie nouvelle d'un masque de mondanité provincial. Bientôt elle m'invita chez elle et me présenta à son mari qui m'accueillit avec une diplomatique et rigoureuse politesse. Nous étions dans un monde où tout se joue sur les apparences, où le soupçon, les arrière-pensées étaient bannis. Un monde de civilité absolue où ce qui n'est pas montré pas plus que ce qui n'est pas dit n'avaient droit à l'existence. Il m'emmena faire le tour du parc ainsi que de manière immuable, il procédait avec ses hôtes et me tint les mêmes propos qu'il leur avait tenus à tous pendant leur visite, propos qui certainement devaient être à quelques nuances près, ceux de son père et de ses aïeux. Des chevaux gambadaient dans une prairie, d'autres travaillaient dans une carrière. Tout était dans un ordre parfait. La maison du jardinier rutilait. La serre semblait aussi propre et rangée qu'une salle d'opération. Un hommage digne à Monsieur de Buffon. Seul le cœur semblait ne pas avoir de place. On le considérait comme un intrus. J'allais monter à cheval avec Juliette. Nous nous promenions dans les bois. Parfois nous rentrions avec le crépuscule, et cette demi-obscurité jetait sur nous des ombres coupables. Son mari nous attendait impavide sur le perron. Sa distance, son indifférence vis-à-vis d'une liaison qu'il ne voulait pas voir, étaient presque plus lourdes à supporter que s'il nous avait attendues un fusil chargé à la main. Ce silence du non-dit pesait sur nous comme une faute. Je regagnai ma chambre et dans cette atmosphère de crime, Juliette se glissait contre moi. Elle repartait à l'aube. Alors, souvent, en m'éveillant dans le lit vide, je me demandais si je n'avais pas rêvé. Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 15/09/20
Un prénom masculin et un patronyme emprunté. Ainsi se compose le pseudonyme de l'une des plus libres figures de la littérature française, George Sand. Sa seule évocation renvoie à des œuvres emblématiques de notre patrimoine romanesque. Sa notoriété et son talent sont unanimement reconnus. Et pourtant, qui sait que derrière ce nom de plume, se cache une femme téméraire, qui a révolutionné par son audace le monde littéraire du XIX ème siècle ? Féministe avant l'heure, George Sand n'a jamais eu peur de s'affirmer dans un milieu qui lui était pourtant hostile. Rares étaient ceux qui, à l'époque, acceptaient qu'une femme puisse faire ses armes dans le monde encore très masculin de la culture. Qu'à cela ne tienne, George fumait le cigare, portait une redingote de drap gris, un gilet et un pantalon. Mais elle payera cher son désir d'émancipation. Tour à tour accusée d'être une mauvaise épouse, une mère déplorable, voire une traînée, aucune critique ne lui a été épargnée. Et pourtant, sa force de caractère lui a permis de garder la tête haute tout au long de sa vie. Assumant une vie sentimentale à la fois riche et orageuse, parsemée d'amants aussi célèbres que nombreux. Si la femme peut se vanter d'être libre, cette indépendance aura un prix à payer. Toute sa vie sera un continuel combat. Le plus souvent houleux, et parfois très douloureux. Les coulisses de son existence ont encore beaucoup à nous apprendre de cette personnalité hors du commun. Plus de deux siècles après sa naissance, il est grand temps de mettre fin aux clichés et de découvrir celle qui transcenda son époque par son talent littéraire et imprégna nos cœurs et nos mémoires par son inexorable aplomb. Le 10 juin 1876, ils sont nombreux à écouter l'oraison funèbre de l'auteur de "La Petite Fadette" prononcée par Victor Hugo: " Je pleure une morte et je salue une immortelle. George Sand était une idée; elle est hors de la chair, la voilà libre. Elle est morte, la voilà vivante." Hommage très poignant à celle qui a gravé à jamais son nom dans l'histoire de la littérature française, en dépit des critiques acerbes assenées de son vivant par ses contemporains, de Beaudelaire à Lamartine en passant par les frères Goncourt, Barbey d'Aurevilly et même Émile Zola. Sand aura tant bien que mal su résister à ses détracteurs misogynes et s'entourer d'amants fidèles, qui l'épauleront tout au long de sa carrière pour lui permettre d'accéder à la gloire. On aurait tant voulu que la dame de Nohant demeure. Celle qui est à l'origine de toutes les polémiques naît en 1804, des amours d'une fille du peuple, Sophie Delaborde, et d'un aristocrate rencontré durant la campagne d'Italie, Maurice Dupin de Francueil, petit-fils du maréchal de Saxe et arrière-petit-fils du roi de Pologne, Frédéric-Auguste de Saxe. La vie conjugale d'Aurore Dupin commence