La rubrique "Articles" regroupe vos histoires BDSM, vos confessions érotiques, vos partages d'expériences SM. Vos publications sur cette sortie de blog collectif peuvent aborder autant les sujets de la soumission, de la domination, du sado-masochisme, de fétichisme, de manière très générale ou en se contentrant très précisément sur certaines des pratiques quu vous connaissez en tant que dominatrice/dominateur ou soumise/soumis. Partager vos récits BDSM, vécus ou fantames est un moyen de partager vos pratiques et envies et à ce titre peut être un excellent moyen de trouver sur le site des partenaires dans vos lecteurs/lectrices. Nous vous rappelons que les histoires et confessions doivent être des écrits personnels. Il est interdit de copier/coller des articles sur d'autres sites pour se les approprier.
Par : le 04/06/25
Assis sur ce banc, je regarde tous ces avions se poser ou décoller vers des destinations inconnues ; gribouillant des silhouettes sur mon petit sketchbook, avec mon petit crayon déjà bien entamé. Voir tous ces gens marcher avec le sourire, courant de portes en portes pour s'envoler et découvrir, de nouveaux lieux, de nouvelles cultures, parfois retrouver des amis, que sais-je, retourner dans un lieu qui nous a touché... Chaque voyage est unique, il nous marque, nous fabrique, car bien souvent cela change notre perception du monde.   J'ai voyagé, de Montréal a Tchang Maï, passant par Bombay ou Goa quand j'étais jeune, de Barcelone à Essaouira, sans oublier Newcastle... J'ai pris le temps, de m'imprégner de ces lieux vivants... du musée des civilisations, de ces plats qu'on oublie pas comme le Khao Soï, ou encore l'impressionnante Sagrada Familia qui sera sans doute pas fini de mon vivant ou ces kilomètres de plage a Sidi Kaouki ou y'a personne avec cette vue vers l'infini.   Mais aujourd'hui, c'est d'un autre voyage dont j'ai envie, celui que bien souvent les gens oublient... la découverte de l'être humain, bien sur au féminin. Je me souviens de ces heures, ou l'on refaisait le monde, ou l'on se racontait de jolies mensonges, se disant que si l'on était riche on s'envolerai au pays des songes. Mais la richesse en vérité, c'est de se donner le droit de rêver.   Il y a les mots, il y a les actes, comme lorsqu'on se rencontre, qu'on se regarde, que l'on raconte, ou l'on découvre l'âme de l'autre, avec son histoire qui nous touche, qui nous fait sourire, qu'on a envie de la blottir contre soi, parfois simplement la faire rire, ca suffira. La suite, le temps nous le dira, si un lien s'est construit ou pas, mais pas la peine de se précipiter, même si parfois le temps vient à manquer.   Je ne dis pas que j'ai besoin d'exister a travers l'autre, car ce serait un poids que j'imposerai, mais c'est plutôt partager et construire ensemble, cette bulle qui nous ressemble et nous assemble, dans cet univers si particulier du BDSM. Et quand ca fonctionne, on se sent tous les deux a notre place. Ce n'est pas une question de pouvoir, mais plutot d'évidences...   Il fait nuit noire, il est temps pour moi de me lever, de sortir du coté obscur, pour des lieux un peu plus clairs, car finalement la vie est un jeu d'ombres et de lumières.   ClairObscur.
