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Nouvelle : texte érotique fictif « Un jour, on verra, peut-être... » Cela faisait maintenant trois semaines que je côtoyais cette Femme, trois semaines que nous faisions l'amour plusieurs fois par jour, il m'arrivait de ne pas suivre, j'aime son côté animal, elle me surprend toujours, je sens de la force, une sorte de combat, ou nous, protagonistes, nous nous chamaillons avec plaisir et consentement. Victime volontaire de ses jeux, je prenais un réel plaisir à la laisser mener la danse, même si parfois, je lui demandais d'être moins rude, elle rigolait alors, en me glissant tendrement des pauvres chatons, tu veux bien me faire plaisir ? Être un bon garçon ? Ceux à quoi, je répondais systématiquement oui... Totalement incapable de pouvoir faire autrement... Ne voulant pas la décevoir ou tout simplement par pur plaisir, plaisir que je commençais à m'avouer. J'aime me promener avec elle, en journée, bras dessus dessous, elle toujours si élégante, même en jean, elle a toujours un détail qui rappelle sa féminité que j'apprécie tant, une paire de talons, de bas, une façon de se coiffer, de rire. Tout lui rappelle à la féminité, absolue. Hier soir, nous dînions ensemble chez elle, elle portait une nouvelle tenue, une jupe de cuir, un haut en dentelle, des bas, et une nouvelle paire d'escarpin noir, ses cheveux tirés en arrière, elle ne parlait presque pas, un sourire figé... Ha, au fait, me lance t'elle, oui ? Je répondis un peu idiot. Tu sais, je pensais, maintenant, il va falloir que tu sois sage, je sais que tu es un bon garçon. A entendre ces deux mots mon excitation grimpa soudainement, donc, reprend-elle, maitenant que tu as bien, voir trop profiter, je veux que tu sois chaste pour moi. Elle me fixa. Je ne savais quoi répondre. Comment ça ? Ces mots sortie bêtement de ma bouche alors que mon excitation à peine dissimuler était à son paroxysme. Elle le remarque, se leva, elle se dirigea vers le meuble de l'entrée, sortie une boîte. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait, mais je ne voulais pas partir. Elle posa la boîte et dit, ce soir, je vais sortir, sans toi, ce soir, je vais voir un autre homme, mon corps tremblait... Ouvre la boîte, sa voix avait changé, je lui obéis. A l'intérieur, une sorte de tube, avec des anneaux. Ceci, dit elle, est une cage de chasteté, tu es intelligent, tu as compris le principe, tu vas la porté pour moi, tu vas le faire, parce que tu en as envie, j'ai vu ton comportement, je sais qui tu es. Tenant la cage, je me mis à genoux. Hey bien ! En voilà un bon garçon, mon esprit bouillonné, elle m'aida a enfilé la cage, qui était parfaitement adapté, puis, glissant la clef, sur son bracelet de cheville que je lui avait offert la semaine dernière, j'embrassa délicatement son escarpin, sans toucher à sa peau, sous son ordre, au moment de nous dire au revoir, je lui posa cette question. Quand aurai-je le droit d'enlever la cage Maîtresse ? Sa réponse fut courte, mais pleine de sens : « Un jour, on verra, peut-être... » Frédéric
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"Je fais bien de ne pas rendre l'accès de mon cœur facile. Quand on y est une fois entré, on n'en sort pas sans le déchirer; c'est une plaie qui ne cautérise jamais bien. Qu'est-ce que la vertu ? C'est, sous quelque face qu'on la considère, un sacrifice de soi-même. Le sacrifice que l'on fait de soi-même en idée est une disposition préconçue à s'immoler en réalité. Je crois que nous avons plus d'idées que de mots. Combien de choses senties et qui ne sont pas nommées". Vivante, volontiers polémique, imprégnée de l’esprit des Lumières, l’Encyclopédie, à laquelle le nom de Diderot ( 1713-1784) reste attaché, sera la réussite éditoriale, intellectuelle et commerciale du XVIIIème siècle. Vorace, Denis Diderot l’était. Et il fallait un homme comme lui pour mener à bien une entreprise monumentale comme l’Encyclopédie. Durant vingt-cinq ans, de 1748 à 1773, Diderot y a consacré toute son énergie. Enfin presque !! Malgré le travail titanesque, Diderot trouve le moyen de composer parallèlement plusieurs romans ("Les Bijoux indiscrets", 1748," La Religieuse", 1760, "Le Neveu de Rameau", 1760, "Jacques le Fataliste", 1765), des piècesde théâtre ("Le Fils naturel", 1757), quelques essais philosophiques ("la Lettre sur les aveugles", 1749, les "Pensées sur l’interprétation de la nature", 1753, "Le Rêve de d’Alembert", 1769), des critiques d’art, il en a inventé le genre, et des essais ("Paradoxe sur le comédien", 1773-1778), sans parler de ses nombreux comptes rendus de lecture parus dans divers journaux. Seule une partie de ses écrits fut publiée de son vivant. Diderot est un homme qui a une immense culture, des centres d’intérêt très variés, des intuitions fortes, des idées à revendre. Il explore, innove, lance des idées. Mais il a du mal à discipliner sa pensée. On ne trouve donc chez lui aucun exposé systématique de sa philosophie. Denis Diderot est né à Langres le cinq octobre 1713, d'un père qui était coutelier, et il eut un frère chanoine. Il devait mourir le trente-et-un juillet 1784, cinq ans avant cette Révolution que son œuvre avait préparée. Il entra à neuf ans chez les Jésuites, qui furent frappés par l'intelligence de l'enfant, et il reçut la tonsure à douze ans. Mais son père, on ne sait pourquoi, s'opposa à sa vocation religieuse, et il l'envoya terminer ses études à Paris, au collège d'Harcourt. Se détournant de sa famille, il s'enfuit à Paris et épouse secrètement une jeune lingère, Antoinette Champion (1710-1795). Il mène alors une vie de bohème littéraire. Prodigieusement doué, avide de nouveautés, l'étudiant prolongé s'informe des cours tenus par les professeurs célèbres, lit beaucoup, d'Homère à Voltaire et Swift, y compris les auteurs clandestins en copies manuscrites (Boulainvilliers, Meslier). Il fréquente les salles de théâtre, et ne quitte pas les hauts lieux de la nouvelle intelligentsia, les cafés "Procope" et de la "Régence". Il fait la connaissance des personnalités en devenir: d'Alembert, Condillac, La Mettrie. Ses traductions de l'anglais le sortent de l'anonymat: "l'Histoire de Grèce" (1743) de "Temple Stanyan", l'"Essai sur le mérite et la vertu" (1745) de Shaftesbury. Il publie en1746 les "Pensées philosophiques", condamnées aussitôt à être brûlées. Il rédige l'année suivante la "Promenade dusceptique", dont le manuscrit est saisi. L'ancien étudiant en théologie s'achemine vers le matérialisme et l'athéisme.
"Il n'y a qu'un pas du fanatisme à la barbarie. Il est bien rare que le cœur mente. Mais on n'aime pas à l'écouter". "L'homme est un véritable inculte." Ce n'est qu'à trente-deux ans, après de longues années de misère, qu'il publia son premier ouvrage, une traduction libre de "L'Essai sur le mérite et la vertu", œuvre d'ailleurs sans grande importance (1745). Mais à partir de cette année commence une production d'œuvres littéraires et philosophiques qui ne s'arrêtera qu'à sa mort. Ses compétences le désignent pour animer à partir de 1747, "l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers"(1751-1772), conçue d'abord par le libraire André-François Le Breton (1708-1779) comme l'adaptation française de la "Cyclopaedia" (1728) d'Ephraim Chambers. L'entreprise va rapidement s'émanciper de ce modèle tandis que Diderot s'affirme comme un penseur intrépide. À partir de 1748, le chantier encyclopédique accapare Diderot. Mais cette activité le familiarise avec les secteurs les plus divers du savoir et l'ouvre à de nombreuses formes d'écriture. Elle lui permet de composer des œuvres philosophiques majeures: "la Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient" paraît en 1749 (la "Lettre sur les sourds et muets" paraîtra en 1751). Ainsi le "Prospectus" de l'Encyclopédie qu'il rédige est un acte de foi dans le progrès des connaissances. De telles positions ne pouvaient laisser indifférentes les autorités: Diderot est arrêté en 1749. Il passe un mois enfermé au donjon de Vincennes. C'est là que Rousseau lui rend visite et discute avec lui de la question du progrès des sciences et des arts, qui nourrira le "Discours sur les sciences et les arts" (1750) du citoyen de Genève. Se réconciliant avec sa famille à Langres, Diderot fait la connaissance d'une jeune femme, Sophie Volland, qui devient sa maîtresse, sa confidente, et avec laquelle il entretient une abondante correspondance. C'est l'époque également où il se tourne vers le théâtre et invente alors des formes nouvelles de critique d'art. L'œuvre dramatique de Diderot associe la réflexion critique et la pratique proprement littéraire. Ainsi, en 1757, paraît le "Fils naturel ou les Épreuves de la vertu", comédie en cinq actes et en prose, accompagnée de trois "Entretiens sur le Fils naturel". Un dispositif identique est reproduit l'année suivante. Diderot publie un nouveau drame, le "Père de famille",suivi d'un discours, De la poésie dramatique. L'illustration d'un nouveau drame bourgeois, ou genre sérieux, fait date.
"J’entends crier de toute part à l’impiété. Le chrétien est impie en Asie, le musulman en Europe, le papiste à Londres, le calviniste à Paris, le janséniste au haut de la rue Saint-Jacques, le moliniste au fond du faubourg Saint-Médard. Qu’est-ce donc qu’un impie ? Tout le monde l’est-il, ou personne ?" La recherche de Diderot se poursuit dans des traductions ou adaptations de l'anglais. L'expérience du style du comédien David Garrick, qu'il relate dans un article de 1769 (Garrick et les acteurs anglais), nourrit alors une réflexion qui aboutira au "Paradoxe sur le comédien", écrit entre 1769 et 1777 et publié en 1830, défense du jeu raisonné contre l'inefficacité d'une spontanéité pulsionnelle. Cette diversité, ce "protéisme" furent très admirés par nombre de ses contemporains, et Rousseau disait de lui à Mme d'Epinay: "Diderot est un génie transcendant, comme il n'y en a pas deux dans ce siècle." Il ne semble pourtant pas que la postérité ait eu pour lui une admiration aussi totale que celle de Rousseau. L'homme fut sans doute un grand caractère. Son dévouement total à l'Encyclopédie, son courage en face des puissants, sa passion du travail, sa générosité font de lui une des grandes figures du XVIIIème siècle. Il a pu écrire sans mentir: "On ne me vole pas ma vie, je la donne. Un simple plaisir, pour moi me touche faiblement. C'est pour moi et pour mes amis que je lis, que je réfléchis, que j'écris, que je médite, que j'entends, que je regarde, que je sens. Dans leur absence, ma dévotion rapporte tout à eux, et je songe sans cesse à leur bonheur." Il est certain que sa bonté fut une part de son génie, et il est remarquable que ce sceptique, qui attaqua avec tant de violence la théologie chrétienne, ait prétendu diriger sa vie par les préceptes de l'Évangile. Ainsi, sa philosophie est assez brouillonne, et ses opinions sont parfois contradictoires. Sa seule grande idée qui n'ait jamais varié, c'est qu'il faut détruire les religions, afin de fonder la science. Sur ce point capital, le sceptique n'a jamais eu le moindre doute. Il a combattu tous les dogmes de son temps avec une égale passion, et l'énorme Encyclopédie en est l'immortel témoignage.
"Pour ébranler une hypothèse, il ne faut quelquefois que la pousser aussi loin qu'elle peut aller. Il y a un peu de testicule au fond de nos sentiments les plus sublimes et de notre tendresse la plus épurée". Immortel, non point par sa partie négative, qui n'est pas très originale. Les arguments qu'il invoque contre les Églises sont ceux de la raison raisonnante, c'est-à-dire ceux de Voltaire et de bien d'autres. Mais la partie constructive représente véritablement le péristyle de la science moderne. "Jamais, écrivait Grimm, génies ne se sont ressemblés comme celui de Bacon et de M. Diderot." Certes, Francis Bacon, qui fut le génial auteur du "Novum organum", et qui mourut en inventant l'art de conserver les viandes par le froid, paraît être le père et le fondateur des sciences expérimentales. Mais cent cinquante ans après, le fils du coutelier de Langres réunissait les premiers résultats acquis par la nouvelle méthode. Avec son esprit cartésien, il les classait, il les coordonnait, sur les fondations jetées par Francis Bacon, il a fait sortir de terre les assises du monument: cette partie de son œuvre est sans doute impérissable. Le style de ses ouvrages philosophiques est merveilleusement clair, rapide, original: on le reconnaît à première vue. Cependant, il est parfois déparé par des négligences: il semble que l'auteur, se fiant à sa verve, à son don d'improvisation, qui est unique ait souvent négligé de relire la page qu'il venait d'écrire. En revanche, ses ouvrages littéraires font regretter que cet écrivain de génie n'ait pas consacré aux lettres la meilleure partie de son temps, car ses pages les plus belles sont précisément celles qui ne prouvent rien: "Le Neveu de Rameau" et "Jacques le Fataliste" sont ainsi d'authentiques chefs-d'œuvre de la littérature de tous les temps. Certes, "l'Encyclopédie" est admirable, mais elle nous a privés d'un très grand romancier. Ses deux pièces de théâtre, "Le Fils naturel" et "Le Père de famille", ne sont pas des ouvrages parfaits, mais ils sont les premiers de leur genre, et presque tout le théâtre moderne en est sorti. Plus qu'un grand écrivain, il fut un grand créateur. Il a inventé les "Encyclopédies", la Nouvelle, la Critique d'art, la Comédie dramatique, et dans chacun de ces genres, il improvisa ainsi de nouveaux modèles, qui sont presque tous des chefs-d'œuvre.
"Quand je me promets une vie heureuse, je me la promets longue. Aucun homme n'a reçu de la nature le droit de commander aux autres. La liberté est un présent du ciel, et chaque individu de la même espèce a le droit d'en jouir aussitôt qu'il jouit de la raison". Certes, il n'est pas mort à la fleur de l'âge, puisqu'il a vécu soixante et onze années. Pourtant ses ouvrages par leur aisance, leur vivacité, leur enthousiasme, leur éclat, ont l'air d'être des "œuvres de jeunesse". Aussi a-t-on pu dire: Que n'a-t-il vécu plusieurs siècles ! Depuis plus de dix ans, Diderot était invité par Catherine II dont les largesses imposaient la reconnaissance. Peu enclin aux mondanités et d'un caractère casanier, ses obligations éditoriales et familiales incitaient Diderot à reporter le déplacement. Ce n'est qu'en 1773, après avoir terminé l'Encyclopédie et conclu le mariage de sa fille qu'il entreprit enfin ce voyage. Il effectue ainsi l'unique voyage hors de France de sa vie de juin 1773 à octobre 1774. Ce voyage sera marqué d'un séjour à Saint-Pétersbourg, de ses entretiens avec Catherine II et des séjours à La Haye, dans les Provinces-Unies de l'époque. La correspondance de Diderot révèle le grand sérieux des sujets abordés: la valeur de la libre concurrence dans le commerce et le gouvernement, la nécessité de régler la succession au trône russe, la commission législative que Catherine avait assemblée en 1767, l’éducation publique, le luxe, le divorce, les académies, et bien sûr la littérature. Il espère aussi faire démarrer la traduction et l'adaptation de l'Encyclopédie en russe. Vers le cinq novembre 1773, il reçoit une première pression politique par le biais de l'ambassadeur de France à Pétersbourg, François-Michel Durand de Distroff, pour essayer d'améliorer l'attitude de la souveraine vis-à-vis de la France. Il visita les environs de la ville impériale, assista à des représentations théâtrales et fut membre étranger de l’Académie russe des sciences. Il quitte la ville en mars 1774, après plusieurs semaines de problèmes de santé, période pénible, humide et froide.
"Il vaut mieux écrire de grandes choses que d’en exécuter de petites. L'homme le plus heureux est celui qui fait le bonheur d'un plus grand nombre d'autres". Dès son retour, il ralentit progressivement sa vie sociale, sa santé se dégrade et il l’accepte mal. Il multiplie et allonge les séjours à Sèvres, dans la maison de son ami le joaillier Étienne-Benjamin Belle où il vient régulièrement pendant les dix dernières années de sa vie et au château du Grandval à Sucy-en-Brie, chez d'Holbach, parfois en famille. En septembre 1781, il collabore alors un peu à l'Encyclopédie méthodique de Charles-Joseph Panckoucke et Jacques-André Naigeon. À partir de 1783, Diderot met de l'ordre dans ses textes et travaille avec Naigeon à établir trois copies de ses œuvres: une pour lui, une pour sa fille et la dernière pour Catherine II. Sophie Volland meurt le vingt février 1784. Le cinq mars 1784, le décès prématuré de sa petite-fille lui est caché pour le ménager. En juin 1784, il déménage au trente-neuf rue de Richelieu à Paris, dans l'hôtel dit de Bezons, grâce aux bons soins de Melchior Grimm et de Catherine II qui souhaitaient lui éviter de gravir les quatre étages d'escalier de son logis de la rue Taranne. Il ne profite que deux mois de ce confort et y meurt le trente-et-un juillet 1784, probablement d'un accident vasculaire. À sa demande répétée, il est autopsié le premier août, puis inhumé à l’église Saint-Roch, dans la chapelle de la Vierge, le même jour. Naigeon semble être le seul homme de lettres à suivre le convoi. En juin 1786, sa bibliothèque et ses archives sont envoyées à Saint-Pétersbourg. Elles n'y recevront pas l’attention accordée à celles de Voltaire: les pertes, les disparitions et l'absence de tout inventaire nuiront également à la connaissance et la bonne réception de l'œuvre de Diderot. Durant la Révolution, les tombes de l’église Saint-Roch sont profanées et les corps jetés à la fosse commune. La sépulture et la dépouille de Diderot ont donc disparu, contrairement à celles de Voltaire et Jean-Jacques Rousseau, tous deux inhumés au Panthéon de Paris. Si Diderot exerce d'abord sa plume en traduisant de l'anglais l'"Histoire de la Grèce" (1742) de Temple Stanyan, puis, avec Eidous et Toussaint, le "Dictionnaire universel de médecine et de chirurgie" (de 1744 à 1748) de Robert James, son premier véritable travaild'écriture date de 1745, avec l'adaptation en français de l'"Essai sur le mérite et la vertu" de Shaftesbury.
"Méfiez-vous de celui qui veut mettre de l'ordre. Ordonner, c'est toujours se rendre le maître des autres en les gênant. Il faut souvent donner à la sagesse l'air de la folie. Une danse est un poème". Mais sa première création originale, quoique inspirée de Shaftesbury, est, en 1746, les "Pensées philosophiques", aussitôt condamnées par le Parlement de Paris. Par sa forte coloration déiste, l'œuvre constituait le premier pas de l'itinéraire qui devait mener le philosophe au matérialisme athée. La forme dialoguée de certaines pensées, qui mettaient aux prises chrétiens et incrédules, apparemment en faveur des premiers, ne trompa personne, pas plus que la très orthodoxe profession de foi catholique de la pensée LVIII. L'enthousiasme de l'auteur des "Pensées philosophiques pour les preuves de l'existence de Dieu" fondées sur la connaissance de la nature, chères aux déistes, y apparaît en effet clairement et l'on sent même poindre, dans la fameuse pensée XXI énonçant l'hypothèse du jet fortuit des atomes comme origine du monde, le matérialisme futur de Diderot. Plus prudent, dans "La Promenade du Sceptique" (1747), Diderot use du déguisement de la fable et de l'allégorie pour attaquer alors le christianisme et exalter la religion naturelle. Un roman libertin, "Les Bijoux indiscrets" (1748), le distrait même quelque temps de ses spéculations philosophiques. Né, dit-on, d'un pari, et destiné alors à subvenir aux dépenses de Mme de Puisieux, la maîtresse de Diderot, ce pétulant récit dans lequel s'enchaînent, sur un rythme alerte, les situations cocasses, résultant des vertus magiques d'un anneau capable de faire parler les bijoux des dames, employé par le sultan du Congo pour se désennuyer et vérifier la moralité des femmes de la Cour, intéresse avant tout par sa drôlerie, mais ne peut-on pas voir déjà, dans cet anneau révélateur, l'équivalent du neveu de Rameau qui, tel un levain, permet par sa présence de dégager le vrai du paraître ? Novateur, il ne le fut pas qu'en philosophie. Son œuvre romanesque, qu'on peut presque entièrement situer dans cette partie du XVIIIème siècle que le spécialiste de l'histoire du roman Henri Coulet appelle "période de fermentation" (1760-1789), caractérisée par la hardiesse des formes et l'ampleur des ambitions, se distingue par son originalité formelle. Chacun des grands textes romanesques de Diderot, "La Religieuse", "Le Neveu de Rameau", "Jacques le Fataliste", est un laboratoire de recherche sur l'écriture et pose ainsi de ce fait d'ardus problèmes de classification à la critique contemporaine.
"Le monde commence et finit sans cesse. Il est à chaque instant son commencement et sa fin. Ne payez jamais d'avance, si vous ne voulez pas être mal servi." Le dix-huitième siècle a beaucoup aimé les Dictionnaires. Il en a publié de toutes sortes et de tous formats, mais l'Encyclopédie occupe, dans l'histoire des idées et de la librairie, une place à part. Les autres dictionnaires étaient alors des dictionnaires spécialisés: langue, histoire, agronomie,commerce, art militaire, droit, géographie, médecine, police, etc. L'Encyclopédie se veut universelle, raisonnée,et, pour la première fois, un dictionnaire français comporte un très grand nombre d'illustrations. L'idée d'une encyclopédie française était, comme on dit, depuis longtemps dans l'air. En 1675, Colbert avait invité l'Académie des Sciences à travailler à un "traité de mécanique", où seraient décrites "toutes les machines en usage dans la pratique des arts" et la compagnie s'appliquait sans hâte à la confection de cet ouvrage. En 1694, Thomas Corneille avait publié un "Dictionnaire des Arts et des Sciences" dont Fontenelle donna une nouvelle édition en 1731, augmentée de la physique et des mathématiques. Enfin, en 1728, Chambers avait publié, à Londres, une "Cyclopaedia or an Universal Dictionary of Arts and Sciences" qui connut un grand succès. En 1744, le "Journal des Savants" rend compte avec éloge de la quatrième édition. Ce n'est pas une simple compilation. On y trouve alors une sorte d'histoire des idées et même une préface "montrant l'origine d'où chaque partie de nos connaissances est amenée et le rapport qu'elles ont à leur tige commune, aussi bien qu'entre elles. En 1745, un anglais, Mills, et un allemand, Sellius, apportèrent à André-François Le Breton, libraire, la traduction de la "Cyclopaedia" de Chambers. Le Breton l'accepta, puis se brouilla avec Mills. Il s'associa alors avec trois autres libraires, Briasson, Durand et David l'Aîné, obtint un nouveau privilège, chercha un directeur et, ne s'étant pasentendu avec l'abbé de Malves, s'adressa à Diderot qui venait de traduire le dictionnaire de médecine de James.