tôt pour de mauvaises raisons. Elle épouse à dix-huit ans le baron Casimir Dudevant, de dix ans son aîné, pour échapper à l'autorité maternelle. De cette union naîtra un fils, Maurice. La famille s'installe dans une maison de maître dont elle a hérité à Nohant, un village du Berry. Cet endroit familier lui est vital. Elle y séjournera régulièrement au cours de sa vie, éprouvant le besoin irrépressible de revenir sur les terres de son enfance. Mais son mariage ne la satisfait pas, bien au contraire. Malgré le doux caractère de son mari, Aurore s'ennuie. Ses multiples voyages n'y changent rien. De toute évidence, ils ne servent qu'à masquer la lente agonie du couple. Enfermée dans une relation qui l'étouffe, c'est ailleurs qu'elle cherche son salut. C'est ainsi qu'en 1825, lors d'un séjour estival dans les Pyrénées, Aurore noue une relation passionnée avec un jeune substitut au tribunal de Bordeaux, descendant d'un des avocats de Louis XVI, Aurélien de Sèze. L'homme la séduit par son immense culture qui fait tant défaut à son mari. Deux ans plus tard, Aurore devient la maîtresse de son ancien professeur, Stéphane Ajasson de Grandsagne, érudit d'une grande beauté mais d'une santé fragile. C'est probablement lui qui est le père de sa fille Solange née en 1828. Ces deux aventures extraconjugales seront passionnelles et brèves. C'est au cours de l'été 1830 que le destin d'Aurore va enfin prendre son envol. Lors d'une soirée organisée au château de Coudray, près de Nohant, elle est présentée à un Creusois aux cheveux blonds, un étudiant en droit de dix-neuf ans qui devient son amant, Jules Sandeau. Féru de littérature, il transmet sa passion à la jeune fille, qui se met à écrire et dévoile un véritable talent. Installés au cœur de Paris, dans un appartement du quai Saint-Michel, les deux amants croient au génie du peuple et se galvanisent des évènements politiques de 1830. Aurore, tentée par le journalisme, est engagée par le Figaro. Parallèlement, le couple compose un premier roman à quatre mains, sous le pseudonyme de "J.Sand", diminutif de Jules Sandeau, "Le commissionnaire", qui sera bientôt suivi par "Rose et Blanche", un roman fort bien accueilli, dont la jeune femme tire une certaine fierté pour en avoir écrit la majeure partie. Les suivants, elle les signera seule, du pseudonyme de George Sand. C’est Indiana (1832), qu’une rumeur admirative accueille, puis Valentine (1832), dont les descriptions enchantent Chateaubriand. La voilà enfin libre d'écrire selon son cœur. Mais hélas, la fin de la collaboration littéraire entre la romancière et son amant entraînera la fin inéluctable de leur histoire d'amour. George Sand fait bien froncer quelques sourcils, car elle se pose en défenseur de la femme, plaide pour le droit à la passion, attaque le mariage et la société opprimante. Mais, dans l’ensemble, la critique est très favorable, vantant le style, le don d’observation, l’analyse psychologique. Sainte-Beuve remarque le premier un souci de réalisme qui place les personnages dans "un monde vrai, vivant, nôtre." Ainsi commence une carrière féconde de romancière. Elle fait la rencontre d’Alfred de Musset en juin 1833, lors d'un dîner qui réunit les collaborateurs de "La Revue." Quelques semaines plus tard, il devient son amant. Ensemble, ils partent, le douze décembre suivant, dans la malle-poste pour un voyage romantique à destination de l’Italie. En compagnie de Stendhal, qui rejoint Civitavecchia et son poste de consul, Sand et Musset descendent la vallée du Rhône en bateau avant de s’installer, le 1er janvier 1834, à l’Hôtel Alberto Reale Danieli à Venise. Musset tombe alors gravement malade. Il souffre de fièvres et de délires, que seul un spécialiste pourrait soulager. Tout en soignant avec abnégation son compagnon, George, peu à peu, s'éprend du médecin appelé à son chevet, Pietro Pagello. Et lorsqu'il est enfin remis sur pied, Alfred quitte Venise dès le mois de mars, laissant George, sans le sou, séjourner dans la cité des doges jusqu'au mois de juin. Peu de liaisons auront suscité autant de commentaires que celle-ci. L'attachement ardent qui les liait l'un à l'autre transparaît dans leurs créations respectives. Le jeune auteur y fait directement référence dans son unique roman, "La Confession d'un enfant du siècle", tandis que Sand relatera leur histoire, vingt ans plus tard, dans "Elle et Lui." Publié deux ans plus tard après la mort de Musset, ce récit exaspérera le frère du poète, Paul qui répliquera à Sand, six mois plus tard, avec "Lui et Elle". Dans son texte, Alfred est présenté