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Par : le 04/06/25
Je me souviens de la première fois où j’ai passé la bride au cou d’une Femme. J’étais, je le reconnais, plus jeune, moins expérimenté et surtout beaucoup moins confiant. Cependant j’avais apporté un soin particulier au choix de l’article. Une bride en cuir épais, de qualité, comme celle qu’on monte sur les gros chiens, avec un anneau large ou passer plusieurs doigts etait possible. J’y avait adjoint une laisse optionnelle en acier lourd, à gros maillon, mais courte pour rester agile dans le maniement. Un très bel ensemble assorti d’une sangle en cuir ferme du même tenant permettant une prise ferme et sans défaut.   Celle-ci m’a depuis apporté beaucoup de plaisir. Autant dans l’apprentissage de l’art de son maniement que dans la variété des pratiques que celle-ci nous aura permis avec ces Dames.   A mon sens, une bride doit être entièrement assumée. Sans aucun détours ni ambiguïté. C’est un symbole et celui-ci doit être puissant et sans équivoque s’il veut inspirer une emprise rassurante. Toute dissimulation, hésitation  ou atermoient créera un climat de suspicion prompt à rompre l’harmonie Maître / Soumise.   En effet,  Mesdames, j’entends tout à fait votre volonté de ne pas vous laisser contraindre de la sorte par quiconque sans avoir atteint un certain seuil de confiance. Autant dans la personne elle-même que dans sa maîtrise de l’objet. Mais je fais confiance à votre jugement et à votre sensibilité pour savoir confondre un Maître malveillant ou malhabile.   Les vilaines laisses toutes fines pour petits lapins roses n’ont pas droit de citer dans mon vocabulaire. Au-delà de leur aspect cheap, de leur inconfort et de leur capacité à tourner ces Dames en ridicule; elles ne reflètent pas le contrôle et l’emprise que celles-ci attendent de l’objet. Et encore moins l’autorité que celui-ci confère à celui qui l’opère. Une bride respectable doit pouvoir devenir un objet de désir et de convoitise  pour ces Dames. Un de ceux qui font mouiller les lèvres et tourner les têtes.   Je reconnais par ailleurs avoir un faible tout particulier pour le harnais en cuir avec mordant. Même si celui-ci est moins versatile dans ses pratiques, il apporte certaines notes de transgression délicieuses qui résonnent en moi.    En effet, beaucoup moins confortable: le maintien du visage se faisant par la contrainte de la mâchoire. Souvent doté de lanières et d’anneaux latéraux (en metal dans mon cas) qui vont également compresser les plus fins minois. Son esthétique singulière confère, par anthropomorphisme, un côté cru et animal à ces Dames. Non pas un animal de compagnie qu’on identifie par un sobriquet et chérit comme son propre enfant; mais bel et bien un animal sauvage et libre dans toute sa splendeur. Et qu’il est, à l’évidence, fort agréable pour nous de dresser.    Ce côté légèrement plus kink de l’objet permettra à une Femme aguerrie une distanciation plus prononcée de sa propre psyché. Aussi, si celle-ci apprécie (car ça n’est évidement pas du goût de toutes), elle en fera un objet de libération fort, et qu’elle pourra même, parfois, de son propre chef, venir proposer à son Maître lorsqu’elle aura envie d’être apprivoisée.   Notez enfin que j’ai une tendresse particulière pour un mords en cuir assorti, permettant à ces Dames de punir à foison l’objet. Tout particulièrement quand encaisser une pratique devient physiquement plus difficile. Et ceci sans jamais abîmer leur précieuse bouche.  Il permet aussi Maître expérimenté de jauger les seuils d’inconfort et de les adapter pour faire durer le plaisir de l’un, comme de l’autre.  A noter que celui-ci autorise même l’emploi d’un safe word rassurant dans les cas extrêmes.  Et, comble de la sophistication, une longe de cuir longue et de bonne facture permettra accessoirement de cravacher cuisses, fesses et seins saillants pour redonner de l’entrain à la promenade, puis de la fougue au galop.   En résume j’invite donc ces Messieurs qui voudraient s’y essayer à choisir savamment une bride adaptée à leur maîtrise de l’objet et, par-dessus tout, j’invite ces Dames à apporter le plus grand soin au choix de ces Messieurs …
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Par : le 02/06/25
Aujourd'hui j'ai très très mal au bide . Ça était encore en journée mais là ça tape fort . Je me sens un peu comme dans mon enfance quand j'avais fait une connerie et eu grave peur que mon père va me ruger de nouveau... ou comme un gros noeud qui restera scotché au fond de mes tripes.. ça fouille et ne veut pas se défaire. C'est bizarre, hier soir je me suis faite encore jouir en pensant à celui qui me maltraitait souvent mentalement au lieu de me rapporter du bonheur. Ce n'est pas de sa faute , il ne se rendait pas compte je crois . Il faut être une vraie dingue  de garder ces souvenirs en bonne mémoire . Je croyais être une petite maso car j'avais trouvé du plaisir aux traitements mentaux qui te font souffrir mais mieux vaut arrêter avec cela . Laissons cela pour les "pro" ! Suis pas conne du tout , ni une naïve, au contraire, ne confondons pas mais actuellement ou toujours perdue dans ce monde de bdsm. Entre séances d'électrostimulation ou autres, une relation d/s avec des on/ off... je n'ai toujours pas trouvé mon bonheur . Ou dit- on sa place? J'en ai vécu un peu, de temps à autre. Deux pas en avant , rejettée trois en arrière. Coup brusque, dur! Je l'appelle de l'expérience vécue. Sans plus . Je me plains pas, juste je m'exprime. Toujours eu un énorme besoin de m'exprimer d'ailleurs ... Une chose que j'ai appris depuis. Le faire! Ouvertement. Comme la littérature française, la poésie , l'art ... tout cela  m'intéresse beaucoup depuis. J'ai appris à m'ouvrir ici, écrire ce qui me démange. C'est une façon de lâcher prise aussi . Et parfois les derniers temps, il y'a lui, celui qui pique . Lire quelques lignes de lui me suffisent. Par moment cela fait juste du bien . En lisant ses quelques mots, sans plus . Cela me fait rigoler ou simplement remonter le moral, m'accompagne en journée. Je ne demande rien , juste j'apprécie, je prends, aussi note et essaye de respirer pour du nouveau. N'importe où le chemin me ramène. Un jour, oui  . 