"Quand on veut écrire des femmes, il faut tremper sa plume dans l'arc-en-ciel, et secouer sur sa ligne la poussière des ailes du papillon. Il faut être plein de légèreté, de délicatesse et de grâces. Un mot n'est pas la chose, mais un éclair à la lueur duquel on l'aperçoit". Le Breton cherchait assurément à réaliser une bonne affaire. Mais l'idée le séduisait pour une autre raison. Il comptait parmi les francs-maçons de la première heure, ceux qui avaient acclimaté à Paris, entre 1725 et 1732, la maçonnerie anglaise, en 1729, il avait installé la première loge orangiste chez son cousin Debure. De celle-là est issue la loge d'Aumont, dont les séances se tenaient à l'auberge du sieur Landelle, où fréquentèrent les éditeurs et principaux collaborateurs de l'Encyclopédie. En 1765, Le Breton figure encore comme Vénérable inamovible sur le tableau des loges dressé par la Grande Loge de France. Or, en 1740, dans un discours qui reproduisit celui qu'avait prononcé trois ans plus tôt le chevalier Ramsay, le duc d'Antin,grand maître, avait vivement souhaité l'édition d'un dictionnaire universel d'inspiration maçonnique. Diderot accepta avec enthousiasme l'idée de Gua de Malves, qui était de refondre, de développer l'œuvre de Chambers, d'en faire une somme ordonnée de toutes les conquêtes de l'esprit. Le choix de Diderot était à la fois décisif et compromettant. On le soupçonnait fortement d'être l'auteur des "Bijoux indiscrets", roman licencieux. En juin 1746, le Parlement de Paris a condamné ses "Pensées philosophiques" parues sans nom d'auteur. En 1749, paraît alors la "Lettre sur les aveugles". Diderot est enfermé à Vincennes le vingt-quatre juillet. Le gouvernement prend alors en considération cet intérêt commercial. Diderot, dont la détention a été très adoucie, est libéré au bout de dix semaines et maintenu à la tête de l'entreprise avec l'approbation du chancelier Daguesseau. L'histoire de l'Encyclopédie est communément racontée comme une suite de persécutions et de coups terribles assénés par le pouvoir. C'est une flatteuse légende. Prenant une position antireligieuse, il était à prévoir que l'Encyclopédie serait critiquée, attaquée par les défenseurs de la religion. Pourquoi ne l'aurait-elle pas été ? En 1752, à la suite de la condamnation par la Sorbonne de la thèsede l'abbé de Prades, collaborateur de Diderot pour la théologie, le conseil d'État examine les deux premiers volumes parus. Il condamne les téméraires irrévérences de l'ouvrage, déclare alors les deux tomes "supprimés", mesure parfaitement inoffensive, puisqu'ils sont alors entre les mains des souscripteurs, et, dans ses mémoires, le marquis d'Argenson assure que Mme de Pompadour et plusieurs ministres incitent aussitôt les éditeurs, au nom de l'intérêt public, à poursuivre la publication sans désemparer. Le propos du mémorialiste est conforme à la vérité puisque, dans l'avertissement du tomme III, Diderot se dit "rassuré par la confiance du ministère public", se vante de continuerle dictionnaire pour complaire au gouvernement. Madame de Pompadour n'avait de cesse de protéger Diderot.
"On avale à pleine gorgée le mensonge qui nous flatte et l'on boit goutte à goutte une vérité qui nous est amère. On ne se fait pas toujours une langue propre à son cœur". Le comte d'Argenson, alors ministre, assure le passage en Allemagne de l'abbé de Prades et Diderot entrepose ses manuscrits chez le directeur de la librairie, Malesherbes,fils de Daguesseau. Chacune des années suivantes voit paraître un nouveau volume. En dépit des attaques de Palissot, des pamphlets, des protestations de l'épiscopat, des blâmes du Parlement, Louis XV et sa police demeurent parfaitement impassibles. Le nombre des souscripteurs atteint alors quatre mille. L'attentat de Damiens (1757), la publication de "De l'Esprit" (1758) par Helvétius, "maître d'hôtel de l'Encyclopédie", incitent enfin le Parlement à frapper un grand coup. "L'Encyclopédie", contre laquelle l'avocat Joly de Fleury prononce un fougueux réquisitoire, est inscrite sur une liste de huit ouvrages condamnés. Condamnés à quoi ? à rien. Elle ne sera pas brûlée, mais simplement soumise à l'examen d'une commission de révision qui ne se réunira jamais, avec "suppression" pour la seconde fois des tomes distribués, donc insaisissables (six février 1759). De son côté, le huit mars, le conseil d'État révoque, sans plus, le privilège d'édition, ce qui revient uniquement à retirer aux éditeurs la propriété commerciale de l'ouvrage, mais un autre privilège leur est presque aussitôt accordé (huit septembre) pour les gravures. Quant à la police, à laquelle incombe l'exécution des mesures, elle s'empresse de conclure avec les libraires un arrangement réglant la publication "tacite" des volumes suivants. L'impression continue paisiblement. Quelle est la philosophie de Diderot ? On sait qu’il professa, après d’autres et avec d’autres (Helvétius, d’Holbach) une philosophie matérialiste. Mais, si on met à part les précautions qu’il dut prendre pour s’avancer prudemment masqué, il reste que ce matérialisme est difficilement saisissable. Il expose une conception de la matière douée de sensibilité et de la nature comme étant alorsconstituée d’une seule substance matérielle éternellement productive.
"Comment s 'étaient-ils rencontrés ? Par hasard comme tout le monde. Comment s 'appelaient-ils ? Que vous importe ? D 'où venaient-ils ? Du lieu prochain. Où allaient-ils ? Est-ce que l 'on sait où l on va ? Que disaient-ils ? Le maître ne disait rien. Jacques disait que son capitaine que tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas est écrit là-haut". Toutefois ce matérialisme est avancé avec de nombreuses réserves. Diderot n’a jamais renoncé à la force curative et heuristique du scepticisme. Sous le choc de l’immatérialisme de Berkeley, il dut accepter que nous ne puissions fournir des preuves démonstratives absolument rigoureuses de l’existence de la matière. La confrontation des énoncés philosophiques spéculatifs avec les résultats encore très imparfaits des sciencesdu vivant et de la médecine le conduit à reconnaître qu’il faut encore suspendre son jugement sur des points pourtant cruciaux de son matérialisme, par exemple le passage de la matière inanimée à la matière vivante. La volonté de penser les choses dans leur spécificité conduit Diderot à se méfier des généralisations qui font bon marché des différences propres. On n’explique pas l’homme avec les mêmes concepts qui servent pourl’animal. Bref, Diderot est un matérialiste que le sceptique en lui rappelle constamment à la prudence. D’où le fait que Diderot n’eut pas la passion de convertir. Non dogmatique, non sectaire, un des effets de la position sceptique est de produire une civilité de la pensée et de la conversation. Mais elle est aussi inséparable d’un rapport libre et accueillant à l’égard d’autres doctrines plus ou moins voisines. Diderot n’a jamais caché sonadmiration pour Platon, Leibniz, Malebranche, à côté d’Épicure, de Montaigne, de Bayle, sans parler des poètes latins. Avant que le terme ne soit devenu péjoratif, Diderot fut une sorte d’éclectique. Philosophe, romancier, dramaturge et critique se rejoignent sur bien des points: esprit novateur, transgression des genres,amour du vrai, du bon, du beau dans tous les domaines, recherche d'un principe unificateur en philosophie comme en art. Et ce serait sans doute contenter les mânes de ce "touche-à-tout de génie" que de dire que son œuvre, novatrice et brillante, est frappée au coin d'une grande unité. "Je rage d'être empêtré dans une diable de philosophie que mon esprit ne peut s'empêcher d'approuver et mon cœur aussitôt de démentir".
Bibliographie et références:
- Jacques Attali, "Diderot ou le bonheur de penser"
- Pierre Chartier, "Vie de Diderot: portrait du philosophe"
- Anne-Marie Chouillet, "Les ennemis de Diderot"
- Michel Delon, " La philosophie de Diderot"
- Charly Guyot, "Diderot par lui-même"
- Serguei V. Korolev, "La bibliothèque de Diderot"
- Dominique Lecourt, "Diderot, passions, sexe et raison"
- Éric-Emmanuel Schmitt, "Diderot ou la philosophie de la séduction"
- Gerhardt Stenger, "Diderot, le combattant de la liberté"
- Maurice Tourneux, "Diderot et Catherine II"
- Arthur M. Wilson, "Diderot: sa vie et son œuvre"
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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-Sergent No, j'ai une mission pour toi. Deux chasseuses de primes yankees, sont arrivées à Odessa, dans le but de me couper les couilles. Elles ont prévu de débarquer ici près de Sotchi après un périple discret en Mer Noire. Je te charge de les accueillir comme il se doit. Ne les massacre pas. Conduit les sans les amocher à la base. On va s'occuper d'elles comme il se doit. Fais gaffe, elles manient très bien les fusils à longue distance.
-à vos ordres Général Valeri !
Et le colosse de zemble s'est mis en chasse. Il étudie soigneusement la côte. Cherche tous les coins ou un accostage discret peut avoir lieu de nuit. No a un instinct redoutable. Il a l'habitude de chasser les ours polaires sur les banquises glacées de Zemble. Ce n'est pas ces deux tueuses pros qui vont l'intimiter. Le sergent No se leche les babines.
Traquer et capturer des femelles. Comme d'habitude le général Valeri laisse toute latitude pour mener à bien une mission. Ne pas les tuer ou les tabasser, ce sont les seuls ordres. Ne pas les amocher non plus. De penser à ces femelles....lui donne l'intuition exacte du lieu où elles vont débarquer. Comment il sait cela? Il n'en sait rien sauf qu'il est certain de cela. C'est comme s'il voyait presque le futur proche. C'est un chasseur. Il met donc en place ses pieges. Des seringues hypodermiques feront le reste.
Il fait le guet dans un abri invisible végétal. Pas besoin de lunettes à vision nocturne. L'ours de zemble est comme un prédateur, il sait, il sent, il devine. Et les deux tueuses se sont fait prendre à peine débarquées. Elles n'ont rien vu venir. C'est pas dans les manuels d'instructions militaires que l'on apprend à se battre contre le monstre de zemble.
Il décide de les amener dans sa cabane dans les bois pour s'amuser un peu avant de les livrer à Valeri. Pour l'instant elles roupillent dur à causes des piqûres dues aux seringues tirées au fusil. Des doses légères mais suffisantes pour endormir un ours.
Il les fout à poil toutes les deux et les attache par les mains à une poutre de sa cabane. Leurs pieds ne touchent pas le sol. On dirait deux belles dindes. Il les réveille à coup de baffes.
-Alors mes cocottes. Il paraît que vous voulez toucher la cagnotte pour les couilles de notre général ?
Les deux chasseuses de primes ne répondent pas. Elles sont juste impressionnees par la taille du colosse de zemble. C'est peut etre pas un humain ce géant fruste et très poilu. Elles devinent vite qu'il est monté comme aucun homme ne peut l'être. Peut être les conséquences des essais nucléaires à zemble à l'époque de L'URSS ? Et ce monstre qui leur doigte la chatte et respire leurs odeurs intimes.
-Mais vous êtes deux lesbiennes, je vois, dit le sergent No. C'est pour cela que vous êtes au courant pour la cagnotte. Combien déjà? 20 millions de $. Cela fait cher pour des burnes.
-Nous voulons être livrées à la police. Pouvoir contacter notre ambassadeur !
-Vous allez pas bien les filles. Vous n'existez plus. Je peux vous découper en rondelles et vous manger crues si je veux. Alors fermez la et arrêtez de dire des conneries.
No passe par derrière et commence par leur donner une bonne fessée. Il commence doucement. Il caresse ces deux très jolis culs bien bombes de sportives. Il tapotte au début. Pour faire peur. Puis il claque et les deux filles hurlent. Des frappes pareilles, c'est inconcevable. Leurs culs deviennent rouge vif. Elles hurlent encore.
Le sergent No s'amuse. Il caresse doigte les culs et les chattes, masse les seins et frappe. Un coup suffit pour déclencher une douleur insoutenable.
-arrete ! T'es trop con. Tu fais trop mal. Baises nous si tu veux mais arrête de nous tabasser le cul. C'est intenable.
- Ben je peux pas mes mignones. Regardez. Mon sexe est trop gros. J'ai jamais pu pénétrer une femme. C'est impossible à rentrer.
Les deux chasseuses de primes regardent avec horreur le tronc d'arbre qui lui tient de sexe avec pour gland comme un champignon atomique difforme et monstrueux.
-mais tu te laves jamais? Tu pue le macaque et encore c'est une insulte pour les macaques. Allez libére nous on pourra te sucer.
-écoutez les femelles. Il faut arrêter votre cinéma d'allumeuses, sans quoi je vais frapper vos chattes de gouines.
No prend sa hache et part dans la forêt couper de bonnes branches. Il les taille et en fait des carcans pour la tête et les mains, pour les chevilles aussi. Satisfait de son travail il rentre avec le sourire.
-Écoutez bien les filles. J'ai dressé des ours et des loups sur mon île du grand Nord, c'est pas vous qui allez me les briser longtemps.
Il les place toutes les deux sous carcans, solidement liés et un nœud fait par No, seul No peut le défaire.
-Voilà vous êtes mes esclaves et vous devez obéir pour tout. Allez ouste, à la niche. Et il les mène nues dehors, dans le froid, et les attache devant sa porte comme deux chiennes de garde. Il les laisse ainsi toutes la nuit. Lorsqu'elles gémissement trop fort, il sort et leur tire des baffes bien sonores.
Le matin les deux tueuses sont brisées, elles ont peur des que No approche et tremblent. Une semaine passe sans jamais ôter les carcans. C'est ainsi que les mongols dressaient les esclaves. Les filles gardent désormais et les yeux baisses et ne disent plus rien.
No les nourrit bien les lave à l'eau glacée, les frotte rudement avec de la paille et des orties. Elles sont magnifiques même si elles ont en permanence un cul bien rouge sous les claques. Elles obéissent en tout avec diligence. Elles ont peur en permanence de No. Il est imprévisible et il a la baffe facile. Encore une semaine et il les détache des chevilles. Le carcan du haut leur fait horriblement mal.
La troisième semaine il peut commencer à les détacher, une à la fois seulement, toujours nues et elles doivent faire les corvées. Puis de nouveau carcan et garde dehors devant la porte. Il ne les considère plus comme des femmes mais à peine comme des chiennes.
Au bout d'un mois, ce sont devenues de vraies esclaves, bien dressées et obeissantes en tout. Il est temps de les présenter à Valeri.
Ce dernier leur jette à peine un regard.
-Tu as fait du bon travail sergent No. A présent on va les rendre contre paiement. Mais je doute fort que cela puisse se faire. En attendant, mets les à dispositions de tous ceux qui dans la base voudront les utiliser sexuellement.
Effectivement, les américaines furent abandonnées. Personne ne voulu payer pour des chasseuses de primes en free lance.
Chose étrange, ces deux filles commencèrent à accepter leur sort et même à prendre du plaisir. De temps en temps, No passait les recycler. Gardes nues dehors, carcans, fessées, baffes, humiliations. Cela commençait à les faire jouir. Deux chiennes devenues fidèles à leur maître dans une obéissance totale.
Elles prenaient aussi plaisir à se faire prendre, à être sodomisees sans le moindre préliminaire, à devoir sucer des bites ou des chattes. cela devenait jouissif d'être traitées de la sorte.
Les chasseuses de prime ne furent plus que deux très jolies chiennes. Elles furent marquées au fer rouge et déclarées comme appartenant totalement au sergent No. Elles trouvèrent la paix et le bonheur à être ses deux femelles.
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-Bonjour camarade général Valeri. Merci d'avoir pu vous libérer pour cet entretien. J'ai une mission spéciale pour vous.
-Pas de problème camarade Président. Toujours partant, vous le savez bien. De quoi s'agit il?
- Nos troupes poussent de partout sur la ligne de front de l'opération spéciale. Rien ne presse, le piège fonctionne bien.
-C'est tout de même dommage que nos cousins ukrainiens soient tombés dans les griffes de la CIA et qu'ils soient envoyés par dizaines de milliers se faire massacrer sous nos obus.
-c'est leur problème s'ils croient la propagande occidentale.
-Justement, c'est cela votre mission. Liquider des agents de la CIA et de l'OTAN derrière les lignes. Nous en avons localisé une dizaine de plus, ci joint les dossiers et instructions. Faites de votre mieux comme d'habitude.
Valeri quitte Moscou dans le jet privé de sa milice Stalin. Il allume un bon havane et consulte tous les dossiers. Il réfléchit. Il a envie de s'amuser. Il ne veut pas seulement liquider ces agents, cela c'est routine, il veut aussi terroriser.
Le cas de l'agent Brian, cet agent spécial de la CIA retient son attention. Un très bon agent , qui a cause beaucoup de dégâts. Un redoutable, toujours sur ses gardes, très efficace. Peu de défauts. Il appele la capitaine Lena.
-bonjour Capitaine, j'ai une mission pour vous. Je vous donne les détails et on monte l'opération des mon arrivée à la base. A tout à l'heure.
L'avion se pose et Lena accueille avec un beau sourire son général. C'est une russe blonde aux yeux bleus acier, vraiment époustouflante de beauté. Avec humour elle écarte légèrement les cuisses et claque des talons pour saluer. Elle adore prendre cher avec Valeri. C'est électrique, direct, sans la moindre barrière, comme toujours avec ceux qui risquent très souvent leur vie au combat. Plus rien à foutre . Chaque instant est précieux. Lena n'a même pas mis de petite culotte et c'est une sage décision car avant toute chose, elle se fait violer et sodomiser dans le véhicule qui conduit aux bureaux. Valeri ne perd jamais de temps.
Lena écarte les cuisses et se masse la chatte, les pieds poses sur le tableau de bord.
-putain que c'est bon de se faire violer. Cela donne les idées claires.
Valeri lui caresse ses cuisses musclées. Lena sent bon la femme russe.
-Tu feras gaffe cette fois. J'ai pas envie de te perdre.
Lena ne dit rien. C'est pas coutumier que Valeri tienne de tels propos. Cela va être hard...
-Bon je te confie le sergent No, pour t'aider dans cette mission.
-l'ours Blanc de Zemble? Le colosse qui peut faire éclater un crane d'un simple coup de poing?
La capitaine Lena se met de suite au boulot et décide de rendre visite à la tanière du sergent No. Une cabane dans une dense forêt de sapin et de bouleaux. Il faut marcher pour y arriver. Pas de route et un vague sentier. Elle devine qu'elle est observée. Alors en bonne salope, elle retrousse sa jupe et pisse au pied d'un arbre. Elle prend bien soin de montrer sa chatte et son cul somptueux. Histoire non pas de montrer patte blanche, mais chatte ouverte.
Elle trouve enfin la cabane. Le sergent No l'attend, l'œil brillant. Il en a toujours pincé pour cette superbe salope de Lena. Son pantalon fait une grosse bosse.
Lena se plante devant lui et écarte les jambes.
- Bon tu me baises bien d'abord. On se boit une vodka et après on étudie cette mission .
Une femme qui sait commander les hommes. Elle ouvre le pantalon du monstre de zemble et dégage non pas un sexe mais un tronc d'arbre. Cette salope de Lena en a vu des queues mais comme celle la....Elle a tout à coup un doute, elle craint la perforation. Trop tard .
Le monstre de zemble l'a déjà placée au dessus de son gland en forme de champignon atomique. Il soulève Lena comme de rien et veut se l'enfiler droit, direct. Elle a beau avoir été élargie par bien des bites, mouiller facilement, impossible de faire rentrer un membre pareil. Les deux sont frustrés. Lena lui propose de le sucer.
Des les premiers coups de langue elle recoit des litres de foutre amer sur son beau visage. Du foutre qui pue le fauve en décomposition. Mais en bonne salope Lena s'en délecte. Elle prend bien soin de vider le monstre de zemble. Elle adore de toute façon le sperme. Peu importe le trou pour se l'injecter à fortes doses.
Elle se sent en pleine forme.
-Putain ton sperme pue la mort aux rats mais il est excellent, c'est même le meilleur. Il fait un bien fou dans le gosier. Ce sera déjà ça pour cette mission.
Deux jours plus tard, Lena et le monstre de Zemble franchissent les lignes ukrainiennes comme de rien. Deux ombres qui glissent dans la nuit et filent vers Kramatorsk.
La ville est fortifiée et sert de centre de commandement, et de réserve pour les troupes , les munitions, le matériel. C'est un vrai nid de scorpions pour les deux agents russes. Heureusement cette ville est composée à très grande majorité de population russophone et les soutiens parmi les civils ne manquent pas, même s'ils n'osent pas se montrer par peur des représailles. Lena et No vont être hébergé par mam Denisova, une vieille femme qui comme beaucoup ici, a perdu son mari trop tôt à cause de la vodka, le fléau du grand Nord et du grand Est. Mam Denisova adopte de suite le monstre de zemble et se prend même d'affection pour ce colosse dont nul ne sait vraiment la force. C'est à se demander s'il ne pourrait pas tordre un canon de panzer avec ses seules mains velues. Mam Desnisova le cajole, lui prépare du thé et des petits gâteaux. Une bonne mission pour le sergent No.
-Je comprend que tu sois célibataire mon petit. Tu dois avoir un sexe monstrueux. Aucune femme ne peut le recevoir entre les jambes.
-Et son sperme pue pire qu un troupeau de boucs des Carpates qui n'ont pas saute des chèvres pendant des mois. Une odeur horrible. C'est con, mais j'adore. Son sperme fait un bien fou. On devrait le vendre en petite fioles pour les japonaises ou les chinoises comme aphrodisiaque. Tu as de l'or dans les burnes, rajoute lena en souriant.
-Profitez, riez, faites l'amour....vous ne savez pas si tout à l'heure vous serez encore en vie. Encore un peu de thé mes enfants ?
- Vous avez raison mam, avec nos cons d'artilleurs qui sont souvent saouls comme des barriques dès 6 h du matin, ce que nous risquons le plus ici , c'est un obus russe. Allez à la santé de nos crétins d'artilleurs! Rajoute Lena qui reluque la bosse du pantalon du sergent No. Elle se demande s'il ne faudrait pas rajouter un peu de sperme mort au rats dans son thé....
Quelques jours ont passé. No reste planqué. Avec sa masse de colosse il est aussi visible qu'un éléphant dans un couloir. Et donc pour lui, c'est thé et petit gâteaux, en compagnie de mam Denisova. Par contre la couverture de Lena s'est mise en place. Elle a trouvé un job de pute de luxe dans le meilleur bar hôtel bordel de kramatorsk. Un lupanar douillet pour les officiers et officiels.