comme la victime d'une femme sans cœur aux mœurs dissolues. Un portrait qui blessera profondément et durablement l'ancienne amante. Un mois seulement après sa séparation d'avec Musset, elle quitte officiellement son ancien époux, Casimir Dudevant. Afin de s'éloigner quelques temps de ces souvenirs oppressants, George Sand quitte la France pour rejoindre en Suisse le compositeur hongrois Franz Liszt, dont elle avait fait connaissance du temps de sa relation avec Musset. Le compositeur avait à l'époque provoqué un scandale en enlevant sa bien-aimée, Marie d'Agoult à son époux. De retour à Paris, Sand loue un appartement à l'Hôtel de France, où Marie tient un brillant salon artistique. Bien qu'ils aient toujours nié avoir été amants, la relation exhaltée entre les deux artistes qui oscillait entre amitié créatrice et amour platonique, provoqua de nombreuses tensions entre George Sand et Marie d'Agoult. La fin de la liaison particulière avec Franz Lizst coÏncide avec le début d'une nouvelle aventure pour Sand. Et signe du destin, c'est d'un autre compositeur qu'elle va follement tomber amoureuse, Frédéric Chopin, rencontré au cours d'une soirée donnée dans le salon de Marie d'Agoult. Il ne faudra pas attendre longtemps pour qu'ils ne deviennent amants dès 1838. Tout semble pourtant opposer les deux artistes à première vue. Profondément attachée au peuple, la romancière est fermement acquise aux idées socialistes et se méfie du clergé. Le pianiste polonais est quant à lui introverti, à la fois écorché vif et raffiné, monarchiste et résolument catholique. C'est tout naturellement que Chopin, qui a besoin de repos, accompagne George Sand lors d'une villégiature aux Baléares destinée à soigner son fils Maurice de ses rhumatismes. Mais leur séjour est détestable, car le couple fait face à l'hostilité de la population locale, que George Sand s'empresse de décrire dans une nouvelle œuvre: " Un hiver à Majorque." De retour en France, Frédéric Chopin s'installe à Nohant, où il passera tous les étés de 1839 à 1846. Cette période est particulièrment heureuse pour George Sand et demeure l'une des plus fécondes de la vie du compositeur. La relation passe de la passion exclusive à une vie conjugale quasi bourgeoise qui semble convenir à tous les deux. Mais au bout de huit années communes, des tensions naissent dans le foyer, auxquelles le fils de Sand n'est pas étranger. Maurice se montre très jaloux des rapports fusionnels que sa mère entretient avec son compagnon. Chopin, de son côté, a de plus en plus de difficultés à dissimuler son attirance pour Solange, alors âgée de dix-sept ans. La colère gronde sourdement dans le couple. La séparation avec l'écrivain devient inéluctable et Chopin ne répondra plus jamais aux lettres de celle qui fut sa compagne neuf ans durant. Après sa rupture avec Chopin, il faudra seulement deux ans à Sand pour rencontrer celui qui sera son dernier et plus fidèle compagnon: Alexandre Manceau. Ce graveur sur cuivre devient l'amant, le secrétaire et l'homme de confiance de l'écrivain qui, alors âgée de quarante-six ans, en paraît davantage avec ses cheveux blancs. Fuyant l'éternelle jalousie de Maurice, ils décident de quitter Nohant et emménagent ensemble dans une maison à Palaiseau, bien décidés à vivre leur amour au grand jour, loin des pressions familiales. Le temps jouera malgré tout contre eux, puisque le 21 août 1865, Manceau mourra de la tuberculose, veillé jusqu'à son dernier souffle par George Sand. Les relations tumultueuses de l'auteur avec les hommes ne cessent d'alimenter les polémiques. Pourtant ces liaisons de Sand ont tendance à occulter ses amitiés particulières avec les femmes. Or deux d'entre elles ont compté dans sa vie, la belle et très sensuelle comédienne Marie Dorval qui lui inspira le personnage de Pulchérie dans "Lélia" et Pauline Viardot, l'une des plus grandes cantatrices de l'école française, personnalité très romantique, remarquable du monde des arts. George Sand était, comme nombre d'artistes, une âme sensible et écorchée, éternelle amoureuse et amie fidèle. Pourtant, nourrie par une succession de déceptions, celle qui croyait ardemment à l'amour-passion ne s'est jamais leurrée sur ses relations. Les rencontres qui ont jalonné sa vie ont surtout alimenté son œuvre et contribué à faire de Sand l'une des femmes les plus singulières du XIX ème siècle. Affrontant les préjugés et faisant fi des barrières pour s'affranchir de sa condition de femme, elle s'est battue pour exister aux yeux du monde. Mission accomplie, puisqu'elle est devenue en quelques