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Par : le 01/06/25
Parlons d’une chose que trop de personnes soumises apprennent à leurs dépens : Tous les dominants qui disent les bons mots ne sont pas ce qu’ils prétendent être. Certains sont simplement de bons comédiens, avec un excellent texte. Et d’autres ? D’autres laissent des miettes. Pas un chemin. Pas un cadre. Juste un appât. Et comme Hansel et Gretel, on suit la trace, espérant qu’elle mène à la chaleur, à l’appartenance, à la sécurité… pour finalement découvrir une maison faite pour vous dévorer. Alors comment savoir ? Comment faire la différence entre un vrai dominant et un imitateur habile ? Voici comment repérer les miettes. Et surtout, comment partir avant d’être piégée. 🎭 Ils utilisent les archétypes, mais n’ont aucune profondeur Ils disent « bonne fille » ou « bon garçon » au bon moment, citent Jung ou Nietzsche, parlent de contenance avec une voix pleine de velours. Et au premier abord, on y croit. On se sent comprise. On a l’impression d’être vue. Mais dès qu’on gratte un peu… Il n’y a pas de fondation. Ils imitent la présence. Ils rejouent la sécurité. Ils jouent à être dominant. Un vrai dominant ne connaît pas seulement les mots. Il connaît leur poids. Et ce poids, ce n’est pas votre esprit qui le sent. C’est votre système nerveux. Parce que la profondeur, la vraie, n’est pas un texte appris. C’est un état. 💨 Leur énergie vous pousse à vous abandonner trop vite Ils vont vite. Très vite. Ils font de grandes déclarations. Ils reflètent vos fantasmes. Et soudain, vous ne réfléchissez plus, vous tourbillonnez. Pas parce que vous vous sentez en sécurité, mais parce qu’ils ont déclenché votre faim. On croit que c’est de l’alchimie. Mais c’est de l’urgence. La vraie domination ne vous submerge pas. Elle vous ancre. Si quelqu’un essaie de vous emporter dans son élan, regardez bien. Pose-t-il des miettes ? Ou construit-il un sol sous vos pieds ? 🧠 Ils portent le fantasme, mais pas votre système nerveux Celui-là est plus subtil. Et plus dangereux. Ils parlent d’obéissance, de protocole, d’intensité, de dévotion. Mais dès que vous êtes déstabilisée ? Ils se figent. Ils paniquent. Ils se dérobent. Parfois même, ils vous reprochent d’avoir « cassé l’ambiance ». Car ce qu’ils dominent, c’est l’humeur. Pas la réalité. Un vrai dominant ne vous guide pas seulement quand vous êtes gracieuse. Il vous tient quand vous êtes en vrac. Il ne recule pas quand le fantasme se fissure. Il sait que c’est là que commence le vrai travail. 👑 Ils font de votre dévotion une récompense à gagner C’est là que beaucoup se perdent. On se sent si honorée d’être « enfin vue »… qu’on commence à vouloir mériter cette reconnaissance. On essaie de ne pas déranger. De ne pas avoir trop besoin. D’être la parfaite petite soumise. Et s’ils vous nourrissent à la miette ? Ils vont encourager ce comportement. Le renforcer. Non pas parce qu’ils chérissent votre dévotion, mais parce qu’elle les fait se sentir puissants. Rappel : Votre dévotion n’est pas une médaille qu’on gagne à la performance. C’est une couronne que vous offrez — librement — à celui qui a gagné votre confiance. 🖐️ Partir n’est pas un échec. Rester en vous diminuant, si. Une part de vous le sait. Sait que ce n’est pas profond. Sait que vous vous pliez en quatre pour des miettes. Mais on vous a dit que partir, c’était ne pas avoir assez essayé. Qu’une soumise, ça reste. Non. Une soumise, ça discerne. Et vous ? Vous n’avez pas peur du pouvoir. Vous avez peur de le gaspiller pour quelqu’un qui ne sait pas le porter. 🎯 Conclusion Un vrai dominant ne laisse pas de miettes. Il construit le chemin avec vous. Il ne précipite pas la connexion. Il l’enracine. Il ne reflète pas votre fantasme. Il rencontre votre réalité. Alors si quelqu’un vous attire dans l’intensité sans stabilité, dans la performance sans présence, dans l’abandon sans sécurité… Ne suivez pas les miettes. Faites confiance à ce que vous ressentez. Et partez la tête haute, comme quelqu’un qui connaît sa valeur. Car le bon dominant n’aura pas besoin de vous convaincre. Sa simple présence dira : « Ici, tu peux te reposer. Ici, tu es en sécurité. Ici, tu ne vas pas vers le feu. Tu rentres chez toi. »