Elle se fait passer pour une jeune veuve qui vient de perdre son mari sur le front et qui veut se faire de la tune pour élever ses deux gamins. Il faut dire que les mafias russes et ukrainiennes ne sont pas du tout en guerre. Elles s'entendent même fort bien. Les guerres ont toujours été des périodes bénies pour les mafias. Et là, russes et ukrainiens savent se gaver main dans la main. Entre les subventions colossales des occidentaux, les budgets militaires russes qui explosent, les matériels sophistiqués qui disparaissent, les trafics de tout, y compris d'humains, la criminalité de l'ombre est florissante. Et les marches sont si juteux qu'une guerre entre mafia russe et ukrainienne ne servirait à rien, autant s'entendre et se partager les gâteaux. Lena n'a eu aucun mal à se faire recruter comme pute pour un bordel à l'arrière. Ce n'est qu une partie des activités de ces mafias et les russes font de même de leur côté pour siphonner les soldes des soldats en manque.
Pute, un métier qui plairait bien à Lena. Parfois elle regrette presque sa passion pour les armes, les combats, les coups tordus des services. Alors elle est aux anges. Pute et militaire choc. Rien que d'y penser elle jouit presque. Il suffit qu'elle se touche un peu et c'est des orgasmes en série garantis. Et une femme qui pue le sexe et l'amour comme Lena, cela excite au plus au point les militaires en manque de câlins. Les mâles sont attirés par cette bombe sexuelle qui pue les hormones de femme en chaleur, degoulinante de cyprine bien odorante. Ils sont comme les chats qui font des kilomètres pour baiser. Lena avec son cul de rêve à vite mis le feu à kramatorsk.
Mais c'est là, qu'elle va montrer qu'elle est une parfaite salope. Au lieu d'enchaîner les passes, ce dont elle meurt d'envie, elle préfére se retenir complètement pour devenir une pute domina de luxe. C'est la seule façon d'attirer la mouche Brian dans sa toile d'araignée pour le flinguer. Son seul point faible sur sa fiche. Il aime les femmes dominatrices. Il n'est pas soumis, ne pratique pas le bdsm, mais il aime les domina racées. C'est ainsi. Et l'araignée Lena tend patiemment sa toile.
Elle n'a eu aucun mal à convaincre son gang de souteneurs que son talent c'était de faire la pute dominatrice. Cela gagne bien plus. Bon, pour se laisser convaincre, les malfrats ont d'abord voulu se faire lena pour voir si elle connaissait bien le job de pute. Visiblement elle a gagné facilement ce premier round. Le patron du bordel de luxe a vite compris qu'il pouvait se garder la chatte si jouissive de Lena pour lui seul. Interdiction pour les clients de baiser Lena. On ne couche pas avec une dominatrice. C'est elle qui encule les clients et les fait raquer cher pour cela.
A présent il nous faut parler du gode bien spécial qu'utilise la capitaine Lena pour provoquer des orgasmes prostatiques à répétitions chez ses clients qui en deviennent vite hyper addicts. Il s'agit d'une sorte de gros feeldo ou gode sans ceinture. La partie qui rentre dans la chatte de Lena à été moulée directement dans son vagin pour bien tenir et lui procurer beaucoup de plaisir en pressant délicatement son point g. Pour lena s'est jouissif rien que de porter son gode. La partie saillante reproduit un beau sexe mâle avec des parties bien arrondies pour faciliter la penetration anale. A sa base, là ou ce gode va toucher la prostate, se trouve un dispositif spécial de massage de cette dernière. Un coup de maître des services bricolages divers qui existent dans toutes les agences de renseignement. Le gode sans ceinture qu'utilise la sublime Lena est sans équivalent sur le marché des sextoys. Le massage prostatique et les orgasmes qui vont avec sont garantis. Et cette parfaite salope de Lena n'a pas eu besoin de lire la notice pour apprendre à faire jouir comme des petasses en chaleur les culs des males. Et comme elle prend son pied elle aussi de l'intérieur, c'est vite devenue une maniaque de ce god sans harnais. Sa réputation d'enculeuse experte a vite dépassé les bordels de kramatorsk.
Le câble de Langley est arrivé en urgence dans le bureau de Brian.
"Attention. Cette pute du dossier prioritaire est la capitaine Lena Boriztsov de la milice privé Stalin qui appartient au général Valeri. Celui qui a neutralisé la générale Jennifer et détruit deux systèmes himars au passage. Nous vous conseillons de l'arrêter et de la faire parler. "
Brian prend le temps de réfléchir. Il se sert d'abord un bon whisky et allume une clope. Arrêter cette salope....oui, c'est la facilité. Rien ne presse. Pourquoi pas essayer de choper le général Valeri. Sa bite est mise à prix et la cagnotte dépasse les 20 millions de $. Jennifer était une lesbienne notoire et ses amies ont jure d'émasculer Valeri à vif et de bouffer ses couilles devant lui avant de l'empaler. Ah la vengeance ! Cette cagnotte c'est tentant. Il décide de se rendre au bordel pour voir d'abord la tronche de Lena.
Erreur fatale, il ignore que de chasseur il devient chassé. Il est venu sans ses gardes du corps. Il s'assoit, commande un bourbon glacé et allume une autre clope. Les filles de la salle commencent à lui tourner autour. Toutes sauf une, Lena. Brian chasse la nuée des voltigeuses en mal de sexe et de dollars. Il fait semblant de rien. Pauvre Brian, il ignore qu'il n'est plus qu'une mouche qui s'approche d'un filet mortel. Chaque regard qu'il lance vers Lena fait monter son désir dans ses reins. Quelle superbe femme, cette capitaine, plusieurs fois décorée pour haute bravoure! Ce n'est pas une pute comme les autres, Lena respire la classe. Merde tout ce qu'il aime chez une femme. La beauté, l'intelligence, l'autorité, la classe. Et son désir qui gonfle de plus en plus.
Il n'en peut plus. Il s'approche du comptoir ou Lena boit un thé, jambes sagement croisées. Tenue de domina impeccable.
Pauvre mouche qui se rapproche de trop près....
-Bonjour, moi c'est Brian, je peux louer une heure vos services simplement pour parler avec vous?
-300 $ cash et 50 pour le taulier du comptoir.
-Cela fait cher la causette.
- Si t'as pas les moyens tu dégages, minable, ou je te fais dégager.
- Si si , j'ai les moyens, voilà 500. Brian pense mettre cela sur la note de frais pour Langley. La mouche ignore qu'elle n'aura pas le temps.
- Ok allonge la tune. De quoi veux tu parler le yankee.
- Du général Valeri. Je suis journaliste au Washington Post. Je voudrais une interview exclusive.
- T'es débile ou quoi le yankee? T'es pas plus journaliste que moi je suis pute . Montons dans ma chambre pour causer au calme. Donne 100$ au taulier au passage.
Brian hésite. Mais sa bite est dure en présence de Lena. Il n'y peut rien. Toutes ses barrières de défense ont saute d'un coup. Pauvre mouche.
Brian la suit et admire ses longues jambes fuselées et comme moulées à la perfection. Au moins il emportera ce rêve dans la mort. C'est vraiment con une mouche.
Dans la chambre, Lena se déshabille et se montre entièrement nue. Bryan suffoque. Il n'a jamais vu une femme aussi belle. Il sait bien que c'est une salope. Que Valeri la tronche, qu'elle adore le sexe. Pour lui c'est comme si elle était vierge. Même nue, Lena est une sainte à ses yeux. L'amour ne rend ni fou ni aveugle, non, c'est bien pire, c'est un licol couvert de sang.
Tout est allé très vite Bryan n'a pas vu la mort venir. Une frappe directe lui a écrasé la gorge. Il ne peut plus respirer. Il suffoque. Lena s'approche et l'embrasse à pleine bouche.
-adieu mon amour.
Voilà Bryan est mort. Une mouche de plus dans la toile de l'araignée impitoyable de la milice Stalin.
Il est temps de démonter et de rentrer.
Sur le chemin du retour, Lena repense au goût du dernier baiser de Bryan.
- Tu sais No, c'est vraiment con un homme amoureux. Allez baisse ton froc et donne moi ta bite qui pue l'ours qui sort d'hibernation. Donne moi ton sperme. Je veux me nettoyer la bouche et rincer mon gosier de mante religieuse qui tue ses amoureux.
-Oui , Maitresse Capitaine, voilà!
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"Point n'est besoin d'écrire pour avoir de la poésie dans ses poches. Il suffit juste d'avoir le coeur dans sa poche". Léon-Paul Fargue ne semble encore exister parmi nous que par ses immenses talents de chroniqueur, d’amoureux des rues de Paris. Il est bien plus que cela. Il faut aller vers Léon-Paul Fargue par désir d’enfance, de tendresse, de retrouver les chemins cachés de la ville et des hommes, envers celui qui bien au-delà de son livre "Le piéton de Paris" aura cheminé en nous. Paul Valéry disait de lui: "Poète, constamment poète", et Rilke écrivait en 1926: "Fargue est un de nos plus grands poètes." Et même Paul Claudel dans une autre révélation: "Poète né, Faiseur de vie, associé et collaborateur de la création et "un de ces hommes exceptionnels de qui on est constamment en droit d’attendre l’inattendu." Il était l’homme errant, portant en lui un sentiment du tragique, il était un veilleur du temps qui fuit, de la destinée qui se dérobe. On a surtout retenu le chroniqueur étincelant, l’amoureux des rues de Paris, mais il fut aussi un bien grand poète frappé du sceau de la tristesse. Il fut un passant considérable, une présence merveilleuse, notre désordre si magnifiquement familier. Admiré également par Gide, Ravel, Satie, Jarry, Joyce, Saint-Exupéry, Picasso et bien d’autres, sa paresse et sa timidité ont été un obstacle à la publication de ses œuvres. "Haute Solitude et "Le Piéton de Paris" vont briser son isolement littéraire, mais c’est davantage pour ses proses de souvenirs que se fait sa réputation. Il finit par n’être qu’une sorte de témoin de son temps et de Paris, un peu à la Doisneau ou Prévert.
"La poésie hélas n'a lieu que pour quelques-uns. Et pourtant, elle se manifeste partout. Même là où on l'attend pas". Après 1955, un silence assourdissant tombe sur l’œuvre entière. En 1963, c’est Saint-John Perse qui remet Fargue dans la mémoire des gens en signant une préface à ses poèmes chez Gallimard: "Et par la grâce d’un chant pur au plus secret de l’être et du songe de l’être, il sut, d’un même mouvement, mener le sentiment des choses à leur source, l’ombre des choses à leur clarté première, jusqu’en ce lieu très sûr, ou très suspect, où l’homme et le langage confondus sont, comme dans un seul acte et dans une même parole, d’un même souffle proférés."Mais depuis, la poussière à nouveau retombe, comme neige du passé enfui, sur Fargue. En effet il est par trop inclassable, hors des courants, des systèmes de pensée, des chapelles littéraires. Il est insaisissable avec sa lucidité aveuglante, son ironie décapante. Faisons-le revenir parmi nous en lui rendant un hommage mérité. Seul le poète sera honoré, car lui reste à découvrir, alors que le chroniqueur, l’errant, est devenu légendaire. Et c’est bien dans ses poèmes que vit son domaine profond, lui le témoin du monde éphémère. Ami autant de Marcel Proust que de James Joyce, de Mallarmé que de Paul Valéry, d’Alfred Jarry et Valéry Larbaud son ami fidèle, Léon-Paul Fargue a ébloui son temps. Il lui reste encore à illuminer le nôtre.
"Discerner le murmure des mémoires, le murmure de l'herbe, le murmure des gonds. Il s'agit de devenir silencieux pour que le silence nous livre ses mélodies. Écrire, c'est seulement savoir dérober des secrets pour mieux les offrir à tous". Avec ses compagnons de tournées nocturnes, Alfred Jarry, André Beucler, Valéry Larbaud, Brassaï, Léon-Paul Fargue n’était pas un simple fêtard, il bâtissait sensation après sensation, rencontres après rencontres, son univers poétique, son art de vivre. Là il se délivrait de ses fantômes, de ses angoisses tapies en lui, sans gémir: "Sache souffrir. Mais ne dis rien qui puisse troubler la souffrance des autres." Champion de billard, champion de la gymnastique des mots, il marchait en fait au bras de la nuit. Et il n’aura jamais, au grand jamais, exercé la moindre fonction officielle. Libre et ludion de la vie qui passe, il montait et descendait dans ses marches des émotions, dans ses états d’âme cachés au fond de lui-même. Il se disait "admirablement inutile, mais tout aussi indispensable qu’une robe de femme." Léon-Paul Fargue aura été finalement un badaud, parfois dolent et paresseux, car trop doué, souvent piquant, toujours tendre. Mais il est l’attraction des dîners mondains où l’on se l’arrache pour ses bons mots, sa magie verbale. Mais il termine ses nuits aux halles devant la soupe à l’oignon ou dans un bordel sordide, ou dans un hôtel escorté de ses belles amies, où le long des réverbères de la vie.
"Un enfant court autour des marbres, une voix sourd des hauts parages. Les yeux si graves de ceux qui t'aiment songent et passent entre tous les arbres. La nuit, aux grandes orgues de quelque gare, gronde alors la vague des vieux départs". Homme libre, mais terrassé par l’ombre du père enfui, il se dévoile peu, avec une vie qui semble certes bizarre mais sans événement considérable, "sans drame éloquent", sans engagement profond. Il laisse croire une certaine image de lui. Accoudé à la fenêtre de sa propre vie, il regarde défiler les gens, les souvenirs et les années. "Accoudé à ma fenêtre, je pleurerais de longues heures de larmes sur ces silhouettes qui se promènent dans la foule, oui je pleurerais d’impatience et de ferveur, je pleurerais de solitude, si je ne savais que moi aussi, tout à l’heure, je me laisserai glisser sur la pierre décolorée et meurtrie, l’âme au fond des poches, les poches béantes, la vie pesante comme un journal mouillé et les yeux fatigués par les nuits de souvenirs." Haute solitude, accoudé. Il raconte ainsi sa vie: "Je suis né à Paris dans le premier arrondissement, au 8 de la rue Coquillière. Mon père et mon oncle avaient des ateliers de céramique et de verrerie. J’ai été élevé à Montrouge, rue Mouton-Duvernet. De là nous allâmes à la Chapelle où mon père, après avoir été ingénieur chez Faber en sortant de l’École Centrale, fit fortune en inventant une plume miraculeuse écrivant sans encre, qui annonçait le stylo, et un traitement nouveau des perles de couleur. Cette fortune, il l’a perdue en la plaçant dans d’autres inventions. À ce moment-là je faisais de la peinture. Au lycée, j’avais toujours les prix de dessin, et je me croyais quelque chose. Je fis donc plus beaucoup de peinture, mais j’avais déjà mon cahier de poésie." Le reste rappelons-le brièvement.
"Qui dit cérébral ne dit pas nécessairement intelligent. Repassez ça de temps en temps.” "Dans un vieux rêve au pays vague, des choses brèves meurent sages pour la musique des rêves de tous les vagabonds". Léon-Paul Fargue est né à Paris, le quatre mars 1876, de Marie Aussudre, modeste couturière, et de Léon Fargue, ingénieur, qui ne devait le reconnaître que seize ans plus tard, ce dont il souffrira sa vie durant. La figure du père absent sera toujours présente dans son œuvre. Ce père qui veilla quand même sur lui et lui ouvrit l’univers de la lecture et des études. D’abord placé à l’institution de jeunes gens de la rue Montaigne, il fit de brillantes études au collège, le professeur d’anglais était précisément Mallarmé, puis au lycée Janson de Sailly. Il entre au même moment en khâgne au lycée Henri-IV, où il suit les cours de Bergson et rencontre Alfred Jarry. Il refuse la vie royale de Normal Sup pour se réfugier dans l’oisiveté en essayant la peinture et le piano, et surtout la poésie. Très tôt introduit dans les cercles littéraires, où il brille de mille feux, il se lie d’amitié avec Claudel, Valéry et Gide, Debussy, Marcel Schwob, Henri de Régnier, Pierre Bonnard, Raoul Dufy, Maurice Denis, et Maurice Ravel avec qui il fondera la bande des "Apaches d’Auteuil" en 1902. Il fonde des revues, mais reste fidèle à Montmartre et au "Chat Noir", à l’ombre de Verlaine. Mais son ami Jarry meurt à trente-quatre ans en 1907.
"Alors, paix sur la terre aux hommes de bonne incohérence." "J’ai tant rêvé, j’ai tant rêvé que je ne suis plus d’ici. La grenouille du jeu de tonneau s'ennuie, le soir, sous la tonnelle". Demeuré seul, Fargue va continuer ses périples dans la nuit, dans des endroits plus ou moins avouables, plus ou moins connus. Il continue à déployer toute sa verve, son génie du jonglage des mots dans les salons, mais sa part d’ombre, il la réserve à l’écriture de poèmes. En 1900, après trois ans de service militaire, Fargue retrouve Paris et épisodiquement la fabrique de son père, verrier d’art et céramiste, dont il héritera à la mort de celui-ci en 1909. Mais cela n’était pas là sa vocation. Il ne publie presque rien durant cette période, mais il participe au début de "La Nouvelle Revue Française". En1909, il rencontre Valéry Larbaud et ce sera une amitié profonde et durable. En 1912 paraît "Poèmes" son second livre. Mobilisé en 1914 à Laon, il se fera réformer et retrouvera Paris, et ses amis Jean Cocteau et Erik Satie. Dans les années 1920, Fargue fonde et dirige la prestigieuse revue "Commerce" avec Valéry Larbaud et Paul Valéry, puis Jean Paulhan. Il côtoie le mouvement surréaliste, Philippe Soupault et Robert Desnos, mais sans vouloir rejoindre le groupe. Mais il rencontre également André Malraux, Antoine de Saint-Exupéry qui fut son grand ami "Tonio", Joyce, Beucler ou Michaux.
"Elle en a assez d'être la statue qui hurle en silence un grand mot: Le mot. Elle aimerait mieux être avec les autres". Manquant désormais d’inspiration, il se réfugie dans les années trente dans la chronique journalistique, où il abordera pleins de sujets allant des rues de Paris, à la mode, à la critique d’art ou d’autres thèmes allant du loufoque au sérieux. Sa mère tant aimée meurt le 21 avril 1935. En 1939 il publie son livre le plus connu, qui lui servira aussi de surnom: "Le piéton de Paris. " En 1941 il publie "Haute solitude" son chef-d’œuvre poétique. Il est frappé d’hémiplégie en 1943, lors d’un déjeuner avec Pablo Picasso. Cloué par la paralysie au 1, boulevard du Montparnasse, domicile de sa femme peintre Chériane (1900-1990) qu’il avait épousée en 1935, il garde cependant jusqu’à la fin une activité littéraire intense en ce lieu et tous les dimanches tient salon. Il y meurt le 24 novembre 1947 à l'âge de soixante-et-onze ans. Lui qui parlait aussi remarquablement qu’il écrivait, "Je suis tel sur le papier qu’à la bouche", aura fasciné son temps, sans doute gâché bien de son talent, pour le plaisir d’un bon mot, d’un éclair spirituel. Grand enfant en fait qui n’aura pas "guéri de sa tendre jeunesse." Sa tristesse désabusée fait de lui l’un des poètes les plus insolites, et qui nous demeurent chers.
"Elle aimerait mieux être avec les autres qui font des bulles de musique avec le savon de la lune au bord du lavoir mordoré qu'on voit, là-bas, luire entre les vertes branches. On lui lance à cœur de journée ne pâture de pistoles". Paul Valéry saluait l’originalité de son art, et Rilke écrivait en 1926: "Fargue est un de nos plus grands poètes."Saint-John Perse le situe entre Claudel et Valéry, à l’un des sommets de la poésie française. Ce sont des repères, au-delà du laconisme des dates. Léon-Paul Fargue, 1876-1947. Il y a l’œuvre. Fargue ou le poète de la cité. En ce qui concerne la présence de la ville dans la littérature moderne, il fut un précurseur, trop oublié de nos jours. Il est vrai que les légendes autour de sa vie ont fait du "Piéton de Paris" justement un poète de légende, ce qui ne doit pas nous masquer, aujourd’hui, l’importance de son œuvre poétique, qui est exactement cette tentative de dire la ville et de la vivre dans et par les mots. Poète citadin comme Baudelaire, qu'il admire, Fargue l’emporte sans doute sur Apollinaire, son contemporain, par ce sentiment du tragique de notre condition dans les dédales de la cité. Car s’il fut piéton, il n’était pas simplement flâneur dans Paris, traquant l’insolite dans les rues, écrivant dans l’espace urbain la phrase de son poème, afin de trouver enfin un sens à son existence d’homme errant.
"Qui la traversent sans lui profiter et s'en vont dans les cabinets, et le soir, les insectes couchent dans sa bouche". Il écrivait cette vie dans les rues et sur les façades, et la ville, à travers cette douleur qu’il cherchait à comprendre alors qu’elle le traquait, écrivait son poème. Elle est donc aux origines, à l’origine de la parole de Fargue. Pour lui, homme en marche, elle est beaucoup plus qu’un mythe: être de chair, être vivant, avec qui il n’en finit pas de lutter. Avec ses incessantes métamorphoses, Paris lui fut aussi un miroir, qui lui disait sa fragilité d’"insecte" filant sa phrase dans ce cadre où, pour reprendre la définition de Baudelaire, tout lui devenait allégorie. Ville-miroir mais également ville-prison, car le modernisme envahissant paralysait peu à peu et contrariait toute entreprise de poétiser le réel. Ville-femme enfin, impitoyable et tyrannique, qui lui impose sa loi et va même jusqu’à l’empêcher d’écrire. Et c’est pourquoi, à cause d’elle, il interrompt son poème, pour ne plus parler que d’elle, précisément, dans ses articles."J’habiterai mon nom", écrit Saint-John Perse. À quoi Fargue, par son œuvre, fait écho: "Ville, j’habiterai ton nom."