siècles, bien plus qu'un écrivain talentueux, reconnu et admiré de tous, une femme engagée et libre. Elle décède le 8 juin 1876 à Nohant d’une occlusion intestinale jugée inopérable. Le dix juin suivant ont lieu ses obsèques en présence de son ami Flaubert, d’Alexandre Dumas fils et du Prince Napoléon venus de Paris. L’écrivain est inhumé dans la propriété familiale située non loin de Nohant-Vic dans l'Indre. Bibliographie et références: - Silvia Lorusso, "La misogynie littéraire, le cas Sand" - Simone Bernard-Griffiths, "Dictionnaire George Sand" - Jean Buon, "George Sand et Madame Dupin" - Christine Planté, "George Sand critique" - Deborah Gutermann, "Ouvrage collectif George Sand" - Marielle Caors, "George Sand et les arts" - Noëlle Dauphin, "George Sand, terroir et histoire" - Pierre Remérand, "George Sand, propriétaire terrienne" - Marie-Reine Renard, "George Sand et l'émancipation féminine" - Simone Balazard, "Sand, la patronne" - Béatrice Didier, "George Sand, écrivain" - Georges Lubin, "George Sand en Berry" - Albert François Clément Le Roy, "George Sand et ses amis" - Aurore Sand, "George Sand chez elle" Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 15/09/20
Préambule: Je soumets ce texte après l'approbation de Maîtresse Lady Gabrielle. Il s'agit d'une énumération d'idées destinées à agrémenter vos réflexions et intentions d'organiser un tel événement. J'ai vécu de similaires situations qui avaient été couronnées de succès mais aussi, une fois, un malheureux "bide". Par ce préambule je veux aussi éviter de me faire accuser d'une quelconque demande, juste contribuer à la réflexion. C'est pour cette raison que j'ai demandé à ma divine Maîtresse l'autorisation de publier ce dernier. Quelques idées relatives au dîner protocolaire Rencontrer des amis autour d’une bonne table. Voilà qui ressert les liens d’amitiés ou de confraternité entre dominants et dominantes. L’occasion de réaliser un repas protocolaire permet d’associer les soumis et soumises aux libations de leur propriétaires. On désigne donc ces repas sous le vocable « dîner protocolaire » en ce sens que pour bien marquer la différence entre un repas copain-copain, on délimite la zone de la domination avec celle de la soumission. On la délimite selon des règles, un protocole dans lequel chacun occupe son rôle, le tout étant sous-tendu par la pratique BDSM. J’ai parfois eu le sentiment que la compréhension « protocole » signifiait des règles strictes de présentation de table, de place des verres et des couteaux. C’est à mon sens aller un peu trop loin. Le protocole veut plutôt dire, je suis Maître ou Maîtresse et toi mon soumis, mon esclave tu vas me servir et servir les invités. Servir à manger et à boire bien sûr mais aussi servir de toutes les façons que ces derniers veulent. A l’expérience, ces rencontres demandent que tous participent de façon active et volontaire pour animer le repas. Cela demande donc, de la part de chacun des dispositions, une inclination naturelle à des pratiques sadiques, humiliantes et aussi d’être ouvert à des comportements désinhibés. Alors, d’abord choisissons les invités. Des personnes que l’on connaît et dont on sait leur niveau de domination. Des personnes qui ont aussi leur self contrôle. Nous connaissons les gens qui s’enivrent et qui font transforment la soirée en une salle de bistrot qui n’a plus rien à voir avec la pratique originelle. Des gens qui ne craignent pas de se dévêtir pour satisfaire une de leur envie préférée. Des invités qui, de bonne humeur, aiment discuter entre eux, pincer le téton d’une soumise, piquer avec la fourchette le sexe d’un soumis, fourrager avec ses doigts la bouche d’un garçon, faire exprès de laisser tomber sa serviette pour gifler le servant inattentif, goûter un vin mais recracher dans la bouche de celui qui a servi. Parmi toutes ces belles choses qui agrémentent un « dîner protocolaire citons : • Le cadre, un salle à manger assez large pour permettre le mouvement de tous les participants, un salle attenante pour la préparation des plats. • Un salon pour l’apéritif d’entrée et éventuellement le café de la fin. • Marquer le personnel de service « préparé » avec des pinces, des attaches, des marquages ou des décorations sur la peau. • La haie d’honneur, à l’entrée des invités, avec les soumis/soumises nus, menottés ou « bondagés » ou décorés avec des aiguilles sur les seins ou sur la peau, une bougie dans la bouche, la tête étant renversée ou dans les mains. • Utiliser un ou deux soumis utilisés comme porte-manteaux à l’arrivée. • Au cas où la maison le