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Par : le 01/06/25
Il y avait un sujet d'étonnement plus réel dans la personne de la jeune fille. Il fallut très tôt cacher ses succès. Au début, on pouvait parler en riant des premiers prix de grec, des parties de tennis enlevées en quelques jeux, du piano dont elle jouait mieux que Saint-Saëns. Puis on dut modérer ces transports et même s'inquiéter, tant il devint évident qu'il ne s'agissait pas seulement d'une adolescente bien douée. À vingt ans, Charlotte était une jeune fille frêle, d'une vitalité extrême, avec un regard pétillant et une bouche remuante sous des cheveux bruns coiffés à la garçonne. Les femmes disaient qu'elle n'était pas jolie, parce qu'elle ne sourait jamais. Mais sa froideur attirait. Elle ouvrait la bouche et le silence régnait. Des yeux noirs brillants comme des cassis mouillés, un air de malice en accord avec son comportement fantasque, on sentait sous la désinvolture de sa jeunesse le nerf tenace des résolutions. En révolte contre les siens, mais sans aller jusqu'à casser de la vaisselle, elle transgressait les tabous de son milieu autant qu'il était convenable de le faire et même souhaitable pour prouver un fier tempérament. Elle s'amusait avec pas mal d'espièglerie d'un statut qui ne lui valait rien, sauf des égards et la faveur des snobs dont elle se fichait également. C'était romanesque d'être son chevalier servant. La domination mêlée à l'amour créait une atmosphère stendhalienne qui me plaisait. Nous nous étions connus en khâgne au lycée Louis-le-Grand, me dit-elle. Je la regarde. Elle n'a pas dû beaucoup changer : elle a à présent vingt-trois ans, elle vient de réussir l'agrégation, sans doute enseignera-t-elle l'année prochaine. Mais elle a gardé un air très juvénile, ce n'est sans doute pas un hasard, elle perpétue son adolescence, les visages en disent autant que les masques. Les yeux noisette, des cheveux noirs, coupés très courts, presque à ras, et une peau mate: Juliette a beaucoup de charme. Elle parait épanouie, à moins de détecter quelques signes d'angoisse dans ce léger gonflement des veines sur les tempes, mais ce pourrait être aussi bien un signe de fatigue. Nous habitions Rouen, à l'époque. Sa cathédrale, ses cent clochers, Flaubert, et le ciel de Normandie. Même quand il fait beau, sauf pour Monet, quelque chose de gris traîne toujours dans l'air, tel des draps humides et froissés, au matin. Un charme bourgeois. Je l'ai appelé, le soir. Nous avions convenu d'un rendez-vous chez lui. Il m'a ouvert. "Tu es en retard" a-t-il dit. J'ai rougi comme la veille, je m'en rappelle d'autant mieux que je n'en fais pas une habitude, et que je ne comprenais pas pourquoi ses moindres propos me gênaient ainsi. Il m'a aidée à ôter mon imperméable. Il pleuvait pour changer, mes cheveux étaient mouillés. Il les a ébouriffés comme pour les sécher, et il les a pris à pleine main, il m'a attirée à lui, et je me suis sentie soumise, sans volonté. Il ne m'a pas embrassée, d'ailleurs, il ne m'a jamais embrassée, depuis quatre ans. Ce serait hors propos. Il me tenait par les cheveux, j'avais les jambes qui flageolaient, il m'a fait agenouiller. Puis, il a retiré mon pull, mon chemisier et mon soutien gorge. J'étais à genoux, en jean, torse nu, j'avais un peu froid. Quand je pense à nos rapports, depuis, il y a toujours cette sensation de froid, il a le chic pour m'amener dans des endroits humides, peu chauffés. Il m'a ordonné de ne pas le regarder, de garder le visage baissé. D'ouvrir mon jean, de ne pas le descendre. Il est revenu vers moi. Il a défait sa ceinture, il m'a caressé la joue avec le cuir. Ce n'est qu'à ce moment-là que j'ai réalisé