"Il n’est pas nécessaire d’écrire pour être un poète. Il faut et il suffit d’être en état de grâce et de contemplation". Pour qui entreprend le voyage dans la poésie de Fargue, il y a d’abord et sans cesse la présence de l’homme, sa respiration pourrait-on dire, à quoi s’accorde le rythme des mots, des phrases, de la musique du dire sur la page etdu nous. C’est une poésie du sentiment, avec toutes les fièvres, l’incertitude en quête, l’errance jamais interrompue dans les moindres continents de la mémoire, à travers les "épaisseurs" de ce qui est reconnu et aimé. De l’espace géographique, celui de la cité, à l’espace sémantique, on ne trouve que la démarche de Fargue elle-même. C’est dire que la poétique se confond avec la vie, elle est cette vie. Alors que souvent la poésie n’est plus qu’écriture, exercice où l’auteur s’efface au profit d’une réflexion sur le langage, la parole de Fargue nous ouvre le cœur de l’être. Car elle est parole en acte, véritable "chasse au bonheur" dans le ressassement des événements d’une vie, où la biographie ne cesse d’exister qu’au profit de ces "instants" cristallisés que sont les poèmes. Ainsi l’expriment les titres repères. Banalité, c’est l’appréhension du quotidien "vécu." Espaces, la topographie minutieuse et pourtant "rêvée" des lieux. La déambulation, dans une ville de songe qui supplante la cité aux incessantes métamorphoses, avec "Le Piéton de Paris", "Méandres", et "D’après Paris." La conquête toujours renouvelée des terres intérieures, dans "Refuges" ou "Haute Solitude", ces terres du temps qui tremblent sous nos pas et paraissent se dérober, alors que seuls les mots permettent de les transcrire, les connaître, les saisir enfin grâce à une brillante écriture.
"En vain la mer fait le voyage du fond de l'horizon pour baiser tes pieds sages. Tu les retires hélas toujours à temps". Léon-Paul Fargue ou le "Piéton de Paris". Si la ville est bien ce lieu poétique où l’homme s’efforce de définir "le secret de ses jours", elle n’apparaît jamais comme simple décor ou cadre de sa quête. Elle vit en lui, comme il habite en elle. Ainsi s’établit ce dialogue des images-souvenirs, dialogue d’un homme avec lui-même que l’on perçoit aussitôt dans le ton, dès la phrase inaugurale. Nous découvrons ainsi un poète qui se parle en même temps qu’il parle à l’autre, en un dialogue sans cesse repris et poursuivi entre le veilleur et les ombres, entre les choses et la conscience, la sensibilité et l’imaginaire au travail. C’est ainsi que l’explorateur des quartiers familiers de la grande ville n'aspire qu'à reconnaître ces "lointains graves" dont la musique ne cesse de le hanter. À côté ou par-delà les mouvements littéraires de son temps, symbolisme ou surréalisme, il couve sa voix dans l’intimité bouillonnante de Paris, mais aussi dans l’enfance, toujours présente, dans l’amour et ses courses effervescentes, dans la mort et son cortège de masques, dans le voyage, enfin, d’un citadin qui devient le témoin de l’éphémère, car les pierres, les maisons, les êtres aussi,tout échappe à notre saisie. Il ne reste que le poème. "Je ne suis ni philosophe, ni théologien, ni partisan. Peut-être ne suis-je poète que par le drame de voir mourir autour de moi des physionomies et des façades." Humilité dans l'âme.
"C'est déjà bien assez d'être pauvre, s'il fallait encore se priver de tout !". "Tu te tais, je ne dis rien, nous n'en pensons pas plus, peut-être. Mais toutes les lucioles ont tiré leur lampe de poche". De la rue du Colisée à la gare de l’Est, des jouets de l'enfance à la présence-absence du père, du monde des insectes à celui des automobiles, Fargue ne s’arrête pas de voyager. Dans sa mémoire et dans celle de la ville, mais surtout dans le sentiment bref et illuminé d’un instant reconquis. Dans la rue, comme dans le dédale de sa longue phrase ininterrompue. Ainsi il construit et donne à voir sa ville, en architecte et en urbaniste, préférant le poème non versifié (poème en prose) dont il est un des maîtres incontestés, avec Baudelaire et Lautréamont. Avec la déambulation dans la ville, à travers l’œuvre en vers et en prose, un mystère s’impose au lecteur. La vie de la campagne, si présente partout, avec son monde minuscule, au ras de l’herbe, ses insectes, toute cette population, aux noms parfois imaginés. D’où cela vient-il ? Du Jardin des Plantes, à Paris, dont Léon-Paul fut un visiteur assidu dès l’enfance ? Aux habitants des cités devenues inhumaines, la voix de Fargue, en sa modulation grave et tendre, apparaîtra toujours comme une veilleuse, vigilante vigie témoignant pour l’homme et son précaire destin. Fargue était le Cartier-Bresson de la littérature de Paris.
"Tout exprès pour faire briller sur tes yeux calmes la larme que je fus un jour obligé de boire. La mer est assez salée". La province ? Ces mots restent vagues. À André Beucler, compagnon de la NRF et des balades parisiennes, il confie avec précision: "C’est à Chaillac et à Saint-Benoît-du-Sault que je suis devenu poète, en regardant, au bord de l’Anglin, les nasicornes et les nautonectes se faire des confidences avec les fleurets de leurs antennes, échanger de la télépathie sans fil dans un langage de pincettes." Voici un terroir, une géographie qui nous mettent en prise avec une réalité. Mais qu’en est-il de l’œuvre poétique elle-même, de ses références à un réel ? Rares sont les localisations dans la campagne, les noms de lieux en une province précise, alors que l’œuvre s’appuie sur tant de souvenirs et se nourrit d’eux, et se fait à partir de cette alchimie de l’imaginaire avec une mémoire sélective, pour dire justement son enfance et sa découverte du cosmos. Fargue nous apparaît si souvent en exil dans sa ville, à cause des allusions, des rêveries à un pays lointain, celui de sa tendre enfance, à cause de cette "présence" d’une campagne connue puis perdue, heureuse en un mot.
"Une méduse blonde et bleue qui vient s'instruire en s'attristant traverse les étages bondés de la mer, nette et claire". Et le voici au pays de ses enfances, qu’il a toujours reconnu, tel qu’il le retrouve dans les poèmes de "Pour la musique", dont les titres à eux seuls apparaissent comme autant de jalons: "Au pays", avec la magie du nom de Cromac; "Dimanches" et le "parc bleu de pluie" lorsque "ceux qui m’aiment sont là"; ou les habitants de Chaillac, Camélia jouant de l’harmonium et le comte de Beaufort qui "jouera du cor", sous le titre explicite "En vacances". Où l’on découvre aussitôt ces mêmes "insectes" qui hantent telles pages des Poèmes, dès 1905, où surgit "l’âme des soirs de jadis", le bonheur triste éprouvé autrefois dans cette campagne qu’il évoque avec tant de nostalgie: "ô jardin de jadis, veilleuse parfumé." Ce pays qui est celui de sa mère, de son grand-père Joseph Aussudre, le maçon, comme l’attestent quelques autres noms de lieux, sans référence à Chaillac, à travers des Poèmes: "la lisière du Bois-Moine", "le château du Breuil", ou "la route de la Touche."
"Je suis à marée basse, et je peux rentrer pieds nus dans les barques correctes de la vie bourgeoise, digne et sérieuse"."Comme un ascenseur, et décoiffe sa lampe à fleur d'eau pour te voir feindre sur le sable avec ton ombrelle, en pleurant". Poète visionnaire, comme Rimbaud, Léon-Paul Fargue nous entraîne dans les méandres de sa prose, en une sarabande de mots et d’inventions verbales, où les images se présentent en éclats de lumière qui abolissent l’espace et le temps, au profit de la pure vision. C’est alors "un débat dans l’azur" auquel participe le lecteur de manière très étroite, tant est forte l’émotion poétique: cette plongée dans l’éternité, qui nous offre "Vulturne" (1928) se poursuit avec la même intensité, parfois jusqu’au tragique, dans "Haute solitude" (1941). D’une "visitation préhistorique" à la "Danse mabraque", Fargue nous entraîne en une plongée étourdissante, une révélation, une fête des sens et des mots qui ne semble avoir de correspondances qu’avec les Illuminations, ou telles pages de Lautréamont. Derrière le piéton se cache un grand poète.
"Fais-moi quitter le corps visible. J'escaladerai les échelles des épreuves et des blessures, je traverserai les systèmes". C’est au détour de "Danse mabraque" justement, dans une envolée intersidérale où la gare de l’Est elle-même devient astéroïde, que Fargue situe le nom de son village à son plus haut rang: "J’entrai dans une piscine qui servait de lieu de réunion à ceux que le hasard seul maintenait au même endroit de la terre folle. Car on pouvait parfaitement se retrouver, sans la moindre sensation de changement, et d’un instant à l’autre, sur un viaduc, à Parme, à Chaillac. à Melbourne, à Vancouver, au bord du précipice, dans un salon, dans un paquebot. Nous étions, pour d’autres vivants, invisibles encore, mais énormes comme des siècles." Chaillac, le village de sa mère Marie Aussudre et de son grand-père, le paradis bleu des vacances du petit écolier, le voici dans quelques grandes villes du monde, non pas comme repère géographique, mais emblème de la rêverie solitaire qui permet la découverte du cosmos. L’herbe, les grillons, les odeurs du soir. Et par la magie de cette fusion des souvenirs et de l’imaginaire, la campagne de son enfance se présente comme l’un des pôles de l’œuvre, presque à l’égal de Paris. Tant il est vrai que l’espace-temps n’a pas de secret pour le pur poète. Entre Paris, la ville aimée, et la campagne de ses enfances, la gloire de Fargue signe sa poésie et nous la donne en partage.
Œuvres et recueils poétiques:
- Banalité (1928)
- Vulturne (1928)
- Sur un piano bord (1928)
- Ludions (1930)
- Haute solitude (1941)
- Le Piéton de Paris (1939)
- Déjeuners de soleil (1942)
- Refuges (1942)
- Bagatelle sur la beauté (1943)
- Portraits de famille (1944)
- Méandres (1946)
- Maurice Ravel (1946)
- Fantôme de Rilke (1947)
Bibliographie et références:
- André Beucler, "Dimanche avec Léon-Paul Fargue"
- Barbara Pascarel, "Léon-Paul Fargue"
- Claudine Chonez, "Léon-Paul Fargue"
- André Beucler, "Vingt ans avec Léon-Paul Fargue"
- Jean-Claude Walter, "Léon-Paul Fargue"
- Henri Thomas, "À la rencontre de Léon-Paul Fargue"
- Jean-Paul Goujon, "Léon-Paul Fargue, poète et piéton de Paris"
- Pierre Loubier, Léon-Paul Fargue"
- Pierre Sassier, "Léon-Paul Fargue"
- Paul Valéry, "Mon ami Léon-Paul Fargue"
- Jacqueline de Waziers, "Léon-Paul Fargue"
- Jérôme Prieur, "Léon-Paul Fargue"
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Cette série de récits autobiographique retranscrira les faits et événements par ordre chronologique, elle est a l'initiative de mon Maitre et Femto qui connaissent déjà toutes ces histoires mais m'encourage a livrer mon parcours afin de révéler aux autres la salope que je suis.
Je m'engage a faire une introspection sincère et vous partager mon vécu sans en travestir les faits. Bonne lecture ___________________________________________________________
De fin 2016 a fin 2017
Nous voici à un tournant de ma sexualité car après un premier plan cul aussi satisfaisant, une véritable salope était née ou du moins libérée/assumée (l’ayant un peu toujours été) …
J’avais adoré ça ! Me taper un parfait inconnu, le sélectionner pour sa belle-gueule, sa grosse queue, sa promesse d’une baise endiablée !
Rejoindre un garçon juste pour baiser avec, faire nos affaires et rentrer l’air de rien sans que mes collocs ne le sachent, quelle liberté !
C’était excitant de faire du sexe pour le sexe sans rien vouloir ou attendre de l’autre, j’y étais allée que pour sa bite et qu’il me baise, il ne m’avait pas déçue ! J'avais l'impression d'avoir fait une chose que la plupart des femmes s'interdisent, d'être passée a un stade supérieur sexuellement et spirituellement, je ne regrettais aucunement d'avoir osée me faire ce beau-gosse, il avait été le mieux foutu et le mieux membré de tous mes partenaires mais aussi le plus performant/excitant ...
Je me masturba plusieurs fois en repensant à sa main qui m’étranglait sans concession …
A son épais morceau de chair qui m’avait détruite comme jamais …
A la manière qu’il avait de se comporter avec moi, de prendre ce qu’il voulait de moi …
Sans le savoir, j’avais éveillé mes premiers attraits pour la soumission…
J’avais toujours aimée être docile avec les hommes, leur donner ce qu’ils attendent de moi, faire de mon mieux pour satisfaire leurs besoins. Ayant été abandonnée enfant par mon géniteur et ayant grandie sans figure paternelle, j’avais développée une peur de l’abandon et la certitude de ne pas mériter l’amour d’un homme mais aussi surtout un malsain besoin d’attention de la part de ceux-ci.
Le sexe a toujours été un besoin vital pour moi, celui de jouir et faire jouir, d’exister à travers l’autre, de le sentir physiquement mais aussi de le ressentir spirituellement ...
J’aimais tout découvrir de l’autre, son corps, son intimité mais aussi sa partie sombre, obscène, primale que les autres ne verront jamais …
Je me sentais épanouie en constatant le désir de mon partenaire, en me rendant utile à son plaisir, en ressentant sa passion à mon égard …
Le sexe m’apportait l’intérêt, l’affection et les sensations que je voulais, j’y trouvais l’équilibre d’une relation Homme/Femme telle que je la concevais, pour moi et mes failles personnelles …
Il m’est arrivée néanmoins de m’oublier pour l’autre, « d’acheter » l’autre avec du sexe ...
J’ai plusieurs fois été utilisée par les hommes dans leur quête égoïste de sexe, je me suis laissée conquérir et asservir par des hommes qui m’imposèrent leurs besoins.
Il m’est arrivée de détester ça et d’en souffrir mais aussi d’en jouir et d’avoir conscience que c’était ma façon de les garder auprès de moi …Avec le recul, je sais qu’ils avaient de l’emprise sur moi et qu’ils « dominaient » la relation mais il n’y a qu’aux côtés de Thomas que j’ai vraiment eue l’impression d’être sa chose, d’avoir une sorte de maître à qui je me dévouais …
Quoi qu’il en soit, que je m’en sois rendue compte ou non, toutes ces relations étaient révolues et c’est le plaisir pris à me faire traiter sans ménagement par cet inconnu qui me troublais …
J’avais décidé de vivre ma sexualité a fond, de jouir sans tabous, de réduire les hommes a des bites sur pattes qui allaient me donner du plaisir alors pourquoi avais-je autant jouis à me faire manquer de respect, rabaisser, utiliser, maltraiter ?
Comment pouvais-je prendre mon pied à faire l’amour avec mon meilleur ami mais tout autant voir davantage à me faire labourer sans une once de délicatesse par le premier venu ?
J'avais décider de me gorger de sexe et ne m'en tenir qu'a sa fonction primaire "donner du plaisir/jouir" pourtant je m’étouffais moi-même en me caressant dorénavant et je ne m’imaginais plus me faire prendre mais démonter sauvagement ...
Pourquoi le sexe devait-t-il toujours s’orienter vers un rapport de force ?
C’est avec une obscénité inédite et une soif d’aventures incommensurable que j’aborda mes prochaines rencontres.
Je fis la rencontre du prochain garçon une quinzaine de jours plus tard, un samedi soir.
Un beau-gosse de mon âge que je rencontra dans un bar répétant le même schéma que la fois précédente (conversations sur un site de rencontres, sextos, nudes puis rencard) il fut beaucoup plus timide que son prédécesseur et c’est moi qui mena la discussion du début à la fin, je m’interrogea sur mon envie de poursuivre car il n’était pas sûr de lui, peu entreprenant et donc pas vraiment excitant …
Je lui donna quand même sa chance bien qu’il n’avait pas du tout la même prestance en vrai qu’en virtuel mais une fois chez lui et mes vêtements sur le sol, il se réveilla et m’offrit de délicieux préliminaires en me bouffant la chatte et le cul debout comme un affamé, il réussit à me faire jouir avec son cunni et ses doigts !
Je l’installa alors sur le canapé pour lui faire une belle pipe et même si sa queue ne tenait pas la comparaison avec la précédente, elle était supérieure a la moyenne et bonne a sucer. Je le chevaucha par la suite sur son canapé où il commença à se lâcher, il me baisa fougueusement en missionnaire et sans retenue en cuillère avant de jouir dans la capote. Je me souviens avoir été très excitée alors qu’il m’empoignait par les hanches et se déchainait contre mes fesses me demandant si c’était toujours le même garçon que celui de tout à l’heure, sa timidité s’étant clairement évaporée ! On se rhabilla, échangeames quelques banalités puis je partis rapidement ne préférant pas m'attarder sachant que je ne le reverrais pas mais je garde un bon souvenir de cette petite baise qui n’était pas gagnée d’avance !
Je rencontra le prochain dès le samedi soir suivant en répétant toujours le même schéma mais ne le choisissant que pour sa belle-gueule car cette-fois on n'écheangea pas de nudes. Il se montra lui aussi plus timide en vrai que par messages par contre ce fût un fiasco au lit, une vraie déception, il y’a eu tromperie sur la marchandise car il m'avait promis de belles performances et il ne fournit qu’un missionnaire monotone et une levrette trop classique qui le fit venir avant que je ne commence à vraiment grimper aux rideaux ...
Je rentra frustrée et revancharde cette nuit-là alors j’alla à la rencontre du suivant dès le lendemain avec une conversation express du genre « salut BG, tu fais quoi ce soir ? » et en 3/4 messages j’étais chez le mec pour me faire soulever …
Je me souviens m’être sentie plus salope de faire ça dès le lendemain, d’enchainer deux queues différentes en 24 heures, d’aller me faire sauter un dimanche soir alors que j’avais cours tôt le lendemain et surtout d’aller chez lui sans se voir dans un bar avant !
Le gars devait avoir dans les 23 ans, je me souviens que je l’avais choisie pour ses abdos sur l’une de ses photos à la plage et son beau minois, j'avais le feu au cul !
Je lui envoya un message quand je fus devant chez lui, il descendit me chercher et mon excitation se transforma en une légère appréhension alors que je pénétrai dans le hall de son immeuble. Dans l’ascenseur il me complimenta sur mon physique et me dit qu’il se demandait si j’allais venir pensant que je n’étais pas sérieuse ou réelle.
Je lui répondit fébrilement que j’étais bien là comme il pouvait le constater et il rougit.
Une fois dans son appartement, il me proposa un verre, je rétorqua avec une assurance qui me surprit moi-même que je n’étais pas là pour boire un coup mais me faire baiser !
Il s’approcha alors pour me retirer mon manteau, m’embrassa sans dire un mot et commença a passer ses mains sous mes vêtements, je su en quelques instants que lui, il allait me faire du bien !
Comme a mon habitude, je commença par me faire tripoter et déguster dans le salon y délaissant tous mes habits puis je le suivis dans sa chambre pour les choses sérieuses !
Il me coucha sur son lit tout en m'embrassant, ses doigts rentrèrent en moi et il me masturba avec patience et savoir-faire tout en me roulant des pelles, j'étais trempée et ultra excitée ... Je me souviens que j'aggripais son t-shirt et cherchait parfois a prendre une bouffée d'air pour respirer mais qu'il replongeait instantanémant sa langue dans ma bouche comme pour me garder en apnée. J'étais en train de gémir dans la bouche d'un parfait inconnu, ses doigts qui allaient et venaient en moi me comblaient et ma chatte humide faisait des bruits obscènes sous son traitement. Je me sentais si salope que j'en tirais une satisfaction déroutante.
J'étais arrivée chez ce mec dont je ne sais rien, il m'avait caressée, déshabillée, tétée les seins, bouffée la chatte avant de m'emmener dans sa chambre et maintenant il salive dans ma bouche, j'avale sa bave, il suce ma langue, enroule la sienne autour de la mienne, je suis totalement nue et sous son contrôle alors qu'il n'a pas enlevé le moindre vêtement, c'est si bon toute cette dépravation.
Je resserrais mes cuisses sur sa main et me tortillais dans tous les sens quand il réussit a me faire jouir, j'hurla ma satisfaction lorsqu'il libéra enfin ma bouche. J'avais de la bave sur le menton, la nôtre car il avait sûrement autant saliver dans ma bouche que moi durant cette apnée, je repris mes esprits alors qu'il secouait ses doigts trempés de ma cyprine au dessus de moi laissant tomber quelques gouttes sur mon ventre, on rigola un moment en se disant que c'était intense ! Il se coucha a côté de moi, me regardant avec un regard attendrissant alors que je reprenais ma respiration, sa main se promena sur mes seins qu'il malaxa tendrement, je me sentais vulnérable ayant jouie devant cet homme encore habillé alors que j'étais à poil, rouge comme une tomate et plutôt sâle.
Je pris alors rapidement les devants et me mis a quattre pattes devant lui pour lui retirer son pantalon, il m'aida en s'amusant de ma fougue, je fit voler son froc, son calbut et sa paire de chausettes jusqu'au bout de la chambre puis je lui embrassa les pieds avant de remonter avec ma langue de ses chevilles jusqu'à ses couilles.
J'empoigne alors sa bite et découvre qu'elle suinte de liquide séminal, il y'en a vraiment beaucoup et son gland visqueux glisse entre mes doigts, je constate qu'il était visiblement très excité aussi par ce qu'il m'a fait. Je le branle doucement en promenant mon pouce sur la surface de son gland pour le stimuler mais aussi éponger tout ce pré-sperme, il semble apprécier et être à point. Sa bite est un peu décevante car elle est de taille banale, assez inférieure a mes précédentes rencontres tout du moins mais elle attire mon attention car son érection est tordue et son prépuce assez serré lui donne un aspect peu commun, on dirait que son gland porte une capuche !
Je m'amuse de cette particularité sans lui faire un commentaire tout en le branlant, j'éponge a plusieurs reprises son pré-sperme abondant du pouce et termine de reprendre toute ma respiration avant de le sucer. Il me supplie du regard de m'y mettre sans oser dire un mot, je fais durer le plaisir volontairement avant d'enfin lui gober la queue.
Je m'applique a bien le sucer voulant lui rendre la pareille mais son gland est difficile a garder décalotté et je me retrouve a lui titiller le prépuce plus que la surface du gland la plupart du temps ce qui ne semble pas le déranger car il soupire agréablement, me complimente et me caresse les seins avec douceur. Je m'habitue a sa bite particulière et apprécie de le branler dans ma bouche sentant son prépuce aller et venir sur son gland gonflé de désir, j'ai l'impression que sa queue tient plus de l'animal que de l'homme, ça m'excite et je commence a me dire pour je ne sais quelle raison qu'il va probablement beaucoup éjaculer...
Sentant que ma chatte est de nouveau d'attaque et pleine d'envie, je lui demande où est le préservatif ?
Il m'indique un tiroir de son bureau, je lui enfile la protection et commence a le chevaucher.
Comme je m'y attendais, je ressens sa queue tordue d'une façon différente des bites raides que j'ai cotoyées jusqu'ici, quand je redescends dessus son gland et une bonne partie de sa verge frotte contre ma paroi vaginale. Je prends le temps de ressentir cette bite particulière en la chevauchant lentement, découpant bien chaque mouvement pour bien la ressentir. Je commence a me dire que j'aime bien, que ça change un peu et que c'est pas désagréable alors je me couche sur le mec et lui dit qu'il peut-y-aller !