permet, disposer une cage pour y mettre des soumis en cage pendant la phase d’arrivée des invités. • Aligner les soumis et soumises regroupés, nus enchaînés ou entravés avec un bâillon dans la bouche. • Disposer des statues vivantes emballées complètement dans du cellophane avec la queue dégagée et debout pendant une partie du repas. • Pendant l’apéro faire manger les soumis dans des écuelles par terre avec de la nourriture qui tache (spaghettis bolognese par exemple). Les soumis se nettoient mutuellement à la langue. • Mettre sur pied un petit spectacle genre fléchettes, ou flagellation. (Dans le cas où cette pratique est faite en attendant l’arrivée de tous les invités, le ou la soumis est ensuite utilisé pendant le repas comme tableau vivant avec une ou deux bougies en plus. • Disposer des soumis sur le sol, procéder à un petit cérémonial d’entrée de la personne qui préside en la faisant marcher sur des soumis couchés par terre, elle-même tenue par les mains par des soumises. • Disposer pour le repas une ou deux soumis/ses nus posés sur la table et recouverts de choses à manger. Changer le décors en faisant une pause et en ordonnant à d’autres soumis de les « laver » en léchant le reste collé au corps. • Disposer des soumis comme meubles pendant l’apéro comme tabourets, tables, comme servir-boy, avec un plateau accroché autour du torse. • Utiliser des soumis comme porte panier à pain avec une corbeille attachés par des pinces aux seins. • Bander les yeux de soumis qui sont chargés d’apporter les plats mais avec un autre soumis utilisé pour guider le premier pour servir. • Selon les envies du moment glisser un soumis ou soumise sous la table pour effectuer les cunis/turluttes avec le jeu, entre les invités de deviner qui est en train de jouir. • Chaque dominant ou dominante nourrit les soumis, à genoux derrière les invités assis et les invités, en « crachant » par terre ou dans la bouche des soumis/ses la nourriture pré-mâchée. • Faire boire dans une écuelle remplie d’eau ou d’urine selon les envies et le moment. • Prévoir un petit spectacle homosexuel (des hommes aiment voir deux lesbiennes faire l’amour ou les femmes deux homosexuels) lors du café. • Au cas où des servants ont été particulièrement maladroits, petite séance de kick-boxing (ça change des coups de cravache quoique ça peut aussi se faire évidemment). • Imaginer un jeu (tirage au sort) pour permettre à la gagnante ou au gagnant de faire quelque chose avec un soumis ou une soumise. Par exemple trouver sur un soumis ou une soumise une combinaison de numéros ou un mot qui aura été marqué sur la peau dans un endroit un peu difficile (genre sous les seins tombants, à côté des lèvres du sexe, sous le scrotum, près de l’anus, que sais-je encore. Le but étant évidemment de favoriser le « toucher » des soumis/soumises par les invités. A l’expérience aussi, il est préférable que quelqu’un préside le repas et s’il y a assez de monde un Majordome qui commande les divers « tableaux » ou phases du repas selon un programme ou un « protocole » de choses qui se feront tout au long du repas: 1. l’entrée des invités, 2. arrivée de la présidente, 3. apéro, 4. repas des soumis, 5. exposition des statues, 6. prise place autour de la table, 7. repas, etc. 8. le "fumoir », les invités affalés dans leurs fauteuils ou divans et les soumis/ses faire des cuni ou des fellations. 9. animation genre flagellation, joutes entre deux sujets, service des cafés, etc. Comme cela se fait lors de belles rencontres, il est souvent préférable au tout début de l’invitation de citer le code de conduite pour l’occasion, des règles de ce qui est permis et ce qui est défendu et autorisé, régler le problème de la prise de photographies et de vidéos. Si c’est possible désigner un dom ou une domina qui agit comme « bourreau » (attacher, détacher, enfermer, allumer, fouetter, etc., etc.) En ce qui concerne le repas, la succession de petits plats permet de provoquer des situations multiples qui exposent les soumis et soumises. Un bon traiteur permettant de libérer les organisateurs du souci de réussir un plat. Bon appétit alors… Kaji, soumis de Lady Gabrielle. (slnr: 386-312-138) Photo tirée du film "Sleeping Beauty"
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Par : le 15/09/20