que j'étais littéralement trempée. Je dégoulinais, j'avais le ventre en fusion et j'étais terrorisée. Il a fini de défaire son pantalon, et il m'a giflé, plusieurs fois, avec sa queue, avant de me l'enfoncer dans sa bouche. Il était si loin, du premier coup, que j'en ai eu une nausée. Il avait un sexe robuste, rectiligne, large à la base, plus grosse que mon poignet. J'ai commencé à aller et venir de mon mieux. Je me suis dit que j'avais bien mérité de sucer ce membre épais. C'était comme un viol désiré. J'étouffais un peu. C'était la première fois. Charlotte avait trop souffert en secret pour ne pas accepter cet outrage en respirant très fort.     Elle avait découvert tristement qu'un homme peut remplacer un idéal. Il remplace tout. Les autres femmes ne mettent pas tant de religion dans leur amour. Mais, à défaut d'une union spirituelle, un breuvage physique les retient. Un corps les nourrit de sa substance blanche. Pour Charlotte, le corps de l'homme avait un rôle différent. Dans ses bras, elle pensait d'abord qu'il était là, certainement là, et que pour une heure ou deux il n'allait pas disparaître, tomber dans le désespoir. Enfin, il était solide, comme la vérité, les tables, les chaises et non cet être mobile, douloureux qu'elle connaissait. Elle voulait bien que son amant fût une idée ou un objet, pas un vivant, elle savait qu'on doit atttendre le pire, surtout au début. Pour tout d'ailleurs, c'était la première fois. Quand il est passé derrière moi et qu'il m'a descendu le jean à mi-cuisse. Qu'il m'a ordonné de me pencher, la tête dans les mains, les fesses offertes. Quand il m'a pénétrée du bout des doigts, essayant la solidité de mon hymen, avant d'enfoncer ses doigts dans mon anus, trois doigts, d'un coup, c'était juste avant qu'il me sodomise; pas un instant, à ce moment-là, je n'ai pensé qu'il pourrait me prendre autrement. Il est revenu dans ma bouche, sa verge avait un goût acre que j'ai appris à connaître et à aimer, mais là encore, il n'a pas joui. Il le faisait exprès, bien sûr. Il a achevé de me déshabiller, il m'a fait marcher à quatre pattes, de long en large. Nous sommes allés dans la cave, où il m'a fait allonger sur une table en bois, très froide. Il y avait une seule lampe au plafond et il m'a ordonné de me caresser, devant lui, en écartant bien les cuisses. La seule idée qu'il regardait mes doigts m'a fait jouir presque tout de suite. Il me l'a reproché bien sur, c'était le but du jeu. J'étais pantelante, j'avais joui si fort que j'en avais les cuisses inondées, bientôt, il s'est inséré entre mes jambes, les a soulevées pour poser mes talons sur ses épaules, j'ai voulu le regarder mais j'ai refermé les yeux, à cause de la lumière qui m'aveuglait, et il m'a dépucelée. J'ai eu très mal, très brièvement, j'ai senti le sang couler, du moins j'ai cru que c'était du sang, il a pincé la pointe de mes seins, durement, et j'ai rejoui aussitôt. Quand il est ressorti de moi, après avoir enfin éjaculé, il m'a dit que j'étais une incapable, une bonne à rien. Il a dégagé sa ceinture de son pantalon, et il m'a frappée, plusieurs fois, sur le ventre et sur les seins. J'ai glissé à genoux, et je l'ai repris dans ma bouche, il n'a pas arrêté de me frapper, le dos, les fesses, de plus en plus fort, et j'ai arrêté de le sucer parce que j'ai joui à nouveau. C'était inacceptable pour lui. Il a saisi une tondeuse à cheveux et il m'a rasé la tête. Sanglotante, il m'a dit de me rhabiller, tout de suite, sans me laver, le jean taché du sang qui coulait encore, le slip poisseux, souillé par son sperme. Je m'abandonnais à cette suave torture. Je lui ai demandé où étaient les toilettes. Il m'y a amenée, il a laissé la porte ouverte, me regardant avec intérêt, sans trop le monter, ravi de ma confusion quand le jet de pisse frappa l'eau de la cuvette comme une fontaine drue. Il m'a donné en détail, le protocole de nos rencontres. Les heures exactes, mes positions de soumission, le