Sans tarder il aggripe mes fesses, relève ses jambes et commence a me labourer la chatte, je prends des coups de bites puissants qui me font instantanément gémir.
Le gars me baise avec panache, m’insulte moi et ma chatte quelques fois de salope, chienne ou pute ce qui m’excite terriblement vis-à-vis de la situation. Comment pourrais-je appeler une fille qui envoie un message a un inconnu et qui moins de deux heures plus tard est en train de s’empaler sur sa bite ? Je commence a gueuler sans retenue puisqu'il semble aimer m'entrendre, sa verge inclinée frappe au même endroit depuis un moment et cette zone de ma chatte est en feu, j'ai l'impression qu'il me creuse de l'intérieur. Je suis sur le point de jouir alors qu'il pétris mes fesses lorsqu'il me demande soudainement a passer en levrette pour apprécier mon cul (je sais plus comment il l'a dit mais c'était bien plus vulgaire).
Je me retire alors curieuse d'essayer sa bite dans cette position, je cambre comme une chienne en chaleur avec la chatte bien dilatée pendant qu' il retire son t-shirt. Une fessée s'abat sur mon postérieur avant qu' il ne vienne aggriper mes fesses et me la mettre sans les mains, le boug démarre fort et me martèle le cul instantanément sans retenue.
Sa bite est comme un crochet qui va et vient en moi, son gland me lime la paroi inverse de la position précédente, des fessées s'abattent sur mes fesses a la chaine, des noms d'oiseaux fusent, je prends un pied monstrueux et l'implore de continuer a me démonter.
Il me fit jouir avec une levrette des plus sauvages avant de se retirer le souffle court pour me demander si je pouvais le finir avec ma bouche car il était épuisé ayant tout donné niveau cardio dans la levrette. Je m’exécuta satisfaite d’avoir été bien baisée et voulant lui faire plaisir a son tour. Je le branla a toute vitesse moins de deux minutes dans ma bouche tout en le suçant goulument alors qu’il reprenait son souffle.
Il se vida copieusement, son sperme chaud dégoulina plusieurs fois alors que ma langue qui lapait le haut de son prépuce recceuillait ses jets, j'avala successivement chacune des coulées de laves que ce volcan crachait et son goût prononcé me déplu mais pas la sensation d’avoir fini avec brio le travail !
Il me remercia pour ce qu'il décrit comme la meilleure finition de sa vie, je le remercia pour la soirée puis je regagna le salon en quête de mes fringues alors qu'il se rhabillait dans la chambre. Il demanda comme les autres a me revoir et je lui expliqua que c'était vraiment sympa mais pas dans ma façon de faire puis je lui dis adieu.
Dans l'ascenseur, je réalisa ce que je venais de faire, je me remémora mon coup de stress à l'aller qui n'avait rien a voir avec l'euphorie du retour ...
Je rentra assez tard chez moi, ne dormis pas mon quota minimum et attaqua la semaine avec la tête dans le cul mais le lundi matin en classe, je repensa avec satisfaction a ma soirée de la veille plus que sympathique !
Les semaines s’enchainèrent et ma fréquence de rencontres également, je commençais a rencontrer un nouvel amant deux fois par semaine m’autorisant dorénavant une rencontre en début de soirée un soir de semaine et le samedi soir !
J’avais pu constater que la plupart ne voulant que baiser et n’étant pas très à l’aise avec une parfaite inconnue niveau conversation, il était préférable de raccourcir autant que possible la mascarade des premiers échanges et d’aller a l’essentiel.
Mes expériences précédentes m’ayant prouvées qu’une grosse queue et des beaux-parleurs n’étaient pas toujours ceux qui baisent le mieux, je me concentrai dorénavant sur leur physique et leur disponibilité pour les sélectionner.
Il fallait voir comment des gars sûrs d’eux et excitants par messages pouvaient se révéler timide, mal a l’aise et décevant en réel.
L’expérience m’apprit vite qu’il fallait s’en remettre a la chance, la magie de l’inconnue pour tomber sur un bon coup, qu’il n’y avait pas de règles ou de garanties mais qu’en multipliant les rencontres, il y’en aurait toujours quelques-uns qui sortiraient du lot comme le premier mec ou la bite tordue.
Adieu donc le schéma "conversations, sextos, nudes, rencard dans un bar/café puis on va chez eux" dorénavant je faisais mon marché vis a vis de leurs photos, ils m’envoyaient leurs adresses, je sonnais à l’interphone, montait jusqu’à leur appart et à peine entrer, je me désappais pour leur sauter dessus et cela donnait des départs souvent bien plus torrides et excitants pour moi que les moments gênants et affligeants ou le type bégaie, rougit, me fuit du regard et se demande comment on va débuter …
Mon quotidien s'accoutuma vite a cette sexualité débridée !
Studieuse et rigoureuse en cours comme en dehors, les plans culs étaient un moyen de me détendre et me faire du bien qui fonctionnait carrément.
Il y'avait Charlotte, l'étudiante qui était dans les meilleurs de la classe, la colloc sage et discrète, la bonne copine sympa et disponible mais il y'avait aussi cette autre fille que j'incarnais le temps de quelques heures qui sélectionnait un beau-gosse en ligne (qu'elle aurait sans doute pas osé aborder dans la vraie vie) pour aller s'envoyer en l'air sans la moindre gêne.
J'aimais être la gentille fille qui ne fait pas de vagues, celle qu'on complimente pour sa rigeur, son hygiene de vie, ses résultats scolaires et j'aimais aussi être la pire des salopes qui enfonce la queue d'un inconnu au fond sa gorge, se fait insulter, utiliser comme un vide-couilles.
Ces deux entités co-existatent dans mon quotidien, celle qu'on voit en cours, a l'appart, en famille ou entre amis et que je m'efforce de rendre la plus admirable et respectable possible et plus profondement enfoui, il y'avait cette part d'ombre, cette fille pas présentable et incarnable aux yeux du monde, celle que je nommerais plus tard Lady Bitch, qu'on ne voit qu'en privé et dans l'intimité, qui adore se dévergonder, qui ne veut pas être respecter mais plutôt utiliser, une dépravée que j'appenais a devenir ...
J'avais fût un temps eue peur de mon addiction au sexe, de ma nymphomanie mais pour la première fois de ma vie je l'embrassais et m'épanouissais dedans n'y allant pas pour de mauvaises raisons. J'étais enfin en phase avec mon corps, acceptant pleinement mes charmes, mes formes, mon physique, je pris confiance en moi en me donnant a tous ces garçons, en constatant que je plaisais et pouvais avoir qui je voulais, je dis au revoir a tous mes complexes et gagna grandemment en assurance.
Je me masturbais moins ayant dorénavant plus souvent l'occasion de me faire démonter de A jusqu'à Z avec des préliminaires toujours gourmands (on est tous un peu plus généreux quand on goûte a un nouveau corps pour la première fois) mais je me godais toujours s'il se passait plus de deux jours sans sexe.
J'acheta énormément de lingerie cette année-là, bien que j'avais de beaux soutifs et des culottes ou strings assez sexy, je voulais avoir des tenues qui rendent fous mes partenaires et me fassent sentir encore plus désirable. Je souhaitais crédibiliser la salope en moi et renforcer cette démarche dans laquelle j'étais d'être le coup d'un soir le plus torride de ces types !
Pour la première fois de ma vie, j'investissais donc dans de la lingerie coquine et portais des ensembles en dentelles échancrés laissant voir mes mamelons ou ayant une ouverture au niveau du vagin, de la vraie lingerie de "pute", celle qu'on ne porte pas pour aller en cours mais se faire baiser ...
Je me pris une guépière violette, des portes-jaretelles, un body noir et jaune avec l'entrejambe ouvert bref je passa un cap dans ma féminité et c'est une bombe atomique qui débarquait dorénavant chez ces messieurs d'ailleurs ils aimaient tellement ça qu'ils ne m'enlevaient meme plus tout préférant souvent me baiser dans mes petites tenues qui faisait leur effet ...
En parallèle de tous ces coups d’un soir organisés via les sites de rencontres, je sortais de plus en plus avec des copines en boite de nuit, a peu près un week-end sur deux, il m’arrivait de plus en plus d’y embrasser des gars et parfois de finir chez eux ou dans leurs voitures pour un coup vite-fait cachant néanmoins autant que possible mes fresques a mes amies.
Je ne buvais jamais d’alcool en soirée/sorties me méfiant de mes anciens démons et craignant l’état dans lequel je pourrais vite me retrouver si j’alliais de nouveau sexe et alcool (en plus de ça en discothèque avec des inconnus) …
J’étais donc en pleine possession de mes moyens lorsque je chauffais ou dansais avec des hommes, mes copines se mettaient souvent des caisses et ne se rendaient pas compte de tout ce que je pouvais faire sur la piste ou dans certains recoins des lieux dans lesquels nous sortions.
Je ne couchais pas dans les WC mais il m’arrivait souvent de frotter mes fesses contre les bites en érections de mes partenaires de danse ou d'aller aggriper quelques bites de certains "piliers de bars" a travers leurs pantalons.
J’aimais sentir une bosse se former au niveau de leur entre-jambe alors que ma robe ou jupe se remuait sur leurs queues et jouer avec le risque d'être vue par une de mes copines. Je frottais parfois la paume de ma main sur leur entre-jambe ou glissais ma main dans leur pantalon pour toucher leur queue quand nous étions chauds et il était amusant de voir ces mecs qui souvent se permettent d'être trop tactiles ou entreprenants avec les autres demoiselles être surpris ou géné par mon audace !
Tous les mecs en boite sont des queutards, la plupart sont bourrés et déshinibés et ça m'amusait de les allumer bien franchement ou de me faire passer pour la meuf ivre, de toute façon personne ne les croiraient vu comment ils étaient alcoolisés ...
Je ne jouais qu'avec les beaux-garçons parfois pour le fun, parfois pour finir chez eux, parfois pour leur donner mon numéro et les revoirs dans la semaine dans un contexte plus propice a ma seconde nature ...
Le maximum que j’ai fait sur place c’est de branler quelques secondes un type dans un recoin de la salle avant de la lui remettre dans son pantalon et de lui souhaiter une bonne fin de soirée sinon je me contentais de passer ma main dans leur caleçon afin de palper la taille de leur verge et voir s'ils avaient les couilles rasées m'aidant souvent a choisir celui avec qui je finirais la nuit ...
Les mois passèrent, mon body-count explosait mais je prenais mon pied, je ne m’étais jamais sentie aussi libre, sexy et bien dans ma peau. Mes résultats en cours étaient excellents, je travaillais dur comme pour me faire oublier l’échec de l’année dernière, je voulais me prouver que j’en avais les capacités et que cette année infernale s’éclipse dans l’esprit de mon entourage.
L’année fila a une vitesse folle presque autant que l'augmentation de mes envies de sexe.
J'avais débuté les plans culs avec une rencontre tous les samedis soirs puis très vite je fût a deux rencontres par semaine avant d’être régulièrement a trois les semaines où j’allais en boite (finissant souvent avec un mec) ...
Il m’arrivait parfois de me taper quatre gars différents dans la même semaine ayant par exemple une rencontre le mardi soir ou mercredi soir, une seconde le jeudi ou vendredi soir et une le samedi comme le dimanche soir ….
Très vite je ne pouvais plus tenir le compte, il pouvait m’arriver de renter de boite de nuit sans rien avoir fait (juste embrasser des gars) et d’avoir des semaines plus calmes si j’étais a fond dans les études ou plus fatiguée/débordée mais clairement il ne se passait plus une seule semaine sans que je ne rencontre au moins un gars !
J’ai largement dû coucher avec une centaine de garçons différents au cours de mon année scolaire ...
Il y'a eu tellement de baises que je ne pourrais toutes vous les conter et elles ne sont clairement pas toutes mémorables alors je vous en détaillerais quelques-unes marquantes sur le parcous de Lady Bitch, celle qui en voulait toujours plus et cherchait toujours plus de dépravation.
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Dans le processus de féminisation d'un homme, sa transformation est complète. Il embrasse pleinement sa féminité et abandonne son sexe masculin pour toujours. Désormais, son pénis est décrit comme un petit clitoris, symbolisant sa nouvelle identité en tant que femme.
Pour rappeler à cet homme féminisé que son petit clito ne sert plus à rien, il est maintenu en permanence dans une cage de chasteté. Cette cage est un rappel constant de son engagement envers sa féminité et son rôle de femme soumise. À chaque instant où il ressent la pression de la cage contre son clito, il se rappelle qu'il est désormais à la merci de ses partenaires dominants et que sa satisfaction sexuelle dépend entièrement de leur volonté.
La cage de chasteté devient un symbole puissant dans le processus de féminisation, privant l'homme féminisé de tout plaisir sexuel, tout en l'amenant à se concentrer uniquement sur la satisfaction de ses partenaires dominants. C'est un rappel constant de sa soumission et de sa dévotion envers ceux qui le contrôlent.
Dans cet univers de féminisation, les plaisirs sont réinventés, les rôles sont redéfinis et les frontières de l'identité de genre sont repoussées. C'est dans cette exploration audacieuse et épanouissante que l'homme féminisé trouve une véritable libération et un accomplissement de soi en tant que femme.
Chapitre 2: L'Asservissement de l'Homme
Au sein du monde du BDSM, l'homme subit une transformation complète, se soumettant entièrement à son rôle de soumis. Sa masculinité est reconfigurée, et il embrasse sa nouvelle identité en tant que soumis, prêt à obéir et à servir.
Pour marquer cette transformation, son sexe est redéfini. Son pénis, autrefois symbole de puissance, est désormais relégué au rang de petit clitoris. C'est un rappel constant de son statut de soumis, de sa dépendance envers ses dominateurs et de sa fonction de donner du plaisir plutôt que d'en recevoir.
Dans le cadre de cette soumission totale, l'homme est contraint à porter une cage de chasteté en permanence. Cette cage emprisonne son clito, le privant de tout plaisir sexuel. Chaque mouvement, chaque pulsation rappelle à l'homme sa condition de soumis, le maintenant dans un état constant de frustration et de désir ardent pour l'approbation et les attentions de ses dominateurs.
Chapitre 3: La Domination et le Plaisir
Au sein de cette dynamique BDSM, l'homme féminisé trouve un épanouissement profond dans sa soumission. Il se délecte de chaque instant où il se soumet aux désirs de ses dominateurs, trouvant un plaisir intense dans l'abandon total de son contrôle.
Les séances de jeu de rôle, les punitions et les récompenses deviennent des éléments essentiels de cette dynamique. Il apprend à se plier à chaque ordre, à accepter les marques et les corrections, et à se dévouer entièrement au plaisir de ses dominateurs. Chaque instant de douleur ou de plaisir qu'il endure devient une offrande à ceux qui le dominent, renforçant ainsi sa satisfaction et son épanouissement personnel.
Chapitre 4: L'Épanouissement dans la Soumission
À mesure que l'homme s'immerge davantage dans son rôle de soumis, il découvre un épanouissement profond dans sa soumission. Il se libère des contraintes et des attentes de la société traditionnelle, embrassant pleinement sa nature soumise.
Dans cet état de soumission totale, l'homme trouve une véritable libération et un accomplissement de soi. Chaque acte de servitude, chaque marque de discipline, chaque moment de plaisir partagé avec ses dominateurs le rapproche de sa véritable essence. Il se sent vivant, comblé et en harmonie avec sa nature profonde.
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Les têtes Doppler se rétractent. Les écrans s’éteignent. Le silence emplit la pièce [1]. Mon Maître laisse tomber une feuille de papier qui atterrit délicatement sur mon ventre après un élégant vol plané. Sans un mot, il s’éloigne en compagnie de Satoshi, me laissant seule avec le jeune homme, qui entreprend, sans attendre, de me libérer de mes liens.
J’examine la feuille avec curiosité. Je n’y comprends rien – à peine arrive-je à décoder quelques kanjis. Mais je reconnais la structure du formulaire d’évaluation.
Le jeune homme s’assoit sur une chaise et m’invite à en faire autant. Il semble aussi timide que moi, ce qui ne va pas faciliter les choses. Le silence est pesant.
Je sais ce que mon Maître attend de moi, mais je ne sais pas comment y arriver. Je le regarde un bref instant et je rougis, sans oser prendre l’initiative. Détourner le regard et baisser les yeux est ma seule réaction.
« Ce n’est pas possible d’être aussi empotée ! » me dis-je, rageant intérieurement contre moi-même. Si je retrouve mon Maître sans avoir été baisée, je vais prendre une sacrée raclée, ça j’en suis sûre.
Je suis toujours nue, m’abstenant volontairement de récupérer mes vêtements. C’est un signe qu’il devrait interpréter sans ambiguïté. Mais ce qui semble une évidence pour moi ne l’est pas forcément pour l’autre, à plus forte raison s’il est né dans une autre culture. Je devrais pourtant le savoir.
Je me rends compte que je ne connais même pas son prénom. Je me risque à le lui demander.
Cette simple question suffit à le désinhiber un peu. Masato me demande timidement si cela m’intéresse qu’il me fasse visiter le campus universitaire.
Évidemment que je veux bien ! Cela me fera gagner du temps – le temps que j’arrive à surmonter ma timidité et que je trouve un moyen de lui faire comprendre que je dois être pénétrée et notée, sinon je serai sévèrement punie… Je m’habille et l’accompagne, main dans la main - c’est bon signe.
Tout est nickel sur le campus, pas un grain de poussière. Nous sommes au Japon, je ne devrais pas en être surprise, et pourtant le dépaysement agit encore.
Dans un anglais hésitant, il me parle un peu de la thèse qu’il est en passe de terminer et de l’admiration qu’il porte au Professeur. Au détour de la visite, il me fait découvrir son logement. Une minuscule chambre d’étudiant. Une chaise, une toute petite table, un lit d’à peine une place, ... Ici on ne fait pas dans le superflu.
Pas un instant à perdre, me dis-je – c’est le moment ou jamais. A peine la porte refermée, je me déshabille entièrement. Là s’il ne comprend pas…
Je m’allonge nue sur le lit et, assis sur le rebord, il passe délicatement ses doigts sur mes marques. J’en suis fière de ces marques ! Mémoire des soirées où mon Maître m’a corrigée à coups de ceinture, des soirées où je ressentais dans mes tripes le plaisir qu’il éprouvait à me cogner, comme si nos esprits étaient connectés. Il parcourt chacune lentement, très lentement. Yeux fermés, à travers les sensations tactiles je reconstitue mentalement le graphe qu’elles dessinent sur la peau. C’est terriblement érotique et je me demande si je ne vais pas finir par avoir un orgasme spontané.
J'ouvre les yeux. Il a sorti sa bite. Lui aussi est très excité par la scène, si j’en juge par la vigueur de son érection. La vue d’une femelle qui a été sévèrement corrigée et qui en porte encore les stigmates excite les hommes, en général.
J’entreprends de lui sucer la bite, avec délectation. Avec un peu trop d’enthousiasme, sans doute. L’éjaculation est presque immédiate, m’emplissant la bouche de la précieuse semence.
« Quelle conne ! », me dis-je.
Je voudrais m’excuser, mais je ne peux pas. Je garde le sperme en bouche, attendant qu’il m’autorise à avaler.
Il est jeune. Avec un peu de chance il pourra remettre ça. Je me suis souvent dit que la sexualité masculine est mal conçue. Elle nécessite beaucoup de self-control. C’est tellement plus facile d’être femelle ! De par ma curiosité maladive, j’ai souvent rêvé d’avoir la possibilité technologique de transférer temporairement mon esprit dans le corps d’un homme, pour expérimenter intimement ce qu’il ressent.
Ce n’est qu’après un long moment qu’il comprend, enfin, que je ne n’ai pas le droit d’avaler le sperme de ma propre initiative et que j’attends désespérément son feu vert.
La nuit est déjà tombée. Après un frugal repas, je dois insister longuement pour lui faire accepter le fait que je peux parfaitement dormir sur le sol. Le lit est bien trop petit pour deux, il ne sera pas à l’aise, et puis je sais ce que mon Maître voudrait s’il était là.
Je me demande si je ne devrais pas lui parler du risque de migration des zébralyvox. Et puis zut ! Tant pis. Surmonter ma timidité, c’est déjà assez compliqué comme ça. De toute façon, il doit bien s’en douter. Il a vu les images. Et puis le risque est minime. Les zébralyvox préfèreront certainement rester ensemble pour l’instant, ayant trouvé un environnement favorable dans mon corps.
Après m'être refait une beauté et m'être soigneusement préparé et lubrifié le cul, je m'allonge sur le sol, à ma place de chienne. Je veille à maintenir mes cuisses ouvertes, comme une invitation à la pénétration, signifiant ainsi qu'à tout moment, même au milieu de la nuit, je suis disponible pour le plaisir du mâle. Il m'arrive de les refermer pendant mon sommeil, mais de moins en moins. A la maison, à chaque fois que mon Maître m'a trouvée cuisses serrées, il m'a réveillée et réprimandée, alors j'acquiers peu à peu les bons réflexes. Je m’endors en espérant qu’au petit matin Masato aura pleinement récupéré sa vigueur. C’est bien le cas et sans attendre le matin ! Il me réveille au milieu de la nuit, certainement très excité par le fait de savoir qu’il y a une femelle nue au pied du lit, cuisses ouvertes, collier d'esclave au cou, n’attendant que la bite – il doit y penser depuis que l’on a éteint la lumière, se faire des plans dans sa tête, et puis, n’y tenant plus, il m’a réveillée.
Il me gifle, me laissant interloquée. Il a vu mon Maître le faire – il doit penser que tout le monde en a le droit. Mais je ne relève pas. Après tout, je l’ai bien mérité, après ma maladresse d’hier soir. C’est parti pour de la baise non-stop jusqu’aux premières lueurs du jour ! Ceci en toute illégalité, car nous n'avons pas de Fucking Pass. De quoi être arrêtés et condamnés si nous étions découverts.
Il est complètement épuisé, à force de me ramoner les orifices sans ménagement. Moi aussi d'ailleurs, mais je ressens la satisfaction de lui avoir bien vidé les couilles, jusqu'à la dernière goutte de sperme. J'aurais tant aimé que mon Maître eût été là pour observer mon comportement et constater les premiers résultats du sévère et exigeant dressage auquel il me soumet depuis des mois et des mois. Depuis que je lui appartiens, il me dresse en esclave sexuelle, dévouée au plaisir, avec un niveau d'exigence qui me donne l'impression d'être préparée comme une athlète de haut niveau, ce qui fait souvent l'objet de plaisanteries entre nous.
Masato a eu tout loisir de tester mes trois orifices, longuement, profondément, dans toutes les positions, de pétrir mes mamelles et de juger de la manière dont je me comporte sexuellement. Il ne devrait avoir aucune difficulté à m'évaluer de manière détaillée, aussi sincèrement que possible, avec bienveillance mais néanmoins sans complaisance, ainsi que le souhaite mon Maître et ainsi qu'il l'a précisé en entête du formulaire d'évaluation. Je lui tends le formulaire, en lui demandant de bien vouloir me noter et compléter toutes les rubriques sans exception dès qu’il en aura le temps. J’insiste sur le fait que c’est très important pour moi, sinon je serai punie. J’espère qu’il le fera et qu’il ne sera pas trop sévère.