Femme protectrice des arts, inspiratrice des poètes et véritable tête politique, la vie d’Aliénor d’Aquitaine est fascinante. Lorsque l’on survole les grands évènements qui jalonnèrent sa vie, on est frappé par la grande longévité de cette femme, et de sa résistance exceptionnelle face aux épreuves de son temps. Héritière d’un vaste et riche duché, Reine de France à quinze ans par son union avec Louis VII en 1137, Reine d’Angleterre aux côtés d’Henri II Plantagenêt en 1154, Aliénor eut une vie particulièrement mouvementée, semée d’embuches, et s’éteignit à un âge extrêmement avancé pour l’époque. Plus de quatre-vingts ans. Elle donna naissance à dix enfants, dont neuf atteignirent l’âge adulte, à une époque où les femmes mouraient souvent en couches et où la mortalité infantile faisait des ravages. Elle survécut non seulement à huit d’entre eux, mais également à ses deux maris. Auréolée de mystère par le manque de sources à son propos, diabolisée par les chroniqueurs de son temps, elle est néanmoins l'exemple même de la femme aristocratique qui tente, avec force, de se démarquer du carcan machiste qui régnait au XII ème siècle dans l'Occident médiéval. Portrait d'une personnalité. Avant d'être la reine que l'on connaît, Aliénor est la descendante de l'une des plus prestigieuses lignées de l'époque. Elle est la fille de Guillaume X et d'Aénor de Châtellerault. Très vite, elle devient l'unique héritière du duché d'Aquitaine à la mort de son frère en 1130. Sept ans plus tard, c'est au tour de son père de mourir et de laisser Aliénor seule, à la tête du duché. Belle, riche, et puissante, elle devient le parti le plus convoité de France. Mais sa jeunesse et son statut de femme l'empêchent de régner en maître sur le duché d'Aquitaine. Il est impensable qu'une femme puisse diriger seule un territoire sans l'aide d'un époux qui puisse pallier à toutes les faiblesses liées à son état. Son père, avant de mourir, contacte Louis VI pour unir sa fille à son héritier, en échange de nombreuses terres. Une si belle dot ne se refuse pas, et les noces ne se font pas attendre. Le 25 juillet 1137 voit l'union d'Aliénor et de Louis à Bordeaux. À peine sont-ils couronnés duc et duchesse d'Aquitaine qu'ils apprennent le décès de Louis VI. Ils regagnent rapidement Paris pour le couronnement. Louis VII et sa femme Aliénor sont désormais à la tête du royaume de France. Le rôle politique de la reine est, au départ, assez limité. Pour de multiples raisons, Louis décide de partir en pèlerinage à Jérusalem avec sa femme. Sa présence s'explique pour deux raisons. Louis était tellement amoureux de sa femme, mais aussi tellement jaloux qu'il lui était inconcevable de la laisser en France. La seconde, plus pragmatique, permettait de faciliter la participation militaire des barons aquitains. Loin d'avoir gagné la quiétude de son âme, le roi de France essuie alors un échec cuisant. Lors de la bataille du mont Cadmos, le zèle d'un de ses vassaux entraîne la mort de nombreux hommes et manque d'entraîner une attaque turque qui aurait été sans nul doute fatal pour la croisade. Les Byzantins masquent également aux Français la déroute des allemands et ne fournissent pas les vaisseaux promis. Mais le pire reste à venir pour le jeune Louis. Lorsque les croisés arrivent à Antioche, l'oncle d'Aliénor, Raymond de Poitiers, tente par tous les moyens de rallier les croisés à sa cause, qui est d'attaquer Alep, principale menace des États latins de la Terre Sainte et particulièrement de sa principauté d'Antioche. En outre, Aliénor et Raymond ont de longs et fréquents entretiens. Sont-ils d'ordre politique ? D'ordre familial ? Ou bien, plus grave encore aux yeux de ses chroniqueurs, ont-ils une liaison incestueuse et adultère ? Toujours est-il que le roi en prend ombrage et une dispute éclate entre les deux époux. Aliénor désire rester à Antioche, et veut mettre fin à leur mariage pour cause de consanguinité. Mais le roi, conseillé par Suger et Galeran, l'emmène de force avec lui, et décide de ne prendre de décision la concernant qu'à son retour en France. Après quelques opérations militaires et dévotions à Jérusalem, la croisade prend fin. Le roi et la reine font le voyage de retour sur des nefs différentes jusqu'en Italie. Une bataille et un enlèvement plus tard, Aliénor rejoint son époux à Tusculum où le Pape Eugène III les attend et cherche à les réconcilier. Même si cela semble fonctionner un moment, le désaccord ressurgit un an plus tard, puis le 21 mars 1152, malgré l'interdiction du Pape, ils annulent leur mariage pour cause de consanguinité au quatrième et cinquième degré. Le royaume de France perd la possibilité de posséder, après une génération, le duché d'Aquitaine, et par conséquent, d'accroître son domaine. La mésentente dans leur couple était de notoriété publique. Le divorce n’est pas chose courante à cette