collier et la lingerie que je devrais porter et ne pas porter surtout. Il m'a ordonné d'aller tout de suite chez un sellier acheter une cravache de dressage en précisant que le manche devait être métallique. J'allais franchir un nouvel échelon. "- Qu'est-ce que tu es ?", m'a-t-il demandé . "- Je ne suis rien. - Non, a-t-il précisé, tu es moins que rien, tu es mon esclave. - Je suis ton esclave, oui". Cinq jours plus tard, nouveau rendez-vous, juste après les cours. J'ai apporté la cravache. La porte était entrouverte, je suis entrée et je l'ai cherchée des yeux. Il ne paraissait pas être là. Je me suis déshabillée, et je me suis agenouillée, au milieu du salon, les mains à plat sur les genoux en cambrant les reins, devant un lourd guéridon bas où j'avais posé la cravache. Il m'a fait attendre un temps infini. Il était là, bien sûr, à scruter mon obéissance. Je consommais trop d'enthousiasme dans le désir.   Je l'avais longtemps supplié de m'aimer. Je l'avais laissé faire: ces mots abominables justifiaient ma punition. À présent, je tenais à lui, solidement, par tous les liens de l'habitude, de l'instinct et du dégoût de moi-même. Ce jour-là, il s'est contenté de me frapper sur les reins, les fesses et les cuisses, en stries parallèles bien nettes en m'ordonnant de compter un à un les coups. Ce fut tout ce qu'il dit. J'étais devenue ce que je voulais être, un simple objet au bon plaisir de son Maître. À dix, j'ai pensé que ça devait s'arrêter, qu'il faisait cela juste pour dessiner des lignes, et que je n'allais plus pouvoir me retenir longtemps de hurler. À trente, je me suis dit qu'il allait se lasser, que les lignes devaient se chevaucher, constituer un maillage, et que ça ne présentait plus d'intérêt, sur le plan esthétique. J'ai failli essayer de me relever mais il m'avait couchée sur le bois, et m'avait ligoté les poignets et les chevilles aux pieds de la table. Il s'est arrêté à soixante, et je n'étais plus que douleur, j'avais dépassé la douleur. J'avais crié bien sûr, supplié, pleuré et toujours le cuir s'abattait. Je ne sais pas à quel moment j'ai pensé, très fort, que je méritais ce qui m'arrivait. Ainsi, je ne m'appartenais déjà plus. Il s'est arrêté, il m'a caressée avec le pommeau métallique de la cravache, qu'il a insinué en moi, par une voie puis l'autre. J'ai compris qu'il voulait entendre les mots, et je l'ai supplié de me sodomiser au plus profond, de me déchirer. Mais il est d'abord venu dans ma bouche. J'avais les yeux brouillés de larmes, et je m'étouffais à moitié en le suçant. Me libérant la bouche, il s'est décidé à m'enculer, sans préparation, pour me faire mal. Il se retira pour me frapper encore cinq ou six fois sur les seins en me meurtrissant les pointes. Je me mordais les lèvres au sang pour ne pas hurler. Il m'a donné un coup juste à la pliure des genoux, et je me suis affalée sur le sol glacé. Il m'a traînée dans un coin, et il m'a attachée avec des menottes à une conduite d'eau qui suintait. En urinant sur ma tête rasé, il me promit de me marquer au fer lors de la prochaine séance. J'avais de longues traînées d'urines sur le visage et sur les seins. Au fond, c'était un pâle voyou qui avait fait des études supérieures. Et qui m'avait devinée dès le début. Il avait su lire en moi ce qu'aucun autre n'avait lu. J'ai fréquenté, un temps, certains cercles spécialisés, ou qui se prétendent tels. Des Maîtres, jouisseurs, toujours si affolés à l'idée que l'on puisse aimer la souffrance et les humiliations, capables d'élaborer un scénario d'obéissance, où toutes les infractions sont codifiées et punies mais sans s'interroger jamais sur la raison ou la déraison qui me pousse à accepter ces jeux. Car c'est alors que mon corps peut s'épanouir, en se donnant à part entière. C'est l'extase, la jouissance exacerbée par des rites inattendus, l'abnégation de soi.   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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