Il me suggère de prendre notre douche ensemble, mais je ne peux pas. Je lui explique qu'en tant qu'esclave je dois obligatoirement me doucher à l'eau froide - ordre du Maître - et que je ne voudrais pas lui infliger cela!
La matinée est déjà bien avancée. Masato me propose de visiter le chantier de la B.I.T.E.S. En tant qu’universitaire, il fait partie des privilégiés qui peuvent accéder au site. Mon Maître ne m’a laissé aucune consigne. Je ne sais ni où ni quand je suis supposée le retrouver. Alors, pourquoi pas. Je suis curieuse de visiter ce projet – le plus coûteux de tous les temps.
Situé au pied du mont Fuji, le site japonais de la B.I.T.E.S. – Broadest Initiative against Terror and Extra-terrestrial Spacecrafts – fait partie du complexe de défense planétaire. L’initiative comporte deux volets, l’un destiné à lutter contre le terrorisme grâce au renforcement de la surveillance de masse, l’autre, le plus important, destiné à protéger la planète contre les envahisseurs extra-terrestres. Une campagne d’opinion avait déjà été tentée en 2023, sous couvert de prétendues fuites d’informations attestant de la réalité de la menace Alien [2]. Mais elle n’avait pas pris comme espéré. Relancée récemment, avec une orchestration bien plus efficace, elle a suscité très vite l’adhésion de la population.
Bien que loin d’être terminé, le chantier est déjà impressionnant. A perte de vue, des alignements de canons électromagnétiques, destinés à assurer notre protection. Une initiative dont la Suprême Alliance Démocratique est très fière. On dirait un champ de bites, énormes, dressées vers le ciel. Accolées à chaque bite, deux énormes couilles servent de réservoirs dans lesquels un liquide blanchâtre est brassé et magnétisé, avant d’être introduit dans le canon.
Lancée à l’initiative d’un ancien POTUS reconverti dans le projet messianique de sauvegarde de la planète, la B.I.T.E.S. est entièrement financée sur fonds publics - le plus gros détournement d'argent public de tous les temps - et suscite l’adhésion massive de la population. Récent lauréat du prix Hunter Biden, récompensant les hauts responsables politiques qui, durant leur mandat, ont œuvré de manière exemplaire contre la corruption et le trafic d’influence, son initiateur jouit d’un prestige immense, savamment entretenu par les médias. Alimentés par une énergie verte, 100% décarbonée, les canons respectent scrupuleusement l’idéal politique de la Suprême Alliance Démocratique, soucieuse du climat avant tout, même quand les pires menaces pèsent sur l’humanité.
« Est-ce que tu sais qu'en vrai le sperme des hommes n'est pas stocké dans leurs testicules? » me dit Masato, dans un anglais toujours aussi hésitant. J'ai une petite hésitation, et puis je choisis de faire l'andouille, de faire comme si je ne savais pas. Cela lui donnera le plaisir de m'expliquer l'anatomie du mâle, cela lui donnera confiance en lui. Un tout petit mensonge pour la bonne cause... Est-ce bien? Est-ce mal? Je ne sais pas vraiment.
Une démonstration est imminente et le compte à rebours a déjà commencé. On nous apporte des casques anti-bruit, destinés à protéger nos tympans du bang hypersonique qui se produira lors de l’éjaculation. Au terme d’une vertigineuse accélération, que seul un canon électromagnétique peut produire, des amas de liquide blanchâtre sont expulsés à plus de 20 fois la vitesse du son. Les amas deviennent rapidement incandescents sous l’effet de l’échauffement puis disparaissent en haute altitude. En douze secondes seulement, les projectiles visqueux ont déjà atteint l’ionosphère, à 80 km d’altitude, et deviennent invisibles à l’œil. Lorsque le dispositif sera entièrement opérationnel, il constituera une barrière infranchissable pour les vaisseaux Aliens, qui se retrouveront englués par ce liquide visqueux, se solidifiant à leur contact et les rendant impossibles à manœuvrer.
L’objectif des Aliens pourrait être de violer les femelles humaines pour les ensemencer, assurent de plus en plus de spécialistes. La Bill & Alvértos Fucking Corporation a déjà dans les tuyaux un vaccin à ARN messager ciblant la protéine spikouze, présente à la surface des spermatozoïdes Aliens. Le vaccin transformera les cellules de la receveuse en usines à spikouze, provoquant la formation continue d’anticorps hautement protecteurs, ainsi que l’affirme le consensus scientifique relayé par tous les experts de plateaux. C'est sûr et efficace, et c’est la garantie de ne pas être fécondée par ces monstres. Des images de synthèse, terrifiantes, montrent l’horreur qui attend celles qui refuseraient le vaccin, subissant les plus humiliants outrages, violées et ensemencées par des monstres extra-terrestres aux yeux rouges, puis mises en cage pour la durée de leur gestation.
C’est la bousculade pour s’inscrire sur les files d’attente. Les premières inscrites seront les premières à bénéficier de la précieuse injection quand elle sera disponible.
« Mais pourquoi prévoir cette injection si nous sommes déjà protégés par le projet B.I.T.E.S., réputé infranchissable ? » s’est risquée à demander une journaliste stagiaire. Depuis, elle a disparu des écrans.
Le spectacle de ces amas incandescents s’élevant à vitesse hypersonique vers la ionosphère est magnifique, c’est un fait. Je serais presque tentée d’adhérer au narratif, moi aussi. Et pourtant… Si tant est qu’ils existent, qui pourrait croire que nous arrêterons des êtres qui ont les capacités technologiques de franchir des milliers d’années-lumière en leur balançant de gros chewing-gums spermiques ? Fussent-ils les chewing-gums les plus coûteux de l’histoire ? Un enfant de 5 ans, peut-être ?
Pas seulement… Le début de la décennie a démontré que la population est prête à gober n’importe quoi. C’est juste une question de matraquage médiatique et de pouvoir de conviction des experts de plateaux [3].
Masato m'a tellement prétri les mamelles sans ménagement pendant la nuit qu'elles en sont encore très douloureuses. Ce n'est pas grave, ça passera. Il me caresse la joue avec gentillesse, comme pour me remercier du plaisir que je lui ai procuré. Cela déclenche immédiatement un sentiment de bien-être qui m'emplit le corps et l'esprit. J'adore donner du plaisir et sentir la satisfaction chez l'autre. C'est ma plus grande source de motivation.
Il me demande quand est-ce que j’ai compris que le totalitarisme était déjà En Marche, chuchotant à mon oreille, la voix tremblante, comme s’il craignait que Big Brother ne nous surveille.
« A un moment où nous aurions encore pu l’arrêter, si nous avions ouvert les yeux »
Je réalise que je chuchote moi aussi.
à suivre
Contexte et références
[1] L’histoire se situe dans la seconde moitié de notre décennie, la France étant à présent membre de la Suprême Alliance Démocratique, une puissante fédération de démocraties modernes et progressistes. Pour en savoir plus sur le contexte social, humain, et technologique, la liste de mes articles précédents se trouve ici : https://www.bdsm.fr/sylvie35/blog/ (à lire de préférence dans l’ordre chronologique de leur publication).
[2] Officials and lawmakers push for more government transparency on UFOs, CNN, July 26, 2023, https://edition.cnn.com/2023/07/26/politics/ufo-house-hearing-congress/index.html
[3] « On nous raconte des faits qui n’existent pas et on passe sous silence des faits qui existent. […] La pensée n’est plus régulée par le retour d’expérience; elle s’impose en tant que certitude délirante sur l’expérience, interprète et déforme la réalité pour la faire plier sous sa folie, et la lire au travers du prisme de son dogme, qui ne souffre aucune remise en question. […] A force de répétition, la population finit par être persuadée que l’eau brûle et que le feu mouille ». Ariane Bilheran, Psychopathologie du totalitarisme, septembre 2023, pages 42-43
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Récit de notre deuxième séance.
« Celle-ci était prévue depuis quelques semaines, nous avions un créneau. Manque de chance, Misslily tombe malade la veille. Elle dors toute la journée. Le soir elle va un peu mieux, et je ne suis pas non plus au summum de ma forme, on se dis qu’on verra demain dans quel état nous serons.
Au petit matin, Lily me dit me dis qu’elle n’est pas à 100 % mais qu’elle a très envie de moi…
Je ne suis pas au top, mais je ne peux la décevoir… Moi son Maître, je ne peu me dérober sous prétexte que je n’ai pas assez dormis ou un peu mal au crâne.
Bref, j’ai une tonne de choses à faire le matin, pas le temps de penser à notre séance de cet après midi. Je rentre à la maison, il est 14H, Lily à commencé à se préparer…
Elle me demande ce qu’elle doit porter, je lui dit de ne porter que son plug anal qu’elle vient d’acheter. Ce n’est pas assez pour elle, elle à besoin d’enfiler une tenue pour se mettre dans l’ambiance, je lui dis qu’elle peut donc mettre son harnais à chaînes récemment acheté et lui demande aussi de mettre ses talons aiguilles.
Passage à la salle de bain pendant que Madame finit de se préparer. Je sors de la salle d'eau, madame est toute harnachée, lui manque que son plug en verre que je m’empresse de lui insérer.
Je tourne autour d’elle, je l’admire, elle est toujours aussi belle vêtue de cuir, de verre et d’acier.
Mes mains frôlent son corps, quelques bisous dans le cou, des coups de langues sur ses tétons, derrière ses fesses, je descend le long de ses jambes… Je la sens très réceptive.
Je continue avec la roulette à pics, sur ses seins, je descends jusque sur sa petite chatte, elle frétille.
Au tour de son dos maintenant, ses fesses, ses cuisses… Je passe derrière ses genoux, elle se tord, ne tiens plus debout, j’ai touché un point sensible, quel plaisir de la voir ainsi.
Je décide de lui retirer son plug, il est temps de donner un peu de couleur à ces fesses bien pâles.
Je me saisi du martinet en guise de pinceau et commence à la badigeonner de rouge…
Ce n’est pas aussi instantané qu’un coup de pinceau trempé dans de la peinture, la couleur met plus de temps à être visible, il faut aussi plus de coups, pour le plus grand plaisir de Lily, elle ne dit mot, quelques petits cris tout au plus.
Je me rend compte que je prend aussi du plaisir à me prendre pour un peintre, je bande comme un fou, l’excitation monte en moi, je lâche le martinet, me jette sur elle, j’empoigne ses gros seins, la saisi par le cou, ma queue viens se glisser toute seule dans ses petites fesses, et je commence ainsi à la prendre par le cul comme un fou, pas très longtemps, mais intensément.
Une fois ma pulsion redescendue, je lui pose des « pinces tétons » à succion et j’enveloppe son buste de scotch vinyl noir en laissant ses seins accessibles.
Je recommence à jouer avec la roulette, madame se tortille. Je joue avec les « pinces tétons », elles se détachent, je me jette alors avec ma bouche sur ses tétons gorgés de sang, ultra sensibles, un délice et je sais madame ravie. Ma bouche descend sur sa petite chatte que je mange avec plaisir.
Il est temps de changer de pièce, je demande à Lily d’aller s’allonger sur le lit, sur le dos.
J’arrive avec le scotch, j’attache ses mains à ses chevilles. Elle est ainsi mienne, sans aucune défense, entièrement offerte, ouverte à son Maître.
Je lui bouffe la chatte comme un dingue. Formulation un peu vulgaire, je vous l’accorde, mais je ne vois d’autre façon de vous décrire cette bestialité qui s’est installée entre nous.
Je lui pose des pinces sur les tétons ainsi que sur son clitoris, reliées par une chaîne.
Je lui pose le vibro sur sa petite chatte et je commence à l’enculer, comme un sauvage, elle ne peu plus se débattre.
Je lui saisi le visage et je lui ordonne, avec le regard qui va avec, de ne plus faire aucun bruit, aucun son ne doit sortir de sa bouche, et dans le même temps je lui pilonne le cul comme jamais.
Sensation exquise de lui dire ça tout en la regardant droit dans les yeux… Et elle tiens le regard la garce.
De looongues minutes s’écoulent, je joue avec la chaîne reliant les 3 pinces, je les arrache, je me retire de son cul et commence à jouer de la cravache.
Les impacts se font plus intenses que la première séance, Lily peu encaisser encore plus, nous en avons discuté.
Le cuir frappe ses cuisses, ses seins, sa chatte, je vois ma Lily se débattre, essayer tout du moins… Mouhaha, quel pied.
Lily me signale que la position commence à l’inconforter, elle me demande de la retourner, ce que je fait, comme une crêpe.
Elle se retrouve face contre le matelas, cul en l’air.
Je lui prend sa petite chatte, en levrette, mais au bout de quelques minutes, je ne peut m’empêcher de retourner dans son cul, attiré comme un aimant à un bloc de fer.
Je la sodomise vigoureusement, son vibro sur sa petite chatte, quelques minutes s’écoulent, elle ne peu pas se retenir, Lily jouit intensément. C’est beau. Ses spasmes et ses gémissements, me procurent un plaisir si intense et inattendue que la chaleur monte en moi, je me retire et c’est une explosion de sperme sur son cul encore ouvert… dégoulinant sur sa chatte… »
Le bilan de cette deuxième séance est encore très positif. Je ne sais pas si je le traduis justement dans mes écris, mais j’ai tenu compte des remarques de Lily lors de notre première rencontre, elle à été ravie de cette séance.
Je me rend compte qu’être Dom n’est pas de tout repos.
Pour avoir légitimité à être exigeant avec sa soumise il faut tout d’abord être exigeant avec soi-même.
Le Dom est le phare dans la nuit de sa soumise, il doit montrer l’exemple, enfin c’est ainsi que je vois les choses.
Peu de photos on été prises, j’en suis le premier déçu, mais gérer la séance et la prise de vues, n’est pas chose aisé, surtout quand on débute dans les deux domaines.
Je n’ai pas été aussi strict que j’aurais du l’être, elle avait ordre de porter ses talons aiguilles et devait me ramener sa liste d’obligations à faire avant chaque séances, écrites à la main, elle na rien fait de cela. J’ai remarqué qu’elle ne portait pas ses talons pendant la séance, mais dans le feu de l’action j’ai estimé que ce n’était pas grave.
Pour les obligations manuscrites, je ne m’en suis rendu compte que deux jours plus tard ! (fatigue et autres obligations)
C’est en ça aussi que le rôle de Dom est énergivore, mais Lily aurait du respecter les consignes sans que je n’ai à le lui rappeler, donc après discussion elle sera punie pour ces deux manquements.
Je réfléchi encore pour les punitions… Vos suggestions sont les bienvenues.
Maître J.
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"Ça m'inquiète de penser que peut-être les lecteurs chercheront une morale dans Ulysse ou, ce qui est pire, qu'ils le prendront au sérieux. Et je jure qu'il n'y a pas une seule ligne écrite au sérieux dans tout ce livre. Quand elle apparaissait sur le seuil, mon cœur bondissait. Je ne lui avais jamais parlé, sauf un petit mot quelconque par-ci par-là, et cependant, à son nom, mon sang ne faisait qu'un tour. Son image m'accompagnait alors partout, même dans les endroits les moins romantiques". "Tout est trop cher quand on n’en a pas besoin", sauf le Connemara, les portes de Dublin, les falaises de Moher, l’anneau de Kerry, Galway, la Saint-Patrick, la Old Bushmills Distillery, Michael Collins, Oscar Wilde, Eamon de Valera, George Bernard Shaw, Arthur Griffith, James Connolly, Grace O’Malley, Peter O'Toole, Cecelia Ahern, SamuelBeckett, la comtesse Constance Markievicz, William Butler Yeats, Maureen O'Hara, Veronica Guerin, Caitríona Balfe, Karan Casey, Dolores Keane, Sinéad O’Connor, Bono, Colin Farrell, Liam Neeson, Dolores O’ Riordan, Michelle Rocca, de Gaulle "face à lui-même", Michel Déon et James Joyce. Que Joyce, très tôt dans sa jeunesse, ait choisi de devenir un artiste, voilà qui coule de source, tant le génie se reconnaît précisément à ce désir d'universalité, à ce franchissement des frontières nationales. Mais qu'il ait toujours aussi tenu à être reconnu comme un artiste irlandais, le premier à penser que Dublin méritait une œuvre qui la fasse entrer de plain-pied dans la littérature, voilà qui suscite immédiatement toute une série de questions et nous place sur le terrain miné des liens d'appartenance qu'un sujet entretient avec son pays natal, le lieu où il est né. D'entrée de jeu, l'auteur reconnaît en l'Irlande un espace matriciel qui instille dès son enfance en lui une inspiration ardente, même à son corps défendant, impulsion à saisir moins en termes intellectuels qu'affectifs et réactivée, sous une forme plus ou moins diffuse, dans plusieurs représentations et figures de l'œuvre. Joyce, n'eut de cesse, en se séparant à multiples reprises de son pays, de réaffirmer ainsi, chaque fois qu'il le pouvait, "la légitimité deson absence volontaire", se nourrissant de cette opposition querelleuse qui était la forme même de sa relation à l'Irlande.II se nourrissait d'opposition et pâlissait quand on le traitait avec indulgence. Chaque fois que ses relations menaçaient de s'améliorer, il provoquait un nouvel incident pour consolider son intransigeance et réaffirmait la légitimité de son absence volontaire. Plus tard il manifesta une vive fureur devant la possibilité d'une indépendance irlandaise sous prétexte qu'elle modifierait le caractère des relations qu'il avait si minutieusement établies avec son pays. "Explique-moi, disait-il à un ami, pourquoi tu penses que je devrais changer les conditions qui ont donné à l'Irlande et à moi-même une forme et une destinée ?" Il est bien probable qu'il n'aurait pu écrire ses livres en Irlande, mais il éprouvait le besoin de maintenir son intimité avec son pays en renouvelant de façon continue sa querelle avec lui qui l'incitait à le quitter pour la première fois. Ainsi sont les grandes œuvres: intimidantes. "Gens de Dublin", "Ulysse", et "Finnegans Wake" ont associé de manière définitive le nom de James Joyce à un univers littéraire magistralement en avance sur son temps. Solidement arrimés à une langue épique, guidés par une imagination inépuisable et une ironique lucidité, ses romans constituent une revigorante entrée en matière pour tous ceux qu’intéressent l’histoire et les us et coutumes de ces insulaires singuliers que sont les irlandais, avec ou sans Brexit. Si Joyce quitta Dublin, il ne quitta jamais les Dublinois. "Il faut de l'humilité pour apprendre. Mais c'est la vie qui est la grande éducatrice. Dieu a fait l'aliment, le diable, l'assaisonnement". Un irlandais en littérature. Maîtrise étincelante de la langue, associée à des personnages comme Leopold et Molly Bloom d'une profonde humanité.
"Les erreurs sont les portes de la découverte. Il n'est pas d'amis tels que les vieux amis, j'entends, d'amis auxquels on puisse se fier. Il était exaspéré par la droiture même de son existence. Il sentit qu'il avait été proscrit du festin de la vie". Joyce est peut-être le dernier de ces héros des lettres pures qui ont marqué l'histoire occidentale. Il serait vain de prêter à l'écrivain irlandais un message social. En 1939, quand la guerre se déchaîna, il la trouva malencontreuse. Qui allait lire "Finnegans Wake" qu'il venait justement de publier ? C'est ainsi qu'il voyait les choses. Au reste, on peut dire de l'ouvrage que, s'il a été le moins lu, il a été le plus commenté de ceux qui ont influencé l'histoire littéraire moderne. Mais l'ère de ces prodiges est révolue. Dans la guerre précédente, Joyce s'était trouvé à Zurich avec Dada, la première contestation collective de la culture contemporaine. Un phénomène, donc, de cette époque. Le refus égotiste de Joyce est d'autre sorte, et d'un autre temps. Il a sa propre grandeur. L'auteur a trouvé le moyen de rendre, par une forme brisée, inchoative, presque sans grammaire, le déroulement de la pensée spontanée. Freud a fourni l'appoint d'une préoccupation dominante prenant par le travers et infléchissant les mouvements de la rêverie. Pour le reste, la suite des impressions apportées par les sens se combine sans cesse, par "associations d'idées", avec les appels de mémoire, de sorte qu'à un présent épais affleure sans cesse par bribes un passé aussi ancien que la mémoire personnelle. C'est ainsi que, de l'intérieur, nous connaissons non seulement le caractère, mais l'histoire de Stephen, de Bloom ou de Molly au fil de leur monologue. Des plans se déterminent dans ce paysage intérieur. Il ne s'agit d'ailleurs que de le suggérer, non de le photographier. De grossiers contresens ont été faits là-dessus. Joyce n'a pas installé l'informe dans les lettres, il leur a ajouté la plus souple des formes. Faulkner, Hemingway, Dos Passos, Virginia Woolf, Beckett, ont alors suivi la voie qu'il avait ainsi tracée.L’écriture romanesque de James Joyce (1882-1941), si théologique et pourtant si profane, manifeste avec puissance cette dynamique insaisissable. Plus qu’une érudition byzantine, elle requiert a minima un brin d’irlandité. L’interpréter, c’est l’accepter dans la confiance comme un lieu de parole qui peut vraiment chasser la crainte, cette crainte qui réduit le divin aux braillements unanimes des supporters d’une équipe de football. La réputation d’intellectualisme qui s’attache à son œuvre ne tient pas plus d’une page. Rien d’une cathédrale de papier sans référent. L’imaginaire de Joyce puise à une connaissance toujours plus approfondie de l’Irlande, dont il cartographie souvent les splendeurs et les misères. L’île, son histoire politique d’oppression, d’exil et d’exode, et la beauté stupéfiante de ses rings. Les misères de sa petite bourgeoisie nostalgique de la vie rurale et les grâces troubles de Dublin, la capitale. Le théâtre de ses pubs ivres de mélancolie et la grandeur comique d’une religiosité à double face, mystérieusement truffée d’un paganisme qui s’ignore.