époque, surtout lorsque l’on est Reine de France. Qu’importe, on invoque le prétexte de consanguinité, et l’affaire est rondement menée en mars 1152. Deux mois plus tard, Aliénor d’Aquitaine, libre, épouse le fringuant Henri, duc de Normandie, héritier du royaume d’Angleterre, qui possède déjà sur le continent français la Normandie, l’Anjou et le Maine. Aliénor lui apporte l’Aquitaine. Elle devient alors dans les faits reine d'Angleterre. Une nouvelle vie, brillante, s’ouvre à la Reine. Elle partage son temps entre l’Angleterre, la Normandie et ses terres d’Aquitaine, traversant la Manche dans un sens puis dans l’autre, infatigable, visitant les terres de son époux et les siennes, dispensant grâces et faveurs, administrant en véritable chef d’Etat. Ces voyages perpétuels ne font pas peur à Aliénor. Elle les entreprend avec fougue, souvent enceinte. Car la jeune femme est non seulement Reine d’Angleterre et duchesse d’Aquitaine, mais aussi mère incroyablement féconde. Alors qu’elle n’a donné que deux filles à son premier époux en onze ans de mariage, les grossesses se succèdent avec Henri II. D’une santé florissante, elle supporte ces multiples grossesses très rapprochées, donnant naissance à son dernier enfant à plus de quarante ans. Cependant, les relations ne tardent pas à s'aigrir entre Henri II et Henri le Jeune après la grave maladie du premier. La morbidité du roi l'oblige à partager son royaume entre ses fils, mais dès sa guérison, il reprend ce qu'il a donné. Cela déplaît fortement à ses fils et le conflit éclate en 1173 lorsqu'il décide de soustraire une partie des terres d'Henri Le Jeune pour les donner à Jean le Puiné. Aliénor décide de prendre parti pour ses fils. Il semblerait que, depuis plusieurs années déjà, le couple royal se soit brisé. La liaison d'Henri II avec Rosamonde Clifford a, par ailleurs, exacerbé la mésentente entre les époux. Généreux envers ses fils rebelles, Henri II se montre en revanche intransigeant avec son épouse. Le roi la met sous bonne garde au château de Chinon, puis l'enferme pendant quinze ans dans la tour de Salisbury, par crainte d'une nouvelle conspiration. Le roi, à la suite de la révolte, en était venu à détester sa femme et désirait même divorcer peut-être au profit de sa maîtresse. Malheureusement pour lui, elle tombe gravement malade et meurt. Aliénor est alors accusée de l'assassinat de sa rivale. Ses fils décident de se rallier à leur père, incapables de lui résister et la sédition des barons aquitains est définitivement matée par Richard Coeur de Lion en 1183, qui y gagne son surnom. Les succès de Richard éveillent la méfiance de son frère aîné. Ce n'est que le début de la révolte de Richard à l'égard de sa famille et celle-ci s'éteint lors de la mort du vieux roi. Dès lors, Aliénor est libérée par le nouveau roi, Richard Ier. Âgée de soixante-cinq ans, Aliénor reprend alors une intense activité politique et se comporte comme une reine, avec l'accord unanime des barons qui lui sont restés fidèles. Elle assure la régence tandis que Richard était parti dans les terres lointaines de l'Orient, pour la troisième croisade. Mais Jean Sans Terre tente de trahir son père. Informé des velléités de son frère, Richard se dépêche de rentrer. Mais sur le chemin du retour, il est capturé par le duc d'Autriche, Léopold V et livré à l'Empereur germanique Henri IV. Aliénor est ainsi obligée de payer une énorme rançon pour la libération de son fils. Un an après, Richard est de nouveau libre. Estimant que la situation reprenait son cours normal, la reine mère se retire à l'abbaye de Fontevraud. Seule la mort de son fils la pousse à revenir sur la scène politique. Elle tente d'asseoir le pouvoir du dernier de ses fils. Mais ce-dernier s'attire les foudres du roi de France et malgré quelques manœuvres politiques, elle assiste impuissante à la déchéance de son fils. Elle retourne définitivement à Fontevraud où elle y meurt au mois de mars 1204. Elle est inhumée à Fontevraud où l'on peut toujours voir son gisant polychrome qui voisine avec celui de son second mari, Henri II Plantagenêt. C'est l'illustration de notre article. Pendant longtemps, on a attribué à Aliénor un grand rôle de mécène, avec notamment les troubadours, héritage laissé par son grand-père Guillaume IX, le prince des troubadours. Or, il s'avère qu'elle n'est pas un cas d'exception. En effet, les trois reines Mathilde qui l'ont précédée, ont toutes les trois eu une importante implication parmi les artistes. Cette vision est remise en question. Tout d'abord, on ne sait rien de l'éducation de la reine avant son premier mariage. Ensuite, on retrouve peu ou prou des dédicaces mentionnant son patronage. Outre le mécénat, on prête aussi à Aliénor des cours d'amour courtois à Poitiers, rumeur véhiculée par le traité "De l'Amour" d'André le Chapelain. Là encore, il faut prendre avec précaution ces propos. Quelle que soit l'interprétation adoptée concernant l'origine du trait d'André le Chapelain, un fait demeure incontournable. Pour beaucoup, l'amour courtois a largement pénétré les mentalités et les mœurs aristocratiques. Aliénor passe pour en être l'arbitre, voire l'initiatrice par son mythe, par sa vie réelle mais aussi par sa fréquentation des milieux lettrés qui en véhiculent la doctrine. Mais les cours d'amour courtois ne viendraient que de l'imaginaire de certains, à cause d'une fausse interprétation d'un érudit du XVI ème siècle. En revanche, la légende noire d'Aliénor d'Aquitaine perdure toujours. De son vivant, Aliénor fut déjà l'objet d'une légende scandaleuse. Des ragots sont colportés sur son compte et les rumeurs les plus folles sont propagées. Ainsi, on raconte qu'elle se livra à des sarrasins pendant la croisade. On lui prête même une aventure avec Saladin qui était pourtant très jeune à l'époque. Celle qui semble plus vraisemblable reste sa liaison avec Raymond de Poitiers. Peu après sa mort, elle devient une source d'inspiration pour les conteurs, les ménestrels et les poètes. Les chroniqueurs de son époque étaient tous, sauf exception, des clercs. Ceux-ci voient en Aliénor, l'exemple même d'une Ève, voire d'une Messaline qui bafoue l'ordre établi, par deux fois au moins. La seconde est son émancipation, et sa révolte, avec ses fils à l'encontre de son second mari Henri II, sans compter les relations amoureuses dont nul ne sait si elles ont véritablement existé. Le mythe d'Aliénor perdure aujourd'hui encore. C'est à partir de la période romantique que la légende d'Aliénor reprend de l'ampleur. L'image d'une Messaline laisse place à un portrait plus nuancé. Toujours aussi libre et séductrice, la reine devient avant tout une reine cultivée, porteuse de la culture occitane à la rude cour capétienne. Son gisant, à Fontevraud, la représente un livre ouvert entre les mains. Aliénor incarne deux images. D'un côté la souveraine influente et opiniâtre, de l'autre la femme disposant librement de son cœur et de son corps. Fut-elle une manipulatrice, sensuelle et adultère, comme ont voulu le faire accroire les historiens des siècles suivants ? Ou une victime, comme le suggère George Duby ? Il est certain que son rôle politique fut grand et qu'elle donna une véritable impulsion à l'épanouissement de la culture occitane. Femme de caractère, elle assuma le scandale que provoqua l'annulation de son mariage et elle se soucia jusqu'à la fin d'aider ses fils à asseoir leur pouvoir, fussent-ils incompétents ou félons. Elle a inspiré les plus grands. Bibliographie et références: - Martin Aurell, "Aliénor d'Aquitaine" - Katy Bernard, "Les mots d'Aliénor" - Amaury Chauou, "Sur les pas d'Aliénor d'Aquitaine" - Brigitte Coppin, "Aliénor d'Aquitaine, une reine à l'aventure" - Jean Flori, "Aliénor d'Aquitaine, la reine insoumise" - Georges Duby, "Dames du XII ème siècle" - Yannick Hillion, "Aliénor d’Aquitaine" - Amy Kelly, "Aliénor d'Aquitaine" - Edmond-René Labande, "Pour une image véridique d'Aliénor d'Aquitaine" - Marion Meade, "Biographie d'Aliénor d'Aquitaine" - Régine Pernoud, "Aliénor d'Aquitaine" - Alison Weir, "Aliénor d’Aquitaine" Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 14/09/20
Une de mes pratiques préférées est le Glory Hole. j’adore l’idée de ne pas voir qui on suce ou par qui on est sucé. Le Glory Hole est parfait pour cela, et porte bien son nom. J’aime cet attente, enfermé dans le noir, avec pour seule obsession ce trou de lumière par lequel on espère voir apparaître le loup. après de longues longues minutes d’attente . Le bonheur d’y voir enfin s’y introduire un sexe. Le prendre délicatement, avec douceur, le prendre en bouche… et si la queue est de bonne taille, pourquoi ne pas se l’enfiler, les fesses collées à la paroi ? Ou en profiter pour se faire sucer à son tour, passer et repasser devant le trou noir, être attiré par lui au point d’en oublier toute précaution. Jusqu’à y glisser son sexe avec appréhension et sentir la douceur d’une bouche gourmande… si en plus, comme cela m’est arrivé, jour de gloire ! un jeune noir viens vous plaquer contre la paroi et vous pénètre pendant qu’un ou une inconnue vous pompe…
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