"Est-ce qu'un ouvrier n'a pas autant de droit qu'un autre à faire partie du conseil municipal et même plus de droit qu'un de ces pique-assiettes qui sont toujours chapeau bas devant quelque gros monsieur avec un nom qui se dévisse ? "Par conséquent, l’irlandité de Joyce n’est pas un produit folklorique régional, mais elle inscrit à même le relief de son œuvre une limite, une entaille et un corps qui le détournent alors du vertige d’un fantasme psychotique, celui d’un langage capable de s’auto engendrer à l’infini. Inséparable de sa mère Mary Jane et de son épouse Nora, elles-mêmes tout à fait inséparables de l’Église, l’irlandité du romancier renvoie à la catholicité de son écriture. Lorsque l'effet de "stylo-caméra", de sensations et d’immanence y effacent peu à peu toute identité d’auteur, une épiphanie des profondeurs au souffle polyphonique et plein d’humour s’y produit. Mais de quel genre d’alliance parle-t-elle ? Des "Gens de Dublin" (1914) à "Finnegans Wake" (1939) en passant par "Ulysse" (1922), James Augustine Joyce n’a cessé d’évoquer et de recréer la ville de Dublin et le faubourg saint-Patrice du fin fond d’un exil, définitif dès 1912. D’une façon plus ou moins consciente,cette alliance de l’écrivain avec l’Irlande va acquérir dans son esprit un caractère biblique: "l’île des saints et des sages", représente pour lui à la fois une terre, un peuple et une promesse. Cette dernière comporte un double horizon. Il s’agit à la fois d’une promesse d’écriture et d’une promesse d’indépendance. À la naissance de Joyce, seulement trente ans après la Grande famine, l’Irlande est encore sous le joug d’un Empire britannique qui l’a exploitée sans vergogne, allant jusqu’à lui voler son propre langage. L’anglais parlé à Dublin est un entre-deux dérisoire entre la langue de Shakespeare et son assimilation maladroite par un peuple victime de son hospitalité sans réserve. Quant à la littérature irlandaise, Joyce en critique l’étroit particularisme. En bref, pour le jeune James, l’accomplissement de la promesse passe par une libération spirituelle de son pays. C’était sans doute vouloir alors s’attribuer un rôle démesuré dans l’histoire de l’Irlande et s’enfler beaucoup de devenir un "prêtre de l’imagination éternelle", comme le dit ainsi Stephen avec une mégalomanie romantique que Joyce ne manqua pas de caricaturer dans "Ulysse". James Joyce est issu d’une famille de la bourgeoisie catholique aisée, irlandaise de vieille souche. Son père, John Stanislaus Joyce, né à Cork, est un homme cultivé mais fort malheureux en affaires. Son naturel fantasque et sa propension à la boisson qui se change alors peu à peu en alcoolisme chronique ruineront sa famille. Il occupe par nécessité le rôle d’un employé de perception quand James naît alors à Dublin le deux février 1882, premier enfant d’une fratrie de quinze. Le décalage entre l’origine sociale et la réalité sordide où s’enfonce sa famille le suspend dans une sorte d’entre-deux classes, de non-appartenance à telle ou telle couche sociale.
"Un à un, ils devenaient des ombres. Mieux vaut passer hardiment dans l'autre monde à l'apogée de quelque passion que de flétrir avec l'âge. Ce qui importe dans une vraie œuvre d'art, c'est la profondeur vitale de laquelle elle a pu jaillir". Dès l'enfance, James apprend à dissimuler sa misère, à se préserver du regard des autres à travers la fabulation et les traces d’un passé reluisant, comme ces fameux portraits de famille que son père emporte toujours avec lui lors de maints déménagements à la cloche de bois. Si John Stanislaus se montre charmeur et plein de verve en public, il peut aussi se révéler absurde et violent en privé, en particulier envers sa femme Mary. Cependant, James Joyce n’entretiendra pas de ressentiment envers un père qui ne répondait jamais des catastrophes qu’il provoquait. Au contraire, le romancier a toujours conservé une amitié réelle à l’égard de son père. À défaut d’un père réel qui aurait pu lui montrer la légitimité d’un signifiant maître, l’œuvre de Joyce va être animée par le désir de faire que son nom devienne plus grand que ce signifiant maître, ce nom du père qu’il n’a pas laissé se construire en lui. D’une certaine façon, Joyce prend le parti de son propre père John Stanislaus. Faible et passionnel, il n’en est pas moins pour son fils une réelle parole en devenir, un conteur hors pair, une voix irréductible à la somme de ses fautes. La question d’une paternité symbolique à conquérir au nom d’une exécution inconsciente de son alliance avec l’Irlande s’affirme avec force à la fin du "Portrait de l’artiste en jeune homme "(1916). Le narrateur Stephen y reflète l’enthousiasme romantique de l’écrivain: "Je pars façonner dans la forge de mon âme la conscience incréée de ma race". Le projet artistique de l’écrivain se noue étonnamment à la recomposition d’un pacte sacré avec son propre pays. Au moment même de le quitter, il se réclame ainsi follement le père de sa propre lignée. Mais ce père imaginaire, l’auteur, qui accédera au symbolique de l’écriture sans jamais cesser de se heurter au réel, alcool, inadaptation sociale, misères, a besoin de tout l’amour d’une femme pour naître à sa vocation de médiateur de l’Irlande: "Prends-moi au tréfonds de ton âme et je deviendrai alors le poète de ma race" écrit-il à son épouse Nora Barnacle.
"Certes, Ursule était une petite, très petite personne. Cependant elle avait un fort long nez et un menton non moins long. Elle parlait d'une voix légèrement nasillarde, toujours d'une manière conciliante. On en manquait jamais de la faire appeler lorsque parmi les femmes s'élevait une querelle". Nora va incarner la chair et l’histoire de l’île que l’écriture, assomption par analogie, a pour but de rendre à la prolifération du sens et à la reconnaissance de l’esprit. Selon cette perspective, l’Irlande ne peut se réduire pour lui à la seule nation, avec sa langue celtique, ses traditions et ses mythologies, mais elle est d’abord le lieu d’un défi de l’histoire à la liberté de conscience de l’écrivain. Encore faut-il rappeler qu’à cette époque, la renaissance irlandaise se partage entre deux mouvements, l’un protestant et l’autre catholique. Le premier affiche le désir de renouveler la littérature irlandaise et regroupe autour de l’"Abbey Theatre" des écrivains tels que William Butler Yeats, lady Gregory et John M. Synge. Le second, catholique, allie "le nationalisme culturel apolitique" de D. P. Moran au nationalisme politique d’Arthur Griffith et du Sinn Fein dont le but majeur est d’abord l’indépendance à l’égard de l’Empire britannique. S’il partage la lutte de ce dernier contre la domination anglaise, l’écrivain prend cependant distance avec les positions de la renaissance catholique dans ses écrits critiques et littéraires de jeunesse. Très tôt conscient de la laideur intrinsèque à tout sectarisme, les droits de la conscience individuelle priment chez Joyce sur toute subordination à une idéologie, qu’elle se dise catholique ou protestante. Face à de telles attitudes collectives, l’écrivain saura employer les seules armes politiques que l’artiste se permet: "le silence, l’exil et la ruse". Le silence, c’est l’invention d’une nouvelle écriture où la signature de l’auteur exprime d’abord sa voix et le secret de sa dédicace au milieu des récits, et non plus des intentions qui pourraient se substituer à la conscience du lecteur et à sa liberté. Quant à l’exil, il est celui de Joyce à Trieste, Paris et Zürich. Il est celui d’une écriture où la nation ne peut jamais faire son nid, sauf à y fausser gravement l’hospitalité et la conscience de l’écrivain. La ruse enfin, consiste à user de toutes les ressources du langage sans faillir,aux charmes pervers de son idolâtrie. La ruse du roman est de montrer l’envers du communautarisme avec humour. La rencontre avec Nora Barnacle précipite les choses. On pense que sa date est celle même où se déroule "Ulysse", le seize juin 1904. Joyce quitte Dublin définitivement en octobre avec la compagne de sa vie. Commencent les années difficiles. Trieste, de 1905 à 1915. Professeur à l'école Berlitz, puis à l'École supérieure de commerce, et répétiteur privé, Joyce connaît de sérieuses difficultés à entretenir une famille élargie à son fils Giorgio (1905) et à sa fille Lucia (1907). Il n'en poursuit pas moins la composition de Dublinois, où se forge un style de plus en plus exigeant. De dix, le nombre des nouvelles passe à quinze, et le volume s'achève en 1907 avec "Les Morts", texte au large substrat autobiographique à travers lequel il vise également à rendre justice à Dublin. Joyce découvre alors avec retard une dimension de l'exil qu'il n'avait pas envisagée au moment de son départ. Une émotion poignante et nostalgique touchant au plus secret de son être et que son écriture doit sans plus tarder mettre au jour. Cette exploration intérieure va se poursuivre jusqu'en1915. C'est le travail secret de récriture de "Stephen le Héros", engagé dès 1907 mais achevé seulement en 1915. C'est aussi le curieux et admirable petit journal intime, "Giacomo Joyce", inspiré par la rencontre de la jeune Amalia Popper, son élève. Ce sont enfin "Les Exilés", qu'il s'empresse de mettre au point parallèlement au Portrait, mais qui ne seront publiés qu'en 1918. Tout se passe comme s'il s'occupait à faire place nette pour la composition d'"Ulysse", qui va l'absorber jusqu'à la publication du roman en 1922. Les conditions de travail sont à la fois pires et meilleures. Pires, car la guerre le contraint à se réfugier à Zurich, à y trouver logement et moyens d'existence dans un contexte difficile. Meilleures dans la mesure où Ezra Pound, qui l'a fait connaître des milieux littéraires anglais et américain, se dépense en sa faveur, lui procurant une bourse de la couronne britannique, puis une aide régulière, anonyme dans un premier temps, de Harriet Shaw Weaver, éditrice de la revue "The Egoist". Souvenir tenace du courage maternel.
"D’or brun sur le flux rassasié,
la vigne d’eau soulève et balance ses grappes.
De vastes ailes étendues au-dessus des eaux blêmes pèsent
sur le sombre jour. Là où le jour pesant abaisse un regard de morne dédain sur la mer". Dans "Ulysse", l’humour se déploie à la manière d’un fabuleux exorcisme de la violence. Il naît d’un croisement profond et original entre des réalités triviales de la vie quotidienne et la mémoire inoubliable des événements de l’histoire du salut. Inspirée du "Livre de Kells", de ses gargouilles comiques et de ses interminables entrelacs de personnages, de lettres et de couleurs, l’écriture joycienne sait allier le sens du grotesque et celui du sacré et laisse résonner à travers cet alliage risqué un appel à toujours plus de détachement et d’universalité. Encore faut-il pour écrire l’Irlande et la sortir de son insularité pouvoir accrocher la chair du monde à la lettre. Mais une femme, adolescent, l’en empêche.Cette femme est Mary Jane, la mère sur laquelle il restera d’une pudeur exemplaire. Mystère d’une piété partagée entre un enfant et sa mère. Silence, préférence, diapason de deux voix et d’une unique prière, grandeur de la liturgie qui se confond bientôt avec le visage de Mary Jane, May. Nostalgie du ciel, splendeur envahissante de la sainte Mère comme un excès de lumière. À l’adolescence, Joyce verra en elle une insidieuse et tacite demande de renoncementà l’écriture comme à tout autre femme qu’elle. Au fil des sept années de la composition d'"Ulysse", l'écriture du livres ubira plusieurs inflexions. Dans un premier temps, l'optique reste relativement romanesque au sens traditionnel du terme. Il commence par réutiliser, dans les trois premiers épisodes, des pages écartées du Portrait. Il introduit ensuite les personnages de Marion et Léopold Bloom, qui vont occuper une place croissante au fil des pages. Petit à petit,dans une deuxième phase, celle de la composition des épisodes centraux, il va s'efforcer d'accentuer, dans ses révisions, une dimension symbolique du texte, caractérisée par un jeu systématique et subtil de correspondances. Pour lui, le thème de l'Odyssée était "plus grand, plus humain que Hamlet, Don Quichotte, Dante, Faust". Au début pacifiste, il feint la folie, mais doit renoncer lorsque son fils est placé devant sa charrue. Il devient le guerrier rusé, puis l'errant aventureux, le musicien désireux, au risque de sa vie, d'écouter les Sirènes. Son humour s'exerce aux dépens de Polyphème, sa générosité dans son entrevue avec Ajax chez les morts. Telle est la face consciente de l'oeuvre, qui dissimule alors mal une écriture sans cesse à la recherche d'elle-même. Toujours ce souci d'humanité.
"La journée était devenue étouffante, et, dans les vitrines des épiciers, des biscuits moisis s'étalaient, tout blancs. Nous en achetâmes quelques-uns avec du chocolat, nous les mangeâmes consciencieusement tout en déambulant au travers des rues crasseuses où vivent les familles des pêcheurs". Le goût joyeux de l’universel tient aussi à ceque chacun des dix-huit épisodes d’Ulysse est ainsi relié à une couleur, ainsi qu’à un genre littéraire, un thème et un champ particulier du savoir. Le roman se construit à la manière d’un corps à la fois biologique, intellectuel et spirituel. À travers l’Irlande que Joyce a tant aimée, sans pourtant ne rien lui épargner, s’écrit une promesse de sens et de salut. Le non-dit insensé du monde se voit ainsi doué d’une parole qui en profère les ombres avec âpreté, pour mieux souligner la transcendance comique de personnages lumineux d’une divine différence, plus forte que toute attache sociale. Une errance gratuite les conduit loin de tout chemin tracé d’avance, mais les hachures de leurs destins incomplets, ou l’essor des songes qui les emballe à plaisir, ne peuvent masquer l’événement de filiation que leur parcours disloqué célèbre sans même jamais le savoir. Une alliance jalouse de tout ce qui vit, fil d’or à peine murmuré dans l’écriture, veille sur toute la panoplie de leurs errances. Et si le Paradis se fait attendre, l’humanité de Dublin remue en elle trop de vie et d’hospitalité pour s’attirer le front sec et sourcilleux de la mort. "Ulysse" est un roman plein de symbolisme, dans lequel l'auteur joue avec la langue. Ses attaques contre l'Église catholique et l'État sont constantes et nombre de ses passages jugés par leurs contemporains très inacceptables et obscènes. En mai 1922, il rencontre Marcel Proust. Selon le biographe de Proust, George D. Painter, l'écrivain français a parlé de la truffe et des duchesses, et Joyce, qui était un peu ivre, se plaignait de sa vue, tandis que Proust de l'estomac. Joyce voyage souvent en Suisse pour des opérations des yeux et des traitements pour sa fille, Lucia, danseuse, atteinte de schizophrénie. À Paris, Maria et Eugène Jolas nourrissent Joyce pendant les longues années où il écrit "Finnegans Wake". En 1940, "l'Irlandais", surnom de Joyce, s'installe de nouveau en France, à Saint-Gérand-le-Puy, dans l'Allier. Après un an passé à attendre un visa de sortie, celui-ci lui est accordé et il se rend à Zurich, où il meurt moins de deux semaines après son arrivée. Le onze janvier 1941, il est hospitalisé pour une perforation d'un ulcère au duodénum. Il jouit de quelques jours de sursis avant de tomber dans le coma. Il se réveille à deux heures du matin le treize janvier 1941 et demande à une infirmière d'appeler sa femme et son fils, puis il perd alors à nouveau conscience. Ils sont en chemin lorsqu'il meurt, quinze minutes plus tard. Il est enterré au cimetière de Fluntern à Zurich. Sa femme Nora, épousée à Londres en 1931, lui a survécu dix ans. Enterrée également, son corps repose à ses côtés ainsi qu'à ceux de leur fils Giorgio mort à Constance en 1976. À la manière d’une Irlande qu’il a su aimer pour l’éternité dans l’exil, il aura su faire éprouver, parfois contre sa propre volonté, le mystère d’un corps né pour manifester la stupéfiante bonté d’un Dieu acharné à faire droit et miséricorde à tout ce qui existe. innovation majeure est son recours aux langues étrangères hachées menu et réutilisées dans la composition de vocables inouïs, de syntaxes nouvelles, revitalisant une langue anglaise pourtant demeurée la référence fondamentale. James Joyce ouvre la voie à d'autres créateurs, de Nabokov, Borges, Kerouac, Robbe-Grillet, à Sarraute, parmi bien d'autres.
Bibliographie et références:
- Adrien Le Bihan, "Je naviguerai vers l'autel de Joyce"
- Philippe Blanchon, "James Joyce, une lecture amoureuse"
- Victor-Lévy Beaulieu, " James Joyce, l'Irlande, le Québec"
- Jacques Mercanton, "Les heures de James Joyce"
- Jean-Marc Paris, "James Joyce par lui-même"
- Lorie-Anne Duech, "Un jour, un écrivain, James Joyce"
- Richard Ellmann. "James Joyce, le magicien des mots"
- Vladimir Nabokov, "Des lectures d'Ulysse"
- Jacques Lacan, "Le séminaire livre XXIII, le sinthome"
- Anthony Burgess, "Introduction to the language of James Joyce"
- Brenda Maddox, "Vérité sur les rapports de Nora et James Joyce"
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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"The little girl who accompanied Mrs. Grose appeared to me on the spot a creature so charming as to make it a great fortune to have to do with her. She was the most beautiful child I had ever seen. She was beautiful like a sun rising. N'ayez pas peur de la vie, sachez qu'elle vaut la peine d’être vécue, la force de cette conviction la rend réelle. On est orgueilleux quand on a quelque chose à perdre, et humble quand on a quelque chose à gagner. Il est temps de vivre la vie que tu t'es imaginé. Ne dites jamais que vous savez tout d'un cœur humain". Américain de naissance, ayant choisi l'Angleterre comme patrie d'adoption, Henry James (1843-1916) est un des écrivains qui a le mieux saisi la complexité de l'être. Complexité en partie explicable, ainsi que ses écartèlements, par l'héritage puritain et son manichéisme, par la croyance en un mal caché mais présent, imprécis mais diabolique, insidieusement contagieux. À ce fond maléfique se juxtaposa l'absence de racines uniques, la double appartenance à l'Amérique et à l'Europe. Mais la croyance de James en une personnalité compartimentée n'est pas seulement causée par l'influence puritaine ou l'exil. Elle propose une conception de l'être où la fragmentation est moins division que multiplication. Il en résulte une œuvre consacrée à la richesse insaisissable de la personne, à la peinture d'une personnalité mouvante, ouverte, qui se construit sans cesse devant le lecteur, avec le lecteur. Ce sont ainsi les interactions entre les êtres, les courants qui les lient ou les opposent qui sont les véritables protagonistes de cette magistrale analyse des consciences par laquelle James se montre ainsi un des plus grands romanciers de tous les temps. "On ne sait le tout de rien", écrivait-il, si bien que son univers est régi par le non-dit, la suggestion, le suspens, et que l'incertitude demeure quant au sort des personnages et à la vision qu'en donne l'auteur. Voir, capter, deviner, épier, ne pas conclure, ne pas choisir entre la multiplicité des points de vue, telles sont les démarches décrites dans cet univers romanesque où le regard tient lieu de possession. Dès l'abord, que ce soit dans ses vingt romans, dans ses nouvelles, dépassant la centaine, dans ses trois volumes autobiographiques ou même dans ses textes de réflexion critique, cette œuvre frappe par l'importance du regard. Pour James, en effet, voir c'est connaître, et connaître c'est posséder. Mais ce privilège est réservé à ceux de ses personnages qui acceptent de renoncer aux succès faciles de l'action pour les plaisirs de la contemplation, ou à ceux qui acceptent les épreuves que supposent la connaissance et sa lucidité. Le regard que James fixe sur ses héros, ou que ceux-ci jettent les uns sur les autres, n'est ni direct ni simple. C'est un regard qui épie et saisit l'être dans les moments où il se livre. Toutefois, ce qu'il perçoit est moins une personne, ou un personnage dans sa totalité, que des présences, et les reflets que ces présences infusent à la nature d'autrui, en s'enrichissant indirectement.
"No, it was a big, ugly, antique, but convenient house, embodying a few features of a building still older, half replacedand half utilized, in which I had the fancy of our being almost as lost as a handful of passengers in a great drifting ship. J'avais fait l'amère réflexion que de donner la sensation d'une individualité différente des autres, de se montrer d'une qualité supérieure, finit toujours par provoquer une vengeance de la majorité. Je me méfie des maris charmants, dit Mrs.Almond, je ne crois qu’aux bons maris". C'est que "chacun de nous est un faisceau de réciprocités". Ce regard n'est pas éloigné de celui qu'on retrouve dans certains romans contemporains, chez Nathalie Sarraute, par exemple. Il exige une technique romanesque particulière, puisque les êtres sont baignés dans une lumière différente suivant ceux qui les contemplent. "Portrait de femme" ("Portrait of a Lady", 1881) est le premier grand roman de James où cette technique des points de vue est utilisée avec autant de perfection. Isabel Archer, jeune Américaine naïve, arrive en Europe. Elle évolue entre son cousin malade et exclu, son mari sombre et cruel, une intrigante qui la domine, et de nombreux prétendants refusés. Ce portrait qui se construit par touches est inoubliable, tout comme celui d'une autre puritaine, Hester Prynne de "La Lettre écarlate". James a plus d'une affinité avec Nathaniel Hawthorne, auquel il consacra un livre en 1879. Romancier américain, Henry James, frère du philosophe William James, est né à New York le quinze avril 1843. Son grand-père, un émigré irlandais, avait amassé une telle fortune dans le Nouveau Monde qu'il épargna à deux générations de ses descendants la "honte de faire du commerce". Son père, visionnaire à la "Swedenborg", détracteur de la société, iconoclaste, patriarche et homme d'esprit, fut une des personnalités les plus attachantes de son temps. Le jeune Henry, taciturne et sensible, se considérait alors, au milieu des brillants orateurs de sa famille, comme un "fils et frère" respectueux mais insignifiant. À travers les rues de ce vieux New York encore provincial qui devait servir de cadre à son premier roman, "Washington Square", l'enfant s'abandonnait à une orgie de rêves, où il imaginait cette vie dont il se sentait obscurément exclu. Au dire même de son père, Henry James était, dès son plus jeune âge, un "dévoreur de bibliothèques" et un intarissable écrivain de romans et de pièces de théâtre. Mais, par-dessus tout, il subit le "vaste, profond et aveuglant" rayonnement de cette Europe où sa famille se rendait sans cesse et qui s'imposa à son esprit avec toute la force d'une révélation mystique. Dans sa jeunesse, James voyage en permanence entre l'Europe et l'Amérique, éduqué par des tuteurs à Genève, Londres, Paris, Bologne et Bonn. Dès l'enfance, il lit les classiques des littératures anglaise, américaine, française et allemande mais aussi les traductions des classiques russes. Après un séjour de cinq ans en Europe, la famille s'établit, en 1860, en Nouvelle-Angleterre où elle demeura pendant la guerre civile. À l'âge de dix neuf ans, il est brièvement inscrit à la faculté de droit de Harvard, très rapidement abandonnée face à la ferme volonté d'être "tout simplement littéraire".
"If a child gives the effect another turn of the screw, what do you say to two children ? I ask the most easy question. Mais tandis que ma conductrice, avec ses cheveux d’or et sa robe d’azur, bondissait devant moi aux tournants des vieux murs, et sautillait le long des corridors, il me semblait voir un château de roman, habité par un lutin aux joues de rose, un lieu auprès duquel pâliraient les contes de fées, les belles histoires d’enfants". Bien qu'il ne considérât jamais la Nouvelle-Angleterre comme sa patrie, Henry James en assimila cependant cet aspect du puritanisme qu'est l'introspection, la connaissance des fonctions, des mouvements, des "lois naturelles" de l'âme, et de tout ce qui, dans la tradition puritaine, constitue alors la "servitude et grandeur de la vie humaine". Une lésion à la colonne vertébrale l'empêcha de prendre part à la guerre civile, et cette circonstance accentua en lui la sensation d'être un "étranger" sur la scène humaine, destiné, tel un moderne Tirésias, à tout voir et prévoir sans y participer, et à supporter les conséquences merveilleuses et terribles de sa vision. Peu à peu la conscience de ce rôle devint pour lui une règle aussi rigoureuse qu'un vœu monastique. S'y consacrer signifiait pour lui devenir une sorte de"rédempteur", libérer l'expérience humaine de l'aveuglement et du désordre, en la condensant en de lumineuses créations de l'esprit. Transformer le "splendide gaspillage" de la vie dans la "sublime économie" de l'art. Créer, à partir des données brutes de l'expérience de la vie, des "toiles" dont tous les éléments seraient éclairés jusqu'à l'incandescence, des scènes rayonnantes et harmonieuses dans la perfection tragique, comme celles de Racine. De février 1869 au printemps 1870, Henry James voyage en Europe, d'abord en Angleterre, puis en France, en Suisse et en Italie. De retour à Cambridge, il publie son premier roman, "Le Regard aux aguets", écrit entre Venise et Paris. De mai 1872 à mars 1874, il accompagne sa sœur Alice et sa tante en Europe où il écrit des comptes rendus de voyage pour "The Nation". Il commence à Rome l'écriture de son deuxième roman "Roderick Hudson", publié à partir de janvier 1875 dans l’Atlantic Monthly, qui inaugure le thème international de la confrontation descultures d'une Europe raffinée et souvent amorale, d'une Amérique plus fruste, mais plus droite. À cette époque, il aborde aussi le genre fantastique avec la nouvelle "Le Dernier des Valerii" (1874), inspirée de Mérimée, avant de trouver sa voie dans les histoires de fantômes ("Ghost Tales"), où il excelle, comme "Le Tour d'écrou" (1898).
"I don’t know what I don’t see, what I don’t fear ! There were shrubberies and big trees, but I remember the clearassurance I felt that none of them concealed him. He was there or was not there: not there if I didn’t see him. Tout ceci n’était-il pas un conte, sur lequel je sommeillais et rêvassais ? Non, c’était une grande maison vieille et laide, mais commode, qui avait conservé quelques parties d’une construction plus ancienne, à demi détruite,à demi utilisée. Notre petit groupe m’y apparaissait presque aussi perdu qu’une poignée de passagers sur un grand vaisseau à la dérive. Et c’était moi qui tenais le gouvernail". Après quelques mois à New York, il s'embarqueà nouveau pour l'Europe en octobre 1875. Après un séjour à Paris, où il se lie d'amitié alors avec Tourgueniev et rencontre Flaubert, Zola, Maupassant et Alphonse Daudet, il s'installe, en juin1876, à Londres. Les cinq années qu'il y passe seront fécondes. Outre de nombreuses nouvelles, il publie "L'Américain", "Les Européens", un essai sur les poètes et romanciers français "French Poets and Novelists". "Daisy Miller" lui vaut la renommée des deux côtés de l'Atlantique. Après "Washington Square", "Portrait de femme" est souvent considéré comme la conclusion magistrale de la première manière de l'écrivain. "Ce que savait Maisie" est sans doute, de tous ses romans, celui qui nous montre le mieux la délicate intrication de son style et de sa technique narrative. Souvent qualifié d’auteur difficile, du fait de la multiplicité des points de vue attribués au narrateur et de l’ordonnancement subtil des séquences narratives, James excelle dans le maniement de ces procédés pour donner la parole à chacune et chacun, en même temps qu’à personne. C’est surtout cette difficulté à localiser précisément le narrateur qui donne au récit son mystère et ses ambiguïtés. Nombreux sont donc les écrivains qui ont écrit sur Maisie. Borgesen a fait une sinistre histoire d’adultère, vue par les yeux d’une fillette proche de la puberté, et supposée ne pas comprendre grand-chose à ce qui se passe autour d’elle: un joyeux mixte d’Alice et de Lolita, en quelque sorte. Sa mère meurt en janvier 1882, alors que James séjourne à Washington. Il revient à Londres en mai et effectue un voyage en France, d'où naîtra, sous le titre "A Little Tour in France", un petit guide qui servira à plusieurs générations de voyageurs dans les régions de la Loire et du Midi. Il rentre de façon précipitée aux États-Unis où son père meurt le dix-huit décembre, avant son arrivée. Il revient précipitamment à Londres au printemps 1883. L'année suivante, sa sœur Alice, très névrosée, le rejoint à Londres où elle mourra le six mars 1892.
"He was looking for someone else, you say, someone who was not you ? He was looking for a few little miles.Toute chose cachait quelque chose. La vie était un corridor interminable avec des rangées de portes fermées. On lui avait enseigné qu'il n'était pas prudent de frapper à ces portes. Et ce geste n'obtenait d'ailleurs d'autre réponse que des rires moqueurs à l'intérieur". En 1886, il publie alors deux romans, "Les Bostoniennes" et "La Princesse Casamassima", qui associent à des thèmes politiques et sociaux (féminisme et anarchisme) la recherche d'une identité personnelle. Suivent deux courts romans en 1887, "Reverberator" et" Les Papiers d'Aspern", puis "La Muse tragique" en 1890. Pour qu'il en fût ainsi, il lui fallait auparavant choisir un art. Après qu'il se fut essayé dans la peinture, Balzac lui révéla sa véritable vocation: la littérature. Ses premiers écrits contes et articles de critique destinés à des revues) ne laissent cependant pas encore deviner l'artiste de la maturité. Ils se distinguent alors surtout par leur perfection formelle. Dans les contes, comme d'ailleurs dans l'ensemble de son oeuvre, on discerne l'influence de Nathaniel Hawthorne. Bien qu'il soit devenu un auteur au talent reconnu, les revenus de ses livres restent modestes. Dans l'espoir d'un succès plus important, il décide alors de se consacrer au théâtre. En 1891, une version dramatique de L'américain rencontre un petits uccès en province, mais reçoit un accueil mitigé à Londres. Il écrira ensuite plusieurs pièces qui ne seront pas montées. En 1895, la première de "Guy Domville" finit dans la confusion et sous les huées. Après cet échec, il revient au roman, mais en y appliquant peu à peu les nouvelles compétences techniques acquises au cours de sa courte carrière dramatique. Pendant quelque temps, les voyages en Europe alternent avec les louables efforts du jeune homme pour s'astreindre à ce jeûne de l'esprit et des sens qu'était pour lui la vie en Amérique. Puis en 1875, âgé de trente-deux ans, il décida, non sans de longues hésitations, de s'établir définitivement à l'étranger. Il connaissait les dangers que comporte pour un artiste le fait alors de s'expatrier. "Roderick Hudson" (1876), était en train de paraître au moment où il s'embarquait pour l'Europe. En 1897, il publie "Les Dépouilles de Poynton" et "Ce que savait Maisie". Puis, entre 1902 et 1904, viennent les derniers grands romans: "Les Ailes de la colombe", "Les Ambassadeurs" et surtout "La Coupe d'or".
"A portentous clearness now possessed me. That’s whom he was looking for. But how do you know it ? Elle était romanesque, sentimentale, et folle de petits secrets et de mystères, passion bien innocente, car jusque-là ses secrets lui avaient servi à peu près autant que des bulles de savon. Elle ne disait pas non plus toujours la vérité". En 1903, James a soixante ans et un "mal du pays passionné" l'envahit. Le 30 août 1904, il débarque à New York, pour la première fois depuis vingt ans. Il quitte les États-Unis le 5 juillet 1905, après avoir donné de nombreuses conférences à travers tout le pays. Ses impressions seront réunies dans un essai intitulé "La Scène américaine" ("The American Scene"). Avant son retour en Angleterre, il met au point, avec les Éditions Scribner, le projet d'une édition définitive de ses écrits, "The Novels and Tales of Henry James","New York Edition", qui comportera vingt-six volumes. Entre 1906 et 1909, il travaille à l'établissement des textes, n'hésitant pas à apporter des corrections significatives à ses œuvres les plus anciennes, et rédige dix-huit préfaces qui donnent des vues pénétrantes sur la genèse de ses œuvres et ses théories littéraires. Le manque de succès de cette entreprise l'affecte durablement. En 1915, déçu par la neutralité initiale desÉtats-Unis face à la première guerre mondiale qui fait rage sur le continent, il demande et obtient alors la nationalité britannique. Il a une attaque cérébrale le deux décembre, suivie d'une seconde le treize. Il reçoit l'ordre du Mérite le jour de l'an 1916, meurt le vingt-huit février, à l'âge de soixante-douze ans. Henry James,dont les ancêtres étaient écossais et irlandais, était le fils d’un écrivain, auteur d’ouvrages plutôt confus portant sur la théosophie. Cet homme étrange, qui s’intéressait aux relations entre la religion et la science, était trèsconnu et respecté dans le milieu intellectuel de la Nouvelle-Angleterre. Son fils aîné, William, fut un grand psychologue de son temps. Héritier d’une fortune conséquente, il n’eut pas à travailler pour subvenir aux besoins de sa famille, et comme il aimait voyager, la famille, qui comptait cinq enfants, vécut la plupart du temps à l’hôtel, séjournant à New York, Londres, Genève, Paris. Ses séjours ont influencé ses récits.
"I know, I know, I know. My exaltation grew. And you know, Flora saw more, things terrible and unguessable. Mais cela non plus n’avait pas grande importance, car elle n’avait jamais eu rien à cacher. Elle aurait rêvé d’avoir un amoureux et de correspondre alors avec lui sous un faux nom par le canal d’une poste privée. Je m’empresse de dire que son imagination ne s’aventurait jamais vers des réalités plus précises". Henry avait une relation très particulière avec son frère William. Il écrivit une vingtaine de romans, plus de cent nouvelles, des pièces de théâtre, des récits de voyages, des critiques littéraires, ainsi qu’une autobiographie. Il mit son écriture subtile et complexe au service d’une réflexion sur l’être humain de plus en plus approfondie, et s’éloigna progressivement d’un style un peu précieux. Il fut victime d’un accident qui l’empêcha alors d’être mobilisé et dont les circonstances ne furent jamais éclaircies. Une rumeur dit qu’il en demeura quasi castré. Selon certains de ses biographes, il n’eut aucun amour connu, tandis que d’autres font allusion à une supposée inclination envers les garçons. L’œuvre court entre deux mondes, la vieille Europe et la Nouvelle-Angleterre, et deux siècles, l’un finissant, l’autre commençant, ces thèmes sont presque des obsessions pour James. L’intelligence des démunis est aux prises avec la stupidité des riches, ce qui peut s’inverser, du reste, étant donné la nullibiété du narrateur, comme dans "Les Ailes de la colombe" ou "La Coupe d’or". Les personnages féminins, dont l’auteur prend souvent le parti, sont des jeunes femmes décidées, intelligentes, orgueilleuses mais aussi vulgaires, parfois, si l’on épouse le point de vue du vieux monde. Dans l’une de ses préfaces, il précise que c’est l’obstination de certaines de ces créatures à aller contre le destin qui l’intéresse. Dans son roman "L’Âge ingrat", il s’agit d’une autre fillette, de l’âge de Maisie, de la question du ravage mère, fille. On dit de Marguerite Duras qu’elle avait su décrire parfaitement des créatures prises par un amour impossible à domestiquer. James a réussi le même exploit, dans un tout autre style. Garçon et encore célibataire, il vécut dans ce Londres qu’il décrit, se rendit aux dits cent sept dîners annuels, se mêlant aux conversations avec ces gens qui faisaient du semblant leur style même. Élevés dans les meilleurs salons d’Europe, ses héros, beaux et élégants, orgueilleux et supérieurement intelligents sont aussi impossibles à domestiquer que les sauvages créatures de Duras. Sous le masque de la courtoisie, ils prennent le biais du désir de savoir, pour échapper ainsi sans scandale aux comportements de fer que le cercle de leur société leur impose alors.
"It would have been impossible to carry a bad name with a greater sweetness of innocence, and by the timeI had got back to Bly with him I remained merely bewildered so far, that is, as I was not outraged by the senseof the horrible letter locked up in my room, in a cute drawer. Clara declared to her that it was very grotesque. Le manoir se dressait sur une petite colline, dominant une rivière qui n'était autre que la Tamise, à quelques quarante miles de Londres. Ponctuée de pignons, la longue façade de brique rouge, dont le temps et les intempéries avaient déployé toutes les fantaisies picturales pour en embellir et en affiner la teinte, présentait à la pelouse ses plaques de lierre, ses faisceaux de cheminées et ses fenêtres emmitouflées dans les plantes grimpantes". Le mariage, le divorce, l’héritage, la vie entre les deux mondes des riches et des pauvres, mais aussi des malades et des bien portants parcourent et façonnent l’œuvre de James. Les créatures ambiguës et duplices de ses romans et nouvelles de mœurs et coutumes s’affrontent aux décrets du destin sans réussir toujours à en esquiver les coups, mais auxquels elles donnent pourtant, à chaque fois, un autre "tour d’écrou". Oscar Masotta admirait le récit éponyme qui fait partie des contes fantastiques où James nous convoque sur le bord qui sépare l’angoisse du mensonge. Les romans de la première catégorie, mœurs et coutumes, où le destin s’oppose au désir de savoir, campent des héroïnes étranglées entre leur mariage et leur libre arbitre, comme les jeunes américaines de "Portrait de femme", "Daisy Miller" ou "Les Ailes de la colombe", confrontées à la culture de la vieille Europe, ou bien les enfants de "Ce que savait Maisie", "L’Âge difficile" ou" L’Élève", que leurs infortunes ne font pas plier. Quant aux nouvelles de la troisième catégorie, dont les personnagessont des écrivains ou des artistes, elles mettent en jeu la fidélité ou la trahison envers l’art comme "La Leçondu maître", "Le Gant de velours" ou "La Mort du lion". Tous se situent et se déploient entre semblant et réel. Le désir de James à l’endroit de ses personnages ne trouve jamais le repos. Il compare d’ailleurs le travail de l’écrivain à celui du restaurateur de tableaux. Reprenant ses manuscrits sans relâche, il est capable de récrire une phrase d’innombrables fois, sans aucun préjugé en ce qui concerne la correction. Pourtant, on a l’impression, quand on lit ses préfaces ou ses essais, qu’il ne réussissait pas à se satisfaire de la subtilité de ses personnages, comme s’il voulait toujours ajouter une petite touche supplémentaire, une nuance qui les rende encore plus complexes, moins linéaires. La passion de James pour le style se manifeste ainsi dans l’ambiguïté de ses personnages, son obsession pour la langue et ses descriptions aiguës des semblants.
Bibliographie et références:
- Nancy Blake, "James, écriture et absence"
- Marc Saporta, "Henry James, le regard de l'âme"
- Laurette Veza, "Henry James"
- Jean-Charles Delbard, "Le regard chez Henry James"
- Évelyne Labbé, "Les derniers romans de Henry James"
- Philippe Chardin, "La sensibilité chez Henry James"
- Edgar F. Harden, "A Henry James chronology"
- Mona Ozouf, "Henry James ou les pouvoirs du roman"
- Babette Sayer-Adda, "Henry James, sublimer et vivre"
- André Green, "L'Aventure négative"
- Stanley Geist, "L'œuvre littéraire d'Henry James"
- Jean Pavans, Le musée intérieur de Henry James"
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Quand le masochiste est son premier sadique
Lors de la rencontre avec mon premier Maître, j'ai été confronté au sujet du masochisme. De plein fouet dirai-je. (Je comprends mieux cette expression.)
C’était pourtant clairement écrit dans son profil mais je ne l'ai pas vu.
L’inconscient sait nous mener par le bout du nez.
Dès nos premiers échanges, il s’est positionné de manière transparente sur son attrait pour le sado-masochisme. En relisant, j’ai simplement vu que je répondais innocemment que moi non. Cela ne l'a pas déconcerté, vous imaginez bien.
Là encore, je n’ai pas vu ce qui se tramait sous mon nez.
Sans me juger, je me dis qu’il fallait que ce soit ainsi : dit mais pas entendu. Sinon, je ne serai pas là à écrire ce texte. Je n’aurai pas vécu cette rencontre. Je n' aurai pas ouvert la porte.
C' est ainsi que je me suis retrouvée dans une relation sado-masochiste. En l' ignorant malgré l annonce.
Comprenez que c est comme lire un roman sans lire le titre. Ou comme si vous lisiez un titre de livre en langue étrangère. Tout est-il dans le titre ? Tout est-il dans la présentation ?
Je suis quoi qu' il en soit passé à côté.
Comment savoir que vous avez une tendance masochiste lorsque vous ne vous êtes jamais créé de douleurs physiques volontairement pour vous soulager d une pression ou pour le bénéfice d’un plaisir ?
Comment se reconnaître soi dans un fonctionnement masochiste lorsque vous fuyez toute douleur ou souffrance ?
“Voyons Mon Maître ! C’est évident que je déteste souffrir et que je ne vais pas tolérer qu’on me mette à mal volontairement.”
Et Mon Maître, alors, tout dans sa patience, pour obtenir ce qu'il veut, ce dont il a besoin lui-même à termes, me plaque au visage, les graines fatales de mon histoire de vie, par lesquelles ont germé mon masochisme.
Rejeter tant Mon Maître que son idée de mon masochisme n’était pas si facile. Juste possible pour qui est masochiste ! (Qu' est ce qui finalement me met le plus à mal ? Le plus en souffrance et en douleurs ?)
Je l ai entendu. Ça se tenait. C’était une version possible. Une lecture de ma vie et de mon fonctionnement qu' il me racontait, qui était là, évidente pour lui, effrayante pour moi.
Je ne pouvais ni accepter cette vision, ni me reconnaître de cette façon.
Comment s' approprier son fonctionnement masochiste comme partie intégrante de soi et de son psychisme ? Comme base relationnelle ?
Quand notre pensée est fondée sur deux catégories : ce qui est bien, bon et juste et ce qui est mal, mauvais et injuste, se reconnaître soi est une subtile affaire de temps, de bienveillance et d’accompagnement.
J’ai rejeté le Maître, ne supportant pas, ne pouvant accepter, l' humiliation, le rabaissement de soi, la ridiculisation lors de nos échanges dans nos conversations quotidiennes. Il n’y avait pourtant pas que ça. Bien au contraire. Mais c était là. J' y serai encore si ce n était pas le cas. Mais l' histoire n est pas celle-ci.
J' étais prête à perdre tout ce que je vivais de beau, de bien et de réconfortant, pour ne pas avoir à intégrer ma part masochiste et ne pas être confronté à sa part sadique. Laquelle ai-je le plus fui ?
Confrontée à sa part sadique dans la relation, mon masochisme m’a fait prendre la poudre d' escampette.
Hélas, je suis partie avec lui.
Alors, me voici telle une chouette, réveillée par l’excitation que je ne veux plus laisser en silence, à réfléchir à ce que m’a dit le Maître. J ai eu l occasion de porter son regard sur les situations de ma vie comme des contextes créés pour renouveler l' expérience à subir.
Certes, je ne me suis jamais mise à mal physiquement. J’ai également toujours voulu échapper aux douleurs et souffrances émotionnelles, affectives et psychologiques sans y parvenir.
L' attachement à nos souffrances nous relie au passé telle l' ancre d un bateau.
Je ne veux pas être masochiste. Cela ne cadre pas avec le reste de qui je suis. Voyons ce n' est pas acceptable. Je ne ressens pas de plaisir ni de soulagement dans ces situations de vie dans lesquelles selon le Maître je me maintiens en échec et en douleur. Mais c est ce que je connais. À ma façon, je ne connais rien d' autre tout en rêvant de ce beau voyage vers des terres inconnues, voyage qui n' est jamais venu.
Je regarde ces autres vies derrière une fenêtre. Je rêve d’être ceux qui ne sont ni masochistes ni sadiques ou qui n' ont pas besoin du BDSM dans leur vie. Je les trouve chanceux et forcément plus heureux. Y a t-il du bonheur dans le masochisme ? Est-ce possible d’être heureu.se en étant dans une relation sado-masochiste ?
J aime le bonheur, la lumière, la chaleur (pas celle des bougies tsss).
Le comble, chers lecteurs, c’est qu’en voulant ne pas subir son sadisme, je me prive de lui, de ce petit nous qui émergeait et dont je commençais juste à me délecter. Je me prive des possibles mystérieux qu il m inspirait par ailleurs. Je me prive de ce bien-être nouveau que je ressentais. Pour au final, me confronter à cette persona ingrata “ mon masochisme”. Celui qui me suit comme mon ombre. Celui qui me colle aux pompes tel un chewing-gum. Quelle danse infernale je mène avec lui !
J ai refusé le sadisme du Maître. J' ai rencontré le mien. En rejetant sa part sadique, j accepte ma part masochiste. (Là je m’emballe, ça fait juste classe mais on est dans la vraie vie)
Dans la solitude. Dans la peur de sombrer dedans silencieusement, de nuit comme par hasard. De rester enfermer dans les échecs et les limitations que je me crée.
Victime de ma mère, je me suis souvent dit qu' elle était elle-même sa première victime et son propre bourreau.
Je me vois comme elle et c est insupportable. Comment accepter l' inacceptable ?
En l'écrivant peut être. Les mots comme l' expression des émotions m' aident et mettent en mouvement ce que je ne peux supporter seule dans mon for intérieur.
Serait-on son premier sadique lorsque nous sommes masochiste ?
La relation sado-masochiste commencerait-elle en soi ? Dans sa forme la plus complète, à la fois sadique et masochiste envers soi, avant même d’externaliser l’un ou l’autre de ces rôles ?
“Allons ! Qu’importe !” Voilà ce que j aimerai me dire pour me rendormir.
Mais la pensée rôde. J attends le jour pour la semer. Avec un peu de soleil, tout fait moins peur.
Moi… masochiste. Quelle drôle d’idée !
C' est de sa faute à elle et c est encore moi qui paie les pots cassés.
Ça fout les boules non ?
Comment se redéfinir ?
En écrivant des histoires.
Qui m’emmèneront voyager dans des vies qui ne sont pas la mienne.
Je sais qu’ici, vous aimez le BDSM.
Pour moi, c’est comme un monstre sous le lit.
J’aimerai le frapper à coups de balai pour qu’il déguerpisse et me laisse dormir.
En attendant, je vais quand même m’aimer. Parce que j estime l avoir bien mérité. Même menottée en moi-même, subissant le fouet d'un masochisme silencieux.
Voici que je lui donne la parole, le temps d'un soir.
♡ Eclipse d’Espoir ♡
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